Chapitre 54
La mer se trouvait là. Grande, majestueuse, elle étirait sa palette bleue à l'horizon. Le soleil y jetait ses flèches d'or qui s'écrasaient dessus en de centaines de petites étoiles adamantines qui brillaient de façon aléatoire. L'émeraude de la forêt avait laissé sa place à l'azur de l'infini marin. Le petit groupe de chercheurs, à la lisière de cette forêt, admirait la vue.
Bien qu'ils avaient l'occasion de l'admirer assez souvent en mer, le jeune groupe de pirates ne s'en lassait pas. Comment pouvait-on cesser de s'émerveiller face à ces paysages ? Comment pouvait-on porter un regard sur eux comme s'ils étaient acquis ?
Aux abords de cette île, la mer n'arborait en plus pas tout à fait le même camaïeu que le reste du Nouveau Monde. Le bleu se confondait avec un vert qui formait des petites auréoles sur ce tableau magnifique. C'était comme si les feuilles des arbres reflétaient leur peau mentholée sur l'étendue aqueuse.
Luffy poussa un cri de joie en levant les bras au ciel. Ah ! Qu'est-ce qu'il adorait ce genre de vision ! La mer, le ciel, la plage ! Tout à perte de vue ! Tout dans la démesure ! La crique qui s'étendait quelques mètres plus bas patientait calmement, offrant son tissu de grains dorés aux caprices des océans. Une vue splendide que le capitaine des Mugiwara adorait contempler. Il inspira longuement, profitant de cet air frais et iodé qui flottait, puis un grand sourire barra son visage.
Les autres se tenaient légèrement en retrait sans détacher leurs yeux de cette peinture douce et ravissante pour ces âmes vagabondes. Même Balor, pourtant concentré sur sa mission, prit un instant afin d'admirer la vue.
Mais bien vite, les priorités revinrent ; il fallait se focaliser sur ce qui les attendait. La mission : retrouver le Poisson d'Or. Cela ne devrait pas être trop dur ; comment était-il possible de passer à côté d'une gigantesque créature de plusieurs mètres de long et de large ? Une créature qui, non contente de faire la taille de plusieurs petites barques, brillait de mille feux comme un bijou poli au soleil. C'est du moins ce qu'on leur avait raconté. Donc ce serait du gâteau, n'est-ce pas ?
Luffy avait hâte de le découvrir. Vraiment hâte. Depuis qu'ils étaient arrivés sur cette île, le nom de cette créature mystique revenait beaucoup trop régulièrement pour ne pas exciter son âme enfantine. Au cours de son aventure, il avait déjà vu bien des choses. Une île flottante ; une île où tout est allongé ; une île flottante. Mais une île qui abritait un poisson doré aux propriétés... magiques ? L'enfant qui sommeillait au fond de lui n'arrivait pas à se retenir d'espérer. Il espérait que la créature soit encore plus grande, imposante, puissante et surprenante que ce qu'il avait entendu dire. Il espérait en prendre plein les yeux. Il espérait que cette expédition supplémentaire lui rapporterait d'autres grands souvenirs. Il espérait tellement de choses de ce poisson que tenir en place lui demandait un effort magistral. Un effort si grand que même les autres ne parvenaient pas à le canaliser. Du moins, pas entièrement.
Il avait bien tenté de poser plein de questions à Balor, mais ce dernier n'avait pas été assez bavard à son goût. Ce qui était compréhensible ; après tout, il avait beau habiter dans un des villages de l'île, il n'avait jamais rencontré de ses propres yeux le gardien. C'est en tout cas ce que le jeune homme raconta à Luffy pour ne pas avoir à répondre à d'incessantes questions.
— On fait quoi, maintenant ? demanda Usopp.
— On va descendre, répondit Balor.
— Mais... comment ?
