PDV Clay ( Média Danny)

Dimanche 26 aout 2018

20h00

Finalement au lieu de rentrer au loft comme c'était prévu, nous avons loué une chambre d'hôtel pas loin de l'hôpital. Je veux pouvoir m'y rendre vite si toutefois, il y a des complications après l'opération qu'a subit Kyle. Quand il sortira d'ici, il viendra vivre avec nous. C'est Danny qui m'a dit qu'on pourrait lui proposer son ancienne chambre. Ça m'a vraiment touché qu'il me dise ça. Ça montre que malgré le côté étrange de la situation, il l'accepte dans nos vies.

- Tu as faim? Tu veux que je commande quelque chose à la réception? me demande-t-il

- Si y'a, prends-moi un sandwich. J'ai pas trop d'appétit ce soir, avec Kyle à l'histo, j'ai peur qu'il y est un problème, du coup j'ai l'estomac noué.

- Je comprends, pas de souci, je te prends ça.

- Merci

- De rien, me répond-il alors qu'assis en bord du lit, il téléphone .

Une fois commande passé, il raccroche le combiné et m'informe que le dîné arrivera dans une dizaine de minutes. On patiente alors, allumant la petite télévision, jusqu'à ce que le repas arrive. Une fois celui-ci arrivé et englouti, on se glisse sous la couette. Allongé sur le côté, en face à face, on se regarde sans rien dire, puis je viens passer ma main sur son visage, tout en murmurant:

- Tu m'as vraiment manqué...Danny...

- Toi aussi...je suis désolé...vraiment désolé.

- Tu t'es déjà excusé et j'ai accepté tes excuses alors arrête de me dire que tu es désolé. Tout est ok.

- D'accord.

- Néanmoins...j'ai besoin qu'on parle. Il y a un truc que je comprends pas...pourquoi quand tu nous as surpris, tu n'es pas venu pour faire une scène...me donner une chance de me laisser t'expliquer?

- J'étais complètement dévasté...quelques jours auparavant, j'avais des inquiétudes parce que tu rentrais tard et que tu t'éloignais, quand je t'en ai parlé, tu m'as dit qu'il y'avait personne. Je t'ai cru mais quand je t'ai vu avec lui...je me suis dit que tu m'avais menti. J'ai tout mis en place dans ma tête. Tu avais l'air de connaitre Kyle, je savais qu'il venait de New-york alors je me suis immédiatement dit que c'était surement à cause de lui que tu rentrais tard, que c'était ton amant et que t'avais profité des vacances pour le faire venir avec nous...je me sentais tellement mal d'avoir été aussi con en vous voyant que je suis parti...je pensais avoir tout compris...

- Je comprends que tu es associé toutes ces idées pour en venir à cette conclusion... Je sais que n'importe qui aurait pu par A+B se faire les mêmes idées que toi, mais nous deux ça fais quatre ans, tu me connais Danny, pourquoi en alignant tous ces éléments, tu n'as pas décidé de me faire confiance? De voir ce que j'avais à te dire? Pourquoi tu n'as pas confiance en moi?...Je sais qu'avant toi, j'étais plutôt coureur, mais je faisais n'importe quoi à cet époque, puis je suis tombé amoureux de toi et j'ai arrêté mes conneries...

- C'est pas en toi que j'ai pas confiance...c'est en moi Clay...

- En toi?...

