Chapitre 47
Usopp en avait plus qu'assez de ces marécages. Des racines géantes, des racines et encore des racines ! Il n'y avait que des arbres et des flaques d'eau boueuse à perte de vue, couverte dans son fin petit manteau de brume. Quel environnement de rêve ! Et Robin qui sifflotait discrètement, le nez en l'air, observant avec un tel enthousiasme la flore et la faune qu'on aurait dit une exploratrice... Pour peu, elle lui aurait donné envie de s'intéresser à ce qui l'entourait ! Mais il fallait bien rester concentré sur leur avancée.
D'après ses estimations (ou plutôt celles de ses jambes épuisées), ils ne devraient pas tarder à arriver au village dont Charlie parlait, un peu plus tôt. Il espérait sincèrement que les gens là-bas se montreraient accueillants ! il ne voulait surtout pas se retrouver face à des ennemis. Son coeur ne le supporterait pas. Ce marécage était déjà bien hostile pour lui ! Il lui rappelait, en quelque sorte, la jungle dans laquelle il avait passé les deux dernières années. Ce marécage lui rappelait vaguement sa dangerosité. Mais même si elle recelait des plantes mortelles, son île d'accueil avait au moins le mérite d'être plus jolie que ce marécage froid et peu propice au tourisme !
Alors qu'il se retenait de râler une nouvelle fois, un bruit attira son attention. L'eau des flaques s'était mise à vibrer. Une toute petite onde qui se propagea. Au début, le sniper songea qu'il s'agissait simplement d'une coïncidence, d'un événement sans importance. Mais quand la chose se répéta, il comprit que ce n'était pas le cas.
Au même moment, Charlie, en tête du cortège, s'arrêta brusquement et dressa son bras en guise de barrière.
— On s'arrête. Vous avez entendu ?
— Oui.
Chopper arborait un air concentré. Il changea de forme et troqua son ancienne apparence pour celle de sa forme kung-fu, ronde aux sabots courts. Idéal pour se battre ou s'enfuir.
— Le marécage regorge de bêtes. Prenez garde.
La bête en question donna raison à Charlie. Une masse immense sortit de l'ombre d'un arbre et se précipita sur les voyageurs.
— Une... Une bête sauvage ! s'égosilla Usopp.
L'épéiste du groupe fut le plus prompt à réagir ; il s'empara de son sabre et bondit sur la chose sous les yeux incrédules des trois pirates. Dans les airs, il exécuta un tour sur lui-même en saisissant fermement son arme, donnant place à une roue mortelle.
— Gradatio... Doble.
La griffe de la créature se rapprocha. Charlie exécuta un nouveau tour sur lui-même, puis au deuxième, il projeta sa lame contre sa cible. Un choc bruyant s'en suivit, une coupure nette, puis un couinement. Et enfin, la créature s'affaissa. Charlie posa le pied au sol et rengaina son arme. Le tout s'était passé si vite qu'une fraction de secondes s'était écoulée.
— C'est... C'est fini ? demanda Chopper.
— Oui.
— Tu l'as tué ?
— Non. Je me suis contenté de l'assommer. Mais même si c'était le cas, est-ce une raison de s'attarder dessus ?
— C'est triste...
— Je me passerai de tes commentaires, petit raton-laveur. Avançons.
Chopper baissa la tête, attristé, avant de remarquer comment Charlie venait de le nommer.
— Je suis pas un raton-laveur, enfoiré !
Mais Charlie ne l'écoutait déjà plus. Soudain, une main surgit de son épaule. Chopper la regarda avec fascination. Puis la main, au bout de l'avant-bras qui était né sur son épaule, se mit à le gratouiller sous le menton. Un petit gloussement gêné et rieur échappa au médecin.
— Allez, ne tardons pas, docteur.
Chopper lança un regard brillant à Robin, qui lui renvoya un sourire maternel. Le bras qui venait d'apparaître fana aussitôt. Le renne se concentra de nouveau sur la route. Quant à Usopp, il lorgna avec fascination la bête.
— Un lynx, ici ?
— Il y a un petit groupe d'animaux sauvages qui se baladent entre la forêt et les marécages, expliqua Charlie. Les lynx en font partie.
Usopp sentit un frisson lui parcourir la nuque. Des lynx, ici ? Quelle horreur ! Ce ne devait être qu'un spécimen à part... Charlie devait se tromper... Il fabulait... Usopp se passa une main sur le visage. Non, il ne devait pas réfléchir ainsi. Il était un guerrier des mers. Un félin géant et meurtrier vient ? Qu'à cela ne tienne ! S'il fallait les faire fuir, il s'en occuperait lui-même !
Mais quand même, qu'il y en ait un seul serait l'idéal...
— Un autre lynx ? s'étonna Robin. Deux ici, en moins de cinq cents mètres ? C'est étonnant...
— Oui. Mais quelqu'un a réglé son compte à celui-là.
— Il est mort ?
— Non, répliqua Charlie. Juste blessé.
Chopper poussa un soupir de soulagement. Sa nature animale lui faisait regretter chaque fois qu'ils devaient affronter d'autres animaux.
— Mais c'est curieux. Cette force... Ce ne serait quand même pas votre blaireau vert, si ?
— Ce n'est pas bien élégant d'insulter Zoro ainsi, rétorqua Robin en souriant aussi poliment que froidement.
