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9

Alex courut comme jamais auparavant. Il était terrifié. Il alla tellement vite qu'il trébucha plus d'une fois et, au final, il s'était retrouvé définitivement perdu. La respiration hachée, le souffle coupé, il fut forcé de s'arrêter. Il se laissa alors glisser le long d'un mur. Qui était cet homme ? Et comment l'avait-il repéré ? Il espérait l'avoir semé ou alors il ne le poursuivait pas ? Non, impossible. Dès qu'il croisa son regard, il sut qu'il l'avait vu. A peine était-il arrivé que les problèmes commençaient déjà. Une fois calmé, il se redressa et continua sur ses gardes. Mieux valait faire attention.

Il marcha encore un moment avant de tomber sur un bâtiment bien plus impressionnant que les autres et haut comme une immense tour. La Bibliothèque Royale. Il se souvenait très bien des dires de sa mère. Elle en parlait comme un vaste édifice aux multiples vitraux colorés, ce qui était vrai. Fixant ses deux tours aux toits pointus, il se revit quelques années plus tôt alors qu'il n'était qu'un enfant ; la bibliothèque le fascinait. Elle le fascinait tellement qu'il eut envie d'y entrer. L'homme pouvait surgir à tout moment au coin d'une rue, mais il ne penserait jamais à le chercher ici. Il l'espérait.

Dès qu'il franchit la porte d'entrée, il frémit et pour cause, la salle d'accueil n'était absolument pas chauffée. Hors de question de s'y rendre en hiver. La pierre n'isolait pas ce lieu du froi, bien au contraire le vent y pénétrait comme il le souhaitait. Toutefois, il y avait du bon. C'était un endroit magnifique dont la hauteur à elle seule l'émerveillait. Là-haut se suspendaient des lustres circulaires qui éclairaient la pièce et ses nombreuses peintures rouges et jaunes. Malgré le froid, il s'y plairait. Il longea les tours alignées aux portes dorées et rejoignit le comptoir. Mieux valait demander de l'aide de manière naturelle, il ne préférait pas s'essayer à la télépathie depuis cet incident.

— Puis-je vous aider, jeune homme ? lui demanda un homme âgé.

Au vu de sa barbe grise aussi longue que ses cheveux, il crut voir Gandalf lui-même. Dès lors il ne put s'empêcher de sourire.

— Euh oui, avoua-t-il. Je viens d'arriver et j'ai entendu parler de cette impressionnante bibliothèque alors je me devais de la visiter ! Mais je ne sais pas par où commencer.

— Eh bien au rez-de-chaussée vous pourrez trouver les rayons sur les œuvres de fiction mais aussi l'histoire et les bibliographies. A l'étage se trouvent les livres de géographie, de langue, d'alchimie et tout ce qui concerne la magie. Y a-t-il un domaine qui vous intéresse ?

Malheureusement, il devrait vivre ici. Dans un monde magique et inconnu. Et si la télépathie était un pouvoir commun, s'il pouvait s'en servir lui aussi, alors il devait s'y intéresser au maximum. Peut-être trouverait-il aussi des ouvrages sur ce mystérieux portail... D'après sa mère, il y avait ici près de cent mille livres alors il devait bien y en avoir au moins un qui concernait le voyage entre les mondes. Un seul suffirait.

— La télépathie.

L'homme lui adressa un petit rictus.

— Suivez-moi. Je dois avouer que nous possédons peu de documents dessus. À vrai dire, peu s'y intéressent réellement.

L'homme lui indiqua le grand escalier en colimaçon et avança, bras croisés dans le dos. Alex monta une vingtaine de marches dans le silence total. Là-haut, il découvrit un autre monde. Sa mère n'avait pas menti. Les étagères, innombrables, s'étalaient à perte de vue jusqu'au fond de la salle, mais le plus fou restait leur hauteur colossale. Elles atteignaient le plafond. Il n'en revenait pas, c'était encore plus merveilleux que dans son imagination. Et que dire de cette beauté ? Les livres coloraient la salle de mille couleurs mises en valeur par les lustres ronds. Ces lampes pendaient sous des arches de bois foncé. Ici, Alex se sentait minuscule.

— Combien y a-t-il de livres ici... souffla-t-il.

— Oh des milliers ! s'exclama l'homme.

Fascinant. Alex prit le temps d'inspecter chaque livre avec une curiosité débordante. Il voulait tous les lire. Face à tout cela, il souriait comme un enfant la veille de Noël : c'était incroyable. Il n'avait pas les mots. Il était tant perdu dans ses pensées qu'il ne remarqua même pas que l'homme s'était arrêté.

