10
Une fois dehors, Alex tremblait de peur et de froid. Cet homme n'était sans doute rien comparé au mage de feu pourtant, les nausées assaillaient son ventre de plus belle. Qu'allait-il lui faire ? Isolés dans l'obscurité, à l'abris des regards, il pouvait très bien le tuer. La nuit le rendait presque invisible telle une ombre tapie dans l'obscurité. Désormais, cet homme incarnait le danger.
— Quel est ton nom ?
— Alex...
— Tu viendrais de loin, n'est-ce pas ?
— Oui...Comment m'avez-vous trouvé ?
Mentir était sa seule option. Son calme le déstabilisait, il n'arrivait pas à dire s'il comptait le tuer ou non. Peut-être aurait-il préféré le voir en colère. Et s'il était allié à ce mage de feu ?
— Contente toi de répondre à mes questions. Pour l'heure, tu es hors-la-loi.
Alex écarquilla les yeux d'incompréhension.
— La télépathie, comme tout autre pouvoir, est interdite sans autorisation. Tenter de lire les pensées d'autrui revient à s'infiltrer chez lui.
Alex déglutit. Cette fois, il savait qu'il allait avoir des problèmes.
— Je... Je n'essayais pas de...
— Tu mens. Mes défenses mentales sont si solides que je t'ai tout de suite repéré.
L'homme croisa les bras et le fixa d'un regard dur. Alex se colla au mur. Il ne parvenait pas à cacher sa terreur, la sueur perlait sur son front et ses membres ne cessèrent de trembler. Il venait à peine d'arriver et il risquait déjà de finir en prison.
— S'il vous plait... Je ne savais pas...
— Il faudra être plus convaincant. Dis-moi, il semblerait que tu te sois présenté comme lointain neveu du lieutenant Rainy.
Alex hocha la tête, honteux. Cet homme venait sans doute de flairer la supercherie, il allait briser un mensonge bien ficelé. Malheureusement.
— Si c'est le cas, tu dois pouvoir me dire qu'elle était son pouvoir ? Et me donner les noms de sa femme et de sa fille.
— Vous savez... On n'était pas très proches et...
— Tu ne le connais pas, n'est-ce pas ?
Alex se mit à trembler de plus belle. Cet homme parvenait à le déstabiliser sans aucun mal. Alex perdit ses moyens et se mit à bégayer, à baisser les yeux de honte. Il l'avait repéré.
— Jon Rainy maitrisait la glace tandis que Kathleen, sa femme, ne détenait à priori aucune magie. Elhion a hérité du pouvoir de son père.
Il soupira.
— Dis-moi, pour quelles raisons voulais-tu te faire passer pour son neveu ?
— Je... Ma mère m'a dit qu'il pouvait m'héberger...
— Qui est-elle ?
Il grimaça, il ne voulait pas parler d'elle. Sa mère l'avait mis en garde et il venait de découvrir qu'on ne lui faisait pas confiance. Il se voyait déjà en prison, dans des cachots sombres et humides où vivaient des rats. Il voulait rentrer chez lui et retrouver sa famille. Ici, il n'était pas en sécurité d'autant plus qu'un télépathe le surveillait.
— Katrina Stark...
Alex lut de la surprise, un choc même, sur son visage, comme s'il la connaissait.
— Ce nom ne me dit rien. D'où viens-tu réellement ?
Il mentait, Alex le savait. Mais pouvait-il lui en vouloir alors que, depuis son arrivée, il vivait dans le mensonge ? S'il avouait venir d'un autre monde, il ne le croirait pas. Personne ne pouvait croire ça.
— Je...
Il tenta alors de se rappeler la géographie qu'il apprit de Glen. La forêt s'étendait sur Siltaria et un autre pays voisin.
— Je viens d'Ilvany.
L'homme plissa les yeux.
— Si tu veux mentir sur ton origine, évite de choisir un pays qui nous a déclaré la guerre il y a dix ans.
Alex déglutit.
— Attendez... Vous venez de lire mes pensées ?
L'homme afficha un grand sourire.
