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Jack l'Eventreur entre en gare (partie 1)




J'en étais resté où ?Oui, donc, j'ai commencé à déplier ce papier qui m'avait tant coûté, à geste lents tellement je craignais de déchirer la vieille page vieille de plusieurs millénaires... trop lents.

-HA-DI !, a hurlé quelqu'un.

Et soudain, la caisse derrière laquelle je me tenais a explosé dans un nuage de fumée bleu vif. J'ai été projeté contre le mur du fond du wagon, les oreilles bourdonnantes, sonné, tout mon champ de vision envahi par une vapeur bleutée. J'ai aussitôt remis la page en boule dans ma poche, paniqué et hagard.

-MAIS QU'EST-CE QUE TU FOUS JULIUS ?!, a glapit la voix du garçon.

-J'ai vu quelque-chose bouger !, a couiné l'autre.

-ET TU L'AS FAIT EXPLOSER ?!

-CA AVAIT UNE QUEUE !

-La fumée se dissipe, a fait la troisième.

Aussitôt, j'ai sauté sur mes pieds, déployé mes poignards enchaînés et j'en ai jeté un en direction d'une des silhouettes dans la brume magique qu'avait levé le garçon – quoi ?!Ils avaient essayés de me faire sauter !

Je croyais atteindre ma cible à l'épaule ou en pleine tête pour ce que je m'en foutais mais avec une vivacité à peine humaine je l'ai vu éviter mon arme et s'en saisir dans le même mouvement tandis que ce qui semblait être un bâton littéralement surgi de nul-part apparaissait dans sa main libre. La fumée a achevée de s'évaporer, laissant chacun découvrir la situation. Ils étaient trois, comme je le pensais, deux gamins d'une dizaine d'année qui se ressemblaient traits pour traits, indéniablement des jumeaux, si ce n'est que l'un d'eux avait les cheveux noirs et des lunettes rondes derrière lesquelles se cachait un regard craintif et nerveux tandis que l'autre, qui avait manifestement teint tout ses cheveux en blanc avec des pointes rouges, avait plus l'air du genre à déchiqueter les livres qu'à les lire et serrait les dents dans une attitude belliqueuse. La dernière était une adolescente de mon âge au teint mat. C'était elle à l'autre bout de ma chaîne qui avait attrapé mon poignard. Et ils étaient tous les trois en pyjama. Du moins, c'est ce que j'ai pensé, de prime abord. Ils portaient des vêtements amples et totalement blanc, faits dans ce qui semblait être du lin. Soit c'était des moines ninjas, soit ils étaient bel et bien en pyjama.

Dés qu'ils m'ont enfin vu nettement, ils ont fait surgir de nulle-part les trucs les plus dingues : l'un des jumeaux, celui aux cheveux blancs, a ouvert des mains autour desquelles d'étranges signes verts émeraudes sont aussitôt venus flotter et tournoyer, l'autre a fait surgir entre ses doigts des amulettes qui ont commencées à briller de mille feux, et l'extrémité du bâton de la fille s'est soudainement embrasé. Clairement ils n'étaient pas mortels, ni membre de l'OMEGA, mais ca ne ressemblait absolument pas à des demi-dieux non plus. Si c'étaient des enfants d'Hécate, je ne comprenais plus rien à leurs pouvoirs.

-On ne bouge plus !, a tonné la fille alors que je faisais un pas en avant. Qui es-tu ?Qu'est-ce que tu fais ici ?

-Qu'est-ce que vous me voulez ?!, ai-je grogné comme un animal en ramenant mon poignard à moi.

-Sa... sa..., a bredouillé le garçon aux cheveux noirs. Sa queue. Regardez sa...

-Un monstre, a craché l'autre.

Il n'en a pas fallut davantage. Aussitôt, son frère, paniqué, a balancé sur moi un de ses colliers beaucoup plus vite qu'il n'aurait dû en être capable. La fille a hurlé :

-NON ATTENDS !

