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Lambeaux de passé

Pas la peine de me regarder aussi méchamment, chers lecteurices. Vous savez, tout comme moi, qu'Aladdin n'est pas mort. Comment le pourrait-il ? L'histoire, la véritable histoire, vient tout juste de commencer...

Où se trouve-t-il, s'il n'est pas mort ? Eh bien, beaucoup plus près que Jasmin l'aurait cru. Une trentaine de mètres, à peine. À la verticale.

Sous le Palais d'Agrabah s'étendait en effet tout un réseau de galeries, si anciennes que nul n'avait jamais vraiment réussis à les dater. On raconte que certains s'y étaient engouffrés pour ne plus jamais revenir, et qu'on en avait retrouvé d'autres à moitiés fous, en train de balbutier des propos incohérents sur des ombres malveillantes, qui se glissaient dans leurs oreilles pour susurrer des mots incompréhensibles, mais chargés de telle cruauté qu'ils leur écorchaient l'esprit.

Simple légendes ? En tant que narrateur omniscient (Dieu, quoi), je dois vous l'avouer : les souterrains d'Agrabah abritaient bien des choses, et bien des êtres, que nul humain ne devrait jamais déranger. Certains étaient plus vieux que la ville, plus vieux que les hommes eux-mêmes. D'autres avait été créé directement par la cité, par la fumée, la saleté, les produits étranges et les étincelles magiques qui s'infiltraient sous terres, sans que personne n'y suspecte le moindre mal.

Pour toutes ces raisons, et quelques autres encore, personne ne se rendait jamais si bas. Ce qui en faisait une merveilleuse cachette pour parquer discrètement un individu censé ne plus avoir de tête.

Dans une petite pièce minuscule, sans la moindre lumière, Aladdin marmonnait en jouant avec Abu pour les distraire tous les deux.

-Qu'est-ce que nous veut ce sorcier, à ton avis ? Demanda le voleur pour la cinquième fois, au moins, en une heure. Pourquoi me jeter ici ? Je suis certains que ce ne sont pas les vrais cachots.

Le petit dragon répondit par un looping d'exaspération.

-Je sais, je sais, soupira Aladdin. Tu ne peux pas parler, et en plus tu n'en sais rien. Je me demande si Jas a retrouvé sa place, et s'il va nous sortir d'ici...

Le dragon émit un petit « graou » signifiant qu'il l'espérait aussi.

Aladdin se tut un instant, un long instant, perdu dans ses pensées.

-Tu sais, Abu, lâcha-t-il finalement, je n'ai pas peur. N'importe qui, à ma place, serait terrorisé. Mais moi, je ne ressens rien.

Il soupira. Le petit dragon se frotta sur sa joue, dans l'espoir de le rassurer.

-Oh, Abu... Il y a un vide, au fond de moi. Pourquoi... Pourquoi suis-je si... si... incomplet ? Pourquoi suis-je incapable de ressentir plus qu'une simple affection pour qui que ce soit ? Pourquoi n'ai-je jamais peur, ne suis-je jamais véritablement triste, ou amusé, ou en colère... Toutes mes émotions semblent obstruée par quelque chose, une sorte de voile entre le monde et mon cœur. Tu crois que la réponse se trouve dans mon passé ? Dans le rêve de Jas, peut-être...

Abu piqua sur son nez et y déposa l'équivalent d'un petit baiser, avant de se réfugier dans la masse confortable de ses cheveux.

-Je sais, je t'ennuie, soupira de nouveau le voleur. Mais je voudrais simplement savoir qui je suis. Ce que je suis...

-Drôle de question, jeune homme ! Lança une voix venue de nulle part.

Aladdin sursauta et bondit sur ses pieds, tous ses sens en alerte.

-Qui êtes-vous ? Lança-t-il aux ombres. Où êtes-vous ?

-Je suis là... reprit la voix, cette-fois plus distincte. À ta droite !

Le voleur se tourna dans la direction indiquée. Un petit point de lumière dansait dans l'obscurité. Un creux, par plus large qu'un trou de serrure.

-Je suis enfermé dans la pièce d'à côté, reprit la voix, celle d'une femme, certainement. Tu peux m'aider ?

-J'ai déjà bien du mal à m'aider moi-même... déplora le voleur. Comment vous êtes-vous retrouvée là ?

-Oh, tu sais ce que c'est, j'ai fâché les mauvaises personnes... Et toi ?

-Un concours de circonstances... Mais je ne pense pas que ça va durer. Jas va venir me sortir d'ici. Il est peut-être prétentieux, mais il n'est pas bien méchant.

-Jas ? Demanda la voix.