- J'ai cru que j'avais réussi à dépasser tout ça, mais non c'est toujours là. Il me disait toujours que je trouverais jamais personne, parce que je n'étais ni beau, ni intéressant et encore moins intelligent et que même si par le plus grand des miracles, je trouvais quelqu'un, cette personne finirait par se rendre compte que je n'étais qu'une merde, ou qu'elle me quitterait ou irait voir ailleurs...Dès mes 15 ans, je n'ai pas cessé d'entendre ce genre de chose jusqu'a que je prenne la fuite à 18 ans et que je change de vie. Quand j'étais avec Terry, j'avais toujours peur qu'il me laisse...à chaque fois qu'on passait du temps avec un gars et que je le savais gay, je me comparais à ce type et je me trouvais toujours moins bien. J'ai beau avoir vu des psy, ces mots me reviennent parfois...j'essaie de les chasser, de me dire que ce n'est pas vrai, que je suis tout le contraire de ce qu'il disait, que ce n'était qu'un connard et grâce à toi, ton amour, tes compliments, j'y arrive mais y'a des fois ou ça revient. C'est ce qui est arrivé la fois ou je t'ai demandé si y'avait pas quelqu'un d'autre et idem quand je t'ai vu avec lui...j'ai réagi a outrance, parce que je m'étais fait des films et qu'en plus de ça, je le trouvais bien plus attirant que moi. Il avait beau m'avoir dit être hétéro, j'ai déraillé...

- Danny...pourquoi tu ne m'as jamais rien dit de tout ça...

- Parce que j'ai honte qu'il ait encore cette emprise sur moi...je veux me montrer fort, lutter contre ses mots qu'il m'a dit et dans ces moments ou ses paroles me reviennent et m'atteignent, je me sens pitoyable...un gros nul comme il me l'a toujours répéter, un faible...et je voulais pas me montrer comme ça devant toi.

- Babe...t'as pas à avoir honte...c'est horrible ce que tu as vécu et c'est normal que ça prenne du temps pour que tu oublie...mais ça ne veut pas dire que tu es faible et qu'il avait raison. Je te verrais jamais comme ça et je veux surtout pas que tu t'imagine, que c'est ce que je pourrais penser si jamais tu as besoin de pleurer, d'être rassuré ou bien écouté.

- Je sais que tu penserais jamais ça...

- Bien alors si jamais tu te sens à nouveau pas au top et que t'as peur pour nous deux, tu viens vers moi je te rassurerais...d'accord?

- Oui

- Tu promets?

- Je te promets.

- Tu sais...j'ai eu très peur de te perdre...et quand j'ai eu les papiers de divorce ce matin, ça m'a vraiment fait mal au cœur...

- C'est mon manque de confiance qui m'a fait faire ça et le fait que j'avais cru être trompé puis... j'ai toujours eu un sentiment amer après notre mariage, comme si je t'avais forcé...que t'avais dit oui pour me faire plaisir...

- Chaton...j'ai jamais dit oui pour te faire plaisir. Depuis un an tu pense que je me suis forcé?

- Bien, je t'ai quelque peu poussé pour que tu dise oui...

- Visiblement Danny faut que tu arrête de tout garder pour toi et que tu me parle, surtout pour un doute aussi important!

- Désolé...dit-il baissant les yeux

- C'est vrai que j'ai été réticent parce que j'ai pensé à l'avenir de notre couple et à toi. Je me disais que dans la logique des chose je quitterais ce monde avant toi et que si je devenais ton mari, la souffrance de ma perte n'en serait que plus dure, parce que tu aurais des souvenirs indélébile comme la cérémonie, l'alliance et mon nom aussi, ce que tu n'aurais pas si je restais juste ton homme. C'est la seule et unique raison pour laquelle j'étais contre au départ, mais ça ne voulait pas dire que je n'en avais pas envie.

Je reprends un peu d'air parce que j'ai parlé d'une traite et poursuit:

- Tout au long de cette après-midi après notre discussion, j'ai eu le temps de réfléchir...et je me suis rendu compte que tu avais raison, perdre l'amour de sa vie c'est inévitable et c'est pour ça qu'il faut profiter de tout les moments de bonheur possible avant que la vie ne nous échappe...et puis je me suis fait la réflexion aussi que, j'en serais pas moins malheureux si je te perdais et que tu n'étais que mon homme. Mon mec ou mon mari, la douleur n'en serait pas plus supportable. Alors non chaton, je n'ai pas accepté pour te faire plaisir, j'ai dit oui, parce-que je t'aime, parce-que je voulais de tout mon cœur que tu sois mien. Danny dès le moment ou j'ai passé l'anneau a ton doigt, je me suis promis de ne faire que ton bonheur. Je n'aspire qu'a te rendre heureux, à t'aider à oublier tes souffrances et en aucun cas je te ferais du mal, de quelque façon que ce soit.

