Chapitre 4 - Pâtisserie réconfortante
- Ooooooh! Nakamura! On peut acheter ça ! s'écrie Bokuto en tendant à bout de bras un gros paquet de guimauves à la myrtille devant le visage de Sawako. S'il te plaît !
- Tu réalises que c'est inutile pour faire des gâteaux ? raille la brune en attrapant les sachets de pépites de chocolat sur l'étagère du supermarché.
- Peut être mais c'est bon !
Le rire de Sawako résonne dans l'allée. Le naturel et l'impulsivité du volleyeur sont une véritable bouffée de bonne humeur à laquelle il est impossible de résister.
Durant la semaine qui vient de s'écouler, la jeune femme a passé beaucoup de temps avec le petit groupe du club de volley et s'est pris d'affection pour le pointu et son caractère imprévisible. Une certaine complicité commence à naître entre eux deux sans qu'ils se l'expliquent.
Shirofuku et Akaashi arrivent vers eux et échangent un regard au moment où Bokuto éclate de rire à son tour en se passant une main dans les cheveux.
- Vous avez l'air de vraiment bien vous entendre tous les deux, sourit malicieusement Yukie.
- Nakamura, hésite pas à lui dire si il te saoule... lâche Akaashi de sa voix neutre et calme. Il ne sait pas quand il en fait trop...
- Ne t'en fait pas, Akaashi, sourit Sawako tandis que Bokuto fusille du regard son ami. Il me fait surtout rire !
- Naaaaa ! fait soudain le champion en tirant la langue au brun, dans une attitude des plus immature.
- T'es un vrai gamin, Bokuto, soupire Yuki en montrant son panier plein à Sawako. Tu penses qu'on a tout ce qu'il faut ?
La brune attrape le paquet de guimauves des mains de Bokuto pour l'ajouter au reste des articles avec un discret clin d'œil au jeune homme.
- Oui, on a tout ! décrète l'apprentie pâtissière. En cuisine maintenant !
Ils se dirigent alors tous les quatre vers le lycée pour mettre la main à la patte et préparer les gâteaux sous les directives de Sawako. Tout en marchant à côté de celle-ci et derrière les garçons, la manager énumère les choses restant à faire pour la vente du lendemain.
- Alors Wahio et Sarukui s'occupent d'installer le stand, Konoha, Komi et Onaga ont été réquisitionnés par le principal pour le nettoyage du lycée donc il nous reste à faire le principal... Les gâteaux !
- Vous ne faites pas de banderoles pour le stand ? s'étonne Sawako alors qu'ils arrivent dans la cour de l'Académie. Dans mon ancien lycée, on en faisait pour toutes les occasions, c'était marrant et...
- Les banderoles ! s'exclame subitement Yukie en se frappant le front du plat de la main, coupant par la même occasion la parole à sa voisine. J'ai oublié les banderoles ! Akaashi ! crie t-elle ensuite pour faire stopper le brun. Excuse-moi, Nakamura mais tu vas devoir gérer les gâteaux avec Bokuto...
La manager attrape avec une force étonnante le t-shirt du passeur de l'équipe et le tire en arrière pour l'obliger à la suivre. Sawako et Bokuto les regardent s'éloigner en direction des salles d'arts plastiques avant d'échanger un regard perplexe.
- Bon... Et bien, t'as intérêt à m'aider sur ce coup, champion ! soupire la jeune femme.
-Hey! Mais j'aide ! Regarde, je porte les sacs de courses ! se défend t-il en soulevant les sacs en plastique qu'il a dans chaque main.
- Et quel effort ça doit être pour un athlète comme toi ! ricanne la brune en le poussant d'une main dans le dos vers les salles de travaux ménagers.
.
- Alors comme ça tu viens d'Osaka, marmonne Bokuto la bouche pleine de guimauves à la myrtille et affalé sur le plan de travail. C'est cool ! Ils ont une super équipe de volley !
- Si tu le dis, je dois t'avouer que j'y connais rien en volley, avoue Sawako tandis qu'elle remue au fouet sa pâte à gâteau. Ooh ! Monte le son, s'il te plaît, j'adore cette chanson !
Le volleyeur s'étire de tout son long pour atteindre le petit poste de radio qui envahit la pièce des premières notes d'une musique à la mode. Quand il se rasseoit, sa main plonge directement dans le sachet de guimauves.
- Est ce que tu peux m'aider, s'il te plaît ? Il n'était pas prévu que je fasse tout toute seule ! rouspète Sawako avec une moue boudeuse.
