Le festival a été un succès et le club de volley a battu tous les records de recettes grâce aux gâteaux de Sawako vendus par Bokuto et Akaashi. Cette journée passée avec toute l'équipe a renforcé les liens entre eux et la jeune femme fait à présent partie intégrante de ce petit groupe d'amis.
Elle envisage à présent plus sereinement les vacances d'été qui débutent dans deux semaines, après les derniers examens trimestriels.

Le soleil du soir filtre à travers les carreaux de la cuisine, illuminant le plan de travail d'une belle lumière dorée. Sawako prépare le repas du soir, bercée par le ronronnement du vieux frigo, la voix de sa grand-mère qui répond aux questions d'un jeu télévisé pendant que Kiyo fait ses devoirs sur le kotatsu. La soirée s'annonce douce et tranquillement ordinaire jusqu'à ce que la sonnette retentisse, stridente.

- J'y vais ! annonce la brune en essuyant les mains sur son tablier. Bokuto ? s'étonne t-elle en découvrant le volleyeur sur le seuil de chez elle. Qu'est ce que tu fais ici ?

- Il faut que tu m'aides, Nakamura ! Les examens sont la semaine prochaine et j'ai pas du tout révisé !

- Non mais je rêve ! Tu t'y prends que maintenant ! le gronde la brune avant de se radoucir devant son air abattu. Je suis pas magicienne tu sais, mais bon... Je veux bien t'aider à réviser.

Un immense sourire se dessine alors sur le visage du jeune homme qui ne résiste pas à la prendre dans ses bras.

- T'es la meilleure !

- Bokuto ! s'écrie tout à coup la voix joyeuse de Kiyo dont la tête vient juste de dépasser par la porte du salon.

- Hey gamin hey !

Le gamin en question rejoint l'entrée en courant, des étoiles pleins les yeux lorsqu'il les lève vers le champion de volley.
Depuis le festival, Kiyo voue une véritable adoration à Bokuto et en parle comme d'un super héro, ce qui ne semble pas déplaire au sportif, bien au contraire.

- Hey Bokuto! Qu'est ce tu viens faire chez nous ?

- Ta sœur a accepté de m'aider à réviser pour nos exams ! explique le lycéen, les mains sur les hanches et un sourire aux lèvres.

- Je vais aller te chercher mes fiches de révisions d'anglais pour commencer, dit Sawako. Entre, je reviens et Kiyo, ne l'embêtes pas trop !

Le jeune garçon tire la langue à sa sœur alors qu'elle file déjà dans sa chambre à l'étage. Elle récupère rapidement son classeur d'anglais dans son sac et redescend aussi vite qu'elle est montée.

- Vous êtes un camarade de classe de Sawako alors, entend la jeune femme en revenant au rez-de-chaussée. C'est fou comme sa grand-mère peut se déplacer vite quand elle le veut. C'est bien, c'est bien... On s'apprêtait à passer à table. Vous devriez rester dîner avec nous, jeune homme. C'est agréable d'avoir un beau garçon comme invité.

- Grand-mère ! s'offusque Sawako, gênée par les paroles de la vieille dame, alors que le champion se met à rire. Bokuto a sans doute mieux à faire que rester manger avec nous !

- Ben pas vraiment, en fait... répond l'intéressé avec un haussement d'épaules. Et comme ça, on pourra réviser ensemble après...

- C'est parfait alors ! dit la grand-mère avec un sourire aimable. Kiyo, va ranger tes affaires d'école. Entrez, mon garçon. Soyez le bienvenu.

Tandis que tout ce petit monde passe devant Sawako, celle ci laisse échapper un soupir résigné et va reposer son classeur sur la première marche de l'escalier avant de reprendre la préparation du repas.
Dans son dos s'ajoute à présent la voix joyeuse de Bokuto aux bruits familiers de la maison. C'est à la fois étrange et réconfortant. Un doux sourire étire ses lèvres quand elle entend le champion entrer dans le jeu de Kiyo, dont l'admiration transpire dans chacun de ses mots.

- Je vais m'inscrire dans le club de volley de mon collège ! Je veux être un champion comme toi, Bokuto !

- Trop classe ! Je t'apprendrais des trucs de champion si tu veux !

- Génial ! s'enthousiasme Kiyo en sautant sur pieds. Tu verras, tu seras fier de moi en tant que disciple ! À la rentrée prochaine, si on est toujours à Tokyo, je m'inscrirais à la section collège de Fukurodani ! Je veux marcher dans tes traces !

- Pourquoi si vous êtes toujours à Tokyo ? demande Bokuto, intrigué par cette partie de l'histoire.

Sawako se fige en entendant ça. Elle ne lui en a jamais parlé et elle décide que ce n'est pas le moment alors, elle attrape le plateau chargé des bols fumants du dîner pour les rejoindre.

- À table ! lance t-elle à la volée, coupant court à la conversation des garçons.

- Ça sent trop bon, Nakamura ! C'est quoi ? salive Bokuto en s'installant à genoux à côté d'elle.

