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« Tout semblait perdu. Le roi déchu s'avançait au travers des corps ensanglantés, des armes jetées au sol et des meubles détruits dans l'assaut. Le sang suintait des plaies et il se délectait de ce relent de mort, de ce parfum d'acier qui imbibait les murs de la salle du trône. Lui qui brava le destin, lui qui triompha encore et encore, rien ne semblait pouvoir l'arrêter. Rien, pas même ces héros qui se tenaient devant lui. »

— Bon, que faites-vous ? s'exclama Louis, le maître du jeu.

Le Bazar du Rôliste était l'endroit rêvé pour tout rôliste et adorateur de fantasy. On y trouvait de tout : des livres de jeux de rôle aux figurines issues de ces univers en passant par divers films à louer. Combien en avait emprunté Alex ? Il ne s'en souvenait plus. Cependant, ce qui intéressait les quatre amis n'était pas tant ce qu'on pouvait y trouver, mais ce qu'on pouvait faire. Avec sa vaste salle aménagée, le Bazar du Rôliste était l'endroit idéal pour disputer quelques parties autour d'un chocolat chaud, ou d'une bière pour les plus adultes des joueurs.

Alex, seize ans bien qu'il en paraissait deux de moins de par sa taille, aimait se retrouver dans cet endroit convivial. Il ne se lasserait jamais de ces musiques d'ambiance, de ces posters d'elfes et de trolls, de ce mobilier qui donnait à la salle un aspect de taverne de fantasy. Au sein de cette partie, il incarnait un mage en quête d'aventure. Aventure dont il rêvait souvent. Il était concentré comme si ce boss qu'il fallait vaincre avait détruit sa vie à lui, comme si ses amis étaient réellement en danger. Comme si le sort du monde en dépendait. C'était la magie du Bazar du Rôliste.

Je vais nous protéger d'un dôme de protection, décida-t-il.

Il attrapa les dés aux faces colorées et les lança. Un rebond, il croisa les doigts. Un deuxième, un large sourire étira ses lèvres.

— Très bien. Et toi, Max ?

Toujours attaquer l'ennemi avant qu'il n'attaque !

Max était plus grand qu'Alex et plus costaud, il était également plus impulsif, trop énergique. Aussi bien dans cette partie que dans la vie, il agissait et parlait bien souvent sans réfléchir, ce qui le mettait parfois dans l'embarras. Toutefois, Alex devait avouer qu'il parvenait plutôt bien à se sortir des mauvaises situations dans lesquelles il plongeait corps et âme.

— On te changera jamais, lança Alex.

— C'est sûr, réfléchir c'est pas ton truc, le taquina Eline.

Cette pique déclencha quelques rires, sauf chez le principal concerné qui leur adressa une vilaine grimace.

— Moquez-vous, c'est cela !

Eline lui sourit avant de rehausser ses lunettes rondes et de jouer. Dans ce jeu, elle incarnait une redoutable archère aux longs cheveux roux comme les siens. Contrairement à son personnage réputé pour son fort caractère, Eline préférait la discrétion. Mis à part avec ses amis, elle ne parlait pas beaucoup et préférait écouter les autres.

« Le roi déchu s'avança, son épée tâchée de sang trainant sur le sol. Sans un bruit, sa lame fendit l'air et s'abattit sur le dôme magique. Aussitôt, l'un des soldats fonça sur lui et para son épée. Le choc de l'acier résonna entre les murs. Clac. Une flèche se brisa contre son heaume. Une autre s'abattit sur son plastron. Clac. Une dernière perça l'un de ses yeux, il s'effondra dans un hurlement de douleur. »

— Maintenant, c'est à lui d'attaquer. Max, tu es le plus proche.

— Comme d'habitude, soupira-t-il.

Louis sourit et lança les dés avant d'éclater de rire. Si les autres partageaient ce rire, il n'en était rien pour Max qui préféra se cacher les yeux. Ce résultat catastrophique l'inquiétait du sort de son guerrier.

— Je peux faire quelque chose ? demanda Alex afin de porter secours à son ami.

— Oui.

— On ferme dans dix minutes les jeunes ! avertit une voix derrière eux.

Le gérant du magasin accueillait toujours les quatre adolescents le sourire aux lèvres. C'était un homme très grand à l'épaisse barbe noire — ce qui lui valut l'affectueux surnom Hagrid — et admiratif de l'imagination des joueurs. Il prenait plaisir à leur parler, à apprendre à les connaitre eux et leurs univers. Il lui arrivait aussi de participer à certaines parties, il en organisait d'ailleurs tous les premiers samedi du mois.

— Bon, on terminera un autre jour, annonça Louis.

— Quoi ? s'indigna Max. Je vais peut-être me faire éclater et tu nous laisses ?

— Fallait réfléchir, le taquina Eline dans un grand sourire.

Ce fut sur ce dernier rire qu'ils se quittèrent. Dehors, l'ambiance chaleureuse du magasin n'était plus qu'un lointain souvenir. À présent, les paysages blancs de l'hiver recouvraient la ville dans son entièreté. Alex n'aimait pas l'hiver. La nuit tombait vers dix-huit heures et le vent glacial gelait son corps jusqu'au bout des doigts. Mais le pire restait la monotonie de ce paysage. Les arbres dénudés de feuilles, les nuages gris et le brouillard plongeaient la ville dans une ambiance triste, presque macabre. Alors il se hâta.