Trop tard. Je l'ai évité d'extrême justesse pour le voir s'écraser contre un mur et aussitôt exploser. Quand la fumée s'est dissipée, une épaisse couche du mur en métal était en train de fondre comme du beurre au micro-onde. J'ai vivement marmonné le numéro sensé changer mes poignards en un bouclier... et je me suis retrouvé avec une lance entre les mains. Bordel !

-On se calme !, s'est écriée la fille. Tout le monde baisse les objets mortels!

-Comment vous faîtes ca, vous êtes quel genre de monstres ?!

-Pourquoi t'as fait ca ?!, a mugit Cheveux Blancs en hurlant sur Cheveux Noirs.

-Tu as dis que c'était un monstre !, a hurlé Cheveux Noirs à Cheveux Blancs.

-C'est VOUS les monstres !, ai-je gueulé à Cheveux Blancs et Cheveux Noirs

-Le monstre nous traite de monstre !

-Mais tu vois bien que c'est lui le monstre !, a crié Cheveux Blancs.

-HE BEN TUONS LE MONSTRE !

-Foutez le camp !, ai-je hurlé.

-Calme-toi bordel t'énerve le monstre !, a crié... je ne sais plus.

-MAIS C'EST VOUS LES MONSTRES !

-Mais tu viens de dire de tuer le monstre !

-C'est toi qui a dit que c'était un monstre !

-Non c'est le monstre qui...

Soudain, la fille a fait tournoyer son bâton au-dessus de sa tête, son extrémité à commencée à briller, et brutalement, elle l'a abattu sur le sol. Aussitôt, une terrible vague de lumière dont elle était l'épicentre a secoué le wagon tout entier en repoussant tout ce qui l'entourait avec une violence inouïe, nous projetant tous contre les murs aussi sûrement que si Clarisse avait déployé son aura. Je me suis redressé, sonné. Je comprenais plus rien. Rien de tous ca n'avait de sens, on aurait dit un incompréhensible cauchemar.

-Tout le monde se tait, a-elle lentement articulé.

Et personne n'a moufté. Elle a pointé son bâton sur moi, ce qui si j'avais tout compris pouvait aussi bien s'apparenter à une menace de mort.

-Amos. Est-ce que tu sens le Livre sur lui ?

Le garçon aux cheveux blancs aux pointes écarlates s'est relevé avec précaution, comme pour être sûr de ne pas énerver Sarah, et il a tendu la main vers moi, paume ouverte. Aussitôt, un signe bizarre y est apparu en brillant d'une lueur bleue.

-Mais..., a-il bredouillé, mais oui !Oui, il y est !

J'ai aussitôt revu l'ordre de mes priorités. Peut-importe ce qu'ils étaient, c'était pas le moment de se poser des questions. Pour l'instant, ils voulaient me prendre ma page du Livre, mes réponses, et peut-importe quel genre de créature ils étaient c'était hors de question.

-Le quoi ?, ai-je menti. De quoi vous parlez ?Qu'est-ce que vous racontez, je piges que dalle !

-Il ment. Je le sens sur lui, il a le Livre je vous dis !

-Tu veux dire que... qu'il l'a bouffé ?!, s'est étranglé son frère qui devait donc être Julius.

-Ou alors, a rétorqué la fille en roulant des yeux, ca veut dire qu'il n'a pas le Livre entier mais simplement une page, quelque-part sur lui.

-Ce sera suffisant !Tue-le, Sarah !

Sarah. Ben au moins on m'aura donné le nom de la fille qui allait me faire griller. Heureusement, elle a simplement grogné :

-J'ai dis on se calme !

-Attendez voir..., a continué Amos qui n'avait toujours pas baissé la main. Il y a... il y a autre chose. Une troisième énergie.

Soudain son visage s'est assombri, lui donnant l'air beaucoup plus vieux.

-Combien de temps a-tu été un hôte ?De quel dieu ?

Au mot « hôte » ils ont tous reculé d'un pas. Ca devenait franchement énervant.

-Un... quoi ?Je suis un fils d'Hermès, bouffon !Vous êtes qui ?Est-ce que vous... vous êtes des dieux ?!

