Confusion
Aladdin observait le ciel, dans cet état de transe qui s'approchait le plus du sommeil, chez lui. D'ailleurs, depuis quelque temps, l'envie de se reposer le prenait de plus en plus souvent, comme le désir saugrenu de manger et de boire, pour lui qui n'en avait pas vraiment le besoin.
Lae génie, silencieux, était assis à ses côtés, sous sa forme dragonesque.
Soudain, un deuxième dragon surgit et se dirigea droit vers le voleur, malgré la panique qui rendait sa course erratique.
-Abu ! s'exclama joyeusement Aladdin en recueillant la petite bête.
Mais son plaisir se changea aussitôt en inquiétude alors que son ami tirait sur sa manche avec insistance.
-Que se passe-t-il ? s'alarma Aladdin.
Bien sûr, le dragon ne pouvait pas répondre, mais la panique transparaissait assez dans son regard pour que le voleur se redresse aussitôt et le suive.
La petite bête fonça quelques mètres plus bas, où se trouvait la chambre de Jasmin. Oui, on pouvait dire que la tentative d'Aladdin pour s'éloigner du prince n'avait pas été terriblement fructueuse, puisqu'il s'était contenté de grimper au-dessus de son toit... Mais revenons à nos dragons.
Il ne fallut qu'un mouvement de poignet au voleur pour dégringoler les quelques mètres qui le séparaient du balcon et pénétrer dans la chambre... Vide.
Le lit était défait. Les chaussures du prince, ainsi que ses habits, trainaient sur le sol, abandonnés. La porte baillait encore.
Jasmin semblait être sortit précipitamment. Pourtant, ni le voleur ni lae génie n'avait entendu de bruit de lutte, aucun cris, aucun remue-ménage... Que s'était-il passé ?
Aladdin tituba soudain et porta sa main à sa poitrine. Il venait de ressentir quelque chose d'étrange, comme si son cœur avait vibré.
Mais il n'avait pas le temps de s'appesantir sur cette nouvelle sensation. Il lui fallait retrouver Jasmin au plus vite.
~
La porte du laboratoire s'ouvrit. Et Jasmin entra.
Une lumière bleue, presque aveuglante, découpait une porte au fond de l'atelier. C'était comme dans son rêve. Comme dans son souvenir.
Et comme avant, ses pas avancèrent d'eux-mêmes, fascinés. Comme dans ses songes, il franchit la barrière de lumières et pénétra dans une autre pièce, plus petite. Comme dans sa mémoire, une lampe était dessinée sur le mur, visible à la pale lueur de la lune. La silhouette sèche de Jafar lui tournait le dos. Comme dans ses rêves, le sorcier était attelé à sa création.
Mais cette fois-ci, il ne s'agissait pas d'Aladdin.
La vision le tira brutalement de son état de torpeur. Il s'agissait d'un autre homme. Il s'agissait d'un individu qu'il avait déjà vu. Un visage fin, sec, au menton coupé à la serpe. Des cheveux aussi noirs que l'aile d'un corbeau. Un corps étrange, tout de métal.
-Je te présente Rapace, lâcha soudain Jafar, sans se retourner, en glissant un doigt sur la poitrine chromée de ce qui se trouvait de toute évidence être un automate. Une autre de mes petites créations. Pas aussi bien réussie qu'Aladdin, je sais, mais, après tout, aucune de mes expériences n'a été aussi bien réussite que lui.
-J'ai déjà vu cet... chose, souffla Jasmin.
-Lui ? Lâcha distraitement Jafar, comme s'il ne pesait pas consciemment chacune de ses paroles. Oh, il est bien possible que tu l'ais aperçue au diner. Après tout, c'est le nouvel amant attitré de la Sultane...
Jasmin cilla, mais ne recula pas.
-C'est aussi, bien entendu, continua Jafar, le véritable maître du quartier.
Cette fois, le prince laissa paraître sa surprise.
-Oh, pauvre petit Jasmin ! Se moqua le sorcier. Tu essayais si désespérément de changer les choses... Mais les gosses ne devraient jamais chercher à participer aux discussions d'adultes. Ni à s'introduire dans un jeu sans chercher à en connaître touts les règles. Le véritable pouvoir de la Sultane sur Agrabah est bien pauvre, à vrai dire, plus décoratif qu'effectif. Ce sont les sept maîtres de la pègre qui se partagent la ville. Rapace, c'est-à-dire moi, possède tout le quartier du Palais. Le plus ironique, c'est que l'école que tu as voulu instituer se trouvait juste en face de son QG. Amusant, non ?