— Non, je l'ai deviné à ta tête. Et tu viens de me le confirmer. Ne me fais pas perdre patience.
— Je viens d'un autre monde...
Le silence qui s'installa par la suite dura bien trop longtemps au gout d'Alex. L'homme le fixa longuement sans rien dire, il mit du temps à trouver les mots.
— Vu ta situation, j'imagine que tu ne verras aucun inconvénient à ce que je vérifie tes souvenirs.
Alex déglutit. Au point où il en était, il préféra accepter. Dans peu de temps, cet inconnu connaitrait toute sa vie dans les moindre détails, ce qui avait quelque chose d'effrayant. A quoi lui serviraient ces informations ? Il l'ignorait. Que voulait-il au final ? Il l'ignorait. Toutes ces questions sans réponse le pesait, il craignait le pire désormais.
Dès qu'il se plongea dans sa conscience, Alex sursauta. C'était une sensation étrange. Il avait l'impression qu'on pressait son cerveau entre deux mains chaudes, c'était l'une des sensations les plus désagréables qui soit. Alors il vit sa vie défiler devant ses yeux. Toutes ces années passèrent à une vitesse folle et ce dans le plus grand silence : c'était comme regarder un film sans son. En vitesse accélérée qui plus est. Puis, les plus récents souvenirs remontèrent. La télépathie, la peur et la douleur dues à cette malédiction. L'attaque et la peur de mourir, le feu qui dévorait sa maison, déchirait sa vie, et finissait par lui emporter sa mère. Tout passa au ralentit. Revivre tout ça ne lui fit pas qu'un simple pincement au cœur, non, il avait l'impression qu'une énorme paire de ciseaux venait le découper. La douleur fut telle qu'il ferma les yeux. Et quand sa mère lui cria à nouveau de fuir, les larmes coulèrent. La torture s'arrêta dès qu'il franchit ce portail avec Glen.
— Je suis désolé pour ta mère.
Il paraissait sincère. Étonnamment, son regard se radoucit.
— Suis-moi, ordonna-t-il.
L'homme l'emmena de force dans d'autres ruelles. Si son ventre criait famine, cette rude marche qui débuta il y a plusieurs heures commençait à l'épuiser également. La douleur perçait ses pieds et il ne désirait qu'une chose : se reposer.
— Où allons-nous ?
— Chez moi. Tu dois avoir faim, j'imagine ?
Ses yeux s'écarquillèrent. Pourquoi l'accueillit-il chez lui ? Tout son corps lui criait d'accepter ce logement et ce repas mais au fond de lui, un doute persistait. Encore une fois, ils seraient seuls. S'il voulait le tuer, il pourrait le faire sans problème.
Ils marchèrent dans le silence jusqu'à arriver à l'appartement de cet inconnu. Un endroit confortable bien que petit. Les maisons siltariennes n'étaient pas si différentes que celles de son monde, ce qui changea des trous de hobbit des aefleins. L'homme l'invita à s'asseoir à une petite table juste assez grande pour deux personnes. Alex s'éxécuta en silence.
— Je t'autorise à me poser trois questions le temps que je prépare à manger. Ensuite silence.
Fort heureusement, Alex n'avait pas beaucoup de questions en tête.
— Comment m'avez-vous trouvé ?
L'homme pouffa.
— Déjà, ta tenue n'est pas discrète. Tu es aussi facile à trouver qu'un brasier en pleine nuit. Mais c'est mon frère qui m'a le plus aidé, ne lui en veut pas il ne se doutait pas que je te cherchais. J'allais faire mon rapport à mon père quand je l'ai croisé. Il rentrait en retard et il a prétexté avoir aidé un étranger à trouver l'alchimiste. Quand je lui ai demandé qui était cet étranger, il m'a répondu qu'il ne savait pas trop mais que sa tenue était inhabituelle.
Alex en resta bouche bée. Callum était donc le frère de cet homme, et c'était par sa faute qu'il l'avait retrouvé. Il ne lui en voulait pas bien sûr. Comment pouvait-il savoir ? Mais alors une autre question tournoyait dans sa tête.