La question du tireur d'élite était légitime ; il ne voyait aucun chemin permettant une descente en toute sécurité. En fait, la seule voix se trouvait bien loin. Donc hors de portée pour le moment, à moins de prolonger le voyage inutilement. Or, ils avaient déjà marché pendant plusieurs minutes et chaque seconde comptait.
— Bah, on a qu'à sauter, shishishi !
— Idiot ! répliquèrent Usopp et Nami en frappant leur capitaine derrière le crâne. On ne va pas sauter, c'est trop dangereux !
— Mais c'est rien...
— Non, ce n'est pas rien, justement !
— On devrait se dépêcher, intervint Charlie.
— Tu ne peux pas nous faire descendre en douceur ? S'il te plaît ! implorèrent les deux peureux. Nous, on peut pas descendre comme ça !
— J'aimerais bien, mais je ne suis pas certain que ce soit dans mes cordes.
Les visages de Nami et Usopp se décomposèrent. Quelle poisse ! Alors qu'ils apprenaient que leur guide possédait les pouvoirs d'un fruit du démon, voilà qu'il lui était impossible de réaliser cette tâche ! C'était bien trop beau...
— Bon, allez, on y va ?
Nami se retourna pour mieux blêmir. Luffy, dans sa bêtise, avait étiré ses bras de part et d'autre, si bien que chacune de ses mains pouvait attraper chaque membre du groupe aux extrémités.
— Attends... Luffy... !
Ils n'eurent pas le temps de finir complètement leur phrase que le capitaine se jetait dans le vide, emportant avec lui ses compagnons. Ils poussèrent un cri terrifié... qui ne tarda pas à être étouffé par le sable. La chute, qui avait duré une toute petite poignée de secondes, avait été moins brutale que prévu. Seulement, c'était un sable doré, presque autant que celui d'Alabasta, qui avait absorbé l'impact. Il recouvrait toute la crique. Le bruit provoqué par l'atterrissage des pirates se mêlait au petit nuage de sable qui s'était créé à la seconde où ils avaient atteint le sol.
Luffy émergea la tête du sable, regarda à gauche, à droite, puis explosa d'un rire sincère et touchant.
— Trop cool, shishishi !
Usopp fut le second à émerger parmi les membres de l'équipage. Il lui lança un regard furieux :
— Non, ce n'est absolument pas cool !
La légitime fureur d'Usopp avait, semble-t-il, réveillé Nami qui s'extirpa à son tour des grains de sable qui l'entouraient.
— On a failli mourir, idiot ! Tout le monde va bien ?
Petit à petit, les autres membres de l'expédition se dévoilèrent et confirmèrent que tout allait bien. Loin de se formaliser de l'état de ses compagnons, Luffy reporta son attention sur ce qui l'entourait ; la beauté des lieux, à couper le souffle.
— Bon... grimaça Balor en époussetant une de ses cuisses. Notre Gardien ne devrait pas être loin...
Au même moment où il prononçait cette phrase, Luffy fronça les sourcils. Ce n'était qu'une petite vibration, mais il l'avait perçue très clairement. En fait, il eut le sentiment que cette décharge d'énergie allait s'infiltrer directement dans son coeur. Une autre vibration le frappa. Et encore une autre. Un flux continu commença à apparaître.
Tout le monde commença à se regarder, ne comprenant pas ce qui se passait. En fait, Luffy avait une vague idée mais il se demandait si c'était vraiment possible.
Une seconde plus tard, le doute n'était plus permis. Le vent se leva, les poissons s'agitèrent. Luffy se mit sur ses gardes. Car l'air pliait et le monde avec.
— Attention ! lança-t-il.
— Quoi ? demanda, apeuré, le duo infernal.
Luffy n'eut pas le temps d'expliquer. Une vague impériale, puissante, déchirante, invisible mais omniprésente, s'abattit sur eux. Une vague si puissante que les pieds ne pouvaient plus bouger, les bras s'alourdissaient, les coeurs battaient à un rythme effréné.
