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Mon ombre se la joue solo





Hé bien ?, a fait Iris en fronçant ses fins sourcils. Que vous arrive-il ?

Comme toujours, Peter a été le premier à reprendre le contrôle. Et à comprendre que ce serait sans doute beaucoup mieux si les noms de demi-dieux de la Colonie des Sang Mêlés ne parvenaient jamais aux oreilles d'Héra, surtout pas Hélèna Harper.

-Martin, a-il improvisé en aidant Hélèna à se relever. Je m'appelle Martin Johanson. Mais... vous êtes vraiment... vous êtes toujours en relation avec Héra, même ici ?C'est elle qui vous envoie ?

-Tout à fait. Souhaitez-vous prendre rendez-vous avec Madame Héra ?

-NON !, s'est aussitôt exclamé Hélèna absolument épouvantée.

Iris a levé les yeux de ses notes, interloquée.

-Heu, a balbutié Hélèna en se relevant précipitamment. Je veux dire, non. C'est bon. On on on voudrait pas la, la déranger...

On marchait sur des œufs. C'était la catastrophe. On avait mit Hélèna en face d'une personne qui n'aimait rien tant que rapporter à Héra de bonnes nouvelles. « J'ai tué la fille dont vous ne vouliez plus », ca le fait carrément, comme bonne nouvelle. Je l'imaginais trop bien nous « classer » tous les trois avant de filer au Mont Olympe pour aller tout raconter à sa patronne, qui réduirait sans doute la colonie en cendres avant même que Persée ait pu s'en occupé simplement pour avoir caché Hélèna. A la moindre bourde, on était tous morts, nous et tous les gens avec qui on étaient en relation : pour la première fois, la vengeance d'Héra s'abattrait sur la Colonie des Sang-Mêlés.

-Et vous, jeune fille ?, a continué distraitement Iris sans cesser de marcher à travers les rayons. Votre nom ?

-.....Mimi ?, a fini par couiner Hélèna d'une voix suraigüe, terrifiée. Mimi heu.... Mimi Milcarrie ?

Ok, mise à jour : on avait sans doutes environ deux minutes avant qu'Hélèna ne se perce à jour toute seule. Il fallait qu'on récupère le Livre, et qu'on le fasse sans qu'Iris ne découvre la vérité et ne décide terminer ce que sa maîtresse avait commencé treize ans plus tôt. Ca aurait pu être facile, mais il y avait deux problèmes : pour commencer, la lueur qui brillait dans les yeux d'Iris était la même que celle tout au fond du regard d'Hélèna. Si elle la regardait de trop près, elle comprendrait tout. Et ensuite, on ne pouvait pas monter un plan par télépathie dans le dos d'Iris, parce-que Peter devait déjà utiliser ses pouvoirs pour la maintenir occupée. Il comptait sur moi pour trouver une solution pendant qu'il récoltait des infos, à tous les coups. Après tout, le voleur, c'était moi.

-J'ai un peu de mal à comprendre. Qu'est-ce qu'une déesse telle que vous fait ici à remplir le rôle de bibliothécaire ?Ne devriez-vous pas être avec Héra, la servir directement ?Pourquoi s'intéresse-elle à cette bibliothèque ?

-Oh, elle n'a que faire de la bibliothèque, a rétorqué la déesse. Voyez-vous, mon rôle ici n'est rien de plus qu'une punition.

Le sourire poli d'Iris s'est élargi, comme un masque élastique.

-C'était il y a bien des années, durant la deuxième guerre des géants. J'étais en congé, voyez-vous ?J'aime occuper mes vacances à gérer un supermarché bio, on n'y vend que des produits frais !

-Heu... vous plaisantez ?, ai-je osé.

Le regard qu'elle a posé sur moi m'a dissuadé de me moquer des produits frais, je vous jure. Puis son sourire a réapparut et elle a poursuivi :

-Mais un jour, j'ai accueilli dans mon magasin quelqu'un qui déplaît fortement à Madame Héra depuis quelques temps maintenant.

Cette fois-ci, c'est Peter qui a blêmit. Je l'ai vu poser la main sur la garde de son épée, l'air de rien. Il venait de comprendre. Moi non.

-Percy Jackson, a précisé Iris. Lui et ses amis – Frank et Hazel, il me semble – avaient besoin de mon aide. Je les aient aidés, un peu, puis ils sont repartis.

Y avait donc personne qui n'ait pas croisé la route de Persée Jackson ?!Quand Iris a poursuivit, son sourire a tremblé.

-Mais il y a quelques années, Percy Jackson a commencé à beaucoup déplaire à Madame Héra. Etant incapable de déverser sa haine sur lui – ce trident le rends réellement puissant, savez-vous ? – elle a tourné cette célèbre colère vers quelqu'un qui lui était venu en aide par le passé. Moi.

-C'est..., a balbutié Hélèna en s'efforçant de paraître calme. C'est trop injuste. Vous n'y étiez pour rien, Persée n'avait encore rien fait pour déplaire à Héra quand vous l'avez aidé. En plus, vous étiez en congé.

Iris a sourit.

-Je ne suis que la servante de la Déesse, jeune fille. Mon devoir est d'assurer son bon plaisir, et c'est avec joie que pour cela je subirais sa colère. C'est un plaisir de devenir l'objet de sa vengeance. C'est donc avec grand plaisir que je me retrouve ici. Voyez-vous, je suis pour ainsi dire maudite – avez grand plaisir, notez-le bien. Madame Héra m'a privé de la partie de mon immortalité qu'elle était capable de subtilisé – avec mon consentement et tout mon plaisir. Je ne suis plus vraiment une déesse. J'ai encore une partie de mes pouvoirs, mais mon état actuel se rapproche davantage de celui d'une demi-déesse.