— Cette rangée est celle que vous cherchez. Les deux étages comportent également une salle de lecture au fond, restez-y autant de temps que vous le voulez.

Alex le remercia et plongea son nez dans les livres. Sachant qu'il ne trouverait pas un livre intitulé « La télépathie pour les nuls », il en prit une dizaine, c'était bien assez. Un peu trop même. Ensuite, il gagna l'espace de lecture en espérant que l'un des bouquins soit un manuel de pratique. Cet espace contenait trois lignes de bureaux ce qui lui rappela son école. Des nausées l'assaillirent aussitôt. Bien que plus gros et uniquement faits de bois, ils le rendaient nostalgique. Il ne reverrait jamais son monde. Une larme dévala sa joue droite alors qu'il se demandait ce que faisaient ses amis en son absence. L'univers s'acharnait sur lui ; on lui arrachait sa mère ; il s'envolait pour un autre monde ; il se retrouva seul, sans aide. Il espérait pouvoir compter sur Alvor Rainy. Dernier espoir.

Il ne devait plus y penser, il préféra se concentrer sur sa lecture. Il réalisa alors que la télépathie n'était sans doute pas son unique pouvoir car aussi étrange que cela puisse paraitre, il comprenait tout. Comment pouvait-il parler siltarien ? Quels autres pouvoirs possédait-il ? Il l'ignorait et ne voulait pas le savoir pour l'instant.

Ces livres l'intéressaient trop pour ça. Il avait l'impression d'être plongé dans un jeu de rôle où il étudiait le fonctionnement de l'univers et de certaines compétences. Sa lecture n'était en rien barbante, et voir cette familiarité avec les jeux l'amusa. Il en oublia tous ses problèmes. Des nombreuses choses qu'il apprit, il retint avant tout que le domaine de la télépathie était vaste. Quand certains télépathes pouvaient lire les pensées de plusieurs personnes en même temps, d'autres avaient le pouvoir d'effacer des souvenir et d'autres encore parvenaient à projeter leur conscience sur plusieurs kilomètres. Tout cela l'émerveillait. Ce pouvoir était bien plus vaste que tout ce à quoi il avait pensé. Seule une information le fit frémir. La télépathie permettait aussi de briser un esprit à jamais. Ses yeux restèrent rivés sur ces mots. C'était impensable et totalement effrayant, qu'advenait-il de ces pauvres personnes ? Pouvait-on les sauver ? Et si cet homme qui lui avait arraché sa mère en était capable ? S'il possédait un tel pouvoir ? L'idée de se transformer en zombie incapable de la moindre réflexion le rendit blême, l'apeurait. S'il le trouvait, il pouvait très bien détruire son esprit.

Par chance, le prochain livre le rassura. Les deux-cents pages parlaient des protections mentales, des boucliers protégeant de toute intrusion, et également d'un potentiel brisage d'esprit. Il repensa alors à cet homme au marché. Ce dôme lui servait donc de protection. Il devait lui aussi ériger de telles défenses quand bien même cela demandait une puissance et une concentration qu'il ne possédait pas encore. Il ne devait pas abandonner. Si ses pensées devenaient invisibles, alors il serait en sécurité. Normalement. Un doute sommeillait toujours en lui, un doute qui lui procurait de légers maux de ventre.

Dans un autre livre, il découvrit une étrange théorie qui voulait que la télépathie puisse envoyer son esprit dans un autre corps. Tout aussi effrayant. Se faire posséder ne l'enchantait pas non plus, peut-être était-ce pire qu'un esprit brisé ? Par chance, personne n'avait encore réussi. A vrai dire, ceux qui avaient essayé n'étaient plus là pour en parler. La télépathie recelait-elle d'autres dangers ? Il ne savait pas s'il devait être émerveillé ou terrifié par ce pouvoir tout aussi merveilleux que dangereux. Qu'allait-il encore découvrir ? Quels sombres secrets se cachaient ici, dans ces livres ?

— Jeune homme, nous allons bientôt fermer, lui signala une femme plus jeune que son collègue.

Il sursauta, surpris par son arrivée. Combien de temps avait-il lu ?

— Quelle heure est-il ?

— Dix-huit heure vingt. Nous fermons dans dix minutes.

Il resta bouche bée. Plusieurs heures s'étaient écoulées, la nuit allait tombée et il n'avait pas d'endroit où dormir. En plus de ça, son ventre gargouillait : la faim le gagnait et la fatigue ne tarderait pas. Sans argent, il avait peu de chance de survivre. Avec un peu de chance, Alvor Rainy l'aiderait, peut-être avait-il besoin d'aide dans sa boutique. Il espérait qu'il soit encore ouvert. Et que l'alchimie ne soit pas compliqué.

