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Je commet mon premier vrai cambriolage

Mon nom est Derek Anderson. Du moins, c'est le dernier nom que je me suis donné. J'ai aussi été Derek Walker. Derek Hawkins. Derek Brown Duc Smith ou Parker. On m'avait donné un nom, au début, mais je l'ai vite oublié. Et cette histoire est la mienne. Une histoire d'aventures, de quêtes, de batailles, d'amitiés, de monstres et de dangers. Mais, surtout de monstres et de dangers à vrai dire.

J'aurais peut-être pu être un gamin comme les autres. Continué à allé à mon petit collège en plein centre de New York en trainant les pieds encore quelques années, puis allé au lycée en râlant, et faire des études de commerce entre deux cambriolages. En fait, pendant longtemps j'ai été persuadé que ce serait bien le cas, que ma vie serait aussi simple que ca. Et sans le savoir, j'aurais tout donné pour qu'elle le soit. Mais les choses ne se sont pas du tout, mais alors vraiment pas du tout passées comme je l'aurais voulu, ou même comme j'aurais pu ne serait-ce que l'imaginer. Bientôt, j'allais devoir me battre pour ne serait-ce que passé en Quatrième, et pas seulement en remontant ma moyenne de math (ce qui était déjà un combat en soi).

Tout a commencé le 29 juillet, le jour de mes 13 ans. Ca a été sans le moindre doute le pire anniversaire de toute mon existence.

Avant ca, j'avais toujours pensé que je n'avais pas eu la vie facile. Abandonné à la naissance, puis des années et des années à passé d'une famille d'accueil à l'autre. Oui, j'étais vraiment sûr d'avoir mené une existence peu enviable. Je me trompais. J'allais très bientôt comprendre que tous les petits problèmes qui jalonnaient les treize petites années de ma vie n'avaient aucune importance. Absolument aucune.

Ce jour-là, ma journée avait commencé à un peu plus de minuit. Par un cambriolage.

La nuit était depuis longtemps tombée sur Aurum Street, un des plus beaux quartiers de New York. La lune jetait des reflets argentés sur des rangées de magnifiques maisons entourées de clôtures d'un blanc immaculé, au pied desquels s'étendaient de beaux jardins fleuris et impeccablement entretenus. L'une de ces maisons, celle au bout de l'impasse, les dominaient toutes : c'était un immense manoir de style colonial entouré d'une grille électrifiée et hérissée de barbelés qui avait dû découragés même les inspecteurs des impôts les plus motivés. De là, une grande allée parcourait un vaste jardin sûrement couvert de détecteurs de mouvements, à l'herbe si parfaitement tondue qu'on pouvait sans doute voir les coccinelles depuis les fenêtres, pour mener jusqu'à une porte en bois de chêne si grande qu'on aurait pu la passer en voiture sans même frôler les cotés.

Une légère brise a agité les feuilles des grands chênes qui poussaient ca et là, brisant l'espace d'un instant la parfaite sérénité qui régnait sur la nuit. On aurait pu croire que rien ne bougeait dans ce paysage endormi. Pourtant, ce n'était pas tout à fait vrai. Sur le toit du manoir, à peine visible, une silhouette se découpait dans la faible lueur de la lune, une ombre qui se déplaçait sans un bruit au bord du vide à des dizaines de mètres du sol qu'un passant aurait sans doute prise pour un chat. Cette ombre, c'était moi.

Je me suis penché par-dessus le toit. Si jamais je tombais de si haut, c'était fini. Qui avait bien pu construire une baraque aussi grande ?!J'ai souris. Traverser le jardin avait été beaucoup plus facile que prévu. Sans savoir d'où je tenais cette certitude, j'ai compris qu'à tous les coups, le proprio, un des hommes les plus riches du pays, misait tout sur la sécurité intérieur. Ce n'était pas si difficile de rentrer dans le manoir, ca l'était sûrement beaucoup plus d'en ressortir. Bizarre, pour une propriété privée. Jusqu'à maintenant je ne m'étais introduis que dans quelques petites maisons pour voler une ou deux choses utiles. C'était des entraînements plus qu'autre chose, mon vrai premier cambriolage, c'était maintenant. A chaque fois, tout s'était parfaitement bien déroulé, sauf la fois où j'avais du faire croire à une petite fille à moitié endormi et à son ours en peluche que j'étais un des lutins du Père Noël envoyé en mission de reconnaissance en prévision des fêtes.

