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Le Mal du pays


Aladdin et Jasmin étaient étendus sur le sable, côte à côte, avec pour seule barrière entre leur peau et la nuit étoilée une large couverture dans laquelle ils s'étaient enroulés.

-Aladdin... souffla finalement Jasmin. Il va falloir partir. Presque trois semaines que nous sommes ici, sans aucune idée de ce qui se passe à Agrabah, de ce qui est arrivé aux autres...

-Je sais, soupira le voleur. Je sais. Mais ça n'a pas été totalement inutile... Ça t'as permis de réfléchir à un plan, avec l'aide Lila-Fanny, non ?

-Oui, acquiesça Jasmin avant de lui retourner un regard en coin. Entre autre...

Aladdin laissa échapper un petit rire et chatouilla par surprise le ventre du prince, qui glapit.

-C'était déloyal ! Protesta-t-il en quêtant un baiser pour prix de son pardon.

-Je n'ai pas envie de partir, soupira Aladdin en se blottissant contre lui. On est bien, ici... Loin du monde, loin de tout... C'est comme une oasis de paix, où je peux t'aimer tranquillement. Lorsque nous reviendrons dans le monde, il faudra de nouveau se battre... Il faudra apprendre ce qui est arrivé à Abu, et Joël... Et j'ai peur de tout ça, Jasmin...

-Moi aussi, lui confia le prince dans le creux de l'oreille. Moi aussi... Mais quel choix avons-nous ? Nous ne pouvons pas les abandonner.

-Je sais, soupira Aladdin.

Un silence passa, les enveloppant de la même intimité.

-Que fera-t-on, lorsque tu seras sur le trône ? Demanda soudain Aladdin.

-Comment ça ?

-Je veux dire... Pour nous. Pour nous deux...

-Eh, bien, répondit l'autre sur le ton de l'évidence, tu m'épouseras, et nous règnerons ensemble.

Aladdin se redressa pour regarder son amant en face.

-Prince Jasmin d'Agrabah, était-ce une demande en mariage ?

-Heu... Oui ?

Aladdin lui jeta un regard sévère. Jasmin déglutit.

Et le voleur éclata de rire.

-Et pourquoi ça ne serait pas toi qui m'épouserais, plutôt ? Rétorqua-t-il lorsque sa crise d'hilarité fut terminé.

-Parce que... j'ai demandé avant !

-Ce n'était même pas une demande !

-Mais je l'ai fait avant quand même !

Aladdin tira à lui toute la couverture, envoyant sans douceur le prince nu sur le sable rugueux.

-Mais heu ! Protesta faiblement la victime.

Sans répondre, le voleur se drapa dans la couverture, mit un genou à terre, et ramassa une fleur de jasmin qu'il avait cueillit plus tôt dans l'après-midi.

-Prince Jasmin, déclara-t-il avec grandiloquence en tendant la fleur, accepteriez-vous de m'épouser ?

Le prince ne répondit pas tout de suite. Aladdin, inquiet malgré lui, déglutit.

-Je... Heu... Balbutia enfin Jasmin en portant la main à son cœur, sous sa cicatrice. Je ne m'attendais pas à... à ce que ça me fasse ça...

-Ça ?

-Ce frisson... J'ai cru que j'allais exploser... de bonheur.

-Mais tu ne m'as pas répondu ! Protesta plaintivement le voleur.

-Oui, bien sûr, gros balourd ! J'accepte que tu m'épouses !

-Que je t'épouse ?! s'exclama Aladdin en se jetant sur lui pour le renverser en arrière. Attends voir !

Enlacés, ils roulèrent tous les deux en bas de la dune, sans cesser de s'embrasser, et se séparèrent en riant, leurs mains inconsciemment liées.

-C'est malin, râla Jasmin, il y a du sable partout !

-Rentrons, s'amusa le voleur en lui tendant la main pour l'aider à se relever.

-Tu ne veux pas qu'on retrouve nos habits, d'abord ? Imagine la tête de Lila-Fanny si l'on rentre ainsi chez elle...

-Je ne voudrais pas médire, plaisanta le voleur en gravissant la dune, mais j'ai vu Mercure quitter sa serre tout à l'heure, et je doute qu'elles soient en train de « méditer », à l'instant même...

-Ah. Et si on allait dormir dans la serre ?

-Bonne idée.

-Dis, interrogea Jasmin en secouant ses vêtements pour en chasser le sable, tu ne les trouves pas étranges, Lila-Fanny, Mercure, et toute la tribu ? Je veux dire, je les adore, bien sûr, mais il y a quelque chose, chez eux... Tu vas trouver ça bizarre, mais, des fois, j'ai l'impression qu'ils se comprennent sans parler, tu sais, un peu comme avec lae génie. Et puis, je ne doute pas des talents de Mercure, mais... Une serre si abondante en plein désert ? Où trouve-t-elle l'eau nécessaire ?