Enfin une bonne nouvelle !Elle n'était pas totalement une déesse, pas vraiment. Restait à comprendre à quel point. Je veux dire, je voulais bien la tuer, je le ferais avec plaisir, mais elle était mortelle, oui ou non ?Et ses pouvoirs, qu'est-ce qu'elle savait faire exactement dans son état ?Soudain, pendant un bref instant de silence, le regard de Peter s'est planté dans le mien, et il a dit quelque-chose à toute vitesse, si vite que j'ai faillis ne pas comprendre :

-Iris aux Pieds Voltigeant.

Ni Hélèna ni Iris n'ont semblées réagir, il ne s'était adressé qu'à moi. Iris aux Pieds Voltigeants. On aurait dit un surnom. Est-ce que c'était comme ca qu'on l'appelait, dans les mythes ?Qu'est-ce qu'il fallait comprendre ?

-Et vous, jeune monsieur ?, a soudain demandé Iris en reprenant son stylo. Votre nom, je vous prie, c'est pour le registre.

Une dizaine de prénoms différents me sont venus à l'esprit d'un coup.

-Rodri...heu, Za... Ma... Mari, enfin pas Mari, Mario, mais mais...

-Rosemarie ?, a décrypté Iris en fronçant les sourcils.

Mais comment elle avait pu comprendre ca ?! Derrière-nous, Hélèna a frappé son poing dans sa paume en me dévisageant. Peter a même fait mine de commencer à dégainer son épée en me lançant un regard d'avertissement. J'ai pas vraiment eu le choix.

-Ouais, ai-je lâché totalement écarlate. C'est moi. Rosemarie Sanders.

-Hé bien, a marmonné Iris en notant mon nom dans son registre à la con, cela fait donc une véritable éternité que je n'ai plus mis le nez dehors !Les temps changent...Où en était-je ?Je suis donc plus une demi-déesse qu'autre chose. Ma maîtresse me rendra la totalité de mes pouvoirs lorsqu'elle sera de moins méchante humeur, ou tout au moins lorsqu'elle aura besoin urgent d'une servante au Mont Olympe à ses cotés. Jusque-là, je suis condamnée à jouer ce rôle de bibliothécaire. Bien-sûr, j'ai encore bien assez de pouvoirs pour défendre les livres qui se trouvent ici. Personne ne sort de cet endroit avec un ouvrage, jamais, j'y veille personnellement. A présent, dirigeons-nous vers le rayon consacré aux livres pour les décapités.

-Ok. Donc, on ne peut pas emprunter le Livre que vous tenez dans vos bras ?

-Comme je vous l'ai dis, il vous faudrait pour cela une autorisation obtenue en haut-lieux, peut-être même d'Athéna elle-même. La possédez-vous ?

-... Oui ?Oui, on l'a. Le bouquin, please.

Elle s'est arrêtée et m'a détaillé d'un œil sévère.

-J'aimerais la voir, je vous prie.

J'ai fais mine de chercher dans mes poches, lentement, tout en réfléchissant à toute vitesse.

Ca aurait dû être facile, j'aurais dû pouvoir voler ce bouquin, j'étais même tout excité à cette idée. Tous s'était compliqué quand elle nous avait révélé son identité, dés lors qu'il avait fallut protéger Hélèna d'une déesse. Soudain, je me suis rendu compte de ce que je venais de penser. Et j'ai compris quelle était la véritable conduite à tenir. Ce que j'allais faire maintenant était mal. Machiavélique, même. Si Peter et Hélèna avaient réellement été mes amis, jamais je n'en aurais été capable. Mais j'étais un petit salopard.

-Bon. Ben on dirait bien que j'ai paumé l'autorisation. Et si je vous proposais un échange ?

-Que dites-vous ?

-Oui, un échange.

Peter m'a lancé un regard interrogateur, tout comme Hélèna. Ils ne comprenaient pas où je voulais en venir.

-Si je vous proposais une chose que vous tenez à acquérir bien plus encore que ce vieux bouquin ?Quelque-chose de si important, de si précieux, que vous ne le laisseriez passer pour rien au monde, vous me donneriez le Livre ?

-On ne marchande pas à la bibliothèque, jeune homme. Tout ce que je fais, c'est pour le bon plaisir de ma maîtresse, et non le mien.

J'ai souris.

-Je le sais. Et ce que je vous propose, c'est quelque-chose pour votre maîtresse. Un truc qu'elle voudra absolument, qui lui fera immensément plaisir. Et si j'avais sous la main son unique enfant sang-m...

Tout s'est passé en un éclair. Soudain, Peter a dégainé son épée courte et s'est jeté en avant, droit sur moi, furieux. J'ai tout juste eu le temps de dégainer mon portable et de le changer en poignard avant que sa lame ne vienne s'abattre sur la mienne dans une pluie d'étincelle.

-Lupin !, a craché le petit crétin.

-Hé ben non, même pas !

-Mais qu'est-ce que cela signifie ?!, s'est exclamé Iris en s'écartant vivement.