— Très bien !

— Souhaitez-vous emprunter un livre ?

Alex secoua la tête. Il avait lu assez, mais il désira lui poser une autre question.

— Euh dites-moi, est-ce qu'il existe un livre parlant de téléportation ? Ou de vortex de déplacement ?

La femme plissa les yeux.

— Je n'en ai jamais entendu parler, mais je poserai la question à mes collègues.

Alex la remercia et sortit. Par chance, la nuit n'était pas encore tombée ce qui le rassura. Il doutait qu'une ville médiévale possède un éclairage nocturne comme des lampadaires et il était hors de question de se promener dans l'obscurité la plus totale. Qui sait quel genre d'individus rôderaient dans les rues ? Seulement, il devait se dépêcher. Il misait tout sur Alvor Rainy et mieux valait le trouver avant qu'il ne ferme sa boutique.

Alors il parcourut les rues d'Avanh à la recherche d'un de ses habitants. Où aller ? Il n'en savait rien. A quoi pouvait ressembler un magasin d'alchimie ? Une fois de plus il se perdit. Et il ne trouva rien. Il emprunta diverses ruelles, repassa plusieurs fois aux mêmes endroits, ne croisa pas grand-monde, et s'enfonça dans les tréfonds de la ville.

— Besoin d'aide ?

Il se tourna aussitôt vers l'adolescent qui s'était adressé à lui. Il devait avoir le même âge que lui bien que plus grand et plus costaud. Son visage rond, ses cheveux noirs coupés à rat et ses yeux bruns lui rappelaient l'homme du marché.

— Oui, je suis complètement perdu !

— Tu n'as pas l'air de venir d'ici. T'as de la chance, je connais la ville comme ma poche !

— Merci. Tu sais où je peux trouver l'alchimiste Alvor Rainy ?

Le garçon le dévisagea un instant avant de sourire.

— Oui, mais je te préviens, si c'est pour une vengeance, il vend pas de potions. J'ai déjà essayé de lui commander une potion qui rendait chauve et j'ai été forcé de la concocter moi-même.

Le garçon sourit, fier de lui avant d'ajouter qu'il y était parvenu. Il lui rappelait Max par certains aspects. Il se retint de pleurer, ce n'était pas le moment d'attiser la pitié.

— Non, j'ai besoin de le voir. Ma mère est une cousine éloignée.

— Oh je vois ! T'es donc de la famille d'Elhion ?

Son mensonge commençait à prendre forme, il devait surveiller ses dires. S'il se trahissait, tous se poseraient des questions. Peut-être même risquait-il de gros problèmes.

— Oui, ma mère était une cousine éloignée de son père, ajouta-t-il.

La mention de Jon décrocha le sourire du garçon. Visiblement, elle toucha bien des siltariens. Quelle importance Jon Rainy avait-il eu ici ? Avec qui sa mère s'était-elle liée d'amitié ?

— Je vois... Personne n'échappe donc à la guerre. Mon père y était, lui aussi. Il dirige les Sentinelles, tu vois.

Il devrait chercher des informations sur les Sentinelles. Bien sûr, il n'en posa aucune à ce garçon afin de paraitre naturel. Il refusait de parler de son monde, de ses amis qu'il ne reverrait jamais, de sa mère qu'on lui avait arraché : tout ça devait rester pour lui.

— C'est quoi ton pouvoir, au fait ?

— Je... Je suis télépathe !

Stupide. Ils l'étaient tous. Sauf que le garçon ne se moqua pas, il le dévisagea un instant avant d'éclater de rire.

— Oh ça alors ! Moi aussi, je suis dépourvu de magie. À part la télépathie évidemment. Je m'appelle Callum au fait.

Callum lui tendit une main qu'Alex serra.

— Alex. C'est cool de croiser quelqu'un comme soi ici.

Il regretta aussitôt. Alex ignorait tout de lui, de ses pouvoirs, alors face à la joie de Callum comment ne pas se sentir mal ? Il semblait tellement heureux de rencontrer quelqu'un comme lui.

— C'est sûr ! La plupart sont capables d'exploits, rit-il.

— Je suis convaincu qu'on peut faire de grandes choses rien qu'avec la télépathie, lança Alex

Callum hocha la tête. Ils discutèrent tout au long de leur marche. Et enfin, ils arrivèrent devant une maison identique aux autres mis à part qu'une pancarte affichait : Les Secrets de l'Alchimiste.

— Et voilà ! T'es de passage à Avanh ? lui demanda-t-il.