Après avoir longé l'immense toit encore un moment, j'ai trouvé ce que je cherchais. Du lierre avait envahi cette partie de la façade, il grimpait tout le long du mur en passant devant les fenêtres. Il avait dû devenir de plus en plus solide avec les années – il ne pouvait pas être très résistant, mais il pourrait sûrement supporter le poids d'un ado de 13 ans quelques instants. Sans hésité, je me suis jeté dans le vide, sans trop m'éloigné du mur. Durant quelques terribles secondes, je suis tombé en chute libre en voyant le sol se rapprocher toujours plus vite. J'ai dû faire un terrible effort de volonté pour ne pas pousser un cri de frayeur. Puis, le cœur battant, je me suis accroché au lierre qui avait poussé sur cette zone du mur, stoppant brutalement ma chute. Dieu soit loué, il a tenu le coup. Je me trouvais maintenant accroché à la façade, à peine retenu par quelques plantes grimpantes qui commençait à émettre des craquements inquiétants. Il n'était peut-être pas si bon que ça, ce plan. Sans m'attarder, je suis descendu le long du lierre avec précaution, puis j'ai sauté sur un des nombreux balcons du manoir. J'ai poussé un soupir de soulagement. J'avais réussi. Je n'avais pas pu simplement escalader le mur jusqu'au balcon, j'avais du d'abord grimper sur le toit par la façade ouest du bâtiment, la seule qu'on pouvait aborder sans devoir éviter trop de caméras, puis descendre par ce coté-ci. Maintenant, le plus dur restait à faire. J'avais atterris sur un balcon doté d'une porte-fenêtre pour admirer la vue. Comme je le pensais, même elle avait une serrure, un voleur qui aurait voulu s'introduire dans la maison par là n'aurait pas pu entrer sans briser la vitre, ce qui aurait aussitôt déclenché un système d'alarme.

Mais ca, c'était encore le moindre de mes problèmes. J'ai posé la main sur le verrou, et fermé les yeux en souhaitant entrer plus que tout au monde. J'avais besoin de ce que je pourrais trouver dans cette maison, j'avais besoin d'argent. Depuis ma naissance, je passais de famille d'accueil en famille d'accueil sans jamais savoir ce que je deviendrais, au final. Mes parents m'avait abandonné, je n'avais pas un centime pour mes études, et je savais ne pouvoir compter sur personne. Depuis maintenant quelques mois, je me faisais appeler Derek Anderson. Mais la vérité c'était qu'en ce moment même, ma famille du moment, si intéressée par ce qui pouvait bien m'arrivé, pensait que le petit Derek dormait paisiblement dans son lit emmitouflé sous ses couvertures alors que la seule chose qui roupillait sous lesdites couvertures c'était un polochon et un magnétophone qui diffusait en boucle des ronflements. Voilà à quel point je comptais pour les Anderson. Même en travaillant dur ca ne serait sûrement pas suffisant, je ne pourrais jamais aller à l'université et personne ne m'apporterait son aide. En revanche, je pourrais m'assurer un bel avenir si je pouvais vendre un ou deux bibelots en or massifs. Et puis, j'adorais voler.

Soudain, la serrure a émit un léger claquement, et la porte fenêtre s'est ouverte sans faire la moindre difficulté.

-Yes !..., ai-je soufflé.

Je n'avais jamais compris comment je faisais. Peut-être que j'avais eu de la chance, peut-être qu'elle était déjà ouverte? Chaque fois que j'avais eu besoin de forcer une serrure, c'était comme si elle s'était ouverte d'elle-même, simplement parce-que je le lui avais demandé.

