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Pendant ce temps...






Pendant que je poursuivais ma route vers Olympie pour assurer ma propre survie, à des lieux de là, il se passait des choses totalement différentes. De quoi comment je le sais ?Les survivants me l'ont raconté ensuite, ok ?Avec beaucoup de détails !Vous ne pouvez rien contre le pouvoir de la narration interne, de toutes façons...

Même si elle avait été tout à fait consciente, Hélèna aurait peiné à comprendre comment elle en était arrivée là. Deux jours. C'était probablement un record. Son aventure, son premier vrai moment de liberté en dehors de la Colonie avait duré deux jours seulement avant qu'elle soie capturée et enfermée, c'était déjà terminé. C'était probablement la quête la plus nulle de tous les temps. En fait, elle ne se souvenait même pas de comment tout avait prit fin. Elle ne se souvenait que de Peter basculant en arrière avec un bruit sourd. De la brusque immobilité de son corps. Et puis quelque-chose en elle avait explosé, et une force qu'elle n'avait jamais totalement maîtrisé avait prit possession d'elle-même. Quand ses divagations brumeuses se sont éclaircies sous les éclairs de douleur d'un terrible mal de crâne, sa première pensée lucide a été pour lui, avant-même d'ouvrir les yeux. Pour Peter, pas pour son crâne – même si du reste elle avait aussi un très joli crâne. Qu'est-ce qui lui était arrivé ?Il n'était pas mort, forcément. Elle l'avait simplement vu tomber, peut-être que...

-Enfin réveillé ?Dit donc, la quête la plus courte du monde !

Soudain, elle s'est totalement réveillée dans un violent sursaut en aspirant goulument un souffle d'air, la vue d'abord floue. Une abominable odeur de poussière et de renfermé lui a aussitôt enserré la gorge. Son corps tout entier était perclus de terribles courbatures, comme si elle avait couru le plus long des marathons. Elle était incapable de bouger les mains, ses bras tendus la faisait terriblement souffrir, ses pieds pendaient au-dessus du sol...

-Et les deux autres gosses ?T'es la seule chopée ou t'es la survivante ?

Enfin, sa vue s'est précisée. Elle était dans une cellule qui avait tout du donjon moyen âgeux, des murs de pierre jusqu'aux barreaux métallique. Elle était retenue contre le mur par des chaînes qui y étaient fixés, reliées à des bracelets de fer qui enserraient ses poignets. Et elle n'était pas toute seule. Eux aussi enchaînés aux murs il y avait un étrange vieillard, au moins 90 ans, aux yeux clôt, l'air intensément concentré, affublé d'une barbe immaculée et si longue qu'elle tombait sur le sol et venait s'amasser à ses pieds. Au lieu de les laisser pendre dans le vide comme elle il avait replié ses jambes dans la position du lotus, comme s'il méditait suspendu au mur par les poignets, ce qui était à la fois très drôle, très triste et profondément ridicule. Un autre homme beaucoup plus étrange encore était lui enchaîné à hauteur du sol, les mains dans le dos et les même entraves le retenant au mur par les chevilles, vêtu de haillons dont chaque lambeau était une nouvelle insulte au dieu de la mode, même le dieu de la mode des haillons, une longue moustache frisottante, un regard fou et hyperactif et un immense chapeau où il avait épinglé une grosse plume. Et un adolescent à l'air renfrogné qui lui aussi avait le luxe de pouvoir s'asseoir, couvert de bleus et de coupures, les vêtements presque autant en loques que ceux de l'homme assis contre le mur d'en face, qui la dévisageait presque méchamment de son regard irisé.

-Tri... Tristan ?, a murmuré Hélèna sans y croire.

-C'est un état passager, d'accord ?J'ai eu des problèmes.

-On est où ?Qu'est-ce qui se passe ?

Un rire aigre et rauque s'est échappé difficilement des lèvres du garçon, comme s'il n'avait pas bu depuis des jours.