- Katsudon, répond simplement le brune en posant un grand bol fumant devant chacun.

- Wow ! Trop bien!

Chacun se concentre alors sur son plat et pendant un court instant, on n'entends dans la pièce que le bruit des baguettes et de mastication.

- C'est trop bon, Nakamura ! Je pourrais manger ça tous les jours ! complimente Bokuto avec émerveillement.

- Ah ! Ma petite Sawako ferait une bonne épouse, n'est-ce pas mon garçon ? dit brusquement la grand mère, son sourire aimable flottant toujours sur ses lèvres.

Sawako s'étouffe avec la bouchée qu'elle vient de prendre et se précipite sur son verre d'eau pendant que Bokuto rougit sous l'allusion.

- Non ! Enfin oui... Ce... Ce n'est pas ce que je voulais dire... Je... bafouille t-il avant de se replonger dans son plat.

La grand mère laisse échapper un petit rire discret en voyant les deux lycéens mal à l'aise et les yeux rivés à leurs bols.
La conversation du reste du repas est ensuite monopolisé par Kiyo et son admiration pour Bokuto.

- J'aimerais bien te voir pendant un match !

- Viens nous voir jouer alors, rétorque le champion. On a un match à Fukurodani le samedi des vacances. 

- Génial ! On pourrait y aller Onee-chan ?

- On verra, je ne sais pas comment je travaille ce jour là, avoue Sawako en se levant pour débarrasser. Bon... Bokuto, si tu veux réviser, on y va. Kiyo, ne te couches pas trop tard, d'accord ? Et n'oublie pas de faire la vaisselle ! ajoute t-elle en prenant le couloir vers l'étage, le volleyeur sur ses pas.

.

- Oooh tu dors sur un futon ! s'exclame Bokuto en entrant dans la chambre de Sawako. J'adore ! Ça me rappelle les camps d'entraînement !

La brune le fixe comme si il débarquait d'une autre planète. Ce type s'enthousiasmait vraiment pour un rien mais ça en était presque attendrissant.

- Perso, je préfèrerais dormir dans ton lit ! réplique t-elle sans réfléchir.

Mais alors qu'elle tourne la tête vers Bokuto, elle le voit en train de la dévisager avec des yeux ronds et les pommettes roses. C'est à cet instant que ses mots prennent tous leur sens et qu'à son tour, elle rougit violemment.

- Non, c'est pas ce que je voulais dire ! Je... Je voulais juste dire... bredouille la brune gênée. On échange si tu veux !

- Oh...oui, je vois...

Les deux amis se tapent la main en riant maladroitement comme pour sceller leur accord. Et soudain, Sawako se demande à quoi peut ressembler la chambre du champion. Elle se demande si les murs sont tapissés de filles en maillot de bain ? Si il y a des chaussettes sales de partout et des restes de sandwich oubliés sous le lit ?

- Ça doit sentir son odeur, songe t-elle avant de se reprendre. Pourquoi je pense à ça, moi !

De son côté, Bokuto repère les lieux sans aucune discrétion. La chambre de Sawako est à l'image de sa propriétaire, petite et douce, même l'odeur du shampooing à la fraise y semble omniprésente.
À présent qu'il fait nuit, la fenêtre ouverte laisse entrer la fraîcheur nocturne et le chant des criquets accompagné de la mélodie de la fontaine shishi-odeshi. Sans trop pouvoir se l'expliquer, le jeune homme se sent bien dans cette chambre, comme avec la brune. Il s'approche d'un tableau en liège où sont accrochées de nombreuses photos, des petits mots, des souvenirs de son passé à Osaka. Le champion sourit de voir Sawako dans sa vie d'avant, elle y semble plus insouciante, moins adulte. Une série de purikuras attire son attention. On y voit Sawako avec un garçon et deux autres filles de son âge, tous hilares avec des oreilles de lapin en paillettes. Bokuto remarque alors l'inscription et demande :

- Sawa-chan ?

- Euh... Oui, c'est ainsi que mes amis d'Osaka m'appelle.

- Je peux t'appeler comme ça moi aussi ?

- Je... Euh.. Oui, si tu veux, accepte t-elle, prise au dépourvu par cette question. Bon, on s'y met ? Alors, quelles matières tu as besoin de réviser en priorité ? demande t-elle une fois que Bokuto l'a rejoint sur la petite table basse.

- Euuh... réfléchit le sportif en se grattant le crâne. Maths, anglais, histoire-géo, japonais classique...

- Tu plaisantes ! s'écrie la brune. Bokuto, c'est toutes les matières des examens ! Y'a t-il un seul domaine que tu n'as pas besoin de réviser ?

- Ouais ! Le sport ! dit-il fièrement alors que Sawako se frappe le front, dépitée.

- Mais... Comment tu fais d'habitude ? Pour les autres exams que tu as passé ?