Je me suis secoué. C'était vraiment pas le moment de se laissé allé. Je suis entré à pas de loups, avant de fermer doucement la porte-fenêtre du balcon. J'étais arrivé dans une chambre plongée dans l'obscurité, inoccupée heureusement. Elle était assez sobre, dans le style victorien, avec des meubles en bois. Je ne trouverais rien d'intéressant, ici. J'allais me glissé à l'extérieur, quand ma main a effleuré le montant du lit. Mais ca ne ressemblait pas au contact du bois. C'était métallique. Sans oser y croire, j'ai sorti un petit canif et entreprit de gratter la surface. Après seulement deux coups, la fine couche de peinture a révélé un montant en or massif. J'ai failli éclater de rire. Il avait fallut engager des peintres hyper doués pour faire quelque-chose d'aussi réaliste. Des meubles en or massif cachés sous une fine couche de verni faite pour imiter le bois. Quel intérêt? Le proprio les gardait sûrement ici en attendant de les vendre, dans le dernier endroit où un voleur irait chercher du mobilier à 20 000 $. C'était bien plus malin que de mettre tout ca dans un coffre verrouillé à double-tour. Sans m'attardé, j'ai emporté tout ce qui pouvait tenir dans mon sac, les bibelots soi-disant en bois sur la table de chevet, une brosse à cheveux au manche sensé être en bois sur le lit, une poupée qu'on aurait pu croire en porcelaine mais qui était bien en or sous une couche de peinture ocre, et même un caleçon qui traînait par terre (il était en or, je vous jure).

Puis, aussitôt, je me suis glissé dans le couloir obscur et silencieux. Ce n'était pas suffisant, j'avais besoin de beaucoup plus. Ce type était riche, il pouvait se passé de bien plus que quelques bibelots peinturlurés. Si ca se trouve, ce n'était même pas de l'or. J'ai avancé sur la pointe des pieds d'un pas rapide et silencieux, mais en ignorant toutes les pièces devant lesquelles je passais dans le couloir. Parce-que presque aucunes d'elles n'avaient de portes. A l'intérieur de chacune, on pouvait voir rien qu'en passant des chambres richement décorées, contenant des raretés qui aurait fait baver n'importe-qui, des bibelots qui à eux seuls auraient suffit à me rendre riche à tout jamais. Mais en regardant bien l'encadrement des portes de certaines de ces salles, on pouvait parfois apercevoir des faisceaux de lumière à peine visible projetés par le sol et montant verticalement jusqu'en haut, comme des barreaux lasers. Des détecteurs de mouvements. Et ce n'était sûrement que le premier piège parmi les multitudes que je ne pouvais pas voir. Le simple fait d'entrer dans les plus dangereuses d'entres-elles déclencherait sans doute une alarme et peut-être même une grille qui tomberait sur la porte. Le mec voulait entrer? Très bien. Il attendrait là l'arrivée de la police. Des meubles en or déguisés en bois, des pièces qui incitaient au vol pour piéger les intrus à l'intérieur... Le deuxième étage tout entier était un piège à voleur. J'avais sûrement eu beaucoup de chance de ne pas être entré par la fenêtre d'une chambre équipée de détecteurs de mouvements.

Soudain, alors que j'allais tourner à l'angle du couloir, j'ai vu la première caméra, suspendue au plafond. Je me suis aussitôt plaqué contre le mur. Je savais quoi faire, j'y avais déjà pensé. Il ne me restait plus qu'à espérer que ce soit assez puissant. Sans hésiter, j'ai tendu la main vers la caméra, puis j'ai fermé les yeux, en souhaitant de toutes mes forces la possédée. Je voulais cette caméra de surveillance. Elle avait l'air absolument génial. Il me la fallait à tout prix. J'avais compris comment ca fonctionnait il y avait des années. Ca nécessitait un certain effort, mais il me suffisait de désirer un objet dans mon champ de vision pour que...

L'appareil au mur a commencé à tremblé, de plus en plus fort. Des étincelles ont jaillies des circuits qui la reliaient au mur. Puis, soudain, dans un crépitement, la caméra s'est arrachée au mur pour fuser dans ma main comme un aimant lancé à pleine vitesse. Je l'ai regardé un instant, presque étonné que ca fonctionne vraiment, comme à chaque fois. Je pouvais voler à peu près n'importe-quoi. Ca aurait pu devenir très pratique, mais étrangement ca ne marchait jamais avec mes propres affaires, je ne pouvais prendre que ce qui ne m'appartenait pas encore. Qu'est-ce que j'étais, au juste ?