-Si t'es là aussi, alors clairement c'est que t'as été chopée par l'OMEGA, nan ?Bienvenue dans la base américaine de l'Organisation Mondiale d'Eradication du Greco Anormal, la prison dont jamais personne n'est ressorti. Personne sait où on est, même pas nous. C'est ici que l'OMEGA emmène les gosses capturés dans tous le pays, ceux qu'on ne retrouve jamais t'sais. Mais j'veux savoir, où sont les deux autres, les p'tits mecs ?

La mémoire lui est revenue, peu à peu. L'OMEGA. Elle avait été capturée. Comme Peter et Derek, sans doute.

-J'en sais rien, a-elle finalement répondu. Je me souviens pas. Je crois que j'ai été assommée.

-Alors soit ils t'ont abandonnés, soit ils sont morts tous les deux.

-N'importe-quoi !Ils n'auraient jamais... enfin, Peter n'aurait jamais fais ca !S'ils ne sont pas là, c'est qu'ils sont en train de me chercher, forcément !Jamais ils... jamais ils ne m'auraient laissée toute seule !Ils vont venir. Ils vont venir, ou alors on se sera échappés d'ici là.

-Mais oui, forcément...

-Et toi alors ?Comment tu as fini ici ?Aux dernières nouvelles tu fonçais vers Olympie pour sauver le monde avant nous !

Tristan a aussitôt perdu son sourire méprisant.

-J'te l'ai dis. J'ai eu des problèmes. J'étais... j'étais fatigué. Je me suis dis que je pourrais prendre l'avion, que ce serait facile de le faire sans me faire repérer et que même si je l'étais j'aurais qu'à m'électroporter. J'aurais été à Olympie en quelques heures. Mais quand... quand je suis monté, y avait personne. Dans l'avion, je veux dire. Après un gaz a jaillit de sous tous les sièges de ce putain d'appareil, j'ai voulu sortir mais les portes étaient fermés, et avant même de penser à disparaître... je sais pas, je me suis évanoui ou quoi, et en me réveillant j'étais ici. Voilà. Je sais pas comment ils m'ont trouvés mais j'vais m'évader. Ces minables ont jamais eu chez eux un Leg de Jupiter et Aphrodite greco-romain, ils savent pas de quoi j'suis capable.

Héléna a eu pitié de lui. Il essayait de paraître fort et sûr de lui, comme toujours, mais seule la peur transparaissait dans sa voix. Soudain, elle a réalisé le coté incongru de la situation :

-Mais... mais justement, qu'est-ce que tu fais là ?Pourquoi tu ne te téléporte pas à l'extérieur avec tes pouvoirs ?Emmène-nous loin d'ici !

-Tu me prends pour un con ?Bien-sûr que j'ai essayé !Y a pas un truc qui te dérange avec cette cellule ?On est prisonniers dans les locaux d'une organisation secrète à la pointe de la technologie et on dirait le donjon du chevalier noir, pourquoi à ton avis ?

-... question de style ?Feng-shui ?

-La Magie. L'OMEGA a apprit à l'utiliser. Je sais pas comment, peut-être qu'ils ont des sorcières, ou des enfants d'Hécate, mais chaque pierre de ces cellules a été consacrée par la Magie pour annihiler tous nos pouvoirs et nous maintenir en vie : on pourrait rester ici mille ans sans boire ni manger. Et c'est pas tout. Les barreaux là, ils sont faits en orichalque, comme nos chaînes, et comme quasiment toutes les armes de l'OMEGA, c'est un métal super ancien dont l'OMEGA a trouvé une cargaison dans un vieux rafiot coulé au fond de l'océan y a quelques années, puis ils ont réussis à le reproduire en laboratoire. Ce truc absorbe le divin pour se renforcer, plus il bouffe notre Magie et plus il devient solide. Autant te dire qu'aucuns de nos métaux n'a la moindre chance contre ce truc-là, que ce soit le bronze céleste, l'or impériale ou même le fer stygien. Si un demi-dieu tape dessus, à main nues, avec ses pouvoirs ou même avec une arme, au lieu de le fragiliser ca ne fera que rendre le métal plus solide, et déjà à la base il est aussi incassable que le diamant. C'est notre kryptonite, exposé à lui on ne peut plus rien faire.