- C'est Akaashi qui m'aide normalement mais il a dit qu'il pouvait pas... En ce moment, il est jamais disponible...

- Je vois...sourit Sawako en sortant ses fiches de révisions. Peut-être qu'il a une petite amie...

Bokuto la dévisage comme si elle avait sorti le plus vulgaire des jurons avant de réfléchir à cette possibilité.

- Non ! Impossible ! se met-il à rire après quelques secondes de réflexion. Akaashi avec une fille, c'est impossible ! Avec qui veux-tu qu'il soit sans que je le sache ?

- Si tu le dis... Allez, un peu de sérieux maintenant, on se met au boulot !

L'ambiance devient alors calme et studieuse dans la petite chambre et les heures s'égrainent doucement. De temps en temps, Sawako explique une théorie, un calcul ou bien un mot à Bokuto qui semble faire de son mieux pour retenir.
Elle lui jette parfois des regards discrets et sourit avec tendresse en le voyant travailler, la joue dans la main et une moue sur les lèvres. Bokuto, de son côté, fait la même chose quand la brune est plongée dans ses notes. Il la  regarde mordiller le bout de son stylo, ou bouger les lèvres quand elle relit silencieusement un énoncé. Des mèches brunes rebelles tombent parfois en cascade devant le visage de la jeune femme, lui cachant ainsi la vue jusqu'à ce qu'elle les replace délicatement derrière son oreille.
À plusieurs reprises leurs regards se croisent et s'accrochent quelques secondes puis un petit sourire gêné de l'un ou de l'autre leur fait baisser les yeux.

C'est lors d'une pause dans leurs révisions que Bokuto aborde le sujet qui l'intrigue depuis le dîner.

- Sawa-chan ? Qu'est ce que ton frère voulait faire par "si on est toujours à Tokyo"? Vous allez déménager ?

- Je sais pas, avoue Sawako avec un soupir triste. On attend la décision du juge des affaires familiales. Moi, je ne suis obligée de rien vu mon âge mais Kiyo, lui... Si le juge tranche dans ce sens, il peut aller vivre chez notre tante à Sapporo. Et, tu comprends, c'est mon petit frère alors si il y va...

- Tu y vas aussi, termine Bokuto à sa place. Je comprends, c'est ton frère. Moi, perso, je n'irais pas vivre avec mes sœurs à l'autre bout du pays pour tout l'or du monde ! plaisante t-il soudain en s'étirant.

- Pourquoi ? Elles sont si terribles que ça ? s'amuse Sawako en se demandant à quoi les deux aînés du champion peuvent bien ressembler.

- Raaah ! T'as pas idée ! Elles sont toujours en train de me materner comme si j'étais encore un gamin ! Et en plus, elles fouinent tout le temps pour tout savoir... Ce que je fais, avec qui, pourquoi !

Sawako éclate de rire, imaginant la scène de Bokuto se faisant pincer la joue par l'une tandis que l'autre essaye de lui donner à manger à la cuillère.

- J'espère que je suis pas comme ça avec Kiyo !

Les deux lycéens se remettent au travail jusqu'à ce qu'un baillement sonore s'échappe de la bouche de Bokuto. Sawako se lève et s'étire de tout son long, dévoilant au passage un aperçu de son ventre à la peau opaline au regard du volleyeur.

- Il est tard, annonce t-elle après avoir jeter un coup d'œil à son téléphone. On devrait s'arrêter la pour aujourd'hui.

Le champion acquiesce et suit son amie dans la maison plongée dans le silence et l'obscurité. Alors que Sawako le précède dans l'escalier, Bokuto rate une marche et dégringole en avant, entraînant la jeune femme avec lui jusqu'au rez de chaussée. La chute est plus bruyante que douloureuse et quand ils arrivent en bas, les deux amis éclatent de rire.

- Bokuto ! Tu m'écrases ! dit Sawako en se tortillant pour se dégager de dessous le volleyeur. Tu parles d'un champion !

Soudain, les lumières s'allument et des bruits de pas précipités précédent l'apparition d'un Kiyo ébouriffé et en pyjama, avec ce qui semble être un manche à balai à la main. Ses yeux noirs, si semblables à ceux de Sawako, encore remplis de sommeil s'écarquillent en découvrant sa grande sœur et Bokuto couchés par terre, le jeune homme au dessus d'elle dans une position ambiguë.

- Faites vos bêtises ailleurs, marmonne t-il la voix pâteuse, vous allez réveiller Grand mère.

Seul les rires des deux lycéens lui répondent.

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Hey hey hey!

En ce dimanche maussade, j'ai eu envie de publier ce nouveau chapitre !

On dirait que le courant passe vraiment bien entre Sawako et Bokuto ?
À votre avis lequel sera le premier à vouloir plus ? Elle ? Lui ? Les deux ?

En tout cas j'espère que cette histoire vous plaît !
N'hésitez pas à me donner vos avis et hypothèses, j'y répondrais avec plaisir 😉

Je vous embrasse fort !

Sawako ❤️