Si le truc avec les serrures pouvait encore s'expliqué, j'avais parfaitement conscience que ca, ca n'avait rien de normal. Mais ca faisait parti de moi, sûrement depuis toujours, en tout cas depuis le jour où j'avais voulu un robot électronique quand j'avais 6 ans et où il avait soudain jaillit hors de la vitrine du magasin pour m'exploser à la tête. Quelqu'un qui n'avait jamais remué les orteils s'étonnerait d'y parvenir, mais tout le monde le faisait dé la naissance. Vous vous étonnez de pouvoir remuer les orteils, vous? L'Attraction, comme j'aimais l'appelé, c'était pareil.

J'ai repris ma course silencieuse dans les couloirs, en arrachant des murs les caméras sur mon chemin avant d'entrer dans leur champ d'action, puis j'ai descendu à pas de loup un escalier de marbre. Le proprio se demanderait comment un voleur pouvait arracher ses caméras sans s'en approché, mais je serais déjà loin.

Il menait au couloir du deuxième étage, éclairé par la lumière de la nuit qui entrait à flot par une large fenêtre en face de l'escalier, au milieu du long corridor. Au milieu des marches, soudain, je suis passé devant la fenêtre, m'exposant ainsi à la lumière de la lune. Un rayon de lune a frappé mes cheveux, qui ont aussitôt commencés à projeter des reflets brillants, beaucoup trop visibles dans l'obscurité. J'ai baissé la tête et rajusté ma capuche, agacé. Je détestais ces étranges cheveux, ils me rendaient les choses encore plus difficile quand il fallait que je me déplace sans me faire voir en pleine nuit. Pendant mes cambriolages je portais un sweat à capuche noir et un jogging de la même couleur, mais impossible de me fondre dans la nuit avec ce truc-là sur la tête : j'avais des cheveux argentés. Pas gris ternes, heureusement, j'aurais eu l'air d'un vieillard de 13 ans. Mais ca restait bizarre, vraiment. Très tôt, on m'avait expliqué que c'était dû à une sorte de déficience génétique. Mais j'avais toujours su que ca ne pouvait pas être ca. Que c'était forcément plus. Mes cheveux ne poussaient pas, jamais, ils restaient depuis des années sous la forme d'une coiffure indisciplinée d'où jaillissait des mèches rebelles. J'avais aussi essayé de les coupés, et ils s'étaient avérés absolument incassables, plus solides que des filins métalliques. D'ailleurs, au clair de lune, j'étais sûr de les voir briller comme du métal. Comme si mes cheveux étaient réellement faits en argent. Dans un sens, j'espérais que non. J'adorais l'argent. Avoir tout ce fric sur la tête et ne même pas pouvoir m'en servir, ce serait vraiment frustrant. J'avais aussi essayé de les teindre, de toutes les couleurs qu'on pouvait imaginer, mais la teinture elle-même devenait argentée en quelques secondes. J'étais condamné à garder sur la tête une particularité physique qui me rendrait beaucoup trop reconnaissable si je devais être poursuivi et qui m'empêchait de me déplacer discrètement sous la lune.

J'ai pris à droite et ai poussé la porte au bout du couloir, richement décorée. J'ai souris. Bingo. C'était une sorte de petit salon privé, le genre où les crétins prenaient le thé au 19eme siècle. Un énorme piano à queue trônait dans un coin de la pièce, et des fauteuils étaient disposés autour d'une table qui avait l'air d'être en cristal. Les tableaux aux murs étaient si laids qu'ils ne pouvaient que valoir des millions. J'ai parcouru la pièce du regard en utilisant l'Attraction pour jeter dans mon sac de toile tout ce qui me tombait sous les yeux, des chandeliers en argent jusqu'aux plateaux à thé en bronze. J'ai ouvert manuellement les armoires et les placards un à un et piqué aussi quelques statuettes de marbre et deux œufs métalliques qui avaient l'air d'avoir été pondus par la poule aux œufs d'or, puis je me suis glissé furtivement hors de la pièce.

