La voix du désert
-Ah ! s'exclama une voix. Le prince endormi se réveille !
Jasmin balbutia quelque chose d'inintelligible et, au pris d'un pénible effort, souleva ses paupières. Une vieille dame était penché sur lui. Il cligna des yeux. Cette fois, le visage était celui d'Aladdin.
Il sourit. Le visage lui sourit en retour.
-Pour l'amour des Djins, s'exclama une voix en arrière-plan, arrêtez de sourire bêtement et venez manger quelque chose !
-Je suis resté longtemps évanouis ? Demanda Jasmin au voleur qui l'aidait à se redresser.
-Une demi-heure, environ, lui répondit Aladdin en serrant son épaule, peu enclin à évoquer la vague de panique qui l'avait prit en sentant le corps de Jasmin peser sur lui, inerte.
-Et pendant tout ce temps, reprit la même voix, cet idiot à refuser de s'alimenter ou de me raconter ce que vous faisiez tous les deux sur un tapis volant en plein désert.
Jasmin tourna la tête vers celle qui venait de parler. Il s'agissait de la même vieille dame à la coiffure bizarre qui l'avait tant surprise, une demi-heure plus tôt. Ses lunettes étaient relevées sur son front, dégageant ses yeux perçant. Elle était vêtue d'une veste de cuir fermée par des sangles, d'une grosse ceinture, et d'un pantalon bouffant couvert de poches, d'où sortaient les outils les plus hétéroclites qu'on puisse imaginer.
Abandonnant momentanément la curieuse petite vieille, le prince tourna son attention autour de lui. Il se trouvait dans une pièce ronde, de grande taille, dont les murs, apparemment métalliques, étaient couverts de croquis griffonnés représentant des machines qui lui étaient inconnus et des systèmes de rouages bien trop compliqué pour sa compréhension. Le sol sur lequel il posa ses pieds en sortant du lit était recouvert d'épais tapis bariolés.
Aladdin l'aida à se déplacer jusqu'à la vieille dame, qui s'était installé sur un coussin, au centre de la pièce. Devant elle, de l'autre côté d'un plat où s'entassait ce que l'esprit affamé de Jasmin identifia aussitôt comme de la nourriture, se trouvait deux autres coussins. Le prince s'y laissa tomber sans grasse.
-Mangez, les invita leur hôte. Et racontez-moi tout.
Aladdin et Jasmin échangèrent un regard.
Et se précipitèrent sur la nourriture.
~
-Eh bien, lâcha la vieille dame lorsqu'ils eurent terminé et le plat et le récit, voilà une bien drôle d'histoire... Votre narrateur doit particulièrement s'amuser.
-Notre narrateur ?
-Hein ? Oh, non, laissez tomber. Laissez-moi plutôt me présenter. Je m'appelle Lila. Je suis la guide de la tribu des Nomades du Vif-Argent. On m'appelle Lila-Fanny.
-Vous avez deux noms ? s'étonna Jasmin.
La vieille dame lui envoya un regard qui rappela fortement au prince sa première entrevue avec Yubaba.
-Fanny est mon titre, répondit-elle. Cela signifie « couronnée ».
-Oh, vous êtes une sorte de reine, alors !
-Oui... Et non. Pas comme tu l'entends, en tout cas. Ma tribu m'a choisi pour la guider. Je m'applique à honorer leur confiance, en restant à leur écoute, et en réfléchissant toujours à l'avenir de la tribu avant la mienne. Mais si je venais à les décevoir, ils seraient tout à fait en droit de me démettre, et de nommer à ma place una autre guide. Car telle est la loi des Nomades.
-Je n'avais jamais entendu parler de votre peuple...
-Ça ne m'étonne pas vraiment, petit prince, répondit Lila-Fanny en souriant. Les gens de la ville pensent toujours tout connaître du monde, alors qu'ils s'en sont coupés il y a bien longtemps.
À cet instant, une petite clochette retentit, faisant sursauter les deux citadins.
-Entre, Mercure ! Lança leur hôte.
