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Chapitre 19

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Mon employeur me ramène jusqu'au bureau en riant et me presse l'épaule. Il est à peine partie que mon assistante arrive vers moi.

–On change d'étage ?

Je ne réponds pas et je laisse planer un silence qui ne comble pas du tout ma collaboratrice.

–Angèle !

Je lui fais signe de fermer la porte vitrée et elle pousse le vice à baisser le rideau.

–On change d'étage !!

Elle se mit à sautiller, avec ses dossiers en mains.

–J'ai une question à te poser, Julie. Tu veux continuer de bosser avec moi ou tu préfères faire ton propre chemin dans la boîte ? Il n'y a pas de mauvaise réponse, ajouté-je.

–Tu es la meilleure et je veux apprendre avec la meilleure.

J'hoche la tête et je la laisse jubiler avant de me laisser seule. Je me lève pour regarder ma fenêtre et la ville. Mon boss ne m'a pas simplement proposé de monter en grade avec un salaire conséquent.

« Ce que je vous propose Angèle, c'est de diriger la nouvelle succursale du groupe au Canada qui doit ouvrir l'an prochain. Le marché Américano-Canadien n'est pas un secret pour vous et nous aimerions nous implanter là-bas. Le groupe Knight a été impressionné par votre vision et je sais que vous pourrez nous ramener des clients exceptionnels. Entourez-vous de gens de confiance, nous recruterons selon vos besoins. Je n'ai pas besoin de votre réponse tout de suite, mais j'aimerai beaucoup que vous acceptiez. »

Le job de mes rêves me tend les mains et pourtant j'hésite follement. Je ne suis plus seule à prendre des décisions. Pierre doit me donner son avis. Ce serait un bouleversement immense pour nous deux. Est-ce qu'il acceptera de venir avec moi si jamais j'accepte ? Est-ce qu'il retrouvera lui-même un travail ? Je suis Canadienne et je ne ferai que retrouver mon pays, mais lui... Être un émigré n'est jamais facile, et même si nous partageons beaucoup, nos deux cultures sont différentes. Je ne sais pas s'il supporterait de vivre là-bas pour moi.

J'appelle mon assistante et je lui demande de s'asseoir près de moi sur des fauteuils de mon bureau.

–Je n'ai pas été totalement honnête avec toi. Etienne m'a proposé de diriger la succursale qui va s'ouvrir au Canada. Si jamais j'accepte, j'aimerai te compter parmi mon équipe de confiance sur place. Je n'en ai pas encore parlé à mon conjoint alors c'est juste une possibilité. J'aimerais que tu y réfléchisses.

–Je te l'ai dit Angèle, je veux travailler avec la meilleure. Alors... si tu pars, je pars. Mon anglais ne pourra que s'améliorer ! J'ai largué mon copain y'a deux mois parce que c'était un con. Ma famille est ici en France, mais si tu me laisses du temps pour rentrer à Noël, on est okay.

–Vendu.

Je serre son avant-bras ravie et nous travaillons jusqu'à pas d'heure. Julie est réellement passionnée par notre travail. Si jamais je ne pars pas, je la recommanderai pour qu'elle ait un poste à responsabilité. Elle a toute les qualités requises pour briller dans l'entreprise, la seule chose qui lui manque, c'est un peu de maturité. Mais comme le disait souvent Derek : on ne peut pas acheter la maturité. Elle se forge par l'expérience.

Alors que j'enfile mon manteau pour surprendre Pierre chez lui, j'envoie un message à ma mère. J'ai oublié de lui confirmer que j'étais revenue. Je suis vraiment fatiguée à cause du décalage horaire. Je veux juste repasser chez moi pour prendre une douche et mettre des sous-vêtements sexy. J'ai une folle envie de m'envoyer en l'air : je suis certaine que ça va me redonner de l'énergie. J'ai appelé un peu plus tôt pour commander chez mon traiteur libanais préféré et je passe prendre le repas avant de filer chez Pierre. Il est tard et j'appelle un taxi pour m'y rendre. Je n'ai pas envie de trainer dans le métro. J'ai mis mes chaussures à talons aiguilles et même si j'ai marché avec, ils ne sont pas adaptés pour courir en cas de problème.