J'ai continué mon méfait en passant par toutes les pièces les plus richement décorées du manoir, en faisant le moins de bruits possible. Les objets disparaissaient un par un dans les armoires et sur les étagères dans le silence le plus complet, sans que rien ne tinte jamais ou ne tombe par terre par accident. J'ai pris tout ce qui pouvait tenir dans mon sac, qui commençait à devenir de plus en plus lourd. Il fallait faire vite. Je ne devais surtout pas rester trop longtemps, le secret d'un bon cambriolage, c'était de ne surtout pas s'attardé sur les lieux. On entre, on vole, on sort, le tout en moins de 6 minutes, le temps moyen qu'il fallait à tout proprio pour commencé à réellement s'inquiété et se décidé à intervenir s'il entendait un trop grand nombre de bruits suspects. Comment je le savais? Aucunes idées. C'était comme si mon corps savait exactement ce qu'il avait à faire, où entrer, comment, que chercher, comment ressortir, et tout ca sans émettre un son. C'était comme un instinct naturel, une deuxième nature. J'étais un voleur. En temps normal, j'étais bruyant et assez maladroit, mais le vol me rendais complètement différent. C'était les seuls moments où j'avais l'impression d'être moi-même, d'être à ma place. Un peu comme un poisson dans l'eau.

J'ai vérifié le contenu de mon sac de toile. Il débordait d'objets de valeurs brillants. Pourquoi j'avais pas fais ca plus tôt? Tout ce qu'il me restait à faire, c'était sortir de là et comprendre comment on faisait pour vendre de l'or. Je devais descendre au rez-de-chaussée, je ne pourrais pas sauter par la fenêtre avec cet énorme sac. Je me suis précipité hors de ce qui ressemblait beaucoup à une salle de bal et j'ai cherché l'escalier en arrachant les caméras sur mon passage.

Enfin, j'ai descendu un nouvel escalier de marbre sans pouvoir me retenir de courir. Le rez-de-chaussée. Soudain, au pied du large escalier blanc, j'ai pilé net. Au bout d'un vaste hall d'entré plus grand que la maison où je vivais et parcouru sur toute sa longueur par un long tapis rouge, se dressait l'immense porte en bois de chêne de l'entrée, peut-être à plus d'un kilomètre de l'escalier. Elle était ouverte. Et dans l'encadrement se tenait un homme. Je ne voyais que sa silhouette immobile dans l'obscurité, vêtue d'un long manteau qui traînait sur le sol.

Je suis resté planté là quelques secondes, figé. Le proprio. Ca ne pouvait être que lui. Et il ne pouvait faire autrement que de me voir, j'étais beaucoup trop visible. J'étais repéré. Tout ce boulot fichu en l'air, pour la première fois de ma vie, j'étais repéré. Plus que la peur, c'est surtout la colère qui a commencé à bouillonné en moi. Dans cette situation, un bon cambrioleur abandonne son butin et sauve sa peau. Sauf que j'étais un cambrioleur de 13 ans, et que je ne pouvais pas supporter cette idée. Et alors, j'ai fais une chose totalement stupide. J'ai rabattu la capuche de mon sweat sur mon visage. Et j'ai chargé. Il faut savoir que je préparais ce cambriolage depuis deux semaines. J'avais passé des heures à traîné autour du manoir, à essayé de comprendre comment fonctionnait les systèmes de sécurité du jardin, à vérifié que le bâtiment ne grouillait pas de vigiles. Alors s'il fallait bousculer un homme devant la porte pour sortir avec mon butin, je n'hésiterais pas une seconde. J'ai foncé droit devant sans pousser un cri. Avec un peu de chance, il ne saurait jamais que c'était un enfant qui était entré chez lui, il dirait à la police qu'il avait eu affaire à un homme de petite taille.

