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36

Lÿna, capitale de Rockor, ville du soleil et du désert. Autant réputée pour sa chaleur que pour ses fruits juteux, sans ce long fleuve qui la dessert, elle ne serait que vaste étendue de sable. Même en ces temps frais, le soleil continuait de rayonner au-dessus des maisons de grès. La chaleur ne dérangeait pas les nombreux marchands venus de loin, toutes ces caravanes qui venaient de parcourir le désert afin de vendre toutes sortes de babioles.

— Votre Altesse ! Mais revenez ici !

La princesse Amilda se faufilait à travers les rues et la foule à une vitesse déconcertante. Aussi agile qu'une vipère, elle disparaissait de la surveillance de ses gardes sans soucis. Et derrière, tous deux devaient la suivre s'ils ne voulaient pas s'attirer les foudres de son père, le roi. Quand bien même cette guerrière de presque deux mètres pouvait se défendre seule, le roi serait furieux s'il apprenait qu'elle s'était retrouvée seule au milieu du marché.

— Par-là ! s'écria un garde. Poussez-vous ! ordonna-t-il aux passants.

Le souffle coupé, ils la rattrapèrent enfin alors qu'elle venait d'acheter un fruit aux reflets dorés. Et dès qu'ils s'approchèrent, elle disparut. Ils reprirent leur course folle dans une série de jurons, ils devaient la retrouver. Heureusement, elle était bien la seule à se vêtir d'une armure de maille et à porter une lance de sa taille.

— Attendez-nous, Votre Altesse !

Par chance, elle s'était arrêtée auprès d'un marchand de bijoux. Les gardes l'observèrent, méfiants. Les arnaqueurs étaient courants même dans la capitale.

— Souhaitez-vous un bijou, Votre Altesse ? lui demanda l'un des marchands.

— C'est vrai qu'il me faudrait de nouvelles boucles d'oreille, souffla-t-elle.

Elle tapota du pied et réfléchit un instant. Les deux joyaux ornant ses oreilles avaient l'apparence de losanges bleus. Ils étaient aussi beaux que chers. Finalement, elle opta pour des boucles rondes d'or et d'argent.

— Merci !

— Tout le plaisir est pour moi, Votre Altesse !

Elle se retourna vers ses gardes et leur fit un signe de la main.

— J'ai trouvé de nouvelles tenues à l'autre bout du marché, suivez-moi !

Les deux hommes se retournèrent et soupirèrent. Chaque mois, des marchands s'étalaient sur plusieurs rues de Lÿna et d'innombrables personnes s'y rendaient. Et chaque mois, Amilda faisait vivre un enfer à ses gardes. Ils préféraient de loin la surveiller au sein du palais de marbre, même s'il était gigantesque. Son père n'appréciait guère qu'elle sorte alors qu'autant de monde se trouvait en ville. Nul ne savait ce qu'il pouvait arriver. Les assassins et meurtriers se faisaient rares, mais la vie de sa fille était assez précieuse pour qu'il en prenne soin.

— Attendez-nous ! beuglèrent les gardes à l'unisson.

Elle bondissait à travers la foule avec grâce, comme à son habitude. Contrairement aux deux hommes qui n'en pouvaient plus d'être bousculés et de ne pas savoir passer. Une fois arrivés, ils étaient essoufflés contrairement à elle qui leur présenta deux tenues légères.

— Laquelle vous préférez ? leur demanda-t-elle.

— Les deux vous iront à ravir ! déclara l'un d'eux qui voulaient en finir.

La princesse hésita un instant avant d'opter pour une robe blanche. Soudain, une violente déflagration résonna dans toute la ville et brisa cette douce ambiance. Chaque regard se leva vers une imposante boule de lumière qui disparut en un éclair. Des cris de surprise fusèrent, de la joie beaucoup tombèrent dans la panique.

— Il faut rentrer ! ordonna l'un des gardes.

— J'y vais ! gronda la princesse.

Ses gardes affolés se ruèrent vers elle. S'il lui arrivait malheur, le roi serait furieux et il s'en prendrait à eux.

— Princesse Amilda ! Revenez ! hurlèrent-ils.

Mais elle n'écoutait pas et, en un instant, elle se retrouva de l'autre côté du marché. Là où le danger la guettait, là où la panique régnait. Quelque chose dans cette explosion la perturbait, elle n'avait ressenti aucune vibration, aucune secousse. Elle bondissait à travers la foule sans prêter attention à ses gardes, elle n'avait pas besoin d'eux. À vrai dire, elle allait devoir les protéger si une attaque survenait. Une fois sur place, ses yeux s'écarquillèrent et ses doutes se confirmèrent. Aucun dégât. Les maisons blanches aux toits plats étaient intactes, les rues désertes. Soudain, une spirale de flammes s'abattit sur elle. D'un saut grâcieux, elle l'esquiva.