-Non, trancha Jasmin, la voix blanche.
D'ailleurs, ça ne l'était pas vraiment, mais les méchants ont toujours eut un sens de l'humour extrêmement particulier.
-Pourquoi avez-vous fait ça ? Reprit le prince en tentant de ne pas laisser paraître qu'il était au bord des larmes. Pourquoi ?
-Oh, je l'aurais fait même si ce n'était pas une initiative de ta part, répondit le sorcier. Je ne peux pas laisser les gens s'instruire, ou se mettre à rêver d'une meilleure vie. Si les pauvres cherchent à échapper à leur condition sociale, quel désordre cela ferait... Mais je voulais aussi te donner une leçon, petit prince. Je fais les règle, ici. Aussi fort que tu puisses l'espérer, tu ne peux m'échapper. Je te propose donc un marché.
-Je ne vous donnerais jamais la lampe, cracha Jasmin. Jamais.
-Qui a parlé de lampe ? Non, j'ai renoncé à ce colifichet depuis des mois.
Ce qui était faux, bien entendu. Mais ai-je vraiment besoin de le préciser ?
-Ce qui m'intéresse, reprit le sorcier, c'est le pouvoir. J'ai déjà la mainmise sur un septième de la ville, à travers Rapace. Mais il m'en faut plus, beaucoup plus. Je veux être Sultan. Pour cela, vois-tu, je n'ai que deux choix : soit j'épouse ta mère, soit je t'épouse toi.
Il y eut un silence, qui pesa sur le cœur de Jasmin comme un kilo de plomb.
-Je préférerais t'épouser toi, continua tranquillement l'autre. Tu es bien plus agréable à regarder, et je commence à avoir épuisé un peu ta mère. En plus, j'aime les corps jeunes.
-Jamais ! s'étrangla Jasmin.
-Ne jamais dire jamais, petit, rétorqua tranquillement l'autre. Réfléchie donc : si tu m'épouses, non seulement tu épargnes ce sort à ta pauvre mère, mais en plus...
Il franchit l'espace qui les séparait, acculant Jasmin contre un mur, à un mètre de la porte. Le cœur du prince tambourinait dans sa poitrine, lançant des messages de panique dans tous son organisme.
-... En plus, Jasmin, si tu m'épouses, je t'autoriserai à prendre certaines mesures. Tu pourras créer une au deux écoles – point trop, soyons raisonnable – monter un orphelinat, ce que tu voudras, dans une juste mesure. Sinon, je te tuerais, tout simplement, et je me rabattrais sur ta génitrice.
Le sourire qu'il arbora à cet instant-là glaça le sang dans les veines du prince.
-Et ce serait bien dommage, n'est pas ? Ricana le sorcier. Tu as le choix, Jasmin : vivre et conserver un pouvoir sur la ville, que tu pourras utiliser à ta guise, ou mourir et laisser ta mère entre mes mains. Réfléchie, Jasmin, réfléchie bien...
-C'est tout réfléchie, intervint une voix froide, débordante de colère contenue.
-Aladdin ! s'exclama Jasmin en tournant la tête.
Un flot de joie incroyable se déversa dans son cœur, mêlé à un soulagement sans nom. Aladdin ne l'avait pas abandonné. Maintenant qu'il était là, tout allait bien se passer.
L'automate fit un pas en avant, son visage tordu d'une expression étrange. À vrais dire, il se sentait étrange. Son cœur n'arrêtait pas de vibrer depuis qu'il avait quitté la chambre vide et suivit Abu jusqu'au laboratoire du sorcier. Et lorsqu'il était entré pour voir Jasmin collé contre le mur, Jafar à deux pas de lui, son cœur de cristal avait encore tremblé, plus fort.
Le voleur repoussa l'étrangeté de cette sensation dans un coin de son esprit pour se concentrer sur la situation présente.
-Laisse-le, ordonna-t-il.
-Mais bien sûr, abdiqua aussitôt le sorcier, avec une bonne grâce tout à fait suspecte. Je ne voudrais pas m'imposer.