En me voyant foncer sur lui, il n'a toujours pas bougé, pas un seul cri de surprise ou de frayeur. En me rapprochant, j'ai même pu apercevoir qu'il avait les mains dans ses poches. Soudain, alors que j'étais à mi-chemin, il a levé une main et a serré le poing, comme s'il écrasait un insecte. J'ai poussé un hoquet de terreur. Une vague d'énergie surpuissante m'a heurté de plein fouet en même temps qu'une odeur de brise marine, comme une rafale de vent brûlante et salée, quelque-chose d'indéfinissable qui émanait de lui et ne cessait de gagner en intensité. Je me suis arrêté net en dérapant sur le parquet, incapable d'approché davantage son aura. Les contours de l'homme en noir ont semblés ondulés, comme s'il était si puissant que son environnement lui-même en était altéré. Soudain, le sol a commencé à tremblé sous mes pieds, de plus en plus fort. J'ai cru un instant qu'il s'agissait simplement des tremblements de terreur qui commençait à secoué mon corps, mais bientôt les secousses sont devenues si violentes que la pièce entière a commencé à vaciller. Un tremblement de terre. J'ai basculé en arrière, sans même m'en rendre compte. C'est alors qu'un effroyable craquement a résonné au-dessus de ma tête. J'ai levé les yeux. Et mon cœur a gelé dans ma poitrine. Je m'étais arrêté juste sous un énorme lustre en cristal qui surplombait le hall d'entrée. Les tremblements ont encore gagnés en intensité. J'ai entendu des voix et des cris apeurés en provenance du premier étage. Et soudain, avec un terrifiant grincement, le lustre s'est décroché. Le temps a semblé ralentir. Je l'ai vu s'abattre sur moi, j'ai vu chacun de ces cristaux chutés vers le sol. Je ne pouvais pas mourir maintenant. Pas comme ca. Pas avec un sac rempli d'or sous le bras, pas écrasé par un lustre en cristal, ce serait trop bête ! Puis le temps a reprit son cours. Dans un sursaut de terreur, j'ai bondis en avant, un battement de cil avec que le lustre ne s'écrase là où je me trouvais dans une explosion de diamant. Je me suis lourdement écroulé par terre avec un grognement de douleur.

Un bruit de cavalcade a résonné dans les étages supérieurs, accompagnés de cris... et d'aboiements. J'avais vu les Simpson, comme tout le monde. Pas question de faire face à un milliardaire en robe de chambre qui articulerait avec une joie sadique les mots « lâchez les chiens » un instant avec qu'une horde de bouledogues dévoreurs d'enfants ne surgisse derrière lui. Soudain, étalé sur le sol, je me suis rendu compte que le tremblement de terre qui le secouait avait cessé aussi brutalement qu'il avait commencé.

L'homme au long manteau qui se tenait dans l'entrée avait disparu.

Je devais partir, maintenant. Dans quelques secondes, toute la maison dévalerait les escaliers. Je me suis relevé précipitamment avant de cherché mon sac à tâtons dans la semi-obscurité. Mon sang s'est soudain glacé dans mes veines. Le sac. Quand j'avais bondis en avant pour évité le lustre, j'avais complètement oublié le sac! Il était écrasé sous une montagne de fer et de diamant. Je n'avais pas le temps de le récupéré.

Une femme en robe de chambre, la tête couverte de bigoudis et une rondelle de concombre sur un œil, a dévalé les marches de marbre. Elle m'a regardé un instant, stupéfaite, son regard passant de moi au lustre. Le concombre a glissé de son œil écarquillé en laissant une trainée verdâtre sur son visage sidéré. Puis, elle a poussé un immense hurlement suraigu :

-ARNOOOOOOOOOOOOOOOLD !

Ca devait être le nom de son mari. Ou le nom du chien, je ne voulais pas le savoir. J'ai abandonné le sac derrière-moi, et je me suis précipité vers la grande porte en courant aussi vite que mes jambes de voleur me le permettait tandis que résonnaient dans mon dos les aboiements d'au moins quatre chiens.

À cet instant, jamais je n'aurais cru que ce que je venais de vivre serait le moment le plus ordinaire, le plus normal que je passerais dans cette journée. Les ennuies ne faisait que commencer.

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