— Luffy, c'est... dit Nami.
Un petit banc de poissons multicolores s'était formé au large. Les individus du groupe, en parfaite autonomie, agissant à leur guise. Pourtant, une force invisible les arrêta en plein élan. Personne ne bougea, alors que ces espèces étaient connues pour leur liberté d'action. Phénomène encore plus étrange, les poissons s'écartèrent.
L'atmosphère était devenue d'un seul coup si pesant que tous les protagonistes — à l'exception de Luffy — eurent le sentiment que leur corps s'enracinait.
Et soudain, ils le virent.
Cet éclat solaire qui luisait dans les profondeurs, inondant l'horizon de sa splendeur.
Cet éclat d'or, pépite inestimable au milieu d'une toile bleue.
Cet éclat de valeur qu'ils recherchaient tant.
Le Poisson d'Or.
Il était là, il était grand, son ombre de feu s'étalait sous la surface ; aucun poisson ne semblait surpasser sa taille ni son éclat. Il était là, invisible mais si perceptible, là mais si loin en même temps. Il bougea dans l'eau ; une nouvelle vibration secoua le monde. Cette fois-ci, une certaine nausée étrange se joignit à l'immobilisme.
Et, sans prévenir, une deuxième vague d'énergie troubla les eaux, avant de se répandre dans le sol, dans l'air et sur terre. Une déferlante terrible qui mit sur la défensive tous les chercheurs de la créature. Cela ne fut pas suffisant.
— C'est du Haki des Rois ?! s'exclama Charlie, le corps crispé en entier. Il est si puissant !
Oui, il était puissant, c'était indéniable. L'air se déchirait presque sous la pression exercée par cette volonté inattendue. Une volonté que personne ne pouvait défier. Une volonté de Roi.
Chopper, qui se protégeait les yeux avec ses pattes, avait beaucoup trop de mal à tenir face à un tel choc. Comment les autres faisaient-ils ? C'était insensé ! Si seulement il pouvait se réconforter en sautant sur le dos de Zoro ou Franky... Malheureusement, aucun des deux ne se trouvait avec lui ; donc il devait prendre sur lui. Une horreur.
Seul Balor, malgré tout très tendu, semblait émerveillé de voir cette créature, et surtout, de voir son pouvoir à l'oeuvre. Les légendes étaient belles, mais elles ne valaient jamais les faits ; et les faits, magnifiques et terribles, dépassaient de loin ses espérances.
La vague, comme un cri désespéré, une lamentation océanique venue des abysses elles-mêmes, ne semblait pas vouloir s'estomper. Elle perdurait, si bien que pour la supporter, Luffy dut faire appel à son propre Haki.
— Luffy, non ! s'exclama Nami, consciente de la situation.
Mais il était trop tard ; un éclair d'énergie pure fendit l'air et créa un petit vortex où l'on pouvait voir les grains de sable voleter. Le choc des ambitions fut si puissant, si ravageur, si destructeur, que deux de ses amis tombèrent à genoux avant de fermer les yeux, emportés dans les affres de l'inconscience. Balor et Charlie furent les seuls à y résister. Chopper, lui, était sur le point de craquer.
Le poète observait le spectacle d'un air effaré. Ce qui s'offrait sous ses yeux... cela ne se produisait vraiment pas souvent. Il aurait aimé y prendre part, mais il ne pouvait pas bouger d'un orteil. Il aurait aimé intervenir. Il touchait enfin au but ! Il le lui avait promis ! Pourquoi ne pouvait-il donc pas bouger ? Les mâchoires serrées, et malgré l'incroyable pression exercée sur son corps entier et jusque sur son âme, il tenta d'avancer. Un pas après l'autre, il se rapprocha, comme un homme qui avancerait dans les tourments d'une tempête. Il lui avait promis de retrouver ce poisson. Il n'allait pas baisser les bras ; il ne devait pas baisser les bras. Et pourtant. Cela serait si facile... Ses paupières pesaient une tonne. Ses membres étaient lourds, si lourds qu'il avait l'impression que ses jambes s'enracinaient et que ses bras portaient des fers.