Il y eut un faible grincement, et une porte s'ouvrit. Une vieille femme entra. Elle était aussi différente de Lila-Fanny qu'on aurait pu l'être : là où celle qui les avait accueillit était bien charpentée, la dénommée Mercure était fine, d'apparence presque fragile. Les cheveux de Lila-Fanny s'appliquait à mimer une explosion à son paroxysme, ceux de Mercure était longs et lisses, soigneusement coiffés. Les mains de Lila-Fanny étaient celles d'une mécanicienne, fortes et rudes. Celles de Mercure étaient fines, longues, pales et délicates.
Pourtant, malgré toutes ces différences, la même flamme s'alluma dans leurs deux regards lorsqu'elles se penchèrent pour s'embrasser, à la manière rapide et habitué de ces couples qui vivent depuis si longtemps ensemble qu'ils n'ont plus besoin de rien prouver.
-Je vois que nos drôles d'invités sont éveillés, s'exclama Mercure d'une voix chantante en quittant des yeux Lila-Fanny. La tribu est incroyablement curieuse de vous rencontrer ! Les enfants sont intenables ! Vous voulez bien sortir ? Je vais vous faire visiter !
Aladdin et Jasmin échangèrent un regard. Puis Jasmin sourit, et se leva.
-Avec plaisir.
Au premier pas dehors, la chaleur les happa, tombant sur leur tête comme une enclume. Mercure rit de leur tête et leur tendit deux larges tissus qu'ils nouèrent autour de leur cuir chevelu.
-J'ai l'air ridicule, se plaignit Jasmin.
-Mais non, mon amour, le détrompa Aladdin. Tu n'as jamais l'air ridicule.
-C'est vrai ?
-Non, répondit Aladdin en explosant de rire. Tu as l'air ridicule.
Riant encore, il saisit le visage de Jasmin pour l'embrasser. Le prince lui pardonna aussitôt son impertinence.
-De toute façon, glissa-t-il à son oreille, toi aussi.
Ce qui était un mensonge, d'ailleurs, puisqu'il était à peu près persuadé que même couvert de plume d'autruche il ne parviendrait pas à trouver Aladdin ridicule.
Une fois qu'ils se furent habitué au soleil, ils rejoignirent Mercure, quelques pas plus loin. Elle les guida jusqu'au puits d'où ils avaient surgis, une heure plus tôt, et tourna sur elle-même, les bras ouverts.
-Bienvenu dans la tribu du Vif-Argent, déclara-t-elle d'un ton grandiloquent.
Jasmin et Aladdin retinrent leur souffle. Ils se trouvaient au milieu d'un cercle de... De tortues géantes.
Non pas de vrais tortues, réalisèrent-ils dans la seconde, mais des machines géantes ressemblant à des carapaces de tortues, comme autant de larges coupoles renversées, pourvu d'énormes roues sur les côtés. Leurs parois cuivrées se confondaient parfaitement avec le sable, ce qui expliquait que, du haut de leur tapis volant, ils ne les aient pas vu s'approcher.
La coupole dont ils venaient de sortir possédaient en plus une drôle de particularité : sur son dos était posé une nacelle – qui paraissait minuscule, comparée à la coupole – reliée à un tas de tissus colorés.
-C'est le ballon de vigie, leur apprit Lila-Fanny en les rejoignant. La Fanny l'utilise pour guider la tribu lors des déplacements. Vous n'imaginez pas la catastrophe que peut représenter deux tribus Nomades lancés à toute vitesse se percutant en plein désert !
-Lancés à touts vitesse ? Interrogea Jasmin.
-Vous croyiez quoi, que nous tirions ces bestioles à la main ? Se moqua Lila-Fanny, en les rejoignant. Les Nomades construisent leurs propres véhicules, qui sont aussi leurs maisons. Et je tiens à préciser que la tribu du Vif-Argent possèdent les véhicules les plus performant du désert !
-Nous n'en doutons pas, assura aussitôt Aladdin devant le regard de défis de Lila-Fanny.