- Je te demande pardon...pardon d'avoir cru des choses idiotes et de t'avoir fait mal en voulant divorcer...tu fais tout pour me rendre heureux et moi je fou tout en l'air...dit-il le regard embué

- Hey, non chaton, pas de larmes...viens dans mes bras, on en parle plus, c'est oublié.

Je me couche sur le dos et il viens se blottir dans mes bras, s'étendant de tout corps sur le mien. Son visage se glisse dans ma nuque, tandis que mes mains viennent, l'une et l'autre caresser son dos dans un geste réconfortant.

- Une dernière chose Danny, tu es magnifique, d'une bonté rare, intelligent et passionnant. S'il le faut, je te le répéterais chaque jour jusqu'à que tu t'en convainques. N'ai crainte des autres, c'est toi que je veux. Je t'aime

- Je t'aime aussi.

- J'aime bien cette petite barbichette que tu as laissé poussé, ça te va très bien.

- Au début, c'est parce que je me laissais aller puis après j'ai voulu rester comme ça, j'en avais marre d'avoir l'air juvénile, je voulais faire un peu plus homme.

- Avec ou sans, tu es très beau. Mais je dois avouer que c'est très sexy.

Il se redresse légèrement et vient se déposer sur mes lèvres pour échanger un doux baiser, je viens enfouir mes doigts dans ses cheveux châtains et profite avec grand plaisir de sa bouche qui se mouve contre la mienne.

- Comme c'est bon de t'embrasser...soufflais-je alors qu'il s'écarte pour respirer

- Je vais me rattraper c'est promis. On repartira en lune de miel et cette fois-ci je la gâcherais pas.

- On est tout les deux responsable dans cette histoire, j'aurais du te parler de Kyle, rien ne serait arrivé si je l'avais fait...alors je veux pas que tu te sente le seul coupable dans cette histoire parce-que ce n'est pas le cas. Moi aussi j'ai des tords. Maintenant, c'est derrière nous, on s'est retrouvé et on se lâche plus, qu'est-ce que t'en pense?

- Je suis entièrement d'accord. dit-il m'embrassant. Si on dormait maintenant? tu m'a l'air crevé

- Oui la journée fut épuisante, une bonne nuit de sommeil me fera du bien, surtout si je t'ai dans mes bras.

- T'en fais pas, je bouge pas. dit-il sa tête retrouvant sa place dans mon cou.

J'enlace mes bras autour de sa taille et répond:

- Bonne nuit chaton.

- Bonne nuit mon mari.

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PDV Jared

Sur le cargo

lundi 27 Aout 2018

02h00

Sur le pont du cargo, je récupère la came avec un autre type. Paco Ramorez. Un des nombreux noms que j'ai transmis à mes collégues. Bref une fois par semaine environ, un homme nous apporte la marchandise à bord d'un véhicule break. Il décharge, on réceptionne. Bien sur la drogue est bien dissimulé, planqué dans des sacs en jute contenant des céréales ou du café. Officiellement, c'est ce que transporte le navire, de nombreux sacs tout à fait en règles, officieusement une bonne partie contient des produits illicites. Ces paquets là sont cachés dans divers endroits du bateau, pour la plupart, ou se trouve les moteurs. Ils opèrent la nuit pour être plus discret. On aurait pu les coincer depuis longtemps, mais bon, on veut avant tout le chef. Telle est ma mission découvrir ou il se planque ainsi que le trajet du cargo. Avant que je ne commence mon infiltration, ils ont déjà échangé de la marchandise au brésil, sans être inquiété, puis ils sont monté en Amérique du nord ou ils ont cachés l'argent. Depuis le navire est à quai et ils le remplissent à nouveau. J'ai appris tout ça en laissant traîner mes oreilles, mais je n'ai encore aucune idée du trajet.