Comment une créature possédait-elle une force pareille ? C'était du jamais vu... Et soudain, il la perçut. Au milieu de ce cataclysme, caché tout au fond des profondeurs de cet assaut impérial, il la sentit. Brûlante, vacillante. Cette lueur. Cette émotion. Ce ne fut qu'en sentant le sillon acerbe d'une larme solitaire qu'il comprit. Il jeta un regard vers Luffy.
Le capitaine pirate continuait de défier la bestiole océanique sans trembler, sans bouger. Son aura prenait de plus en plus de place. Cette lutte terrible et silencieuse bourdonnait sur toute la crique. Les vibrations qui secouaient l'air s'étendaient partout, s'infiltraient dans la terre et les âmes. Charlie leva les yeux vers le ciel. Aucun nuage n'avait bougé. On ne faisait pas trembler le ciel si facilement, après tout. Le jeune poète esquissa un sourire fragile.
Et soudain, comme tout était venu, tout s'arrêta. Les flots cessèrent de s'agiter, et l'étau, l'horrible étau qui avait fait de ce vaste lieu un cube dans lequel on suffoquait, disparut d'un seul coup. Charlie tomba à genoux, de même que Balor. Luffy resta silencieux une fraction de secondes. Au loin, la tâche dorée flotta plusieurs secondes... avant de s'estomper progressivement.
— Il faut le rattraper ! lança Balor en commençant à s'élancer.
Trop tard. Le soleil au fond des océans s'éclipsa alors que Balor touchait à peine l'eau. Chopper et Luffy, eux, s'étaient tournés vers Nami et Usopp, étalés au sol. Ils avaient perdu connaissance. Le petit renne, à leur chevet, les examina. Son air inquiet se transforma peu à peu.
— Ce n'est pas tout à fait une perte de conscience, on dirait qu'ils dorment... Eh, Luffy, arrête !
Le brun, en entendant qu'ils dormaient, s'était mis à secouer Usopp :
— C'est l'heure de se réveiller ! Usopp, allez !
— Ils sont fragiles, idiot ! Lâche Usopp !
— Ah...
— C'est étrange, quand même...
— De quoi ?
— C'est un animal et pourtant je ne le comprends pas... Je n'entendais pas ce qu'il disait précisément... C'était comme si... comme si je captais seulement des bribes d'images... Je sais pas trop comment le dire, mais c'était très étrange...
— Si tu le dis ! répondit Luffy, enjoué, en haussant les épaules.
Chopper secoua la tête. Même s'il était habitué au caractère facile et nonchalant de son capitaine, ça le déroutait toujours. Il savait pertinemment que Luffy ne se moquait pas de tout et qu'il savait se montrer concerné pour certaines choses, mais cette attitude avait de quoi perturber tout le monde.
Non loin de là, un cri de rage retentit. Les deux pirates se retournèrent. Balor, les poings serrés, dévisageait froidement la mer.
— Merde ! Il est parti ! Alors que j'étais si près du but !
— On va le retrouver, t'inquiète ! lança Luffy.
— La ferme, toi ! grogna Balor. Quel... manque de respect envers notre Gardien ! Déployer ton Haki et le défier !
— Eh ! c'est lui qui a commencé, fit remarquer le jeune pirate.
— Peu importe ! Il est parti ! Imbécile !
Luffy grimaça. Il n'aimait pas se faire gronder comme un enfant, surtout que tout ce qu'il avait fait, c'était juste protéger ses compagnons. Il croisa les bras.
— Oui bah on va le retrouver !
Le guerrier poussa un sifflement méprisant.
— Le temps nous est compté et on perd le nôtre en restant ici...