Le trajet n'est pas très long et je suis toute excitée à l'idée de ma soirée. J'ai besoin qu'un homme me serre contre lui. Je sors de la voiture sur le trottoir en face de l'immeuble de mon compagnon et je lève la tête. Je vois une lumière mais pas de silhouette dans la chambre, seule pièce allumée. Il doit être dans la salle de bain à cette heure-ci, il a dû revenir du sport. Un sourire étend mes lèvres alors que je pousse la porte de l'immeuble. Un message du syndic annonce que l'ascenseur est en maintenance et je commence l'ascension de l'Everest. Je sors mes clefs et je retire mes chaussures sur le pallier. Je ne veux pas qu'il m'entende arriver pour que la surprise soit totale.

De la musique me parvient depuis l'entrée, elle est un peu forte mais je sais que mon chéri aime l'écouter ainsi. Je pose mes chaussures et le sac de nourriture du côté de la cuisine et je vais jusque dans la chambre dont la porte est largement entrouverte.

Je m'arrête net et je sens mon sang quitter mon visage. Pierre est là, oui. Mais il n'est pas seul et vu la bonne femme qui est entrain de gémir alors qu'il la prend en levrette sur son lit, il ne compte pas l'être pendant un moment. Une foule d'émotion s'entremêle dans ma tête. J'ai envie de prendre un vase et de lui fracasser sur la tête, j'ai envie de coller mon poing dans la figure de sa maîtresse et de me lacérer les joues. J'ai envie de pleurer et de fuir en courant.

Je recule précipitamment pour échapper à cette vision et je m'éloigne. Je reprends ma bouffe, mes chaussures et mon sac à main et je quitte l'appartement comme si je n'étais jamais venue. Je cours dans les escaliers et je remets mes chaussures une fois dans la rue. Je marche hagarde, le coeur battant et le sang pulsant dans mes tempes.

Bordel.

Je m'arrête tout à coup, le souffle coupé. Ma main se pose sur le mur à côté de moi comme pour me retenir. Je ne vois plus clair tant mes larmes brouillent ma vue. Je me sens totalement perdue, abandonnée dans un pays qui n'est pas le mien. Je dois reprendre mon souffle. Inspirer, expirer profondément et essuyer ses larmes. C'était mon leitmotiv au lycée. Je me redresse, essuie mes larmes et je vais prendre un taxi pour rentrer. Je fais un crochet pour donner mon repas libanais à un sans abri et je m'engouffre dans l'habitacle.

Une fois chez moi, je sors une bouteille de vodka et je m'enfile shot après shot. Je sanglote comme une idiote. Comment ai-je pu croire qu'un gars aussi raffiné de lui aimerait la campagnarde canadienne que je suis ? Je pousse un cri et mon verre se retrouve projeté contre un mur. Pourquoi la douleur est-elle aussi physique ? Mon coeur semble vouloir se détacher de sa poitrine.

Un de plus.

Je l'ai perdu lui tout comme j'ai perdu Luke. Ma tête tourne et je m'effondre sur mon lit, mon téléphone à la main. Luke. Pierre. Tout se mélange dans mon crâne, mais une chose est certaine : je suis une sombre idiote et personne ne veut de moi, même ceux qui me connaissent depuis la naissance.

Tu gâches tout.... tout.

En me réveillant le lendemain, je me rends compte que je ne me souviens pas vraiment de la fin de ma soirée et j'ai un mal de crâne épouvantable. J'envoie un message à mon boss pour l'informer que j'ai un réparateur qui doit venir chez moi de toute urgence pour ma machine à laver et que je vais travailler depuis ma maison. Je ne suis pas en état de sortir pour le moment.

Je file sous la douche.

La sonnerie de Pierre retentit alors que je sors. Nous sommes le 20 décembre. Je suis censée rentrer aujourd'hui du Canada. Il me laisse un message et c'est la mort dans l'âme que je l'écoute me dire qu'il a hâte que je rentre à la maison. Il m'annonce qu'il va venir chez moi vers 21h. Je panique véritablement et ce n'est qu'une fois la tête dans la cuvette des toilettes à vomir que je me reprends. Je vais travailler et j'aviserai. Les plans de dernière minute sont souvent les meilleurs. Miss Organisation est de retour pour le reste de la journée.