-Un noble que j'ai enlevé par erreur...

-Et depuis les deux jours que tu es ici, il n'est pas encore venu te sortir de là, ton noble ?

-Deux jours ?!

-Oui mon petit gars... Au moins. J'ai entendu les gardes t'amener, et t'es resté dans les choux un bon bout de temps...

Aladdin ne répondit rien. Il n'était pas sûr de pouvoir se fier à sa voisine, mais elle avait raison sur un point, au moins : si Jas voulait le faire délivrer, il l'aurait déjà fait. Avec un pincement au cœur, il songea qu'il avait peut-être surestimé le noble. Peut-être que de retour au palais, il était revenu aussitôt à son luxe habituel, et l'avait abandonné à son sort...

Le voleur secoua la tête pour se concentrer sur autre chose. Si personne ne l'aidait, alors il s'aiderait tout seul.

-Vous n'avez aucune idée de comment nous pourrions sortir d'ici ? Demanda-t-il à voix haute.

-Eh bien, il y aurait peut-être un moyen...

-Dites-moi !

-Le trou par lequel je te parle. C'est une pierre descellée. Mais il faudrait posséder une force phénoménale pour pouvoir...

Sans attendre la fin de sa phrase, Aladdin s'était arc-bouté contre le mur, et avait commencé à pousser. Le bruit de la pierre raclant la pierre se répercuta dans les ténèbres, suivit du bruit sourd d'un impact.

-Eh ben toi, commenta la voix, tu ne fais pas les choses à moitié...

Aladdin examina l'orifice qu'il venait de créer. Il avait à peine la place de s'y glisser.

-Et maintenant ? Dit-il. J'ai fait communiquer nos deux cellules... Mais nous ne sommes pas plus arrangés !

Personne ne lui répondit.

-Hého !

Son appel se répercuta d'écho en écho avant de s'évanouir, livrant l'obscurité à son silence.

Abu se blottit dans les cheveux d'Aladdin. Le voleur soupira. Évidemment, la situation était suspecte, mais avait-il vraiment le choix ?

Il inspira, se fit le plus mince possible, et se glissa tant bien que mal dans le trou. La pierre griffa sa peau, agrippant et déchirant méchamment ses vêtements. Il tira encore, paniqué à l'idée de se retrouver coincé. Un caillou pointu lui ouvrit la peau du dos, lui arrachant un gémissement de douleur. Soudain, l'aspérité qui le bloquait lâcha, et Aladdin se retrouva allongé sur le sol, perclus de douleur.

Abu émit un gémissement inquiet en se frottant contre sa joue. Il le rassura d'une caresse, et observa les environs.

Il pensait se retrouver dans une pièce semblable à sa cellule, mais, en face de lui, l'obscurité inquiétante trahissait un vide.

-Un couloir, murmura Aladdin. Mais pour où ?

Le silence seul lui répondit. Était-ce possible qu'il ait rêvé ? Qu'à force de demeurer dans le silence, il se soit mis à entendre des voix ? Peu rassuré, Abu tremblait de peur, contre son cou.

-Allons-y, souffla le voleur. Nous n'avons pas vraiment le choix, de toute façon.

Et il s'engouffra dans les ténèbres.

L'obscurité était si dense, si complète, que même lui qui voyait pourtant dans la nuit comme en plein jour, avait du mal à la fouiller du regard. Il avançait prudemment, un pied après l'autre, en essayant tant bien que mal de ne pas porter attention à l'écho de ses pas, qui résonnait longtemps derrière lui. Enfin, il espérait que les bruits sourds qui résonnaient à intervalles réguliers, comme un cœur battant, étaient bien l'écho de ses pas...

Le sol déclinait. Il hésita un instant à faire demi-tour, mais y renonça aussitôt. À quoi bon revenir en arrière ? Alors Aladdin continua à s'enfoncer dans les entrailles de la terre.

Le sol continuait à descendre de plus en plus raide. Jusqu'où allait-il s'enfoncer ? Il lui semblait qu'il marchait depuis des heures et des heures. Le temps n'avait plus cours, ici. L'obscurité l'avait engloutit.

Heureusement pour lui, Aladdin n'avait pas conscience de tout ce qui le guettait dans l'ombre. Il ne voyait pas les créatures étranges, aussi lente que la pierre, ouvrir les yeux sur son passage, ni les silhouettes fugaces, imprécises, qui courraient le long des murs. Aladdin ne savait pas qu'il était protégé, parce qu'une main sans innocence avait tracé une rune, à l'arrière de sa nuque. Un symbole ancien et puissant, qui empêchait les ténèbres de se refermer sur lui.