-Mais... comment tu sais tous ca ?

-C'est lui qui me l'a dis, a répondu Tristan avec un mouvement du menton vers le prisonnier moustachu. Il est là depuis beaucoup plus longtemps que nous.

Soudain, Hélèna s'est aperçut que les deux autres prisonniers n'avait toujours rien dit. L'un, le vieux barbu, semblait dormir, et l'autre... hé bien il la fixait toujours d'un regard surexcité, comme s'il attendait quelque-chose.

-Heu... bonjour ?, a tenté Hélèna.

-Ne lui parle pas !, s'est aussitôt écrié Tristan.

-Bien le bonjour, chère demoiselle !, a clamé le moustachu.

-Et merde...

-C'est un insigne honneur que d'être en votre présence !D'Artagnan, mousquetaire du Roi et fils d'Arès, pour vous servir !

-D'Artagnan ?, a répété Hélèna. Vous êtes D'Artagnan, le... le type des trois mousquetons ?Mais c'est...

Elle allait dire impossible, quand elle s'est souvenue que dans la journée elle avait échappé de peu à la mort sous les flèches de Robin des Bois, et qu'elle avait bien failli être capturée par Orphée et Lycaon. L'OMEGA sortait de puissants demi-dieux des Enfer en échange de leur coopération. Elle était vraiment dans la cellule de D'Artagnan.

-Après moult péripéties au service temporaire des vils félons qui nous valent ici notre infortunée position ils ont jugés de part les fruits de notre échange que mes hauts faits ne faisaient point honneur à la cause qui est la leur aussi m'ont-ils soumis par la suite non pas aux affres du monde souterrain dont ils m'ont jadis extirpé mais aux fers à l'instar de chacun des jouvenceaux qui passent entre leurs mains purulentes, ainsi depuis six lunes déjà me voici entre ces murs sans savoir oh grand jamais si mes jours en effleureront une septième !

Hélèna a lentement tourné la tête vers Tristan, terrifiée.

-C'est ce que l'OMEGA fait aux demi-dieux qu'ils ont sorti des Enfers qui désobéissent à leurs ordres ou qui les déçoivent, a traduit le garçon.

-Ils les rendent fous ?

-Quoi ?Mais non ! Apparemment il était déjà comme ca avant. Si j'ai tout pigé, y a eu du bordel dans les faits historiques, et figure-toi que... hum, D'Artagnan a bien existé, mousquetaire du Roi et tout ca, mais c'était aussi Don Quichotte. Tu sais, le chevalier fou, là.

-...Ah oui. Plus logique, déjà.

-Bref. S'ils ne sont pas satisfaits d'eux, l'OMEGA les enferme ici avec tous les autres pour faire des expériences sur leurs pouvoirs et tenter de les comprendre. Ce taré est sensé être le meilleur escrimeur du monde, un truc comme ca, Arès lui avait donné le pouvoir de...

-Seul un idiot se gratifierait d'un tel titre, l'a coupé D'Artagnan. Le monde, les mondes sont bien trop vastes pour que quiconque puisse affirmer telle sottise. Je manie aisément toutes les armes, jouvenceau. Dague, coutelas, lance ou même masse d'arme, arme de jet, longue portée, moyenne portée, courte portée, même le corps à corps. Mais certes, ma préférence et mon excellence vont au fleuret.

-Ouais ouais vous me l'avez déjà...