Il déglutit. Hélas, on lui avait forcé la main.

— Je pense rester un moment.

— Super ! J'espère qu'on se recroisera à nouveau ! Bon, je te laisse, si je rentre pas dans une demi-heure je devrai affronter ma mère et je crains de perdre, souffla-t-il. Si tu vois Elhion, remets-lui mon bonjour !

— A la prochaine !

Dès qu'il eut le dos tourné, Alex fixa Callum. Et sur le point d'épier ses pensées, il s'arrêta : pouvait-il vraiment faire ça ? Non, il s'en voudrait. Et ce ressentiment ne serait que pire s'ils venaient à être amis, autant espionner quelqu'un d'autre. Mais il voulait en apprendre plus sur les Sentinelles. Qui étaient-ils ? Sa mère ne lui en avait jamais parlé, elle ne lui avait pas dit de les craindre ou même qu'ils pourraient l'aider. Dans un profond soupir, il entra.

Une petite cloche vibra comme dans bon nombre de boutiques. Même cela le rendait nostalgique. Les Secrets de l'Alchimiste n'était pas un endroit très grand. Pourtant, cela suffisait à l'émerveillé. Les diverses fioles éparpillées sur les deux salles lui rappelaient certains jeux vidéo, rare endroits où l'alchimie était réelle. Toutes ces couleurs lui donnaient envie. Il n'y avait là que des vitrines fermées à clé. Pourtant, les effluves des élixirs atteignaient ses narines. Il n'avait jamais rien senti de tel : ces odeurs nouvelles lui donnèrent le sourire, cet endroit était aussi merveilleux que la bibliothèque. Le grincement de marches d'un escalier le sortit de ses pensées. De l'autre pièce arriva alors l'alchimiste. Un homme très grand et blond. Les yeux bleu glace et le sourire d'Alvor dégageaient une certaine gentillesse, une bonté. Alex ne put s'empêcher de sourire. Ce géant souriant allait-il devenir son plus précieux soutien ?

— Bienvenu ! Si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite pas à demander.

Au ton de sa voix, il lui fit confiance. Seulement, l'avertissement de sa mère lui revint en tête. Si Jon et elle étaient amis, qu'en était-il d'Alvor ? Peut-être qu'il la détestait. Sa mère ne voulait pas qu'il parle d'elle et en plus de ça, elle n'avait jamais mentionné l'alchimiste alors pouvait-il réellement se fier à lui ?

Il se ravisa alors et se cacha derrière une étagère. Autant fouiller son esprit. En fin de compte, l'alchimie était plus une bénédiction qu'une malédiction. Il lui fallu plusieurs minutes pour étirer sa conscience jusqu'à lui et pour cause, la faim le tiraillait depuis trop longtemps.

— Katrina Stark, pensa-t-il.

Les images défilèrent devant ses yeux jusqu'à ce qu'il tombe sur une scène où Alvor parlait à un homme lui ressemblant. Jon ? Il semblait agacé, énervé même et peut-être soucieux.

— Je n'ai pas confiance en cette Katrina, tu le sais bien.

— Ne t'en fais pas autant ! Elle est digne de confiance.

— Elle est dangereuse ! Pourquoi tiens-tu tant à lui faire confiance ?

Cette dispute parvint à lui ôter toute envie de lui parler. Il détestait sa mère. Jamais Alvor n'accepterait de l'aider, il en était convaincu. Désormais, il était seul. Ses tripes se nouèrent et les larmes lui montèrent aux yeux. Qui allait l'aider ? Comment allait-il vivre ? Hors de question de voler ou de squatter ! Il reprit ses esprits et soupira avant de ressortir.

— Je faisais juste un tour, je n'ai rien trouvé.

— Quelle potion cherchais-tu ?

Alex grimaça. Il se rappela alors des dires de Callum. C'était absurde mais il ne connaissait aucune autre potion que celle-ci.

— Une potion qui rend chauve, avoua-t-il à mi-voix.

Alvor poussa un profond soupir d'agacement avant de froncer les sourcils.

— Décidément... Je ne vends pas de potion pouvant nuire aux autres. Si c'est Callum qui t'envoie, il aura à faire à moi !

— Je vais vous emprunter ce garçon un instant, lâcha un homme avant de poser une main sur l'épaule d'Alex.

Alex se retourna et pâlit. L'homme du marché se tenait face à lui. Aussitôt, la peur le prit au ventre et le figea. Comment l'avait-il retrouvé ? Il déglutit et recula d'un pas totalement tétanisé. Cette fois, il allait avoir de gros ennuis.

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