Et enfin, alors qu'il commençait à penser qu'il était certainement devenu aveugle, les ténèbres se firent moins denses.

Pris d'un soulagement immense, Aladdin se dirigea droit vers la source de lumière, ignorant les frémissements d'Abu, dans le creux de son épaule. C'était une lueur bleutée, qu'il lui semblait connaître depuis toujours. Une lueur semblable à celle de la lune, lorsqu'elle était immense, dans le ciel.

Elle était dispensée par des cristaux taillés, incrustés à même la pierre. Aladdin s'avança pour en effleurer un, du bout des doigts. Il était froid, plus froid qu'une nuit d'hiver.

Le voleur avança prudemment, les sens aux aguets.

Le sol se fit moins pentu, et, petit à petit, les murs devinrent plus lisses, visiblement taillés de mains d'homme. Sur ces parois, des formes commencèrent à s'esquisser, des dessins à même la pierre, mais si vieux que le temps les avaient presque effacés, quasiment rendus au silence.

Fasciné, Aladdin laissa sa main glisser sur les bas-reliefs. Il s'agissait d'une histoire, il en était certain. L'histoire d'un peuple. Abu dansait autour de sa main, lui désignait une figure ou une autre.

-Tu sais de qui il s'agit ? Murmura le voleur.

Pour toute réponse, le petit dragon agrippa sa manche et le tira en avant, vers un autre dessin. Il s'agissait d'un homme affublé de cornes et d'une sorte de longue queue, chevauchant un dragon.

-Un dragon ! Abu, tu m'avais caché que tu étais si vieux ! Mais... Est-ce que cet ancien peuple était tout petit ? Ou est-ce toi qui...

Vexé, le dragon se planta sur sa tête, et ne daigna plus lui accorder la moindre marque d'attention. Aladdin laissa échapper un petit rire. Ça lui fit du bien, au milieu de temps de menaces et de mystères.

-Que leur est-il arrivé ? Demanda-t-il à voix haute en continuant son chemin.

Un peu plus loin, il vit apparaitre sur la fresque d'autres personnages, un peu plus petit que les hommes cornus, et bien plus que les dragons.

-C'est donc bien toi qui es minuscule, commenta Aladdin, taquin.

Les nouveaux arrivants n'avaient ni cornes, ni queues, semblables en tout points aux humains d'aujourd'hui. D'après les bas-reliefs, l'entente fut immédiates et cordiales entre les deux peuples. Après cela, il manquait un long morceau de la fresque, corrompu par le temps. Le prochain dessin représentait...

-Une lampe ? Une lampe à huile ?

Sur le haut de son crane, Abu frémit, et s'enfouit dans ses cheveux, pour ne pas voir la suite.

Il semblait y avoir quelque chose dans cette lampe. En tout cas, les deux peuples semblaient extrêmement heureux de la posséder. Étrangement, de moins en moins de dragons étaient représentés. Puis d'énormes machines firent leurs apparitions, accompagnés de bâtiments, de plus en plus grands.

-Le Palais... reconnu Aladdin sur la plus vaste structure. Il s'agit de l'histoire d'Agrabah.

Le reste était assez confus. Il semblerait qu'après avoir utilisé la lampe (mais comment ?) pour développer leur pouvoir, leur technologie, et une ville gigantesque, les deux peuples se soient déchirés autour de l'objet. À partir de là, les dessins se firent plus rapides, plus violents, et moins précis, comme si le sculpteur n'avait plus beaucoup de temps, ou que les images qu'il représentait étaient trop douloureuses.

Les larmes aux yeux, Aladdin vit des cadavres dessinés par tas entiers. La plupart étaient des cornus. Des machines de guerre, partout. Des incendies. Des visages grimaçants de douleur, ou de haine.

Et quelqu'un qui prenait la lampe. Une silhouette imprécise, qui courait, l'objet dans ses bras. Un enfant.

Et puis, plus rien. Le mur s'arrêtait là.

Aladdin releva la tête.

Il se trouvait devant une caverne. Une caverne immense.

De chaque côté de l'entrée, le plafond était soutenu par deux statues monumentales, chacune représentant un humain androgyne, qui portait sur le nouveau venu un regard de pierre. La tête de celui de droite était ornée de cornes, et autour de ses jambes s'enroulait une longue queue, comme celle d'un chat.

Au-delà des deux statues, la grotte s'ouvrait sur un lac aux eaux claires, où scintillaient doucement le reflet des morceaux de cristal qui constellaient le plafond. Au milieu de ce lac se dressait un rocher plat.

Et sur ce rocher, posée bien en évidence, comme un rayon de soleil au milieu de la nuit, une lampe à huile.

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