Sans même que j'ai eu à le demander, mon arme s'est changée en double poignard. Aussitôt, Peter a tenté un autre coup, que j'ai pu parer de justesse, puis un autre. J'allais contre-attaquer quand soudain, Hélèna s'est interposée entre nous et m'a repoussé avec une telle force que je suis allé m'écraser contre une étagère avec un couinement de douleur tandis qu'un énorme grimoire s'abattait sur mon crâne. Je me suis relevé dans un bond qui n'avait rien d'humain, fou de rage, la queue battante. J'allais me jeter sur Peter – sans plus aucunes raisons, maintenant – quand soudain, j'ai vu Iris. Pendant ces quelques secondes de chaos elle était restée en retrait, stupéfaite, son livre – LE putain de Livre – dans les bras. Pendant un instant, j'ai cru qu'elle ne comprenait pas ce qui était en train de passer. Et puis j'ai réalisé ce qu'elle fixait du regard.

Ce qu'Hélèna avait fait, elle l'avait fait pour protéger Peter. Elle n'avait pas réfléchi, ca avait été un pur réflexe, je les avaient trahis, je m'en étais pris à Peter, et en un clin d'œil ca l'avait mise en colère. Et maintenant, c'était trop tard : de tous son corps émanait une puissante lumière irisée. Elle venait de se trahir toute seule. A la seconde où elle a comprit ce qui était en train de lui arriver, la lumière a disparue, mais le mal était fait. A quelques mètres de nous, Iris tremblait, les yeux écarquillés. Peter a vivement écarté Hélèna d'elle, son épée pointée sur la déesse des arcs-en-ciel.

-Bon, ai-je soupiré en retransformant mes armes en portable. Hé ben voilà. On espérait pouvoir vous le cacher un peu plus longtemps, mais il a fallut que ca se passe comme ca.

-Traître !, a hurlé Peter dans mon esprit. Ca tu vas me le payer, je jure sur le Styx que tu vas nous le payer !

-Hélèna est votre fille, ai-je poursuivi sans me démonter. On n'est pas venus pour emprunter un livre, on vous cherchait, vous.

Hé ben quoi ?Ouais, j'avais essayé de faire tuer Hélèna pour obtenir le Livre y a tout juste un instant, et alors ?Vu la tête qu'Iris tirait, c'était plus la peine d'essayer d'échanger quoi que ce soit, alors je n'avais plus aucuns intérêts à la laisser étriper une des mes alliées. Alors j'ai continué, en impro totale :

-Mais quand on vous a trouvé, on n'a pas su comment vous présenter la chose. Il n'y a pas d'autres enfants de vous à la Colonie, vous voyez, et puis vous aviez l'air si... bref, on a préférés attendre. Voilà, vous savez tous. Alors? Câlin ?

-Ce n'est pas mon aura.

Iris ne m'avait même pas écouté. Son visage était redevenu un parfait masque de politesse, son regard était fixé droit devant elle, comme un automate. Elle ne tremblait plus. Mais dans ses yeux brûlaient des envies de meurtres.

-Quand Madame Héra m'a maudite, j'ai presque perdu l'intégralité de mes pouvoirs d'immortels. J'avais besoin d'un corps physique pour survivre. Elle m'a fabriqué cette enveloppe corporelle en lui insufflant la seule énergie à sa disposition, la sienne. Cette énergie qui vient d'émaner de vous...

Son regard s'est abattu sur Hélèna comme un coup de poignard.

-... c'est celle de Madame Héra.

Hélèna a reculé en tremblant, terrifiée.

-C'est vous, a continué Iris d'une voix plate et calme. Vous êtes la bâtarde que j'ai aidé à mettre au monde. Vous avez survécue.

-Je... je vous en supplie ne... je...

-Vous avez insultée Madame Héra.

Soudain, son visage s'est tordu pour devenir un abominable masque de haine, si déformé par la laideur que si elle avait été humaine il se serait sans doute déchiré. C'est alors que quelque-chose a commencé à changer tout autour de nous. La température a baissé d'un cran. Et soudain, la pièce a été envahie par une légère brume qui flottait au-dessus du sol, comme si l'aura d'Iris s'était matérialisée.

-Vous avez insultée Madame Héra, a-elle répété.

Je me suis avancé lentement pour me placer à coté de Peter et Hélèna, et j'ai mis mes mains en évidence. Iris ne m'a même pas accordé un regard. Elle ne regardait qu'Hélèna.

-Ecoutez, ai-je dit doucement, on veut pas de problèmes, d'accord ?

-Derek..., a coupé Peter blanc comme un linge. Ne...

-Ferme-la Peter, laisse parler le fils du dieu de l'éloquence. Je sais comment ca fonctionnes, on est presque jamais forcés de se battre, avec les dieux. Suffit de leur dire ce qu'ils veulent entendre. Donc, tout ce qu'on veut, c'est prendre avec nous le joyau de votre collection...

-Derek, je te jure que tu...

-...pour ne sans doute jamais vous le rapporter, en fait...

-Tait-toi, tait-toi tout de suite !

-...et partir en compagnie de la fille que vous désirez tuer plus que tout au monde. Ok ?

-Non non non non Derek Derek ne...

-... Ah, et je voudrais bien le livre avec la formule pour changer le plomb en or, aussi.

Ok, c'est pas impossible que je sois allé un peu loin. Soudain, Iris a claqué des talons d'un geste sec, comme un soldat. Aussitôt, un flash de lumière nous a ébloui un instant en éclairant la brume, puis une éclatante lumière irisé a jaillit du sol et l'a avalée, sans pour autant cesser de briller. Comme si elle avait ouvert un message-iris et était entrée dedans. Non, ai-je songé la seconde suivante. Pas un message-iris. Un portail. Elle avait créé un tunnel sous ses pieds, sans le refermer.