Balor s'éloigna, agacé. Luffy le regarda sans réagir. Après tout, ce n'était pas son problème ! Mais tout de même, il fallait reconnaître qu'il aurait aimé voir cette créature de plus près. Elle illuminait toute une portion de l'océan ! Même le pied d'un géant d'Elbaf n'aurait certainement pas couvert toute la surface qui luisait. Alors, si ce poisson faisait scintiller les eaux par sa simple présence, qu'en serait-il lorsqu'il sortirait à la surface ?
— Ouais, c'est vrai que je veux le voir... réfléchit Luffy à haute voix. Ah, je sais !
Aussitôt, il tourna les talons et entreprit de s'éloigner.
— Tu fais quoi, Luffy ? l'interpella Chopper. J'ai besoin d'aide pour porter Nami et Usopp !
— Je vais me mettre en hauteur !
— Mais Luffy !
Les protestations de Chopper rentrèrent dans l'oreille d'un sourd et se perdirent dans l'immensité de la plage. Il poussa un long soupir désespéré.
A quelques mètres de là, un point en hauteur permettait de bénéficier d'une meilleure vue. Luffy poussa un petit bruit de gorge heureux. Il y courut rapidement et étira ses bras pour se propulser directement au sommet. D'ici, il aurait certainement une meilleure vue d'ensemble. Ce serait plus pratique pour continuer les recherches. Même s'il se moquait un peu des conséquences de ses actes, il n'aimait pas le fait que ce poisson ait pu leur échapper à cause de lui. D'une part parce que malgré le fait qu'il s'en moque, il ne voulait pas entendre de reproches, et d'autre part parce que ce poisson... Eh bien... Il aurait aimé mettre la main dessus, bien évidemment !
En haut de son perchoir, il admira la mer longuement. Le parfum iodé et sucré de l'océan flottait dans l'air. L'eau, à l'horizon, restait imperturbablement bleue. Aucune trace de la tâche dorée. Même les bancs de poissons qui affluaient avaient disparu. Il ne restait plus rien, seulement la solitude des eaux. Luffy passa une main sur son estomac. Comment allaient-ils s'y prendre pour retrouver cette fichue bestiole ? Elle ne devait pas être bien loin... Il espérait simplement qu'elle n'avait pas décidé d'abandonner l'île et ses habitants. Sinon, comment la verrait-il ? Non, non, non ! Ce n'était pas possible ! Il ne pouvait pas imaginer repartir sans voir ce poisson ! D'ailleurs... Est-ce qu'on pouvait le faire cuire ? Si c'était l'oeuf qui était important, alors il n'y aurait pas de problème, n'est-ce pas ? Et après... Après ce bon repas... Une bonne petite sieste... Au bord de l'océan... Sous les caresses du vent et les chatouilles du soleil... Oui, une bonne sieste... Il méritait de se reposer. Mais diable pourquoi son estomac faisait autant de bruit ? Un gargouillis sorti des tréfonds de son ventre secoua son ventre. Luffy, dépité, posa sa main sur son torse, tentant de le réprimer.
— L'air de la mer, ça creuse...
— Alors, Mugiwara ?
Luffy baissa la tête pour voir qui l'interpellait, même s'il le savait déjà. Charlie avait les yeux rivés vers lui.
— Je vois l'océan ! répliqua Luffy.
— C'est évident, idiot ! s'énerva le jeune épéiste. Tu vois la bestiole ?
— Non !
Charlie poussa un long soupir désabusé. Quelle horreur ! Avoir perdu cette créature si près du but ! Pourquoi fallait-il que la chance ne soit pas de leur côté ? De son côté ? C'était ignoble ! Pour se calmer, il se tourna vers l'horizon azur et huma les parfums caramélisés de la mer. Quelles douces fragrances ! Cela lui inspirerait bien quelques vers. Oui, il se voyait, le séant posé à même l'étendue de sable, son carnet en main et les yeux posés sur ces paysages splendides. Les lettres mélancoliques de son coeur se poseraient sur la page immaculée. Ah ! Quel programme ! Puis il s'endormirait avec la légèreté dont profitent ceux qui ont accompli quelque chose avant de fermer les yeux.