- Je peux pas, j'ai les mains pleines ! sourit innocemment Bokuto, en la narguant avec sa guimauve du bout des doigts.
Aussi vive que l'éclair, Sawako s'avance et, sans lâcher son fouet, attrape la friandise avec la bouche des doigts du jeune homme.
- Ben, voilà... T'as plus les mains pleines, marmonne la brune la guimauve encore dans la bouche. Tu peux m'aider maintenant !
Ce dernier, complément pris au dépourvu, la fixe avec des yeux ronds avant de partir dans un grand éclat de rire devant l'air malicieux qu'elle affiche.
- Ok, ok ! T'as gagné ! Je vais t'aider !
Bokuto se saisit d'un grand bol dans lequel il verse une grosse quantité de farine, créant un véritable nuage de poussière blanche. Ensuite, il tend le bras devant Sawako pour attraper des œufs, dont deux terminent fracassés au sol.
- Merde ! jure t-il.
La brune le regarde continuer en fronçant les sourcils quand les coquilles de trois nouveaux œufs se retrouvent au milieu de la farine. Bokuto les enleve maladroitement avant d'ajouter une grosse dose de lait à sa pâte à gâteau.
- Bokuto, est-ce que...
- Je peux te prendre ça ? la coupe le champion en s'emparant du fouet dans la main de la brune.
Il se met alors à remuer si brutalement que la pâte gicle dans tous les sens, aspergeant au passage le visage des deux lycéens.
- Arrête, arrête Bokuto ! T'en met de partout ! s'écrit Sawako en lui reprenant le fouet des mains. Est-ce que tu sais ce que tu fais au moins ?
- Oui enfin..., j'ai souvent vu mes sœurs faire des gâteaux. Ça doit pas être très compliqué !
- Je vois, s'amuse la jeune femme en s'essuyant le visage avant de jeter la pâte ratée. Je vais te montrer comment faire et on va arrêter le massacre, ok ? Tu prends un peu de pâte et tu formes une boule, comme ça. Elle joint le geste à la parole tandis que Bokuto la regarde faire, intrigué. Ensuite, tu appuies avec ton pouce au milieu pour faire un puits et tu y verses une cuillère de confiture de fraises. Tu vois c'est facile ! lance t-elle en relevant la tête pour croiser le regard perdu du volleyeur.
- Un puits ?
- Oui, un puits, rigole Sawako en prenant à nouveau de la pâte dans le bol pour la mettre dans les mains de Bokuto. Tu formes une boule, voilà. Et ensuite, avec ton pouce, tu appuies là... Pas si fort ! pouffe t-elle quand le biscuit se retrouve avec un trou au milieu comme un donuts. Elle place alors ses mains sur celles de son ami pour le guider. Parfait ! Maintenant, la confiture ! Et tu as fini...
Sawako ne peut s'empêcher de sourire avec tendresse en voyant l'air réjoui sur le visage de Bokuto.
- Je vais les appeler les Bokuto Cake ! affirme avec fierté ce dernier, ce qui déclenche un nouveau fou rire chez la brune.
Les minutes filent dans la bonne humeur et les deux lycéens enchaînent les plaques de gâteaux. Sawako doit lutter pour ne pas rire à chaque fois que son assistant pâtissier sort la langue sous l'effet de la concentration. Mais elle doit aussi l'empêcher de dévorer les gâteaux à peine sortis du four.
- Je te préviens, t'as pas intérêt à en manger ! Sinon... le menace t-elle en pointant son grand couteau de chef vers lui.
- Tu vas faire quoi avec ça ? Tu comptes me tuer, c'est ça ! exagère t-il en prenant une expression horrifiée.
- Mais arrête ton cinéma, tu veux, soupire Sawako en baissant son couteau. C'est pour couper les fraises.
- Les fraises ?
- Oui, et je te vois venir, ajoute Sawako tandis qu'une lueur de gourmandise s'allume dans les prunelles dorées de Bokuto. Interdiction de les manger ! C'est pour les gâteaux de demain !
La lame du couteau a à peine le temps de trancher le premier fruit que le jeune homme vole une énorme fraise dans le panier et l'engloutit.
- Non ! Mais... gronde la brune en fronçant les sourcils. Je te jure, Shirofuku a raison, t'es un vrai gamin ! Je suis sûre que t'as même pas eu le temps de sentir le goût qu'elle avait...
- Yukippe peut parler ! Elle est pire que moi !
Sawako s'étonne intérieurement du surnom que Bokuto donne à sa manager. Ils sont apparemment plus proches qu'elle ne le pensait. Elle se repenche ensuite sur ses fraises et le jeune homme sur ses gâteaux dans un silence léger et apaisant.