— Ce sont des illusions ! s'écria-t-elle.

— Bien vu, lança un homme caché hors des illusions.

— Qui êtes-vous et d'où venez-vous ?! s'écria-t-elle.

— La question serait plutôt : que voulons-nous ? répondit l'illusionniste. Aman se vengera d'un passé douloureux en s'emparant de tout ce que possède votre roi. À commencer par sa fille !

Amilda plissa les yeux. Alors Aman souhaitait leur déclarer la guerre. Elle frémit à cette simple pensée, son père enverrait tout un régiment aux frontières, mais il y aurait des milliers de morts. Elle devait les arrêter. Elle se saisit de sa lance et tournoya autour des flèches de feu, elle exécuta sa danse et se rapprocha d'un bond. L'homme en face d'elle se prépara. Le feu embrasa ses mains. Amilda frappa.

Puis le temps se figea et une chaleur intense l'entoura. Pendant une fraction de seconde, la terreur se réfléchit dans ses yeux, tout comme ces mâchoires de feu. Des milliers de crocs en flammes composaient la gueule d'une bête immense, ardente. Cette chose, bien réelle, la pétrifia.

— Princesse !

La chaleur l'irradia, l'empêcha de se mouvoir. Le brasier se jeta sur elle. Puis l'un des gardes bondit et la poussa aussi fort que possible. L'explosion et les cris enragèrent Amilda. Son sauveur venait de perdre la vie par sa faute, à cause de cette peur qui la paralysa.

— Vous allez le payer ! gronda-t-elle.

Armée de sa lance et de sa rage, elle s'élança sur eux. Des centaines d'ombres voilées de noir surgirent de toutes parts. Dans une furie, elle abattit son arme sur chaque ennemi, elle le tuerait à travers ses illusions. À chaque coup, elle bondissait afin d'éviter de possibles attaques. Ce lâche se cachait à travers des illusions, des mirages qu'elle devait briser pour le trouver.

Soudain, dans ses nombreux assauts, elle perçut un mouvement. Une esquive.

— Je te tiens !

Sa lance vola dans son autre main et, en un rapide mouvement, tournoya vers sa cible. L'ennemi, surpris, para le coup de justesse. Amilda eut le temps d'entailler sa cuisse avant qu'il ne disparaisse à nouveau.

— Montre-toi ! gronda-t-elle.

Soudain, une flamme jaillit et en chaina son bras, elle hurla. Comment avait-elle pu oublier le pyromancien ? Elle sauta avant que les flammes ne viennent à bout de sa peau devenue rouge et couverte de cloques. Face à elle, la ville se transforma en un amas de vieilles ruines et le ciel prit une teinte rouge sang. Un unique œil immense la fixait depuis les cieux, à la place du soleil de plomb qui surveillait Lÿna. Elle tressaillit, incapable du moindre mouvement.

— Ce n'est qu'une illusion ! cria-t-elle afin de reprendre du courage.

— Une illusion qui vous brisera, Votre Altesse. Votre roi retrouvera votre corps au milieu d'autres malheureux...

Il jeta le corps ensanglanté de son deuxième garde. L'odeur du sang lui confirma qu'il était bien réel. Enragée, elle ne le quittait pas des yeux. C'était à elle de les protéger, l'héritière du trône devait veiller sur le peuple et non l'inverse. Elle s'en voulait, mais pire encore, elle désirait la mort de ceux qui avaient commis ces crimes. Elle voulait se jeter sur eux et en finir, mais son corps ne répondait plus, ses membres étaient comme enchainés à des liens solides et reliés au sol.

— La mort s'abattra dans votre capitale et chaque soldat qui tentera de vous sauver mourra. Votre père subira notre colère et le monde connaitra la terreur !

Amilda grimaça, la colère bouillonnait dans ses veines. De son père, elle tenait son impressionnante détermination, cette rage qui la poussait à se battre. Alors, elle tenta le tout pour le tout. De ses mains, elle tenta de manipuler le sable. Sans même le voir, elle pouvait le ressentir, car sa présence était bien réelle. L'illusionniste lui montra la mort, la désolation et le chaos s'abattre sur Lÿna, mais elle ne broncha pas. Et du sable jaillit une lance acérée.

— Personne ne peut m'emprisonner ! hurla-t-elle.

La lance fondit sur elle et lui perça un œil. La douleur lui arracha un cri si intense qu'il dût résonner dans toute la ville. La souffrance, si vive, si brûlante, la ramena dans le monde réel. Alors que le sang s'écoulait de sa plaie, alors que la douleur manqua de lui faire perdre connaissance, elle resta debout. Un mur de sable stoppa une tempête de flammes et, alors que le sang dégoulinait sur son visage, l'ennemi disparut. Le calme revint et elle sombra dans l'obscurité. 

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