Autour d'eux, des gens commençaient à sortir de leurs habitations. Des grincements résonnèrent lorsque le devant de plusieurs coupoles se souleva pour former des sortes de terrasse ombragées, laissant apparaître l'intérieur des demeures de la tribu, extrêmement variés. Apparemment, plusieurs familles vivaient dans chaque coupole (à part celle de Lila-Fanny, qui devait aussi être celle de Mercure). Des enfants de tout âges, vêtus d'habits bariolés, en sortaient en criant et riants, se poursuivant et se jetant allégrement du sable.
À part celle de leurs hôtes, une seule autre coupole resta fermée.
-Qu'y a-t-il là-dedans ? s'étonna Aladdin.
-Ma serre, lui apprit Mercure. Tu aimerais visiter ?
-Ne l'embêtes pas tout de suite avec tes plantes ! Répliqua Lila-Fanny.
-Parce que tu ne leur à pas déjà vanté tes machines, peut-êtres ? Répondit Mercure d'un ton affectueux suggérant que ce n'était pas la première fois que cette conversation prenait place.
-De toute façon, répliqua Lila-Fanny...
Jasmin sentit quelque chose tirer sur sa veste. C'était un gamin d'une dizaine d'année, qui le regardait d'un air malicieux. Le prince se pencha pour être à sa hauteur. Aussitôt, le gosse se jeta sur lui pour le renverser. Une armée de bambins diaboliques surgirent de derrière le puits pour renforcer la force de l'assaut.
-... Les enfants ne les lâcheront pas de sitôt, fini Lila-Fanny en riant.
Mercure prit son bras et elles allèrent tranquillement relever leurs coupoles pour prendre le thé à l'ombre, devant chez elles, en regardant les deux étrangers se défendre contre la horde d'enfants excités par l'arrêt de la caravane et l'apparition de deux nouvelles têtes.
~
Jasmin était assit au sommet d'une coupole, seul, perdu dans ses pensées. La nuit était tombée, à présent, remplaçant la chaleur étouffante du jour par l'étreinte glacée de l'obscurité.
Comme la nuit était belle, ici... Le ciel s'étendait à perte de vue, piqueté d'étoiles chatoyantes, habillé de traînés pâles, éthérée, qui témoignaient d'autres univers, loin, si loin de cette terre, si loin de la ville ou du désert... Le sable aussi avait basculé dans les ombres, formant des vagues d'encres immobiles, envoutantes, comme une mer pétrifiée.
Un bruit de pas, soudain, fit sursauter le prince.
-J'étais sûre de te trouver ici, déclara Lily-Fanny en s'asseyant à côté de lui.
Elle lui tendit une couverture, qu'il accepta avec reconnaissance.
-Tu étais sûre de me trouver sur cette coupole ? Répondit Jasmin, sceptique.
-Pas ici, précisément, reprit Lila-Fanny. Je savais que tu étais en train de contempler le désert.
-Et comment pourrais-tu savoir pareille chose ? Souffla Jasmin.
La vieille dame sourit, animant chacune de ses rides d'une onde de douceur et de sagesse.
-Les citadins pensent souvent que le désert perd les gens, dit-elle d'une voix tranquille, son regard porté sur l'immensité. Mais c'est faux. Le désert attire les gens qui se sont perdu et les aide à retrouver le chemin. Crois-moi, j'en ai vu, des voyageurs égarés ressentir l'appel des dunes, l'appel mystérieux, intangible, insoupçonnables, de l'infini silence du sable.
-Mais Aladdin et moi sommes arrivé ici par un concours de circonstances...
-Vraiment ? Après tant de temps à errer sur cette terre, jeune prince, je ne crois plus vraiment aux coïncidences. Ce que je vois, c'est que vous êtes perdus. Et que le désert vous a trouvé.
-Mais je ne suis pas perdu, Lila-Fanny, je sais exactement où je suis et comment rentrer...
La vieille dame sourit de nouveau et planta son doigt sur son cœur, puis sur son front.