Comme attiré par un aimant, Jasmin se précipita vers Aladdin, qui retint de justesse l'étrange impulsion de le serrer contre lui pour s'assurer qu'il allait bien.
-D'autres affaires m'attendent, d'ailleurs, continua le sorcier d'une voix doucereuse. Je vous prierais donc de vous retirer. Mais, ajouta-t-il en plongeant son regard dans celui du prince, songez à ma proposition.
-J'y ai déjà songé, rétorqua Jasmin, que la présence d'Aladdin enhardissait. Je n'accepterai pas votre odieux chantage. Je vous détruirai. Et je vengerais les morts que vous avez semés au nom de la fortune et du pouvoir !
-Un bien joli discours, ricana l'autre. Je vous donne jusqu'à demain soir. Minuit.
Il ne bougea pas, ne cilla pas même des yeux, mais, soudain, son sceptre se para d'une lueur rouge, presque aveuglante. Il y eut un flash, et Jasmin sentit une drôle de sensation dans la poitrine, un froid intense, fugitif, comme si sa cicatrice avait gelé avant de reprendre vie.
Puis le sorcier fit un geste ample, et le prince et l'automate se sentirent soudain poussés vers l'arrière par une main invisible. Ils atterrirent sur les fesses, dans le laboratoire.
Devant eux, à l'endroit où s'était trouvé la porte scintillante, ne demeurait qu'un mur aveugle.
Jasmin attrapa la main d'Aladdin, qui l'enferma dans la sienne.
L'étrange vibration qui perturbait son cœur s'était calmée. Il était revenu à son indifférence première. Ou du moins, en apparence. Parce qu'il avait l'impression... L'étrange, l'enivrante, la dérangeante impression... Lorsqu'il plongeait son regard au plus profond de lui... C'était comme une fissure, dans son âme de glace. Une fissure laissant entrer un brin de lumière dorée, chaude, douce.
Il tourna la tête vers Jasmin. Et soudain, les yeux du prince se trouvèrent parés d'une multitude d'étoiles éparses, de toute une galaxie d'astres bleutés luisant tout doucement.
Il n'avait jamais rien vu d'aussi beau.
~
Joël sortit sans faire de bruit de la chambre où reposaient son petit frère et sa petite sœur. Les pauvres avaient eu bien du mal à s'endormir. Ils sentaient bien que quelque chose troublait le cœur de leur grand frère. Mais Joël ne pouvait pas leur avouer que son meilleur ami refusait de le voir parce qu'il était traumatisé par la vision d'une dizaine de cadavres, et que leur aînée qu'ils croyaient perdus pour eux avaient soudain décidé de renouer les liens.
Le jeune homme soupira et se rendit aux cuisines. Il croisa Yasmina, qui lui adressa un signe de la main et un regard triste. Depuis les tragiques évènements d'avant-hier, la maîtresse d'arme semblait avoir pris une décennie. À moins que son véritable âge ne l'ait finalement rattrapé... Elle marchait courbée, le regard lointain. Et personne ne l'avait plus vu s'entraîner le matin.
Joël entra dans la cuisine, qu'il fut bien heureux de trouver vide. C'était l'heure creuse, au milieu de la nuit, où tout le monde dormait. Et il fallait être fou pour gaspiller les précieuses heures de sommeils qu'accordaient les nobles à leurs domestiques.
Le serviteur, maussade, pris un morceau de pain et le mâchonna, assit sur la table. Soudain, un bruit ténu le fit sursauter. Un bruissement d'aile.
Il inspira pour se donner courage, et déclara d'une voix qu'il espérait ferme :
-Bonsoir, Iago.
Le perroquet entra dans la lumière. Par les fées, que c'était étrange de reconnaître dans le regard de cet oiseau celui de son frère ! Il se souvenait si bien de la disparition de son aîné, et plus nettement encore du moment où il avait compris ce qui lui était arrivé, près de vingt ans plus tôt...
-Bonsoir, Joël, répondit doucement l'oiseau.
Iago se posa sur le dossier d'une chaise, en face de son frère, pour mieux l'observer. Il n'avait pas changé. Certes, il avait grandi, son visage avait perdu de sa naïveté, et ses cheveux gagnés en discipline, mais c'était toujours le même petit Joël, qui aimait glisser du poil à gratter dans les dessous des autres domestiques.