-Où est-ce qu'elle est passé ?, ai-je hoqueté.

Hélèna a été secouée d'un frisson, puis elle a hurlé :

-COUCHEZ-VOUS !

Peter a obéit aussitôt, mais moi, je n'ai compris qu'au moment où soudain, une nouvelle lumière a explosé dans l'air dernière nous. L'autre bout du tunnel. Iris en a jaillit comme un éclair en tailleurs et a levé la jambe pour m'asséner un terrible coup de pied – pourquoi tout le monde voulait toujours me tuer en premier ?! – mais soudain Hélèna s'est jeté sur moi et l'a reçu à ma place en plein ventre. Aussitôt, elle a été projeté contre une des étagère qui formaient l'allée, qu'elle a traversé comme un boulet de canon dans une tempête de bois et de papier en ne laissant derrière-elle qu'un trou béant, puis on l'a entendue en traverser une autre, puis une autre encore derrière. Personne ne pouvait survivre à ca. Hélèna avait une super-force, par une super-résistance.

-NON !, a hurlé Peter.

Aussitôt, le regard d'Iris s'est posé sur lui, plus calme. Elle a claqué des talons une nouvelle fois, et dans un flash elle a disparue en laissant derrière-elle une lumière arc-en-ciel. Peter s'est jeté en avant une demi-seconde avant qu'une seconde lumière n'apparaisse au-dessus de sa tête et qu'Iris ne s'écrase là où il s'était trouvé avec la douceur d'une météorite, puis aussitôt il a jeté son épée sur la déesse qui l'a envoyer valdinguer en l'air d'un simple coup de pied sans cesser d'avancer vers lui. Comprenant ce qu'il avait en tête, j'ai attracté son arme en plein vol et j'ai tenté de planter mes deux lames dans le dos d'Iris pendant qu'elle était occupé avec Peter, mais soudain, elle a asséné au petit un coup de pied si fort qu'elle l'a envoyé valser plusieurs mètres plus loin, puis elle s'est penchée en avant sans même se retourner et elle m'a mit un terrible coup de talon, si fort qu'elle a manqué me briser le menton, puis avant même que je ne bascule en arrière elle a fait volte-face et m'a retenu en plantant son talon dans le col de mon t-shirt puis m'a soulevé du sol – elle avait une souplesse de malade ! Depuis le début, elle n'avait pas lâché le Livre qu'elle serrait dans ses bras un seul instant, elle ne se battait qu'avec ses jambes. Iris aux Pieds Voltigeant.

-On ne crie pas dans une bibliothèque, a-elle articulée d'une voix d'outre-tombe.

-C'est pas moi que vous voulez !J'ai rien fais de m...

-Voudriez-vous m'apprendre à faire mon travail, à présent ?

-Nous ne voulons que le Livre !, a hurlé Peter qui se relevait déjà.

D'un simple mouvement de la jambe, Iris m'a projeté contre une étagère, avec une telle force que j'ai bien cru que j'allais la traverser moi aussi. Je me suis effondré au sol, sonné. Quand la douleur m'a laissé rouvrir les yeux, elle faisait un bond arrière à la limite du patinage artistique pour éviter un nouveau coup de l'épée de Peter, et tout comme pour moi à l'instant elle a planté son talon dans le col de son t-shirt. Peter a écarquillé les yeux. Et soudain, Iris a tournoyé sur elle-même en l'emportant au bout de son pied puis l'a projeté dans les airs comme s'il ne pesait pas plus lourd qu'un chaton, si fort qu'il a aussitôt commencé une chute vertigineuse. Mais alors qu'il allait s'écraser au sol, soudain, Iris a une nouvelle fois claqué des talons, un portail a surgi en-dessous du petit blond pour l'engloutir, puis un autre a surgi non loin... et soudain Peter en a jaillit comme un météore, à l'horizontale, sans rien perdre de la vitesse de sa chute, et il a été précipité dans un troisième portail qui lui-même l'a renvoyé encore plus vite dans le tout premier. Et ca continuait, encore et encore, chaque portail le rejetant dans un autre tandis qu'il battait des bras et des jambes, totalement impuissant, sans même être capable de hurler de terreur.

Ca aurait pu être drôle, mais avant même que j'ai eu le temps de me relever, Iris faisait déjà un immense bond au-dessus de moi, la jambe quasiment au-dessus de sa tête. J'ai roulé sur le coté malgré la douleur, histoire que son talon s'enfonce dans la couverture de « L'art de la négociation non-violente » et non dans ma gorge, puis, incapable de me remettre sur pied, j'ai tenté un coup de poignard. Aussitôt, elle a une nouvelle fois levé la jambe et mon couteau est allé voltiger au-dessus de nos têtes.

J'étais fichu. Alors, j'ai tenté le tout pour le tout :

-De qui vous vous foutez ?

La question sincère l'a tellement surprise qu'elle s'est figée le pied déjà levé, prête à m'achever. J'ai poursuivi avant qu'elle se décide à en finir :

-Tout à l'heure, quand vous vous êtes illuminée et que vous avez porté votre tout premier coup, celui que... Mimi a prit à ma place, vous essayiez réellement de nous tuer. Mais depuis, vous faites semblant.

-Comme osez-vous..., a articulé Iris les yeux écarquillés derrière ses lunettes carrées.