Aller à la pharmacie pour acheter un produit pour mon foie.Travailler, travailler, travailler et penser à me faire un bouillon clair pour le repas du midi.

Sortir me fait autant de bien que de mal. Il fait un froid de canard et il y a du monde à la pharmacie avant moi. Je reçois un message de mon collègue Adam :

« Avoue, tu es en plein jetlag ».

« Grillée ».

Il répond par une ligne entière de smiley qui rit. Au moins, lui ne change pas, c'est bien l'un des seuls mecs de mon entourage. Je n'arrive plus à pleurer, comme si toute l'eau de mon corps s'était évaporée. Par contre, je dois sentir l'alcool frelaté à n'en pas douter. J'ai bu une bouteille entière. Rien que d'y penser, j'ai envie de vomir. Je remonte dans mon appartement et je m'installe devant mon ordinateur. J'ai beaucoup de travail et je dois mériter la place que veut me donner Etienne... Je m'arrête tout à coup alors que je suis dans les escaliers.

Avec cette histoire de Pierre, j'ai totalement oublié ma promotion. Je reprends mon ascension. L'histoire avec Pierre est sûrement un grand mal pour un bien. J'ai besoin d'un nouveau départ... En même temps, si Pierre vient vers moi, aurais-je la force de lui dire tout ce que je pense de lui. ? De lui exprimer ma honte et ma tristesse. Je n'ai pas réussi à le faire quand mon ex me critiquait constamment... Je n'ai pas pris le temps de faire un travail sur moi que déjà, je laissai Pierre entrer dans ma vie. Au début, je n'étais pas attirée par lui mais il s'est accroché et sa gentillesse, feinte sûrement, a été un baume par rapport à ma relation précédente.

Bravo Angèle, tu as voulu faire un couple avec ta relation pansement. Bravo l'idiote !

Depuis quand me trompe-t-il ? Une peur sourde commence à me prendre au niveau des entrailles. Je dois aller faire un test VIH. Je n'arrive pas à penser à autre chose. Je repars immédiatement dans le Centre le plus proche de chez moi. Je suis effrayée à l'idée être ici mais je dois le faire. J'attends un moment et j'en profite pour travailler depuis mon téléphone, j'ai des projets à relire. Je connais l'un des salariés et c'est lui qui me fait le prélèvement pour un TROD. Je serai fixée dans trente minutes. Même si je sais qu'il ne me jugera jamais, je me sens tout de même honteuse et faible. Terriblement faible. Cet homme m'a pris ma dignité et le peu de force que j'ai en moi.

En rentrant, je me plonge dans le travail. Je dois recevoir les résultats d'ici une quinzaine de minutes. Je ne suis pas concentrée sur mon travail avant de les recevoir. Il ne m'a pas refilé une maladie... bordel. J'en pleure de soulagement. Je suis fatiguée et ma gueule de bois n'est pas la bienvenue, clairement. Je me plonge dans le travail et quand je lève les yeux, l'après-midi est bien entamé. J'avale un peu de bouillon et je grimace en me rendant compte qu'il est froid. Je retourne travailler et je déclare forfait vers 20h30.

J'ai une demie-heure avant l'arrivée de Pierre. C'est peu pour me convaincre que je vaux mieux qu'un homme qui me trompe dès que j'ai le dos tourné. Je suis ultra fatiguée et les heures passent beaucoup trop vite à mon goût. Et si je quittais la ville en laissant mon portable ici ?

Alors que j'envisage cette possibilité plus que sérieusement, on sonne à ma porte et mon corps se paralyse. Il est en avance. Bordel. Je ne suis pas prête. J'ai envie de me rouler en boule, la panique commençant à monter en moi telle une vague prête à tout dévaster. Je passe dans la cuisine pour me passer de l'eau sur le visage.

La sonnette retentit de nouveau.

Courage Angèle, tu peux le faire. 

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