Un instant, un bref instant, Iago se demanda s'il était réellement obligé de faire ça. Même s'il avait refusé de parler à sa famille, depuis sa transformation, cela restait tout de même son petit frère, et le tromper ainsi...
Mais alors qu'il plongeait son regard dans celui de son benjamin, il croisa son reflet.
Un monstre. Souviens-toi, Iago, tu es un monstre. À près tout, Jafar le lui répétait bien assez souvent. Si je ne fais pas ce que Jafar me demande, il ne voudra plus de moi. Et je serais seul pour toujours.
L'idée lui était insupportable.
-Tu m'as l'air bien triste, déclara-t-il en rassemblant son courage.
-La transformation ne t'a pas rendu plus intelligent, railla Joël. Mais non, je ne suis pas triste, voyons, qu'est-ce qui pourrais me rendre triste ? Le massacre de la moitié du quartier par ma faute ? Boaf. Le fait que mon frère aîné se décide enfin à me parler après vingt ans de silence ? Peuh, une broutille.
-Ce n'était pas ta faute, rétorqua aussitôt Iago.
-Pas ma faute ? Répéta Joël d'un ton qui suggérait le contraire.
-C'était à cause du prince seulement. C'est à cause de lui que Jafar a lancé la mafia après le « club de sauvetage d'Agrabah ».
La dénomination fit tiquer le serviteur. Comment Iago savait-il ça ?
-Comment ça, à cause de Jasmin ? Rétorqua-t-il vertement.
-Jasmin savait que Jafar en avait après lui.
-N'importe quoi !
Iago lâcha un soupir attristé.
-Je ne suis pas venu parler de ça, Joël, si nous pouvions...
-Tu as commencé à insulter mon ami, vas au moins jusqu'au bout ! Le coupa le serviteur.
-Si tu veux... Jafar est venu voir Jasmin, et lui a dit de tout arrêter. Mais le prince a continué quand même... Et au vu de ta tête, il ne t'en a pas fait part.
-Tu dis n'importes quoi. Jasmin nous l'aurait dit.
-Joël, Jasmin voulait simplement jouer les héros. Il voulait qu'on l'adule, il voulait briller auprès d'Aladdin... Je suis certain que les vies en jeu lui semblait un pari raisonnable.
-Ce n'est pas vrai, lâcha Joël, avec un peu moins de véhémence. Il était véritablement traumatisé par ce qu'il a vu là-bas, et accablé par sa propre culpabilité !
-Bien sûr qu'il était traumatisé ! Il n'avait jamais vu de morts auparavant ! Mais sa culpabilité, Joël, vraiment ? Ne fais pas cette tête, enfin, Jasmin n'est qu'un noble ! Tout ça est un jeu pour lui, un rôle qu'il se donne ! Tu ne te souviens pas des chansons qu'on chantait sur eux quand on était petit ? Que les bonnes fées me donnent la force de renverser ce qui est, et j'prendrais la place des nobles, je les ferais guillotiner, j'les regarderai rôtir sur le mur...
-Tais-toi ! Hurla Joël en lançant sur guignon de pain sur l'oiseau. Nous étions petits, nous voyions le monde en noir et blanc ! Jasmin est différent !
-Si tu le dis...
-Je le dis ! Vas-t-en, Iago, disparaît. Je ne veux plus te voir.
Iago plia les ailes et s'envola par la fenêtre. À peine eut-il le temps d'entendre Joël répéter la dernière phrase, la voix cassée, visiblement au bord des larmes.
-Je ne veux plus te voir...
Une ombre patientait, dans le jardin, à quelque distance de là. Iago se posa sur l'épaule de Jafar.
-Je ne pense pas qu'il ait mordu à l'hameçon, lâcha l'oiseau. Il n'a pas arrêté de le défendre.
-Oh, répondit Jafar de son éternelle voix doucereuse, il ne t'a peut-être pas cru, mais il t'a entendu... Tes paroles ont fait leurs chemins... Et crois-moi, Iago, lorsque le poison des mots a été inoculé, il n'y a aucun moyen de s'en débarrasser.
Le sorcier sourit. Iago frémit.