- Au fait, pourquoi tu es partie d'Osaka pour venir ici ? demande tout coup le volleyeur sans quitter des yeux sa cuillère de confiture. Tes parents ont changé de boulot ou un truc comme ça ?
- Un truc comme ça, oui... chuchote la brune d'une voix si éteinte que Bokuto relève la tête, troublé par ce changement d'intonation.
Le visage de Sawako est fermé et triste et ses mains sont crispées sur le plan de travail. Le volleyeur s'apprête à ouvrir la bouche pour lui demander ce qu'il lui arrive quand elle reprend d'une voix étouffée et tremblante:
- Mes parents sont morts dans un accident de la route, il y a quelques mois... Je suis venue vivre chez ma grand-mère avec mon petit frère...
Une larme roule sur la joue de Sawako et un silence pesant s'installe dans la pièce.
- Je...je suis désolé, dit faiblement Bokuto, conscient d'avoir mis les pieds dans le plat.
- Pleurer ne les fera pas revenir, réplique la brune en essuyant férocement sa joue humide. Excuse-moi, je te mets mal à l'aise avec mes histoires.
- Non, t'en fais pas pour moi ! Je suis vraiment désolé pour toi, Nakamura...
Sawako tourne ses grands yeux noirs encore humides vers Bokuto et lui adresse un faible sourire, pâle réplique de celui qui illumine d'ordinaire son visage.
Chacun se replonge dans sa tâche mais l'atmosphère est beaucoup moins légère et le champion ne peut s'empêcher de jeter des regards en biais au visage triste de sa voisine. Il n'aime pas la voir comme ça. Il veut revoir ses yeux briller et son sourire enjoué.
Il monte légèrement le son de la radio et laisse les notes entraînantes envahirent la pièce. Discrètement, il dodeline de la tête au rythme de la musique puis il commence à fredonner les paroles. Après quelques secondes, ce sont ses épaules et ses hanches qui bougent en suivant le tempo de la musique. C'est à ce moment que Sawako tourne son regard vers lui et remarque, non sans surprise, qu'il se trémousse sur la chanson.
Bokuto se met carrément à chanter et à danser à présent, arrachant un gloussement à Sawako qui reste figée à le regarder se donner en spectacle. Elle n'aurait jamais imaginé qu'il puisse faire ça, sans se soucier de chanter faux ou non.
Tout à coup, le volleyeur s'approche et prend les mains de son amie pour l'attirer plus près de lui. Cette dernière ne résiste pas, complètement stupéfaite par ce geste et se retrouve dans les bras du sportif. Étrangement, elle s'y sent bien et en sécurité même lorsqu'il attrape ses mains pour les passer autour de son cou. Bokuto reste imperturbable et continue de chanter et de danser entraînant Sawako avec lui, avec une souplesse que celle-ci n'aurait jamais soupçonné. Il la sent si frêle entre ses bras qu'il a peur de la briser et l'odeur de son shampooing à la fraise qui émane de ses longs cheveux noirs lui chatouille les narines, le troublant légèrement.
Tout en chantonnant les paroles, il s'amuse à la faire tourner et bouger en rythme des notes. Sawako se laisse faire et suit les mouvements du sportif, complètement à l'aise dans des bras qu'elle découvre bien plus musclés et rassurants qu'elle ne l'aurait pensé. Alors que Bokuto la bascule soudain en arrière sur son bras comme dans un rock endiablé, la jeune femme éclate d'un rire clair et sincère.
Les dernières notes résonnent tandis que Bokuto redresse Sawako sur ses pieds. Celle-ci, un sourire sur les lèvres, pose les mains sur son torse et lève des yeux rieurs vers lui.
- Merci, dit-elle en se hissant sur la pointe des pieds pour déposer un léger baiser sur la joue du champion avant de se reculer hâtivement, les joues rosies par sa propre audace.
- À ton service ! sourit ce dernier. Je suis disponible quand tu veux pour te faire sourire !
Car ce sourire, Bokuto ne veut pas le voir disparaître du joli visage de la brune.
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Hey hey hey my baby olws!
Nous voici au quatrième chapitre !
Avez vous noter ce petit rapprochement entre nos deux héros ?
Il semble effectivement bien s'entendre !
En tout cas Bokuto sait se montrer réconfortant, voir même attentionné envers sa nouvelle amie 😉
J'espère que l'histoire vous plaît en tout cas !
Je vous embrasse fort et vous dis à la semaine prochaine pour la suite 🥰
Sawako ❤️
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