-C'est là que tu es perdu, Jasmin. C'est là que tu dois retrouver ton chemin. En retrouvant qui tu es. C'est ça que fait le désert : il est si vide, si grand, si beau et si puissant qu'il te renvoie à toi, à toi seul. Tu n'as rien à regarder dehors, alors tu regardes à l'intérieur de toi. C'est ça qui rends le désert si beau : tu contemples ton âme, lorsque tu comples les dunes.
Jasmin garda un long instant le silence.
-Mais... Et si je ne comprends pas bien ce que je voie, Lila-Fanny ?
-Alors le désert envoie un guide pour t'aider. Raconte-moi ce que tu vois, Jasmin, lorsque tu regardes les dunes.
-Il y a... Il y a un cimetière. Je vois des tombes, dans les ombres. Je sais que ce n'est rien, qu'elles ne sont pas vraiment là, mais je ne peux m'empêcher de les imaginer. Les tombes de tout ceux que j'ai faillis. Elles montent jusqu'en haut de la plus haute dune. Et en haut de cette dune il y a un trône. Mon trône. Mais je ne suis pas dessus, Lila-Fanny, moi je suis tout en bas, au milieu des tombes.
-Et comment est-il, ce trône ?
-Plus je l'imagine, plus il me fait peur. Parfois le vent passe, et je crois entendre la voix de ma mère, ou la voix de Jafar. Et à chaque fois, le vent fait tomber plus de sable le long de la dune... Le sable qui fait disparaître un peu plus les tombes... C'est le reflet de ma propre culpabilité, que me renvoie le désert. Et de mon impuissance.
-Peut-être... le contredit Lila-Fanny... et peut-être pas. Au fait, tu veux du thé ?
-Euh... Oui ?
La vieille dame sortie de sous sa couverture une théière et deux tasses et, le plus naturellement du monde, commença à servir.
-C'est du thé au jasmin, lui apprit-elle avec un clin d'œil. Mercure le cultive elle-même.
Amusé, le prince coinça la tasse entre ses mains pour profiter de la chaleur et du parfum du breuvage.
-Je t'ai dit que le désert aidait ceux qui s'étaient perdu, reprit la vieille dame. Dis moi, quel est le point commun entre tous ces gens ?
-Euh... Ils ne sont plus sur la bonne route ?
-Exactement. Ils doivent retrouver leur chemin. Mais pas n'importe quel chemin, non, ils doivent trouve le bon chemin, celui qui les mènera à la destination voulue. Et pour cela, il faut avant tout décider quelle est cette destination. Le trône que tu vois tout en haut de la dune, celui qui te fait si peur, est celui de ta mère et celui de Jafar. Regarde au fond de toi, et réponds-moi honnêtement : est-ce que tu veux ce trône ?
-Non...
-Alors ne le recherche pas.
-Mais... Mais les gens comptent sur moi ! Je ne peux pas simplement abandonner !
-Qui a dit une chose pareille ? Racontes-moi plutôt pourquoi ce trône te fait peur, Jasmin.
-Il... Il est si haut... Au-dessus de tout le monde... Personne ne peut l'atteindre. Il doit faire froid, en haut de cette dune. Il doit être seul. Et il... Il recouvre la mémoire des autres, il les piétine, il les oublie. Je ne veux pas être dessus !
-Où veux-tu être ?
-Au pied de la dune ! Je veux être avec les gens... Je veux honorer la mémoire des morts, et ne pas être inaccessible aux vivants ! Je ne veux piétiner personne !
-Alors pourquoi ne construirais-tu pas ton trône au pied de la dune ?
-Hein ?
-Ça n'a pas besoin d'être un grand trône. Ça peut-être un fauteuil confortable, assez grands pour plusieurs. Où un certain voleur pourrait s'asseoir aussi, par exemple.
Jasmin rougit, mais ne dit rien.
-Tu as peur du pouvoir, Jasmin, parce que tu l'associes à tout ce que tu as vu de mal jusqu'ici, Jafar, les nobles, et ta mère. La cruauté, la décadence, et l'absence à soi-même. Mais tu n'es pas obligé de régner de cette façon, Jasmin.
-Mais si je fais un trône en bas de la colline, au même niveau que tout le monde... Je n'aurais aucun pouvoir !