— Qui êtes-vous ? osa-t-il demander.
— Raehô Denkin, membre des Sentinelles. Nous sommes en quelques sortes les espions du roi, tu comprends désormais pour quelles raisons m'échapper était impossible ? dit-il en souriant.
Alex hocha la tête en silence. Par conséquent, il se doutait qu'il n'allait pas le tuer. Cela ne lui ôta pas ses peurs pour autant car il pouvait toujours l'envoyer en prison.
— Une dernière question ?
Raehô était un espion. Il connaissait plus de choses que la majorité des siltariens, c'était évident. Dès lors, trois questions lui venaient en tête : sur sa mère, sur le portail et sur cet homme. Les trois étaient liées.
— Connaissez-vous ma mère ?
C'était la plus importante. La réponse qu'il lui donnerait lui offrirait une porte d'entrée vers la vérité, vers les secrets qu'elle lui avait cachés.
— Pourquoi m'attendais-je à cette question ? s'esclaffa-t-il.
— Vous m'avez promis de répondre...
— Katrina Stark ne m'est pas inconnue, en effet. Seulement, je ne suis pas en mesure de te dire tout ce que je sais.
— Mais je suis son fils ! s'emporta-t-il en se redressant soudainement.
— Calme-toi. Je te rappelle que tu as commis plusieurs infractions.
Alex se rassit aussitôt et se fit minuscule. Quand bien même Raehô était détendu et souriant, son sort restait entre ses mains. Pourtant, il lui en voulait. Comment osait-il lui cacher ces informations ?
— Que pouvez-vous me dire ?
Il l'implorait presque.
— Ta mère était une soldat et elle faisait partie du bataillon du commandant Rainy. Tout comme sa femme d'ailleurs. En quelques sortes, tous trois faisaient partie de l'élite. Ta mère a disparu il y a dix-sept ans à peu près et te voilà aujourd'hui, fin de l'histoire.
Alex se retint de crier. Tout ça il le savait déjà et il était persuadé que Glen lui aurait donné davantage d'informations. Pourquoi lui mentait-on ? Pourquoi lui cachait-on la vérité ? C'était sa mère ! Il avait le droit de savoir.
— Je te sens remonté.
— Oui ! pesta-t-il. Pourquoi ne puis-je pas savoir la vérité ? Je suis coincé ici et vous pourriez m'aider ! s'emporta-t-il.
Les larmes lui montèrent aux yeux. Il craqua. Un feu intense brûlait son ventre, c'était douloureux et horrible. Il voulait que tout cela cesse. Il voulait que sa mère revienne et qu'ils repartent sur Terre, qu'il retrouve tout ses proches et sa vie d'avant. Raehô ne répondit rien, il le laissa pleurer en silence le temps qu'il se calme. Et quand ce fut le cas, il découvrit deux assiettes fumantes posées sur la table.
— Mangeons.
— Et mon père ? Qui est-il ?
— Tu as déjà posé tes trois questions. Mange pendant que c'est encore chaud.
Dans son assiette reposaient une série de morceaux de viande et de légumes dans une sauce d'un brun appétissant : ce plat était bien plus normal que tout ce que Glen lui fit avaler. L'odeur alléchante lui donnait l'eau à la bouche, alors il ne perdit pas un instant. Et ce fut un régal. Il mangeait du poulet, ou du moins ce qui s'en rapprochait le plus, mais en bien plus doux, tendre et filandreux. Ce repas était merveilleux.
— Et le portail ?
Raehô engloutit un bout de pain avant de placer son index contre ses lèvres. Alex soupira et se tut. Il avait bien trop faim pour protester. C'était un vrai régal. Ces légumes, nouveaux pour lui, fondaient en bouche et cette sauce, bien que légèrement piquante, le comblait. La nourriture de son onde ne lui manquait pas. Raehô ne put s'empêcher de rire face à son appétit.
— J'en déduis que je suis bon cuisinier.
— Oui ! s'exclama-t-il avant de boire une grande gorgée d'eau.