-Sans compter, continua Aladdin, que j'ai observé un peu le mécanisme des coupoles. Je n'y ai trouvé aucune source d'énergie, que ce soit la vapeur, l'électricité, ou un condensateur de magie, comme avec les mécas. Je n'ai aucune idée de la façon dont avancent leurs véhicules.

-Tu as remarqué, aussi, qu'elles ne nous disent jamais leurs âges ? Elles éludent toujours toute conversation pouvant ne serait-ce que nous donner une approximation. Des fois, elles ont l'air d'avoir juste soixante ans. Des fois, elles semblent incroyablement vieilles. Et des fois, elles sont plus vigoureuses que moi !

-C'est sûr qu'elles pratiquent un exercice physique quotidien, railla Aladdin en essayant de chasser le sable emmêlé dans les cheveux du prince.

Ils échangèrent un regard et explosèrent de rire.

-Allons dormir, dit enfin Jasmin. Ce n'est surement que le fruit de notre imagination, en contact avec une culture différente de la nôtre.

-Nous partons demain, alors ? Demanda doucement Aladdin, redevenu grave.

-Oui, souffla Jasmin. Nous rentrons à la maison.

~

Hum. Hum. Très cher.es lecteurices, abandonnons un instant les batifolages dans le sable et revenons-en a des sujets plus sérieux, je vous prie.

Quoi ? Qu'entends-je ? Qu'ouïs-je ? La voix d'un lecteur qui aurait bien voulu s'attarder un peu ? Comment ça, des détails ? Peuh ! Eh bien, ma foi, tant qu'à me faire détester de vous, autant aller jusqu'au bout : et si on s'intéressait à la sultane ?

À cet instant précis de l'histoire, notre bien aimée sultane était en train de marcher en long et en large dans sa chambre, passant et repassant devant son miroir en y jetant à chaque fois un coup d'œil craintif, comme terrifiée par son propre reflet.

Des images défilaient dans ses pensées vides et embrumées, des images lointaines, décousues, qui peinaient à se faire reconnaître à travers le voile qu'imposaient les drogues sur sa mémoire et sa conscience.

La plupart de ces images parlaient d'un petit garçon... Un très beau petit garçon qui la suivait partout. Le petit garçon... Le petit garçon portait un nom de fleur. Le nom d'une petite fleur... Une petite fleur modeste, toute blanche, sans prétention et sans fioriture, mais au parfum merveilleux...

Pourquoi une telle fleur ?

Un homme... Elle se souvenait aussi d'un homme. Un voyageur. Une chanson sous un balcon, une fleur offerte, une nuit de passion. Ça faisait longtemps qu'elle ne s'était plus souvenu de cet homme. Qu'était-il devenu ? Alors qu'elle se concentrait sur son visage, ses traits lui échappait sans cesse, comme de l'eau entre les doigts. Elle n'arrivait à voir que la figure grimaçante de Jafar, qui disait quelque chose, quelque chose de grave. Un accident ? Non un départ... L'homme était partit. Il lui avait pourtant parlé d'amour, et offert tant de fleurs blanches... Il était parti. Pourquoi ne pas prendre une des pilules bleues de Jafar, pour oublier ? Oublier la douleur... Oublier... À quoi ressemblait donc le visage de cet homme ? Elle ne parvenait plus à s'en souvenir.

Alors elle essaya de se concentrer sur le petit garçon. Le petit garçon... Lui, elle se souvenait de son visage. Mais pourquoi pleurait-il, pourquoi cette cicatrice, sur son torse ? Pas la peine de s'inquiéter, Sultane... Et si vous preniez une petite pilule rouge ?

Le garçon, le garçon... C'était son garçon, oui, il avait un nom de fleur... Une jolie petite fleur blanche, sans prétention, mais qui sentait si bon... Où était-il, ce garçon ?

La sultane sursauta. La porte de sa chambre venait de s'ouvrir, et Jafar d'en jaillir, comme issu tout droit de ses confuses pensées. Il avait des pilules. Des pilules pour elle. De quelle couleur ? Ah, qu'importe, qu'il les laisse sur sa table de nuit... Oui, oui, elle les prendrait, après... Voilà, il était enfin sorti.

Elle se saisit les pilules et les jeta par la fenêtre.

Elle voulait tant se souvenir du parfum de cette petite fleur banche...

~

Un peu plus loin, dans la salle du trône, se tenait une sinistre réunion.