-Il est ensorcelé, a tranché Sarah. Il ne sait plus ce qu'il dit. Il faut détruire le mot magique, il doit encore être quelque-part sur lui, comme sur un golem.

-C'est ca pétasse, vient le chercher ton mot magique que je te le colle dans la gueule !

-Est-ce qu'on pourrait revenir deux secondes sur le fait qu'on parle à un mec qui a une queue ?!, est intervenu Julius.

Sarah a levé son bâton, comme une menace.

C'était à n'y rien comprendre. J'avais l'impression d'essayer de communiquer avec des gens qui parlaient une langue étrangère. Ils semblaient avoir connaissance de l'existence des monstres et des dieux, ce n'étaient pas de jeunes sang mêlés inconscients de leurs origines, et pourtant ont ne parvenaient pas à... à se comprendre. Je me sentais comme un mortel ignorant, exactement comme quand la Colonie m'avait trouvé. Comme si ces trois là ne venaient ni du monde des mortels ni du mien. Et sans que je comprenne pourquoi il émanait d'eux quelque-chose qui me donnait comme une sorte d'envie naturelle de m'en prendre à eux, de les repousser, comme un instinct ou un besoin naturel. Je ne voulais rien avoir à faire avec ces mecs.

-On va reprendre depuis le début, a dit lentement Sarah. Qu'est-ce que tu es ?Pas un magicien, ca se voit. Pas un dieu non plus. Ni les deux à la fois, d'après Amos. Mais tu sembles un bien étrange monstre.

-Je suis PAS un monstre, par les dieux !Je suis... personne sait précisément ce que je suis, mais pas un monstre !Je viens de la Colonie des Sang-Mêlés.

-La Colonie des Sang-Mêlés. Aucuns Nome ne se surnomme comme ca. Tu n'es pas magicien, n'est-ce pas ?

-Sarah, tu l'as dit toi-même, on n'a pas le temps, a rappelé Julius. N'importe-qui pourrait nous retrouver à n'importe-quel moment, la moitié des copains doit être penchés sur un bol de divination !Et on n'avait le droit qu'à un seul portail, si on fuit ce sera à pieds.

-C'est vrai. Concentrons-nous donc sur l'essentiel.

L'extrémité de son bâton s'est enflammée une nouvelle fois, enveloppant son visage d'une inquiétante lueur spectrale dans la semi obscurité du wagon. Génial, j'avais à faire à une faiseuse de feu. Et elle foutait la trouille.

-Qui que tu sois, tu as une page du Livre. Nous voulons savoir où tu l'as trouvée, où se trouve le reste, et que tu nous donnes sur le champ celle que tu possède ainsi que toutes les informations en ta possession concernant cet ouvrage.

-Mais quel livre ?Soyez plus précis, bordel !

-C'est un menteur !, a piaillé Amos. L'aura du Livre est sur lui, promis juré !Si seulement on avait la Plume de Maât...

-Mais puisque je vous dis que je piges rien !Je suis en quête, vous comprenez ca, en quête ?J'ai pas le temps pour ca !Qui que vous soyez, vous allez vous trouver un autre wagon avant que je vous fasse descendre de ce train en marche l'un après l'autre !

J'ai agité maladroitement le bout de ma lance devant moi pour illustrer mes propos, comme si j'avais la moindre idée de comment l'utiliser.

-Ecoute-moi, a soupiré Sarah. Je ne sais pas qui tu es, ni rien mais... on manque de temps, d'accord ?On a vraiment besoin de cette page. C'est très important, tu comprends ?Le Livre avait été confié à notre Nome par une femme, quelqu'un de très... on ne sait pas exactement ce qu'elle était, mais c'était quelqu'un de très important. Ensuite, ce Livre, le Nome l'a perdu.

-Ouais ?Ben ca vous apprendra à faire confiance à un Gnome, bande d'abruti. J'ai rien de ce que vous voulez, aussitôt qu'on arrive en gare je me casse, c'est bien clair ?

-On en a besoin pour retrouver quelqu'un, quelqu'un qui a disparu avec le Livre, le retrouver c'est peut-être notre seule chance de sauver la Magie !

-Sauver la... Mais moi aussi j'suis quelqu'un de très occupés, chacun ses problèmes !

Vous l'aurez compris, ca aurait pu continuer comme ca pendant des heures entre mensonges et confusions. Mais soudain, il s'est passé quelque-chose qui nous a tous coupés net. Une violente secousse a ébranlé le wagon. Comme si quelqu'un venait d'atterrir dessus. J'ai juré en grec ancien et dégainé mes armes à nouveau. L'OMEGA. J'aurais dû savoir que c'était trop dangereux de prendre le train. Ou pire encore, c'était peut-être un nouveau monstre.

-Ils m'ont retrouvé, ai-je craché avec haine.

-Il nous a retrouvés, s'est étranglé Julius en tremblant.

On s'est entreregardés. Et alors, toujours sans comprendre qui ont étaient respectivement, on a compris que chacun allaient être mêlés aux problèmes de l'autre.

-Que ceux dans ce wagon qui sont coursés par des entités mythologiques lèvent la main, ai-je articulé lentement.

Et on a tous levés la main. Une autre secousse a ébranlé le wagon, encore plus violente.

-Tant que le train roule, on aura l'avanta...

Et bien-sûr, le train s'est arrêté. On était arrivés à « Knoxville, terminus de ce train ». Saloperie de malchance surnaturelle. Un autre coup a ébranlé le train tout entier cette fois-ci, provoquant aussitôt des cris d'inquiétudes dans les autres wagons remplis de mortels qui commençaient à se vider sur le quai. Soudain, des plantes grimpantes ont percés le plafond et ont commencés à ramper sur les murs de notre wagon, incroyablement vite. Sarah a fait un mouvement avec son bâton et les a réduits en cendres, mais d'autres ont aussitôt percés, comme une invasion. Ca ne ressemblait pas à l'OMEGA.

-C'est lui. Jack.

-... comment ca, Jack ?, ai-je osé. C'est quoi ca encore ?

-Jack, un Infernal.

-Un... un infernal ?

-Un défunt ramené du monde des morts !Mais d'où tu sors, par les dieux ?!

-Tu veux dire... un des mecs ramenés des Enfers ?

-On n'a plus le temps..., a haleté la jeune fille.

-Jack Sparrow, hein ?, ai-je craché. Alors il existe, lui aussi !

-Quoi ?Non !Jack, enfin !LE Jack !

-Tu Veux dire... Jack Skellington ?Carrément ?!Mais... c'est un personnage de Disney !

-JACK, BOUGRE D'IMBECILE !LES HARICOTS !L'EVENTREUR !On n'a plus le temps de parler avec toi, donnes-nous simplement ta page et tant pis pour ton identité, on te laisseras partir quoi que tu sois mais il nous la faut maintenant !

-Je sais pas de quoi vous parlez, j'me barre, j'ai un monde à sauver et pas le temps pour un nouveau détour !

J'ai bondis vers la porte du wagon, mais bien-sûr, ca n'a pas été si simple :

-JULIUS !, a soudain crié Sarah.

Aussitôt, quelque-chose m'a heurté dans le dos, comme une explosion de chaleur. Ca ne m'a pas empêché de courir, non. Mais bizarrement, j'avais beau cavaler la porte semblait toujours plus loin de moi. De plus en plus grande. La porte grandissait !Sous mes yeux, elle a atteint près de cinq mètres de haut alors que je tendais la main vers elle pour l'attraper. Bientôt, elle a fait la taille d'une maison. J'ai cru devenir fou quand j'ai réalisé que j'étais soudain seul, au milieu d'un lieu étrange que je ne connaissais plus, entouré d'immenses murs de métal. J'avais été téléporté. Mais où, encore ?!Des piliers de tissus se tenaient autour de moi, comme des arbres en jean. Non, pas des arbres. J'ai blêmis. Ce n'étaient pas des arbres. C'étaient des jambes.

Soudain, quelque-chose s'est refermé sur moi doucement. Une main de géant. J'ai aussitôt hurlé et tenté de me dégager, terrifié, mais l'étreinte qui m'enserrait était si puissante qu'elle aurait pu me broyer en un instant. Un monstre si grand que j'avoisinais tout juste la taille de son nez m'a hissé au niveau de son visage. Le visage de Julius. C'est là que j'ai compris, en regardant autour de moi. Ils ne m'avaient pas téléporté, j'étais toujours dans le wagon. Julius m'avait jeté un autre de ses putains de colliers magiques. Il m'avait miniaturisé, il m'avait rendu si petit que je tenais sans peine dans sa main !Quel genre de demi-dieu était capable de faire ca ?!

-Désolé, mais nous aussi on a un monde à sauver. Et ont peut pas te laisser filer.

-Je... je... RENDS-MOI MA TAILLE !, ai-je rugit d'une voix nasillarde. PUTAIN DE MIOCHE !J'DOIS ALLER A OLYMPIE BORDEL !REMET-MOI NORMAL OU JE TE JURE QUE J'ENTRERAIS DANS TON NEZ ET QUE J'Y FERAIS DE TELLES HORREURS QUE PLUS JAMAIS TU POURRAS...

-Allez, on se grouille !, a glapit Amos alors que les plantes achevaient d'envahir le compartiment.

-LAISSEZ-MOOIIIIIIIII !

Sarah m'a pris des mains de Julius et m'a mise dans la poche de poitrine de son t-shirt, ils ont ouvert la porte du compartiment et ont sautés hors du train un instant avant qu'il ne soit brutalement broyé comme une canette de soda par une énorme racine qui s'était enroulée autour comme un serpent. Une seconde de plus et ont étaient réduits en bouillie.

-Comment il a pu nous retrouver ?!, a gémit Julius.

Une voix de garçon a retenti, avenante, sympathique. Et vorace.

-Je vous cherchais pas! Mes patrons m'envoyait chercher un mec qui a échappé à nos gars à Washington !Mais il est pas là. Vous avez réfléchi à ce que je vous ai dis ?Trier vos déchets ?Vous laisser arracher les entrailles ?

Dés que mes ravisseurs ont fait un pas dehors, j'ai compris l'envergure du problème : le train tout entier était en train de se couvrir de plantes grimpantes et de racines, et ca ne s'arrêtait pas là : bientôt une végétation incontrôlable a commencée à s'étendre sur tout le quai sous les hurlements d'incompréhension des mortels, s'enroulant autour des chevilles, recouvrant les murs et les escaliers du quai. Peu à peu, un schéma s'est dessiné dans mon esprit : j'étais mêlé aux emmerdes de trois étranges sang-mêlés qui n'avaient jamais entendu parler de la Colonie et étaient poursuivis par l'OMEGA tout comme moi, probablement parce qu'ils représentaient des spécimens extrêmement intéressants et d'après ce que j'avais compris ils venaient d'être retrouvés, mais par un évadé des Enfers qu'on avait mit à MES trousses. Un fils de Déméter qui semblait plutôt balèze.

Je me suis cramponné au tissu de la poche de Sarah tant bien que mal, balloté dans tous les sens alors qu'ils remontaient les escaliers pour fuir le quai d'embarquement. Dans la gare, c'était la panique : les mortels couraient dans tous les sens en hurlant, abandonnant leurs bagages à la végétation qui engloutissait tout ce qui lui tombait sous les feuilles plus d'une unique seconde. Dans un sens, ca avait quelque-chose de magnifique ces arbres qui poussaient à l'horizontale sur les murs.

-Pourquoi on le fait pas maintenant ?!, a hurlé Amos pour couvrir les cris qui fusaient de toutes les directions.

-On a besoin d'être à l'air libre !, a rétorqué Sarah en bousculant la foule sur son passage.

-LIBEREZ-MOI OU JE VOUS METS LES TRIPES BIEN A L'AIR !, ai-je rugit de ma voix suraigüe.

-Fermes-la, toi !

-Ce gars qui fait tout ca c'est... c'est vraiment Jack ?!LE Jack ?! C'est un fils de Déméter ?!

-Un fils de... quoi ?!C'est un des plus puissants magiciens qui aient jamais vécus, il suit la voie de Geb, maintenant arrête de gigoter !

-C'est qui ca, Geb ?!

-Geb !Le dieu !C'est un expert dans la manipulation de la terre, des plantes... Et c'est aussi Jack l'Eventreur.

-Le Jack de Jack et le Haricot Magique et Jack l'Eventreur était la même personne ?C'est même pas la même époque !

-Qu'est-ce que t'en sais ?Personne n'a jamais dis que l'histoire de Jack et le Haricot Magique s'était pas passée à deux pas de la ville de Londre, ni à quelle époque !C'est quoi cette conversation invraisemblable, de toutes façons ?!

Quand ils ont atteint le hall de la gare, elle avait déjà achevée sa transformation : on l'aurait dit vieille de cinq siècles, bouffée par la végétation qui jaillissaient de milles fissures dans le sol de marbre. Julius a été envoyé bouler par un homme qui courait à toutes allures vers la sortie, hagard, et s'est effondré sur le sol avant de se relever précipitamment avec la terreur de celui qui craint d'être piétiné.

-RENDS-MOI MA TAILLE !, continuais-je de hurler d'une voix de fausset. JE ME FOUS DE VOS PROBLEMES, RENDS-MOI MA TAILLE !

-Dés qu'on sera à la maison, a calmement répondu Sarah. On veut juste savoir ce que tu sais.

-Vous partez déjà ?, a fait une voix qui résonnait dans l'air.

Soudain, loin au-dessus de nos têtes le plafond a explosé et quelque-chose s'est écrasé devant-nous, juste sous le nez de Julius qui a bondit en arrière en glapissant. Sans attendre, Sarah a levé son bâton au-dessus de sa tête : en plein vol, il s'est embrasé et a prit la forme d'un grand oiseau de feu, un phénix qui a fondu sur l'immense forme floue dans la fumée. Ca ressemblait vraiment pas beaucoup à une faiseuse de feu, même pas à une demi-déesse. Une explosion de flammes a secoué la gare, pourtant Sarah a juré dans une langue inconnue, et a tendue une main où un nouveau bâton est apparu.

-C'est beau, hein ?, a fait la voix dans le nuage de poussière. Tout ce vert !On n'est pas obligé de se faire la guerre, l'homme peut cohabiter avec la Nature !Même si j'aime beaucoup le rouge, aussi. Ouais, le rouge...

Enfin, la poussière s'est dissipée. Et soudain, j'ai été content d'être un Minimoy planqué dans la poche d'un t-shirt. Atteignant presque le plafond de la gare, une immense plante carnivore à la corolle garnie de crocs bavait sur nous, haute comme trois éléphants – et pas seulement à mon échelle. D'immenses racines visqueuses continuaient de surgir du sol en-dessous d'elle comme une maladie qui se propage. Et parmi les feuilles, assis les jambes dans le vide sur une grosse racine à plusieurs mètres du sol, il y avait un mec sans chaussures. Juste un mec normal, avec une salopette un peu sale qu'il portait sur un t-shirt green peace, et un chapeau de paille qui faisait de l'ombre à un visage jovial et sympathique, le genre qui peut devenir copain avec tout le monde. Un gentil paysan, quoi. Certes, il portait aussi une gigantesque hache à la lame couverte de sang, mais il avait l'air si gentil qu'on ne doutait pas une seconde qu'il y avait une très bonne explication. Juste au-dessus de lui, accroché au mur, il y avait une immense horloge, genre big ben. J'ai tendu ma mini-main et tenté de l'attracter pour la faire tomber sur lui, mais c'était peine perdu. J'étais très loin d'être assez puissant pour arracher un truc pareil.

-Si on m'envoi chercher une proie et que je rentre sans rien du tout, le boss sera vraiment très en colère !, a lancé Jack sur le ton de la plaisanterie. Le gars de Washington aurait dû être dans ce train, lui aussi. Vous imaginez ?C'est une proie méga rare, un enfant de la prophétie !Alors l'avoir loupé ca craint quand même. Je risque de me faire punir, tout ca... Mais vous êtes dur à choper vous, les demi-dieux de Memphis ! Dés que vous entrez dans cette drôle de maison en ruines, vous disparaissez !Si je peux vous emmener avec moi, trois d'un coup... (son sourire s'est élargi), ca suffira à me faire pardonner, vous croyez ?

-Je crois qu'il cherche le monstre dans ta poche, Sarah, a murmuré Amos d'une voix blanche.

-Pour la dernière fois, a crié Sarah pour se faire entendre. Nous ne sommes PAS des hôtes !Il n'y a aucuns dieux en nous, on est magiciens !Nous ne sommes pas des... demi-dieux !Nous n'avons aucunes raisons de nous battre !

-Pour la dernière fois, je comprends rien du tout à ce que vous racontez, ahah !

Là-dessus, Jack – le gars de Jack et le Haricot Magique était bien réel hein, il était mort et l'OMEGA l'avait ramené à la vie pour servir ses intérêts, même moi j'avais pigé – a levé un pouce. Un signe de couleur vert feuille a jaillit juste au-dessus de son doigt. Cette fois-ci j'ai compris de quoi il s'agissait : un hiéroglyphe. Aussitôt, une nouvelle racine a jaillit devant nous, immense, et s'est abattu sur notre petit groupe comme un marteau. J'ai cru que c'était foutu, mais Sarah a levé une main, hurlé quelque-chose, et la racine s'est abattu sur une grande bulle de protection bleutée qui a explosée aussitôt. Et voilà comment a débuté un combat tout droit sorti de la quatrième dimension, même pour un demi-dieu. Je débutait totalement dans l'univers des sangs mêlés, c'était pas impossible que Thalia ait oublié de mentionner un ou deux détails, mais clairement, pas plus que le tunnel de sable qui m'avait envoyé dans cette merde, ce qui s'est passé ensuite, c'était pas grec.

Les yeux d'Amos ont soudain été envahis par une lumière d'un bleu profond, et aussitôt, une étrange énergie l'a recouvert de la tête au pied, comme une armure. Une armure avec une tête de faucon. Comme si il s'était enveloppé dans un avatar à sa taille. Une épée recourbée faite elle aussi d'énergie bleue a surgi dans sa main, et sans attendre il a bondit en l'air avec une telle force qu'il a laissé un cratère derrière-lui et s'est élevé dix mètres au-dessus du sol. Il a sauté sur Jack, l'épée brandit au-dessus de sa tête. Sans se départir de son sourire, ce dernier a paré son coup d'un seul mouvement de sa hache. Il s'est gratté l'arrière de la tête, l'air un peu embêté, et a dit sur le ton de la plaisanterie :

-J'aimerais bien vous ramener au QG en vie, si possible !Ils aiment bien faire des expériences, avant de vous tuer, tout ca... du coup, si vous pouviez vous laisser faire, ben...

-Quel QG ?!Tu bosses pour qui ?!

Sans répondre, Jack a frappé le ventre du garçon de sa main libre. Un hiéroglyphe vert y a surgi et des vignes ont commencés à pousser sur lui, le recouvrant de la tête au pied tandis qu'il tombait en arrière, mais avant qu'il puisse toucher le sol une des lianes qui s'entortillait autour de la tige de la plante carnivore s'est saisi du cocon.

-Et c'est parti !, s'est écrié joyeusement Jack en se levant. Rien n'égal la couleur du sang !

Il s'est élancé dans les airs, sa hache brandit, en visant le ventre d'Amos toujours emprisonné parmi les vignes. C'est seulement là que je l'ai enfin vue dans ses yeux. L'étincelle de la folie. Aussitôt, Sarah a levé la main :

-HA-DI !

Et le cocon a tout simplement explosé, repoussant Jack plus loin. J'ai regardé les restes s'écraser à nos pieds avec horreur, avant qu'Amos en émerge, intact et toujours recouvert de son aura bleutée à tête de faucon.

-Et si j'avais fais disparaître mon avatar ?!, s'est-il écrié, outré.

J'ai frissonné. Le bec de sa tête de faucon remuait en même temps que ses lèvres.

-Tu serais mort de toute façon, a rétorqué Sarah sans se déconcentrer.

-Rhoo, vous êtes pas marrant !, a lancé Jack retombé un peu plus loin sur les fesses, comme si on jouait tous ensemble. Allez, on se fait des un contre un !C'est pas du jeu, sinon !

-Compte là-dessus pauvre psychopathe !

-Si vous vous laisser pas couper les jambes, je vais avoir du mal à garder mon calme. Du mal à...

Son sourire avenant a tremblé.

-Tuer. Du mal à ne pas tuer. Tout ce sang.

Sur ces joyeuses paroles il a plaqué une main où brillait un hiéroglyphe sur le sol et de nouvelles plantes ont poussées aux pieds des deux... magiciens, faut bien s'y résoudre, pour s'enrouler autour de leurs jambes tandis qu'un peu plus loin Jack fonçait sur nous, sa hache levée. Aussitôt Sarah a une nouvelle fois frappé le sol de son bâton, carbonisant jusqu'à la dernière feuille puis deux épées recourbés ont surgis entre ses mains avant de prendre feu et elle s'est jetée sur Jack en même temps qu'Amos, totalement contre mon accord. Je me suis regardé foncer sur un géant qui brandissait une hache au-dessus de sa tête avec un grand sourire, aussi impuissant qu'un passager pendant un crash d'avion, et brutalement, les trois combattants se sont entrechoqués, si fort que j'ai failli basculer de la poche de Sarah. Jack est parvenu à parer les lames enflammées, mais au lieu de simplement abattre sa lame sur lui Amos a presque glissé entre ses jambes, puis une fois derrière-lui a plaqué ses deux mains sur le dos de leur adversaire, le recouvrant de sa lueur bleue de la tête aux pieds. Sarah a aussitôt rompu le contact et reculé, tout comme Amos qui a hurlé :

-Julius !C'est maintenant !

L'autre frère. Je l'avais complètement oublié. Il n'était nul-part. Soudain, un cri d'oiseau a retenti au-dessus de nos têtes. Un aigle planait au plafond, avec quelque-chose dans le bec. Une des amulettes de Julius. Des lumières bleus ont surgit autour de nous. D'autres amulettes, posées par terre. Julius avait disposé ses amulettes pour qu'elles forment un cercle parfait autour de Jack. L'aigle a lâché celle qu'il tenait dans son bec sur leur adversaire alors que Sarah et Amos reculaient précipitamment hors du cercle. Jack, lui, était comme figé depuis le contact avec Amos, comme si le garçon l'avait emprisonné dans l'énergie bleue qui lui servait à construire son avatar. Et soudain, l'amulette est tombée devant Jack. L'effet a été instantané : un pilier de lumière a jaillit du sol et sept chaînes de lumières bleues ont fusés des amulettes par terre pour venir s'enrouler autour de la colonne d'énergie. En un instant, Jack a été cristallisé dans un immense morceau de glace blanchâtre autour duquel sept chaînes de lumière brillaient en continu. Il souriait toujours, figé à jamais dans sa posture amicale.

L'aigle s'est posé et a commencé à changer de forme pour bientôt prendre celle d'un Julius totalement épuisé. Clairement, c'était pas grec.

-Est-ce qu'on l'a eu ?

Amos a levé les yeux, inquiet.

-Si on l'a eu pourquoi la plante carnivore continue dATTENTION !

Au-dessus de nous, l'immense plante carnivore s'abattait sur le sol comme dans l'espoir de s'y fracasser la tête, une gueule garnie de crocs assez grande pour nous gober tous en avant.

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