— Manger m'aide à réfléchir. Ton histoire n'est pas anodine, loin de là et je me pose moi-même plusieurs questions.
Alex n'en pensait pas moins, c'était tout aussi étrange pour lui.
— Que faisait ta mère dans ce monde et comment l'a-t-elle découvert ? De même, quelle est cette magie ?
— Elle s'était réfugiée là-bas...
Raehô but une gorgée d'eau avant de le fixer droit dans les yeux.
— Et elle espérait que tu trouves Jon Rainy afin qu'il t'aide, afin qu'il t'offre une nouvelle vie.
— Quand elle reviendra, tout ira bien mieux...
Raehô grimaça et il comprit qu'il ne croyait pas cela possible.
— Alex... ne te berce pas d'illusions. Survivre à une telle attaque relèverait du miracle... Je sais que c'est dur, mais ta mère n'est plus.
— Non ! hurla-t-il. Elle m'a promis qu'elle reviendrait alors elle va revenir !
Il ne voulait plus en parler. Il ne supportait pas l'idée qu'elle soit morte et encore moins qu'on lui en parle. Car plus il y pensait, plus il se mettait à y croire. Et la faible lueur d'espoir qui luisait dans son cœur ne devait pas s'éteindre, c'était une flamme minuscule et frêle et il ne voulait pas la perdre. Car si sa mère n'était plus, alors il ne reverrait pas ses proches. Il ne rentrerait jamais chez lui.
— Bien, n'en parlons plus. Tu seras en sécurité ici... le temps qu'elle revienne.
Alex étouffa un sanglot et acquiesça.
— Vous pensez qu'il pourrait revenir ? Ce mage ?
— Je l'ignore. Je ne sais même pas qui il est.
— Ou c'est confidentiel ? demanda-t-il froidement.
Raehô lui adressa un regard désolé.
— Ne m'en veux pas, je ne pourrais rien te dire. Si jamais nos informations venaient à fuiter, ce serait catastrophique.
Alex baissa les yeux, la tristesse se lut dans ses yeux. Il aurait aimé en savoir plus malheureusement Raehô ne pouvait rien lui révéler.
— Et s'il est à ta recherche, ne t'en fais pas. Tu es en sécurité ici.
— Vous voulez dire... que je n'irai pas en prison ? s'étonna Alex.
Raehô éclata de rire.
— Ce n'est pas à moi de prendre cette décision. Mais tu es pour l'instant victime de tout ça, tu ne savais rien de la télépathie alors nous ne pouvons pas t'arrêter. Toutefois, tu restes sous ma surveillance pour l'instant. Je vais te prêter un lit, si tu tentes de fuir durant la nuit je te considérerai comme ennemi de Siltaria et je t'arrêterai sur-le-champ.
Alex hocha la tête, il devait accepter. Même si Raehô semblait vouloir l'aider, son attitude était étrange. il pouvait, en un instant, passer d'un homme souriant et compatissant à un homme froid et méfiant. Pouvait-il vraiment le considérer comme un allié ?
— Bon, allons dormir, une grande journée nous attend demain.
— Comment ça ?
— Au vu de la situation, je devrai t'amener devant le roi. Suivant sa décision, nous aviserons.
Alex déglutit. Il allait rencontrer un roi dont il ignorait tout. Sa mère lui en avait sans doute parlé, mais il ne se rappelait de rien. Il redoutait cette entrevue. Comment se comporter devant un roi ? Et s'il agissait mal ? S'il le contrariait ? Il dégluti. Il ne voulait pas finir en prison. La peur le figea et même s'il la cachait, Raehô la décela sans problème.
— De quoi as-tu peur ? demanda Raehô.
— Eh bien... Je n'ai jamais rencontré de roi...
Raehô soupira.
— Je dois te prévenir d'une chose. Le roi qu'a connu ta mère est mort il y a dix ans durant la guerre. Son fils, le roi Edgar, dirige actuellement Siltaria. Mais ne t'en fais pas, c'est quelqu'un de compréhensif. Il t'aidera, j'en suis persuadé.