-N'importe-lequel de vos coups pourrait suffire à m'écrabouiller si vous utilisiez le pouvoir d'Héra. Vous auriez pu déjà nous avoir tués vingt fois chacun, mais vous voulez pas le faire. Vous avez envoyé mon pote jouer les balles de flipper dans vos portails dimensionnels, alors qu'il vous aurait suffit de le laisser tomber pour qu'il se fracasse le crâne dans sa chute.

Je jouais un jeu terriblement dangereux mais c'était ma seule chance, j'étais un fils d'Hermès face à une déesse : tout ce que je pouvais faire, c'était gagner du temps. Et puis ce n'était pas un mensonge, pour une fois je disais la vérité : je devrais être mort depuis un bail.

-Le pouvoir de Madame Héra appartient à Madame Héra, a rétorqué Iris d'une voix où perçait la fureur. Il est l'énergie qui fait tenir debout cette enveloppe charnelle, et il met un certain temps à se régénérer quand je l'emploie, tout comme votre sang. J'en garderais la totalité pour être sûr de détruire corps et âme cette bâtarde qui possède une aptitude semblable à la mienne.

-C'est peut-être vrai. Mais je crois que c'est surtout une bonne excuse. Je suis doué pour repérer les menteurs, et vous, vous vous mentez à vous-même. Vous êtes pas une tueuse.

J'ai laissé échapper un glapissement d'effroi quand son talon s'est enfoncé à la vitesse de l'éclair dans l'étagère à seulement quelques centimètres de ma tête. Je ne l'avais même pas vu bouger.

-J'ai tué des centaines de fois !, m'a hurlé Iris au visage d'une voix stridente, comme une petite fille en colère. Chaque fois que Madame Héra me l'a demandé !Les femmes qu'elle trouvait trop belles, les maîtresses de son mari, ses profs de gym, à chaque fois je l'ai fais !Et une fois encore, je ferais ce qu'elle voudrait que je fasses !Je tuerais hommes et femmes aussi longtemps que...

-Hommes et femmes ?Alors c'est ca ?C'est dur, hein, de tuer un enfant ?C'est pour ca que vous êtes là, à discuter avec votre proie au lieu de l'achever, à essayer de vous justifier. Parce-que vous en avez assez, de faire ce qu'elle voudrait que vous fassiez. Parce-que cette fois-ci, c'est juste trop difficile.

J'ai immédiatement regretté d'avoir prononcé ces mots. Avec un hurlement de rage, Iris a levé un pied qui enfin brillait d'une incontrôlable lumière arc-en-ciel. Paniqué, j'ai cherché quelque-chose à tâtons, n'importe-quoi, et au dernier instant j'ai attrapé un livre au hasard pour m'en servir de bouclier. J'ai cru qu'elle allait le réduire en morceaux, mais soudain, alors qu'elle allait le transpercer, elle a bondi en arrière. Pour la première fois, son visage évoquait quelque-chose de différent. De la crainte. J'ai regardé ce que je tenais. C'était un gros livre noir. Le titre était formé de signes qui n'avaient rien à voir avec l'alphabet, pas même le grec.

-Veuillez reposer cet ouvrage sur son étagère, a craché Iris.

-Pourquoi, il va se passer quoi, autrement ?Hein ?

J'ai à nouveau posé les yeux sur la couverture. Et soudain, il s'est passé quelque-chose d'impossible, même pour un demi-dieu. J'ai commencé à comprendre ce que je lisais. Ce n'était ni du grec ni du latin, rien à voir avec quelque-chose que j'aurais pu comprendre par instinct, et pourtant, la traduction a été presque instantanée dans mon esprit, bien plus claire, bien plus évidente que le grec ancien ne l'avait jamais été. Simplement, je connaissais cette langue. Je l'ai ouvert sur une page au hasard, et aussitôt Iris a encore reculé.

-Reposez ca. REPOSEZ-LE !

-Nidriyemm evlaska... nôarem djévaïska...

Ce n'était pas moi qui avait prononcé ces mots, pas vraiment, ils surgissaient dans ma bouche presque contre ma volonté. Je voulais les lire, mais j'avais le sentiment que si j'avais refusé, le livre m'aurait forcé à le faire.

-C'est impossible...

-...yoarem naïarann frey ivar nidraska!

Je ne sais pas trop à quoi je m'attendais. A tous, sauf à ca. Soudain, quelque-chose est né en moi, quelque-chose qui n'y avait jamais eu sa place, une énergie brûlante, glaciale, et impitoyable. Je l'ai senti grandir, prendre vie. Je l'ai senti, l'espace d'un instant, envisagé de me consumer. Et puis, elle a reconnu quelque-chose tout au fond de moi, quelque-chose d'encore plus noir qu'elle. Et elle a décidé de s'en nourrir. Presque malgré moi, j'ai levé le bras, et j'ai tracé un cercle dans l'air, devant moi. Aussitôt, suivant le tracé, des symboles faits d'une lumière noire ont surgis pour former un cercle tournoyant. Iris a fait un pas comme pour m'en empêcher, mais elle en a aussitôt fait deux de plus en arrière quand j'ai placé ma main au centre. L'anneau a rétréci en un seul instant pour encercler mon poignet et des signes étranges et compliqués se sont prolongés le long de mon bras tendu, toujours faits de la même lumière sombre. C'était la chose la plus bizarre que j'ai jamais ressenti. Une incommensurable puissance, mauvaise et maléfique, cruelle. Un monde infini d'obscures possibilités. Je savais ce que je pouvais faire, ce que je devais faire, je savais que c'était mal et contre-nature. Et j'adorais ca. J'ai fermé le poing... et l'énergie a jailli hors de mon corps avec un hurlement sauvage et vorace, en emportant avec elle la moindre parcelle de mes forces. Enfin, disons que je l'ai sentie jaillir. Il s'est rien passé. Pas d'éclairs de lumière, ni rien du même style. Je suis juste tombé à genoux, épuisé pour rien.