Jafar, debout devant le fauteuil de marbre, faisait face à sept individus à la mine patibulaire. Parmi eux se tenait Rapace. Le sorcier ne fit rien, ne dit rien. Mais les sept Maîtres de la pègre d'Agrabah s'inclinèrent devant lui.

Jafar sourit. Qui pourrait bien l'empêcher de régner, désormais ?

Certainement pas Iago, perché sur son épaule, dont le regard brillait d'une lueur indéchiffrable.

Et certainement pas le minuscule dragon, posé sur le rebord la fenêtre du fond, qui frissonnait de peur et d'indignation.

Une main se posa sur la tête de la petite bête bleue pour l'empêcher de formuler à voix haute son ressentiment. Il ne fallait surtout pas qu'ils se fassent repérer. Le dragon, conscient des enjeux de la situation, se blottit dans la poche de son compagnon humain. À son grand regret, il ne pouvait plus se glisser dans sa chevelure...

Le cœur du petit dragon se serra en songeant à une autre chevelure, et un autre compagnon de chair et de sang, perdu loin de lui depuis bien trop longtemps.

L'homme caressa machinalement le petit dragon. Puis il rajusta le masque de porcelaine qui dissimulait les trois quarts de son visage, rabattit son capuchon noir sur sa tête, et entreprit de rejoindre les jardins par où il était venu, c'est-à-dire en escaladant le mur sur trois étages. Heureusement qu'il avait eu de quoi s'entraîner, niveau sortie nocturnes et façade à escalader...

Il chassa ces pensées et traversa furtivement le jardin. Il trouva sans difficulté le passage secret creusé dans la muraille par les domestiques, lorsque la milice de Jafar avait commencé à contrôler l'entrée habituelle, et s'y glissa sans efforts.

Une fois de l'autre côté, il ne perdit pas de temps à flâner, ni même à réconforter les condamnés qui gémissaient, accrochés à la muraille. Jafar avait fait rajouter des anneaux, la semaine dernière.

L'homme au masque de porcelaine gravit sans effort la façade d'une maison, échappant de peu au passage de la milice qui, désormais, montaient nuit et jour la garde dans la ville, arrêtant la moindre personne suspecte. Tout le monde savait ce que Jafar craignait : que Jasmin revienne et revendique son trône.

L'évocation du prince fit naître dans le cœur du fugitif un mélange de douceur et d'amertume. Ça faisait plus de trois semaines, déjà, que Jasmin, Aladdin et la lampe avait disparues. Trois semaines. S'ils étaient encore en vie, pourquoi ne pas l'avoir contacté ?

Il parcourut encore quelques toit et s'assit, les jambes pendantes dans le vide.

Puis Joël retira son masque et laissa enfin couler les pleurs qui perlaient à ses paupières. La larme qui partit de son œil droit glissa sur sa joue et se perdit dans son cou. Celle de son œil gauche s'épuisa dans les ravines de l'horrible cicatrice qui lui avait volé la moitié de son visage, de sa vue, et de ses cheveux.

Abu sortie de la poche de sa cape et voleta jusqu'à se porter à hauteur de son regard. Sentant sa peine, la petite bête déposa un petit baiser sur le bout de son nez.

-Merci Abu, dit Joël en étouffant un sanglot.

Abu lui avait sauvé la vie, en déviant le bras de Jafar au moment où il lançait la boule de feu destiné à lui arracher la tête. Puis le sorcier s'était aperçu de la disparition d'Aladdin, Jasmin et la lampe, et avait de suite oublié le serviteur qui gisait dans la boue en se tordant de douleur, la moitié de son visage fondue par la chaleur.

Joël effleura avec précaution la cicatrice. Il avait trouvé quelques personnes partageant sa cause, après ça, des rescapés du « club de sauvetage d'Agrabah », et une apprentie alchimiste avait fait au mieux pour guérir sa blessure. La toucher lui faisait encore mal, cependant, la peau restant à vif par endroit.

Mais ce n'était pas la plus douloureuse de ses blessures, oh non. Ne pas savoir ce qu'il était advenu de ses amis étaient bien plus douloureux. Savoir qu'il les avait trahis l'était encore plus. Et ne pas avoir eut le temps d'expliquer son geste à Jasmin était presque impossible à supporter.

Joël repositionna doucement son masque sur son visage ravagé, en soupirant de soulagement lorsque la partie molletonnée vint empêcher l'air de heurter sa blessure.

-Qu'est-ce qu'on va devenir, Abu ? Murmura Joël. Qu'est-ce qu'on va devenir ?

Abu ne répondit rien, bien sûr. Il ne savait pas parler. Et, de toute façon, il n'aurait su que dire.

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