Et tandis que ces rêveries couraient d'une âme à l'autre, ils n'entendirent pas le bruit des roues qui ricochent contre la terre. Ils n'entendirent pas non plus le cliquetis des armes qui se sortent des fourreaux ; ils n'entendirent pas ces bottes victorieuses fouler le sol. Ce ne fut que quand les flèches de lumière dardées par le soleil ricocha sur l'argent des lames que tout le monde remarqua quelque chose d'étrange.
— Euh ? C'est qui... ? demanda doucement Charlie.
— J'sais pas... répondit le pirate au chapeau de paille.
Ils n'eurent pas le temps de continuer leur discussion. Une silhouette sortit des ombres projetées par le mariage des reliefs et de l'astre solaire. Une silhouette jeune et gaillarde, une silhouette qui n'avait rien à envier aux jeunes pirates.
— Vous êtes à la recherche du Poisson d'Or, n'est-ce pas ?
— Ouais...
— Ceci constitue une violation de la loi fondamentale de notre pays !
L'annonce fit l'effet d'un coup de tonnerre. Tous l'entendirent et tous se mirent en garde. La silhouette tourna soudainement la tête et ses sourcils se froncement. Son expression, en moins d'une seconde, s'était durcie comme le fer.
— Toi ici...
Balor serrait les dents, en position de défense. Son javelot était sorti et il était pointé en direction de cette silhouette — non, ces silhouettes, car on pouvait en distinguer plusieurs, dont une un peu plus chétive que les autres.
— Balor, tu es un criminel ! Tu es en état d'arrestation !
— Hein ?! s'exclamèrent Charlie et Chopper.
— Au nom du Roi d'Eden, embarquez-moi tout ça !
Aussitôt, la crique devint chaotique. Luffy voulut bouger, mais le sol sous ses pieds se déroba ; le point sur lequel il se trouvait avait été tranché net en deux, ne lui laissant que la possibilité de chuter.
— Gomu Gomu no...
Loin d'être défait par cette situation, il commença à étirer ses bras pour s'accrocher avant de tomber dans l'eau. Seulement, quelque chose lui tomba dessus ; quelque chose qu'il identifia bien vite comme étant un filet. Son bras retomba mollement près de son corps. Ses forces le quittèrent.
Du granit marin.
Charlie voulut bouger lui aussi, mais il sentit une piqûre dans son cou. Son corps chuta de lui-même, et il se retrouva au sol, sans possibilité de bouger. Un parfum sucré accompagna son sommeil.
Luffy grimaça, s'agita, bougea dans tous les sens, tenta de faire appel à son Haki, fit tout ce qui était en son pouvoir ; sa chute inexorable le rapprochait un peu plus de l'océan. Et lorsque son corps s'enfonça dans les profondeurs de l'eau, sa respiration se coupa ; et la dernière chose qu'il vit fut ses camarades qui luttaient de toutes leurs forces avant de sombrer.
¤¤ To be continued... ¤¤
NDA : Bonjour, bonjour !
J'espère que vous allez bien ! Perso, ça va ! Je suis enfin en vacances (enfin presque, il me reste malheureusement un ou deux trucs à faire pour y être complètement).
Voici le chapitre 54 ! Un chapitre extrêmement important, car comme vous l'aurez remarqué... Un élément d'une importance capitale fait son apparition : le Poisson d'Or ! Eh oui, après plus de 50 chapitres, le voici enfin, en écailles et en arêtes ! Bon, on ne le voit pas vraiment, mais on aperçoit sa silhouette et il est bien là... Disons qu'il fera son apparition complète plus tard, mais c'est déjà un premier pas, non ?