-Alors ca c'est pas du jeu..., ai-je croassé en tremblant de fatigue.

-C'était impossible, a craché Iris d'un ton sec, comme une prof rendant un très mauvais devoir au dernier de la classe, les dieux ont cessés d'utiliser cette langue depuis des millénaires, nous seuls savons la lire. Certains d'entre-nous ne savent même plus la déchiffrer. Vous n'aviez aucunes chances. Nous en avons terminés, Rosemarie !

Elle n'a pas attendu plus longtemps : en un instant elle s'est jetée sur moi comme un faucon fondant sur sa proie, et à la vitesse de l'éclair elle a levé la jambe pour me donner un nouveau coup de pied. J'ai hurlé. L'espace d'une demi-seconde, quand elle a entendu mon cri, quelque-chose a semblé vaciller dans son regard. Du remord... ce qui veut pas dire qu'elle s'est arrêtée pour autant. Mais au moment où son pied allait s'abattre sur mon cou pour m'arracher la tête, quelque-chose l'a arrêtée net, si près que j'ai senti le déplacement d'air. Le remord, encore ?Non non. Une main. Une main faite de la plus pure des noirceurs, qui exhalait les ténèbres, avait saisi sa cheville en plein mouvement. J'ai tourné la tête, lentement. Et je me suis vu, moi, derrière-moi. L'espace d'un instant, la situation dans son ensemble est devenue si insensée que j'ai failli perdre la tête.

Iris a bondit en arrière, les yeux écarquillés. Je me suis moi-même écarté du nouvel arrivant, épouvanté, et enfin, j'ai pu vraiment le voir. C'était moi, et en même temps c'était pas moi. La peau de la créature et ses vêtements semblables aux miens avaient l'air d'avoir été taillés dans la nuit elle-même, littéralement, elle était carrément faite avec de l'obscurité, et la moindre parcelle de son enveloppe charnelle exhalait une fumée noire à l'odeur âcre. Sa chair semblait gavée de ténèbres, pourrie et malsaine. Il avait même l'air plus méchant que moi. Lentement, il a tourné la tête vers moi. Ses yeux n'étaient que deux orbites sombres et creuses. Ce truc était mauvais, même pour moi, pas naturel. Il a étiré un sourire plus diabolique et abominable que je n'en aurais jamais été capable, garni de crocs terrifiants et dégoulinant de bave noirâtre, puis tranquillement il a désigné quelque-chose à mes pieds. J'ai regardé, sans comprendre. Y avait rien. Et soudain, j'ai hoqueté de terreur. Y avait rien. Mon ombre avait disparue. Non, c'était pas ca. Elle était là, juste en face de moi. C'était le truc que j'avais dis tout à l'heure, la magie noire. Le sortilège n'avait pas échoué, je m'étais séparé de mon ombre !Je n'avais plus la moindre force parce qu'elle me les avaient prises !Iris tremblait de rage, sans oser approcher :

-Veuillez garder votre ombre solidement fixée à vos chaussures, jeune homme !NOUS AVONS UN RÉGLEMENT !

Aussitôt qu'elle a émit un son, la créature de noirceur a planté son regard vide sur sa proie, et avant même qu'elle ait finie sa phrase elle s'était déjà jetée sur elle avec un cri guttural, affamé.

A peine agacée, Iris lui a foutu un grand coup entre les jambes, et elle a exposé dans des volutes de brume noire. Même mon ombre était nulle... Soudain, alors que je la pensais vaincu, elle s'est reformée, a pris la forme d'un énorme kangourou maléfique et s'est jeté sur la déesse à nouveau, qui l'a une fois de plus réduite en fumée, mais sans se décourager mon ombre a prit la forme d'une volée de chauve-souris qui a presque submergée Iris et tenté de la dévorer. Mon ombre était trop cool !Mais je ne me faisais aucunes illusions, ce truc ne pourrait retenir une déesse que très peu de temps. Je devais me barrer. Le truc, c'était que j'avais absolument pas la force de me lever parce-que le monstre que j'avais invoqué utilisait mon énergie vitale comme contenant, j'étais comme cloué au sol.

Soudain, quelque-chose a explosé en direction de la zone où Hélèna avait été projetée, puis une seconde explosion, une troisième, et soudain, un gigantesque livre, un bouquin littéralement aussi grand qu'un adulte a traversé l'étagère à notre gauche en y forant un nouveau trou et a heurté Iris et mon ombre de plein fouet. Les deux combattants se sont écrasés à contre une étagère, et tous les livres qui s'y trouvaient leur sont tombés dessus, les ensevelissant sous une petite montagne de papier. Aussitôt, j'ai senti mes forces me revenir avec la brutalité d'un coup de poing tandis que mon ombre se dessinait à nouveau à mes pieds, et les portails-iris qui malmenaient Peter ont disparus un à un. Heureusement, il ne sortait pas de celui loin au-dessus de nos têtes, et il a juste été recraché dans notre monde en roulant sur le sol, verdâtre et vacillant. Quelqu'un est reparut par le trou qu'avait laissé le livre sur son passage. Hélèna. Elle était mal en point, mais en vie.

-Comment tu..., a balbutié Peter en s'efforçant de se relever. Elle aurait dû faire exploser ta cage thoracique !