Lila-Fanny sourit et se retourna. Intrigué, Jasmin l'imita.
-Que vois-tu ? Demanda la vieille dame.
-Les maisons de ta tribu. En cercle. Et les gens de ta tribu en train de parler et de manger autour du feu.
-Laquelle est ma maison ?
-Heu... Celle sur laquelle je suis ?
-Et qu'est-ce qui la différencie ?
-Elle a une nacelle accrochée sur le toit.
-Certes, rit Lila-Fanny. Mais à part ça ?
-Rien.
-Et pourtant, ma tribu me suit et m'accepte. Je suis au même niveau qu'eux, Jasmin, je ne prétends à aucun sang royale, à aucune ascendance qui me serait dû. Je ne suis forte que de leur confiance et de leur respect. Que dirais-tu d'un trône pareil ?
Jasmin sourit.
-Oui. Un tel trône serait formidable.
Une ombre passa sur son visage.
-Mais ? Interpréta la vieille sage.
-Mais je ne suis pas sûre d'en être capable, Lila-Fanny. Je n'ai fait que me tromper jusqu'ici, et si nombreux sont ceux qui en ont payé le prix...
-Que te tromper me paraît un peu difficile, jeune prince, s'amusa la vieille dame. Personne ne pourrait réussir un tel exploit. Tu t'es trompé, d'accord. Bon, et après ?
-Après ? Mais des gens sont morts !
-J'ai bien compris ça, Jasmin. Mais après, que se passe-t-il ? Personne ne peut avancer correctement en regardant derrière lui. On finit toujours par se prendre un arbre, crois-moi, même en plein désert. Il faut choisir. Rester sur place, ou avancer. Regarde en arrière de temps en temps, pour ne pas oublier d'où tu viens, mais pense à regarder devant. Que vas-tu faire, maintenant ?
-Je... ne sais pas.
-Reprenons. Que veux-tu faire ?
-Construire un trône au pied de la dune, comme le tien.
-Bien. Maintenant, quelles erreurs as-tu fais, que tu ne dois pas reproduire ?
-J'ai... J'ai voulu monter mon trône tout en haut... Attendre d'être l'héritier pour acquérir le pouvoir de ma mère. J'aurais dû écouter mon cœur lorsqu'il me disait que ce que je faisais le mieux, je le faisais au milieu des gens, lorsqu'ils m'écoutaient, lorsqu'ils me faisaient confiance.
-Bien. Et aussi ?
-Je ne me suis pas attaqué directement au mal. Je n'ai traité que des symptômes... Ce qui était inutile. À quoi bon mettre une école dans un quartier où les enfants sont obligés de travailler et même de se prostituer ? Il faut changer ça, d'abord. Il faut changer le fond des choses. Je ne peux pas agir dans l'ombre. Si je veux être réellement efficace, et lutter contre le mal que je veux combattre... Il faut que je prenne le pouvoir.
-On progresse, on progresse. Et qu'est-ce qui t'empêches d'atteindre ce but ?
-Eh bien... Le fait que ma mère soit sur le trône. Et puis Jafar, bien sûr.
-Et maintenant, mon petit prince, une dernière question des plus cruciales. Tu as décidé où tu voulais aller, quelles erreurs tu ne voulais pas reproduire, et quels ennemis tu auras à vaincre. Maintenant, à la vue de tout cela, tu dois décider si tu empruntes ou non cette route. Si c'est le cas, tu dois être prêt à en affronter toutes les conséquences, tu ne pourras pas te débiner. Tu devras affronter ta mère et Jafar. Il faut que tu acceptes ça avant de continuer.
Jasmin ne répondit rien, plongé dans ses pensées. Il s'était retourné vers le désert, et laissait son regard courir le long des dunes d'encre, sous le ciel étoilé.
Excellent, ce thé, songea Lila-Fanny en finissant sa tasse. Il faut que j'aille en rechercher. Et si je peux attirer Mercure dans un coin sombre, au passage...
Lorsque Jasmin tourna les yeux à nouveau, il était seul.
Elle est certainement partie méditer, songea-t-il avec respect.
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