-...je suis d'une implacable modestie, comme mon statut l'ordonne. Je respecte le code, depuis le jour où j'ai coiffé le chapeau des mousquetaires. Peut-importe ma célébrité, mes hauts faits n'ont aucunes sortes d'importance, pas plus que mes innombrables victoires.

-Je m'en...

-... certes, on a écrit des histoires sur moi, on a fait des films sur mon histoire. Je suis devenu une légende, un saint serviteur d'une implacable justice à la lame virevoltant au clair en tranchant ses ennemis, tailladant l'injustice, pourfendant la félonie d'un magistral mouvement du poignet. Pour autant, suis-je le meilleur escrimeur du monde ?Je n'ai point dis ca. Ce n'est pas à moi de le dire. Demande donc à mes ennemis qui gisent sous terre par milliers, demande donc aux nobles dames qui, diraient-elles, me doivent la vie. Moi, je ne dirais qu'une chose : je suis d'Artagnan, mousquetaire du roi. Le seul qu'on connaisse vraiment, du reste.

-Mais ta gueule !

-Aramis, Portos et Othos ont certes acquis une certaine notoriété, mais dans le cœur et l'esprit de chacun résonnera à tous jamais notre nom commun : D'ARTAGNAN et les Trois Mousquetaires. Jamais on n'entendra parler d'Aramis et les Trois Mousquetaires, mais qu'importe !Car nous ne formons qu'un, un seul rempart protégeant notre roi de toutes menaces. Certes, j'étais la pierre angulaire de ce rempart, mais jamais tu ne m'entendras m'en vanter. Cesse donc de me tenter !

On aurait pu croire qu'ils se seraient arrêtés tôt ou tard, mais en fait, il n'y avait pas grand chose d'autre à faire. Au bout d'une petite heure, Hélèna avait comprit que paradoxalement se disputer avec un fou était sûrement le seul moyen que Tristan avait trouvé de ne pas devenir cinglé, de se sentir encore vivant. Et voilà où elle en était. Coincée dans une cellule terriblement mal décorée avec Tristan et D'Artagnan qui occupaient la journée à se hurler dessus, et un très vieux muet dont le silence était en l'occurrence plus que bienvenu, quand même.

Jusqu'à ce que les Agents viennent la chercher. Ils étaient cinq, rien que pour elle. Ils sont entrés dans la cellule calmement, sans un mot. Soudain, l'un d'eux a disparu une fraction de seconde et sans savoir comment Hélèna s'est soudain retrouvé détachée et le visage écrasé contre le mur. En un éclair, l'Agent lui a mit au poignet des bracelets d'orichalques qui auraient presque pu être tendance s'ils n'avaient pas été reliés par une chaîne. Une sensation de froid, de répulsion et d'engourdissement s'est propagée dans son corps, effroyable, comme si son essence même tentait de rejeter le contact du métal. Elle ne s'en était même pas rendue compte jusqu'à maintenant.

-Il a demandé à te voir dés ton réveil, a simplement articulé l'un d'eux en direction d'Hélèna. Ces menottes sont faites d'orichalque, elles annihileront tous tes pouvoirs. Si malgré tout tu tentes de t'échapper, nous te briserons les jambes, et chacune des personnes présentes dans cette cellule seront soumises aux expériences mortelles.

-Menteurs, a craché Tristan, on est tous beaucoup trop spéciaux pour que vous vouliez nous gaspiller dans une simple menaAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARG !

Le second agent venait de dégainer un étrange bâton métallique long comme une matraque à la pointe effilée qu'il avait ensuite planté dans le cou de l'adolescent. La tête de Tristan est retombée le menton contre son torse, inerte, le corps parcouru d'un courant électrique qui n'était pas le sien alors qu'un mince filet de sang s'écoulait de sa nuque. D'Artagnan n'a rien tenté, mais il ne fanfaronnait plus, pas plus qu'il ne souriait. Son chapeau de mousquetaire masquait l'expression de son visage dans l'ombre.