Alex l'espérait. Raehô ne se montrait pas assez convaincant pour lui, aussi l'appréhension qui pesait sur lui le rendait nauséeux. Cette rencontre le stressait. Et même s'il était épuisé, il doutait de pouvoir dormir.
*
Alex s'endormit. Contre toute attente, cela ne prit pas longtemps, son corps avait bien trop besoin de repos pour ça. Seulement, son sommeil ne fut pas paisible. Loin de là. Le même cauchemar reprit vie au bout de plusieurs heures ; il revit les flammes, le chaos et sa mère. Le tout dans un brouhaha effrayant. Ce fut si intense, si horrible, qu'il se réveilla en sursaut et en sueur. Ses yeux restèrent ouverts un instant à fixer les murs. Il mit quelques secondes avant de se rappeler de Raehô. Il s'en rassura. L'espion dormait à quelques pas de sa chambre.
— Alex Stark.
Soudain, il se figea. Cette voix détonna dans son esprit comme une déflagration dévastatrice. Cette voix était calme et posée, pourtant il s'en dégageait quelque chose d'effrayant : une haine et un mépris si grand qu'il se sentit aussitôt en danger. Son corps ne répondait plus. Son esprit ne lui obéissait plus non plus, c'était comme si quelqu'un d'autre c'en était emparé. La situation n'avait rien de comparable à l'intrusion de Raehô. C'était bien pire. C'était glacial, si froid que ça en devenait brûlant, comme si des piques de givre s'insérait lentement dans son crâne, dans son cerveau, dans tout son être. Cette voix le prenait en otage. Il était là, dans son crâne, prêt à le briser au moindre mouvement, au moindre cri. Il le sentait.
— Je t'ai enfin trouvé.
Chaque mot résonnait en lui comme un coup de massue donné sur un verre.
— Je pourrais briser ton esprit en un claquement de doigt, je pourrais te réduire à néant par la pensée. Seulement, Katrina Stark a commis des fautes et j'attends de toi que tu les expies.
Alex déglutit. C'était lui. La terreur le pétrifiait sur place, il se sentait en danger alors que Raehô était juste dans la pièce d'à côté.
— Demain soir tu quitteras Avanh. Demain soir, tu te rendras au nord jusqu'à ce que je puisse t'avoir en face de moi. Alors, tu pourras expier tes fautes en me rejoignant ou mourir.
Alex frissonna. Hors de question de rejoindre l'homme qui lui avait tout pris, qui avait brisé sa vie. Sa mère s'était cachée de lui, elle l'avait mis hors de sa portée, elle l'avait poussé à fuir sans l'attendre et maintenant, il le désirait lui. Non. Il ne voulait pas. Seulement, mourir le terrifiait tout autant.
— Je t'attendrai.
Dès qu'il quitta son esprit, Alex ne put retenir un cri à glacer le sang. Il hurla si fort que Raehô déboula dans la pièce, glaive en main prêt à pourfendre la moindre menace. Seulement, elle n'était là.
— Que se passe-t-il ?
L'effroi l'empêchait de parler, c'était comme si d'immenses bras l'éteignaient et que des mains glaciales se serraient autour de sa gorge. Il déglutit. Il devait tout lui dire, il était incapable de prendre une décision seul.
— D...dans ma tête, bégaya-t-il. Le mage.
Aussitôt, il sentit Raehô s'immiscer dans son esprit et, après un instant, en ressortir.
— Il n'y a plus personne. Raconte-moi tout, Alex.
Encore sous le choc, il parvint à puiser dans ses dernières forces pour lui relater toute cette discussion. Raehô prit un air plus grave encore que la fois où il perçut sa télépathie, plus grave encore que sa mère lorsque l'attaque eut lieu.
— Dors, nous verrons tout cela demain avec le roi. Tu seras en sécurité, je t'aiderai à bâtir de solides défenses mentales.
Il ne dormirait pas. La peur allait le pousser à passer nuit blanche de crainte de voir un mage de feu débarquer dans sa chambre pour le réduire en cendres.
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