Tous les sacs récupérés, on part les ranger, dans les zones les moins accessibles. Je suis en train d'en dissimuler au dessus de gros tuyaux dans la salle des moteurs, quand quelque chose m'heurte l'oreille. Je m'aperçois qu'il s'agit d'une petite voiture quand celle-ci retombe au sol. Je la ramasse et aperçois non loin de moi, une paire de petits pieds, qui me font relever les yeux. Je mes relève et mes yeux s'écarquillent d'étonnement. Un petit gars me fixe.

Drôle d'endroit pour un enfant pensais-je. Je ramasse le jouet et le lui tend.

- C'est ta voiture, je suppose, vas-y prends la bonhomme...

Il la prend et me répond:

- Pardon de l'avoir fait tomber sur vous, j'ai failli glisser.

- C'est pas grave. Elle est très jolie cette voiture dis-moi...

- C'est mon papa qui me l'a donné...mais il est plus là...il était très malade...

- Oh...c'est triste.

- Oui...

- Qu'est-ce qu'un petit garçon comme toi fais ici? dis-je changeant vite de conversation.

- Je suis avec Nana.

- Et c'est qui Nana?

- Je peux pas dire c'est un secret. Bientôt avec Nana, on va partir en Asie.

- Tu va prendre l'avion alors?

- Non, on y va avec le bateau.

- Celui-là?

- Bah oui! Nana a dit que je pourrais monter sur un néléphant quand on y sera.

- C'est chouette.

- Tiago! Enfin tu es là! Je t'avais dit de rester sur le pont! Je t'ai cherché partout!

Je reconnais immédiatement Anastasia qui attrape le petit dans ses bras et tout de suite elle me dit.

- Je suis désolé, j'espère qu'il ne t'as pas géné, normalement, il n'a pas le droit de descendre ici.

- Il ne m'a pas embêté.

Elle le repose et lui fait un bisou sur les cheveux avant de lui dire.

- File, grimpe sur le pont.

Il s'exécute et on se retrouve seul dans l'espace plutôt exiguë.

- Alors c'est toi Nana...

- Oui...devant les gens il doit m'appeler comme ça. C'est le fils de Diego...et pour cette raison j'en ai jamais parlé à mon père...il aurait pas apprécié que je tombe enceinte de cet homme. Alors je cache mon enfant depuis toujours. Une amie s'occupait de lui, mais elle peut plus...c'est pour ça qu'on s'est plus trop vu ces derniers temps...je m'occupe de lui. Je le cache sur le navire...les autres pense que je garde le fils d'une amie...

- C'est pas trop dangereux pour lui...

- Je veux pas qu'il rentre dans ce marché, je veux qu'il soit loin de tout ça...mais si je le prenais à la maison, j'aurais trop peur que mon père débarque à l'improviste...c'est très rare...mais Tiago ressemble tellement à son père que j'ai peur qu'il s'en rende compte...je n'ai aucune idée de ce qu'il pourrait lui faire...s'il découvrait que c'est un Razmarovich...

- Ton secret sera en sécurité avec moi, ne t'en fais pas. Il a quel âge?

- Six ans.

- Il est adorable.

- C'est ce que j'ai fait de plus beau dans ma vie. Ma seule réussite. Si seuleument, je pouvais échapper à ce milieu et l'emmener avec moi....mais je ne peut pas. On ne s'enfui pas quand on est une Di Marco...

Elle essuie les larmes qui perlaient de ses yeux et ajoute:

- Bon, faut que je le rejoigne, on se voit plus tard.

- Oui plus tard.

Elle s'éloigne remontant sur le pont et je reprend ma tâche avec application. Même si je suis bouleversé par son histoire, je ne dois pas me déconcentrer de ma mission. Si je la mène a bien, elle pourra certainement échapper a ce milieu et c'est tout ce que je lui souhaite.