~
-Aladdin... Murmura Jasmin en se glissant dans son lit.
-Oui ? Répondit le voleur sur le même ton en s'agenouillant sur le sol, à ses côtés.
-Je ne veux pas que tu partes, souffla le prince. Je suis désolé. Je ne voulais pas dire ça. Je t'en pris, ne pars pas...
Aladdin sourit et tendit sa main pour caresser sa joue. L'acte le rendu étrangement heureux.
-C'est moi qui suis désolé, Jasmin, de ne pas être à la hauteur. J'aimerais tant savoir que dire ou que faire...
-Pour ça, je peux t'aider, répondit Jasmin en rougissant au fur et à mesure qu'il parlait. Viens avec moi sous les draps. Juste pour dormir.
-Pour quoi d'autre ? S'étonna Aladdin.
-Sérieusement ? Intervint lae génie.
Jasmin et Aladdin sursautèrent de concert.
-Qu'est-ce que tu fais là ? Bredouilla Jasmin en rougissant de plus belle. Tu as tout entendu ?
-Eh bien... oui, bien sûr, rétorqua l'autre en apparaissant sous sa forme humanoïde. Où voulais-tu que je sois, stupide petit prince ?
-Eh, protesta Aladdin, ce n'est pas la peine de l'insulter, moi aussi je t'avais oublié !
-Je n'ai pas prétendu que tu étais plus intelligent que lui, rétorqua lae génie avec dédain. Qu'est-ce que vous comptez faire, pour Jafar ?
-Pour l'instant, dormir, répondit sèchement Aladdin. Tranquillement. Jasmin a absolument besoin de sommeil. Il ne s'est pas véritablement reposé depuis trop longtemps.
-Et voilà notre voleur changé en mère-poule, railla l'autre. Formidable. Nous sommes tous sauvés !
-Génie, s'il te plaît, laisse-nous tranquille... plaida Jasmin.
-Quoi, tu veux coucher avec un automate, à présent ? Alors qu'il n'a même pas compris pourquoi tu l'invitais dans ton lit ? Pas très reluisant, tout ça, prince. Vos parents ne vous ont rien appris ? Enfin, c'est sûr que le consentement n'était pas vraiment leur rayon...
Jasmin blêmis sous l'insulte.
-Génie, tu vas trop loin, répliqua froidement Aladdin.
-Voilà la machine qui s'échauffe ! Répliqua l'autre. On a pas le temps pour ça, vous deux ! Il faut trouver ce que Jafar manigance ! Allez chercher l'autre roux, là ! Et faites quelque chose !
-Tu n'as pas d'ordres à nous donner, rétorqua Jasmin, les joues encore livides de l'affront reçu.
-C'est vrai, railla lae génie, j'oubliais, vous êtes mes maîtres... C'est vrai que vos sujets vous aiment tellement, prin...
-Génie, le coupa Aladdin, je t'ordonne de rentrer dans ta lampe. Maintenant.
Lae génie eut le temps d'afficher une expression stupéfaite avant de se dissoudre dans l'air. La lampe, suspendue à la ceinture d'Aladdin, trembla brièvement.
L'instant d'après, ils étaient seuls.
-C'était peut-être un peu exagéré, chuchota Jasmin. Le pauvre, être enfermé là-dedans...
-Il n'avait pas le droit de te dire ça, répliqua Aladdin.
-Il n'avait pas tout à fait tort...
-Il l'avait !
Il y eut un blanc. Et soudain, les lèvres du prince s'étirèrent, jusqu'à former un véritable sourire. Aladdin songea que ce sourire lui avait manqué.
-Aladdin... Serais-tu protecteur envers moi ?
-Ce serait ridicule, répliqua l'autre. Je ne suis qu'une machine.
Mais, par une ruse du narrateur, sa main avait atterri sur celle de Jasmin, qu'il commença à caresser du pouce par réflexe avant de s'en apercevoir et de s'arrêter.
-Lorsque je te demandais de me rejoindre dans mon lit, souffla Jasmin, je ne voulais pas...
-Je sais, répondit doucement le voleur en se faufilant sous les draps.
Le prince se serra contre lui, goutant de tout son être la chaleur de sa peau.
Aladdin cligna des yeux, surpris. Encore cette étrange vibration, au niveau de son cœur...
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro