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CHAPITRE 1

Rose n'a jamais compris pourquoi elle ne pleure jamais. Pourtant, à cet instant, cela n'importait pas. Elle s'était mise en tête d'écrire un roman pendant sa semaine de vacances. Elle s'était installée à la table de son salon, la fenêtre dans son dos baissée afin de ne pas être dérangée par le voisinage, la télévision éteinte pour éviter d'être distraite par ses envies de regarder des films, et la porte de son appartement fermée à double tour. Personne ne pourrait l'en empêcher. Personne, sauf elle peut-être.

Assise face à un tas de feuilles blanches et un crayon en main, elle ne trouvait pas l'idée. Elle ne savait pas quoi écrire. Elle avait l'impression d'avoir le cerveau vide. Tout ce qui lui venait à l'esprit était le doute de ne pas y arriver.

Au bout d'une heure, alors que le jour déclinait, elle se dit que sortir pourrait sûrement lui insuffler quelques trouvailles. Elle alla chercher le carnet vert émeraude qu'elle s'était acheté auparavant, lorsque le projet s'était révélé sérieux, et l'enfourna dans sa sacoche avec le crayon. Elle enfila sa parka, son bonnet, sa paire de gants et ses bottines, enroula une écharpe autour de son cou en attrapant son sac, et claqua la porte derrière elle.

Dehors, la température tendait vers le négatif. Il pleuvait depuis plusieurs jours déjà et le sol était encore mouillé de la veille. Rose faillit se faire éclabousser par une voiture qui roula en plein dans une flaque d'eau. La tombée du soir rendit les piétons moins visibles, plus sombres. Mais pas autant que son espoir d'écrire son livre.

Elle traversa à un tournant, et continua tout droit jusqu'à l'avenue principale de la ville qu'elle longea. Là, un petit café attira son attention. Elle avait l'habitude de s'y rendre parce que l'on pouvait y rester tard et déguster leurs biscuits « fait maison ». Enfin, c'était surtout parce qu'elle y avait sa place favorite, près d'une des vitres qui donnaient sur la rue.

Elle entra et, lorsqu'elle poussa la porte vitrée, fit tinter la clochette qui était accrochée au-dessus. Alors le gérant, qui la connaissait de vue, lui sourit puis indiqua à la serveuse qui préparait un plateau de diverses boissons, d'y ajouter une assiette de gâteaux. Elle s'exécuta et commença à les distribuer aux clients.

Rose s'assit, comme d'ordinaire, se dévêtit et prit son carnet qu'elle ouvrit sur la table devant elle. Elle écarta du bout de son crayon le ruban vert qui marquait la page, et réfléchit à son récit. L'horizon ressemblait à présent à une lame incandescente. Le regard perdu au beau milieu du dégradé orangé que le crépuscule peignait sur le ciel, elle pensa qu'il fallait bien débuter quelque part. Ensuite, elle nota, un peu au hasard, sur la première ligne :

« Je n'ai jamais compris... »

Soudain ses mots s'effacèrent. La lumière s'était éteinte. Le temps de se faire à l'obscurité, Rose distingua des ombres fugaces bouger partout. Le rayon blafard d'une lampe torche sembla suivre leurs mouvements, avant de se fixer sur la face étonnée du gérant.

– Calmez-vous ! dit-il. Calmez-vous !

Puis il dirigea le faisceau sur la serveuse.

– Grace va vous aider à rassembler vos affaires. Ne vous inquiétez pas, c'est sûrement une coupure générale qui sera vite réglée. En attendant, nous sommes fermés pour aujourd'hui. Merci de regagner la sortie.

Il orienta l'éclairage vers l'extérieur, tout en tendant une autre lampe torche à Grace.

Rose récupéra son manteau, sa sacoche dans laquelle elle glissa son carnet, et évacua les lieux. Elle s'en alla dans la nuit, à travers le rayonnement des phares des véhicules, sans avoir eu le temps d'élucider la fin de sa phrase.

La jeune femme eut le réflexe d'appuyer sur l'interrupteur à l'entrée de son domicile. Seulement tout resta dans le noir. Elle retira ses chaussures sans se baisser, puis s'avança vers le canapé où elle déposa son sac. L'absence de rideaux laissait apercevoir le contour des murs et des meubles. Elle put cheminer jusqu'à sa chambre, où elle accrocha ses vêtements dans la penderie et s'habilla de son plus confortable pyjama. En retournant dans la pièce principale, elle sortit une dizaine de chandelle qu'elle conservait dans une commode, et les dispersa un peu partout. Elle les alluma une à une avant d'en apprécier le subtil brasillement.

Elle disposa la pile de papiers vierges qu'elle avait abandonnée plus tôt sur l'îlot central de la cuisine. Elle prit l'une des bougies et la plaça juste à côté. Ensuite Rose ouvrit le gaz et mit une poêle badigeonnée d'huile sur le feu. Elle découpa un oignon, sans ressentir la moindre gêne, quand une chose lui parut évidente. Elle devait raconter ce qu'elle connaissait. Elle entraîna de la main une des feuilles près d'elle et griffonna une pensée simple :

« Je n'ai jamais compris pourquoi je ne pleure jamais. »

Mais alors que la flamme dessinait des silhouettes sur ses lettres, celles-ci devinrent incandescentes, traçant comme des files d'or sous ses yeux. Ébahit, la jeune femme recula d'un pas. Le papier s'embrasa. Des cendres s'écoulèrent sur les bords. Puis tout partis en fumée, soufflant sur chacune des sources de lumière, qui ne laissèrent qu'un filet gris onduler dans la pénombre.

Rose se frotta les yeux. Elle eut la sensation de rêver, son esprit soudain bercer dans du coton. Elle tâtonna la table comme pour retrouver le morceau de texte, mais il n'y avait plus rien. Un mouvement de panique la poussa à arrêter ses préparations et à tout ranger à sa place. Elle remit l'oignon au frais, et balança la poêle encore brûlante dans l'évier. Dans l'ombre et le froid, elle eut un vertige. Elle avala un verre d'eau, dans l'intention d'atténuer l'effet que cette vision inexplicable avait eu sur elle. Pourtant, ce fut presque pire.Elle commença à perdre l'équilibre. Ses bras se raccrochèrent au plan de travail, à l'angle d'un mur, à la poignée d'une porte, avant qu'elle ne s'écroule sur son lit, inconsciente.

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