Cette simple vision a mit Hélèna dans une colère insondable, le genre qui aurait dû la faire briller de milles feux, mais elle ne ressentit qu'un très désagréable fourmillement aux poignets.

-Il vivra, a précisé l'Agent qui lui tenait les bras avant de la tirer hors de la cellule. A moins que tu ne te montre récalcitrante.

Hélèna croyait avoir enfin une occasion de voir à quoi ressemblait l'OMEGA, mais à peine avait-elle quitté sa cellule qu'on lui mit un bandeau sur les yeux. Tout ce qu'elle put apprendre durant le trajet, ce fut que le bâtiment comptait un nombre impressionnant d'escaliers. De toute façon, même si elle avait eue les yeux grands ouverts, elle n'aurait rien regardé. Une seule pensée occupait son esprit. Persée Jackson. Ils l'emmenaient à Persée Jackson. A chaque pas la terreur grandissait un peu plus dans tout son être, incontrôlable, terrible. Elle savait qu'elle le reverrait tôt ou tard bien-sûr, elle s'y était déjà préparée, mais pas comme ca. Pas menottée, pas prisonnière. Pas seule.

Elle se souvenait de Percy Jackson, le vrai, le gentil, celui qui venait si souvent à la Colonie avec sa femme et leur petit garçon pour aider à l'entraînement des jeunes. A chaque fois, c'était comme si Zidane passait regarder l'entraînement d'une équipe de foot, les pensionnaires se pressaient autour de lui par dizaines avec mille questions auxquelles il n'avait jamais la réponse, un océan d'admiration dans le regard. C'était lui qui le premier l'avait aidé à contrôler son pouvoir. Quand elle était petite, elle devenait un danger mortel pour les autres et pour elle-même à la plus petite colère, elle s'illuminait comme un phare à la moindre contrariété, si bien que son enfance avait d'abord été terriblement solitaire. Aux yeux de tous, elle était le monstre du bungalow d'Héra.

Sa mère avait essayé de la tuer, son père était un mortel qui ne l'avait probablement jamais vue et qu'elle avait interdiction formelle de contacter, elle était seule. Et puis un jour, elle avait cassé le bras d'une fille d'Aphrodite de son âge. Elle ne savait même plus pourquoi. Elles se disputaient, certainement pour une raison stupide, Hélèna l'avait bousculée... et l'autre gamine avait fait un vol plané par la fenêtre, depuis le premier étage de la Grande Maison. Elle aurait aussi bien pu la tuer. Après ca, elle s'était enfermée dans son bungalow des jours durant, sans cesser une seule seconde de pleurer et de réduire en miette tout ce qu'elle avait à portée de main, désespérée.

Finalement, c'était Percy lui-même qui avait ouvert les portes du bungalow d'Héra, au beau milieu de la troisième nuit. Il se tenait là, les mains dans les poches, un sourire confiant sur les lèvres. Il s'était gratté l'arrière de la tête, l'air un peu gêné... et puis il lui avait demandé de faire un peu moins de bruit parce-que son fils n'arrivait pas à dormir et qu'il avait école demain.