En plus, on apprend qu'il possède le Haki des Rois !
Oui, le Poisson possède bel et bien le Haki des Rois. Je préfère ôter tout doute tout de suite ; cette créature antique le possède. On ne sait pas comment ni pourquoi, et même si c'en est, on ne sait pas vraiment si c'est à peu près le même que pour les humains, mais cette créature possède une forte volonté...
D'ailleurs, ce chapitre ne se conclut pas de la façon la plus positive pour le petit groupe... Capturés par les forces royales, qu'adviendra-t-il d'eux ? Réponse plus tard...
Bref ! Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? J'espère qu'il aura su vous faire passer un bon moment !
Il faut à présent que je vous parle d'une chose qui fâche : le rythme de publication. Je suis actuellement arrivé au moment que je craignais, hélas. Je n'ai plus de chapitre d'avance. Nous sommes donc au moment critique où la publication dépendra autant de mon inspiration que de ma capacité à travailler. Alors, pour vous rassurer : le chapitre 55 est presque terminé et il avance plutôt bien. En théorie, il n'y a donc rien à craindre pour celui-là, il y aura bien une publication pour la prochaine date (dans deux semaines).
Par contre, je ne peux garantir une publication certaine pour les prochaines fois. Je suis actuellement en presque-vacances et je vais mieux donc je vais pouvoir avancer sur la fanfiction, mais pour tout vous avouer, depuis janvier, ma santé mentale ne va pas si bien que ça. Je plaisante parfois en disant que j'ai la même santé mentale que Reiner post-saison 3, mais on est pas loin de la vérité. Je ne m'auto-diagnostiquerai pas (je ne me permettrais pas de le faire) mais je pense sincèrement avoir des tendances dépressives. Ou du moins ce qui s'en rapproche. Malheureusement, si pour beaucoup l'écriture est une thérapie et ils arrivent à écrire quand ils ne vont pas bien, moi... j'écris surtout quand ça va. Le problème, c'est que ces derniers mois, ça n'allait pas vraiment. Du coup, pour avancer, ce n'était pas évident.
Aujourd'hui, donc, pour vous rassurer, je sors un peu la tête de l'eau et j'ai plus de temps pour moi. Je vais pouvoir donc écrire et avancer sur ce projet qui me tient vraiment à coeur. Cette fanfiction est probablement le projet dans lequel je me suis le plus investi jusqu'à présent, et, quoi qu'il arrive, je ne compte PAS l'abandonner. Peu importe le temps que ça me prendra, mais je la finirai. Vous voilà prévenus.
Je terminerai cette fanfiction.
Le souci, c'est que comme j'ai une façon de travailler qui peut être à géométrie variable, il y aura certainement des semaines où je ne publierai pas. Je vous présente d'avance mes plus plates excuses. Peut-être même qu'il y aura des moments où je travaillerai sur d'autres projets. Encore une fois, je vous présente mes excuses. J'ai parfois besoin de travailler sur d'autres projets pour me recentrer sur celui-là... Je sais à quel point ça peut être frustrant pour les lecteurs et c'est pour ça que je m'excuse platement d'avance. Avec le camp Nano auquel je participe, je vais essayer de regagner un peu d'avance. Je ne vous promets rien. Mais je vais essayer.
Pour tout vous avouer, j'ai une idée plutôt claire d'où je vais aller. Le problème, parfois, c'est juste un petit dialogue, une petite phrase, la manière de passer une information, et ça peut me bloquer pendant des jours, voire des semaines pour peu que ça me décourage ou que je n'ai plus le temps de revenir dessus...
Enfin bref ! Je ferai ce que je peux pour continuer à vous offrir une expérience One Piece le plus régulièrement possible !
Je vous remercie sincèrement d'être toujours là à me suivre !
On se retrouve dans deux semaines pour le chapitre 55 ! En attendant, je vous embrasse fort. Prenez soin de vous !
Umi
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