Dès qu'Alex franchit le seuil de la porte, il sentit l'air chaud s'engouffrer dans ses vêtements et caresser sa peau. Rien de tel qu'un feu doux et chaleureux pour se réchauffer en plein hiver et s'il n'était pas dix-huit heures passées, il aurait sans doute pris un chocolat chaud.

Dès qu'il rentrait, la même routine persistait depuis des années. Il prévenait sa mère, partait en direction de la cuisine boire un verre d'eau puis filait dans sa chambre où il ravivait la flamme de son imagination. Seulement, sa mère était introuvable. Les lumières allumées et le poêle à bois dégageant une forte chaleur lui indiquaient pourtant qu'elle était bel et bien là.

— Assez !

Alex sursauta face à ce cri de colère. Cette voix grave et grinçante le figea sur place, il ne l'avait jamais entendue auparavant. Elle ne paraissait même pas humaine. Il s'imaginait déjà d'effroyables créatures parcourir l'étage, ce qui l'effraya. Parfois, il n'aimait pas son imagination.

— Maman ? appela-t-il.

Aucune réponse. La peur au ventre, les jambes tremblantes, il se dirigea vers l'escalier. Là-haut on se disputait et il pouvait les entendre.

— Ils savent où tu es !

Il voulait se rendre à l'étage, mais il en était incapable. Il ne parvenait qu'à appeler à nouveau sa mère. Et enfin, elle apparut. C'était une femme très grande avec des longs cheveux d'un brun aussi clair que ceux d'Alex et un visage tout aussi fin.

— Tu es déjà rentré ? Alors cette partie ?

— Ça va, mais...

— Tu te souviens des histoires que je te contais quand tu étais petit ?

Incapable de répondre suite à ce brusque changement de sujet, il la laissa poursuivre. Quand il était petit, sa mère lui racontait plein d'histoires sur des êtres de légendes.

— T'ai-je déjà parlé des farfadets ?

— J'ai plus cinq ans ! râla Alex.

Sa mère ne put se retenir de rire. Alex détestait être pris pour un enfant.

— Pourtant, tu inventes aussi des histoires avec tes amis.

Agacé, Alex grinça des dents sans répondre. Il ne prit même pas la peine de lui expliquer la différence.

— Je me rappelle encore quand tu voulais absolument voir un farfadet. J'avais beau te dire qu'ils se cachaient dans les arbres, tu étais déterminé.

Il leva les yeux au ciel, exaspéré.

— Je te rassure, je n'en ai plus envie depuis des années. Tu n'as jamais pensé à écrire un livre ?

Quand bien même ces histoires ne l'intéressaient plus, il était convaincu que les plus jeunes pouvaient y trouver un intérêt.

Oh non, très peu pour moi. Je n'ai pas le temps. J'ai quelques courses à faire, ce ne sera pas long !

— Attends !

Avant même qu'il n'ait eu le temps de parler, elle enfila son manteau et sortit. Et il se retrouva seul sans réponses à ses interrogations. Sa mère était différente. Elle ne s'était jamais précipitée de la sorte et même son sourire lui parut faux. Cette dispute resta un mystère et à présent, il était seul. Il en était sûr.

Pourtant, cette solitude le pesait. Il sentait comme une présence oppressante et dangereuse. Rien ne lui semblait normal. Quand il se tourna vers les escaliers, ceux-ci lui parurent interminables. Plongés dans l'obscurité et le silence le plus complet, ils dégageaient quelque chose de terrifiant. Un danger se trouvait là-haut.

Soudain, un craquement. Alex sursauta, recula d'un pas. À l'étage, le parquet se mit à grincer. Figé, son cœur tambourinait dans sa poitrine. L'idée de tomber nez à nez avec cet inconnu parcourut son corps d'une série de frissons, pourquoi avait-il si peur ? Sa mère n'aurait jamais invité un criminel, si ?

Il déglutit et, bien qu'inquiet, il décida de monter. Le bois craquait sous son poids et plus il avançait plus la peur le recouvrait telle une seconde peau. Une fois en haut, le silence.

— Il y a quelqu'un ? osa-t-il demander.

Question stupide. Qui répondrait ? Alex se mit à trembler, venait-il de s'engouffrer dans le piège d'un dangereux individu ?

Dans un souffle, il se rua vers sa chambre. Une fois enfermé, il se laissa glisser le long de la porte. Alors il constata, avec effroi, qu'on avait fouillé son intimité. Son bureau était saccagée et sa pochette à dessin gisait au sol tout comme bon nombre de ses affaires. Le cœur battant, il scruta les lieux. Rien, aucun mouvement. Le silence qui s'était alors installé le rassura un peu. Jusqu'à ce que les pas résonnent à nouveau. Là, il sursauta. Que devait-il faire ? S'il appelait la police, cet individu le trouverait. Et s'il ne prévenait personne, il courrait sans doute un grave danger.

— C'est pas possible... souffla-t-il tremblant.

Il resta contre cette porte, sa seule protection. Quand une odeur vint lui irriter le nez, il toussa. Cette puanteur devint si insupportable qu'il se mit en tête de sortir. La terreur le gagnait, que lui arrivait-il ? Ses forces le quittaient, sa tête tournait et ses yeux se drapaient d'un voile noir. On le gazait. Horrifié, il bondit sur la porte dans un hurlement et sortit. Et là, il s'écroula.

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