Elle l'avait frappé en plein ventre sans même y réfléchir, à peine lucide, avec toute la force de sa frustration, de son désespoir, avec tout ce pouvoir que chacun à la Colonie avait apprit à craindre et à redouter. Et lui n'avait pas bougé. Il aurait aisément pu l'éviter, ou même l'arrêter, c'était le sang-mêlé le plus puissant du monde, mais il était resté parfaitement immobile. Bien-sûr elle était très jeune à l'époque, elle ne pouvait pas encore lui transpercer le ventre d'un seul coup de poing, cependant la souffrance aurait dû être totalement intolérable. Mais il n'avait pas arrêté de sourire, alors que du sang s'échappait de ses lèvres. Et puis il l'avait serrée dans ses bras. Personne ne l'avait jamais fais auparavant. Elle avait éclaté en sanglots, sans même savoir pourquoi. Il lui avait parlé de ses propres pouvoirs, de ses tremblements de terre devenus incontrôlables quand il avait atteint l'âge adulte, de la terreur que lui inspirait à l'époque la simple idée de blesser Annabeth ou Peter, avant qu'il n'apprenne comment contrôler ses aptitudes. Cette année là, la Colonie avait tremblé tout l'été, tantôt sous les séismes de Percy, tantôt sous les coups de poing d'Hélèna : Percy lui apprit à maîtriser le terrible héritage de sa mère et à cesser de le craindre, exactement comme lui l'avait fait. Il l'avait délivrée de sa solitude et de la peur que lui inspiraient ses pouvoirs. Libérééééééééééééééée, délivréééééééééée ! (quoi ?C'est encore moi qui raconte, si je me fous pas de la gueule de cette idiote de temps en temps je vais mourir d'ennui...).

Il y avait juste quelques jours, elle avait à nouveau frappé Percy en plein ventre, au collège St-Anne. Et il avait tenté de la tuer. Voilà l'homme qu'elle allait rencontrer à présent, celui qui avait tout oublié de ceux qu'il avait connu auparavant, un monstre qui avait décimé la population des Etats-Unis.

Finalement, enfin, après quelques dix minutes de marche dans le silence le plus complet, elle a enfin senti l'un des hommes en costume lui lâcher l'épaule un court instant avant de l'entendre ouvrir une porte.

-Elle est là, monsieur le directeur, a-il simplement annoncé avant de la pousser à l'intérieur sans ménagement.

-Bien.

Hélèna n'a pas pu réprimer un sursaut. La voix de Persée Jackson est quelque-chose qu'elle était certaine de ne jamais oublier, une chose inhumaine et effroyable dénuée même de la moindre trace de vie. Ce n'était pas les intonations terrifiantes et glacées qu'elle attendait. Ce n'était pas Persée.

-Vous pouvez nous laisser. Enlevez-lui son bandeau.

Aussitôt, elle a senti leurs mains cesser d'enserrer ses bras tandis qu'au même instant était détaché le bandeau sur ses yeux. Mais quand elle les a rouvert, il n'y avait personne à ses cotés. Les hommes qui l'avaient amenée avaient disparus, avant même que le bandeau ait le temps de tomber au sol.

On l'avait emmenée dans un vaste bureau, immense, dont le mur du fond était une large baie vitrée par laquelle le soleil entrait à flot. L'endroit était sobre, agréable, et comptait plusieurs canapés. Une étrange odeur de lilas flottait dans l'air, presque rassurante, et il faisait même plus chaud. C'est alors qu'elle l'a vu. Nonchalamment appuyé contre son bureau, un homme à l'expression indéchiffrable la détaillait une cigarette coincée entre les lèvres. Il était en costume comme tous les autres mais ne portait pas de cravate, et sa tenue était légèrement négligée, un peu froissée, comme s'il avait mis ces fringues au hasard ce matin mais ne se souciait jamais vraiment des apparences. Un homme qu'Hélèna n'avait jamais rencontré, mais qu'elle connaissait très bien. A cet instant, elle comprit que se retrouver face à Iris, la servante de sa mère, n'avait jamais été son pire cauchemar. Non, son pire cauchemar était cette image précise, se retrouver dans cette situation. Son pire cauchemar était cette scène si improbable, si révulsante que même en rêve jamais elle n'avait pu même envisager pareille idée.

Elle avait vue des photos. Elle avait rêvé de le rencontrer chaque jour de sa vie. Mais pas ici, non, pas ici. Pas comme ca.

Des milliers de questions se bousculaient dans sa gorge nouée autant par la terreur que l'émotion. Si bien qu'elle ne put former qu'un unique mot, une question terrible qui les exprimaient toutes :

-Papa ?

Le père d'Hélèna était le directeur de la division américaine de l'OMEGA.

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