-Ca va. Je sais pas comment c'est possible, mais ca va. Maintenant il faut partir, vite, avant qu'elle se réveille !

-Ont peut pas !, ai-je protesté en attractant mon poignard qui gisait plus loin. Elle a le Livre, on peut quand même pas partir sans lui !Ca fait genre des années que tout le monde le cherche !

Ils m'ont tous les deux jetés un même regard, comme s'ils se rappelaient soudain ma présence. Ah oui. J'avais essayé de faire tuer Hélèna pour obtenir ce que je voulais. Pourtant, Peter a rengainé son épée. Pas besoin de télépathie pour comprendre le message silencieux qui passait entre nous : pour l'instant, si on prenait le temps d'en parler on était morts, on allait avoir besoin les uns des autres pour survivre. Mais ensuite, quand tous serait terminé, on aurait une discussion sérieuse. Pourtant l'espace d'un instant, j'avais eu la certitude qu'il allait tenter de me tuer. Soudain, la voix d'Iris s'est élevée :

-Avez-vous idée d'à quel point il a été difficile de classer le rayon réservé aux géants, mademoiselle ?

Une lumière irisée a percé à travers le monticule de livre. Et soudain, il a explosé. Iris était toujours là, indemne. Ca ne lui avait absolument rien fait. Ou plutôt, on ne voyait déjà presque plus rien : tous ses hématomes, même sa coiffure désordonnée et ses vêtements froissés, tous était en train de se remettre en place de lui-même, comme si son corps revenait tout simplement à la forme qui lui convenait. C'est seulement là que j'ai vraiment réalisé ce qu'on était en train de faire : on essayait de battre une déesse. C'était impossible. Les demi-dieux de notre niveau ne combattaient pas des dieux, même des dieux diminués. Iris a détaillé Hélèna d'un regard critique, comme si elle désapprouvait sa tenue.

-Je vois. Vous saviez que l'énergie qui m'anime était aussi la vôtre, qu'elle tenterait naturellement de vous protéger.

-Non, a haleté Hélèna. J'en avais absolument aucunes idées.

-Mais ce n'est rien. Vous tuer sera simplement un peu plus long.

Elle a fait un pas en avant.

-C'est moi que vous voulez, a aussitôt dit Hélèna. Laissez partir mes amis.

-Me prendriez-vous pour une secrétaire de banlieue, mademoiselle ?Jamais en trois milles ans je n'ai fais mon travail à moitié, vous savez tout comme moi que Madame Héra voudra voir périr dans les plus brefs délais toutes personnes impliqués dans cette sombre affaire. Je prierais d'ailleurs l'un de ces deux jeunes hommes de m'adresser avant sa mort une liste de toutes les personnes qui ont contribués à dissimuler au ciel votre existence, afin que je puisse mener ce massacre avec efficacité.

-Mais... mais en fait vous êtes cinglée !, me suis-je écrié incapable de me contenir plus longtemps.

-Silence, Rosemarie !

Cette fois-ci, j'ai n'a pas attendu qu'elle claque des talons : j'ai tendu les deux bras, et j'ai attracté les étagères à ma droite et à ma gauche, qui se sont déracinées puis ont basculées en avant pour se fracasser l'une contre l'autre dans un vacarme retentissant. Un grand mur de morceaux de bois nous séparait maintenant d'Iris. Mais aussitôt, une lumière irisée s'est allumée de l'autre coté du barrage.

-Mais pourquoi ca fini toujours comme ca ?!, ai-je rugit. COUREZ !

On a prit nos jambes à nos cous, et on a foncés en direction de là d'où on venait en bousculant les livres sur notre chemin tandis que j'utilisais l'Attraction pour faire tomber derrière-nous toutes les étagères qui formait l'allée. Il fallait rejoindre le monde des mortels. Le truc, c'est que j'aurais juré que les couloirs ne ressemblaient pas à ca, quand on était arrivés. Comme si les étagères s'étaient déplacées. Une terrible explosion de lumière a retentit derrière-nous, puis une autre.

-Elle a pas besoin de la colère, ai-je haleté. Elle est aussi forte qu'Hélèna, peut-être plus !

-Si, elle en a besoin, a rétorqué Hélèna en accélérant. Mais elle n'est pas comme moi. Elle est furieuse, mais la moindre parcelle de sa colère, elle la change en force !C'est pour ca, qu'elle est tellement calme !

-Concentrez-vous !, a crié Peter dans nos esprits. On bat rarement les dieux par la force, il nous faut trouver un arrangement !

-Ben tient, on se demande à qui t'as piqué cette idée !, ai-je raillé.

-Un arrangement qui n'implique la mort de personne, espèce de pauvre salaud !

-Aucuns de vos plans n'a la moindre chance, a craché une voix glaciale. Le seul pouvoir capable de me soumettre est celui de Madame Héra !

Soudain, un portail-iris a surgi dans l'air au-dessus de nous, puis un autre. Iris a surgi du premier comme une fusée pour se jeter dans le deuxième sans même toucher le sol, puis un troisième est apparu beaucoup plus loin à notre gauche, et elle a jaillit du deuxième pour foncer dans celui-là. J'ai d'abord cru qu'elle nous ratait, avant de comprendre ce qui se passait. Elle a continué à générer dans la brume des portails qui menait à d'autres portails, encore et encore, dans le ciel, au sol, au loin, tous près, tout autour de nous, dans la bibliothèque toute entière, comme une étoile filante multicolore, si vite qu'on aurait juré qu'il y avait au moins dix femmes qui virevoltaient au-dessus de nos têtes. Elle était en train de créer des tunnels de téléportation à travers le bâtiment tout entier. On ne pourrait plus lui échapper.

-J'arrive pas à retenir le schéma, a pesté Peter. Il y en a beaucoup trop, je ne sais plus lequel mène où !

-Combien tu paris que c'est un peu le but ?!, ai-je rétorqué en accélérant encore.

Soudain, un autre portail a surgit à juste quelques mètres devant nous. On s'est jeté dans l'allée à notre droite d'un seul mouvement alors qu'Iris jaillissait du tunnel comme une fusée pour se jeter dans un autre. Je suis tombé à genoux, épuisé.

-Mais qu'est-ce que tu fais ?!, s'est exclamé Hélèna.

-Pourquoi tu m'as encore protégé ?

-Que quoi ?, a-elle bégayé.

Ont échapperait clairement pas à Iris simplement en courant, on avait besoin de se planquer et de trouver un plan. Mais avant toutes choses, je voulais savoir.

-Tout à l'heure, j'ai essayé de te vendre à Iris pour avoir le Livre. Tu l'avais compris. Alors pourquoi tu m'as protégé quand elle a attaqué, pourquoi t'as prise ce coup à ma place, idiote ?!

Elle m'a regardé comme si je venais de lui poser la question la plus stupide du monde. Peter n'a rien dit. Manifestement, il attendait la réponse autant que moi.

-Mais... parce qu'elle t'aurait tué, enfin !

A ces mots, un truc dérangeant s'est agité dans mon ventre, un tiraillement désagréable. Un peu comme quand j'avais bu du nectar, mais plus au niveau de la poitrine. J'ai repensé à ce que j'avais fais, à ce que j'étais prêt à faire. Pourquoi ca me provoquait cette sensation gênante, d'imaginer que j'aurais pu la tuer ?Oui, elle serait morte, et alors ?J'aurais eu le Livre !J'ai essayé de faire taire cette émotion bizarre que je ne connaissais pas. Pas moyen. Je connaissais la peur, la colère, la haine, je savais ce qu'était la tristesse. Mais ce truc que j'avais dans le ventre, j'étais incapable de mettre un nom dessus, c'était juste négatif. J'avais essayé de tuer une personne prête à mourir pour moi. Et alors ?!

-Il faut pas rester là, s'est affolée Hélèna totalement inconsciente de mon trouble. Il y a des portails partout, elle va nous trouver, forcément !

-Attends...

J'ai plongé la main dans ma poche pour y récupérer un petit carnet. Même Peter a hoqueté de stupeur.

-Le... le registre d'Iris ?Tu lui as volé son registre ?!

-Ouais... quand elle a essayé de me tuer, tout à l'heure. Il flottait toujours près d'elle. Maintenant, il faut se grouiller.

Je l'ai ouvert à la dernière page griffonné. Je voulais savoir qui avait apporté le Livre à la Sixième Section. Je pensais que j'aurais du mal à trouver, mais ca a été incroyablement simple : apparemment, si peu de gens connaissaient l'existence de cet endroit qu'on ne leur faisait pas don d'un livre plus de quelques fois par siècles. Iris notait les noms de ceux qui n'avaient fait que passer, et le titre du livre qu'ils avaient laissés s'il y en avait un. Une fois en 1911. Une autre en 1950... et enfin, je l'ai trouvé. En fait, c'était juste le tout dernier livre qu'on leur avait donné, en 2035.

-« Livre de l'Alliance. donateur : C.K », ai-je lu à voix haute. Ont le connaissait pas sous ce nom-là, mais ca peut être que le Livre. On sait qu'Annabeth avait le Livre il y a trois ans, ce bouquin est le seul qui a été déposé ici depuis les années 2000.

-C.K..., a murmuré Hélèna. C'est des initiales. Mais pas celles d'Arsène Lupin. Peut-être qu'il a utilisé un faux nom, que c'est lui qui a apporté le Livre ?Comment il aurait su où il était, sinon ?

-Peut-être, a rétorqué Peter. Mais si ce n'est pas le cas, c'est le premier véritable indice jamais trouvé sur la disparition de ma mère. Qui est-ce qu'on connait qui aurait pu être lié à elle ou la Colonie des Sang Mêlés et qui porte les initiales C.K ?

Soudain, alors qu'Hélèna allait répondre, quelque-chose a changé dans l'air. L'espace d'un instant, j'ai cru que Tristan était dans le coin, qu'il allait se matérialiser, mais ce n'était pas ca. Soudain, le vent s'est levé, glacial, violent. En quelques instants, il est devenu de plus en plus sauvage, quelque-chose m'a arraché des mains le registre qui s'est élevé dans les airs avec les autres livres, et bientôt une véritable tempête s'est déchaîné dans toute la bibliothèque tandis que des nuages s'amoncelait au plafond. Les esprits de l'air. Ils étaient en colère. S'ils pouvaient réduire un type en charpies simplement parce qu'il avait voulu classer des bouquins par auteur, alors qu'est-ce qu'ils feraient à des demi-dieux qui s'appliquaient depuis leur arrivée à saccager leur biblio en brisant des étagères les unes après les autres ?Soudain, quatre vieux grimoire ont commencés à planer en cercle autour de nous, comme des vautours. Ils se sont ouverts. Et des voix fantomatiques ont commencés à murmurer autour de nous, venant de partout et nul-part à la fois. Les esprits savaient lire, et j'étais carrément pas sûr qu'ils étaient bien en train de nous raconter une histoire.

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