— En tous cas, il n'est pas mauvais... Ses lames ne servent pas qu'à couper le beurre...
L'écrivain admira un instant la coupure nette sur la peau du lynx et la tranchée entre leurs pieds et l'animal.
— Pourtant, il est clair qu'il s'est retenu, remarqua également leur guide. S'il l'avait voulu, il n'aurait eu aucun mal à découper ce chaton en deux. Et une partie de tous ces arbres au passage.
— On sait, répondirent les trois pirates d'un air entendu.
L'épisode de Pica était encore frais dans leur mémoire. Leur vice-capitaine avait littéralement tranché le géant qui faisait la taille d'une montagne en deux, et ce, sans le moindre effort apparent. Ce qui se trouvait sous leurs yeux ne les surprenait donc pas. Ils savaient de quoi le chasseur de pirates était capable. Bien sûr qu'il s'était retenu.
— Le plus important, ajouta Robin, c'est quand même qu'on sache à présent que Zoro n'est plus très loin. Avec un peu de chance, il a rejoint le village.
— On parle de Zoro, là... grommela Usopp. Tu sais ? Celui qui est incapable de retrouver son chemin ! Et on est dans un marécage où tous les arbres se ressemblent.
— Il faut toujours y croire, dit l'archéologue.
Même s'il n'y croyait pas vraiment, Usopp ne préféra pas insister. Il ne voulait pas gâcher l'optimisme de son amie. Le groupe décida d'accélérer le pas, peu enchanté à l'idée de rester dans ce marécage. La présence des lynx les motivait encore plus. Ils devaient rejoindre le village, et vite.
Lorsqu'ils sortirent des marécages, Usopp et Chopper poussèrent un long soupir de soulagement, peut-être aussi long que leur traversée. L'air oppressant des lieux devenait plus léger à mesure que les arbres dégageaient la voie. Adieu, les bêtes sauvages, bonjour l'air frais et enfin respirable ! La brume avait aussi disparu, laissant place à un terrain beaucoup plus vert.
— Oh, regardez ! La rivière !
L'exclamation de Chopper les poussa à regarder l'endroit qu'il pointait avec sa petite patte. Effectivement, l'eau coulait non loin de leur position. Charlie se tourna et ajusta son costume noir. Un sourire décorait son visage.
— Alors ça veut dire que le village n'est pas loin.
— Et c'est quoi, au juste, ce village ?
— Un village antique de guerriers et de sorciers.
— Des guerriers et des... sorciers ?
Usopp et Chopper n'en revenaient pas. Des sorciers, sur cette île ! La peur céda sa place à la curiosité :
— Des sorciers ? Ils font de la magie ?
— Ils peuvent voler sur un balai ?
— Ils ont le pouvoir de transformer les gens en grenouille ?
— Ils peuvent faire de la télékinésie ?
— Est-ce qu'ils ont des armes magiques ?
— Est-ce que...
— Silence ! Il suffit ! hurla Charlie, au bord de la crise de nerfs. Cessez de me poser mille questions ! Ce sont des guerriers qui maîtrisent des sciences ancestrales et non des magiciens ! Je ne sais pas ce que vous croyez, mais vous allez être déçus, alors prière de ne point m'importuner avec vos interrogations !
Les étoiles qui s'étaient logées dans les yeux de Chopper et Usopp s'envolèrent, et à la place, ne restèrent plus que les cendres de leurs illusions. Charlie poussa un long soupir désespéré.
— Il s'agit d'une des tribus les plus vieilles de l'île.
— Tu les as déjà rencontrés ? demanda Robin.
L'auteur détourna les yeux dans la direction supposée du village.
— Non, pas personnellement. Mais j'en ai déjà entendu parler.
— Je vois.
— On ferait mieux de se remettre en route, nous avons perdu assez de temps comme ça.
Les quatre pirates se remirent en marche. Charlie, dont l'humeur s'était encore un peu plus assombrie, ne décrocha plus un mot du reste de la traversée, pas même lorsqu'un immense sanglier grillé se retrouva sur leur chemin. Usopp, Chopper et Robin le regardèrent avec consternation ; ce n'était certainement pas l'oeuvre de Zoro, qui, s'il maîtrisait les sabres comme personne, n'avait pas encore montré sa capacité à créer du feu. Or, la créature qui gisait à terre avait, semble-t-il, subi le courroux divin de la foudre. Rien à voir, donc, avec leur compagnon qui aurait transformé la bête en petits cubes.
S'il pensait au début arriver rapidement à destination, Usopp déchanta bien vite. Avant de parvenir à leurs fins, ils durent traverser une plaine cabossée, inhospitalière pour des jambes épuisées. Le tireur d'élite de l'équipage grimaça tout du long, regrettant même les îles comme Dressrosa, qui, elle, n'était pas gratifiée d'une topographie à la limite du crime. Cette île, elle commençait à lui courir sur le haricot ! Sérieusement !
Fort heureusement, l'enfer arriva à son terme et les palissades entourant le village apparurent sous leurs yeux. Les quatre voyageurs comprirent tout de suite que quelque chose s'était passé quand ils les virent effondrées.
— On dirait qu'ils sont arrivés avant nous, lança Charlie, qui avait retrouvé la parole.
— Qui ça ?
— Les pirates qui cherchent le Poisson d'or.
— Euh... On est des pirates et on cherche aussi le Poisson... fit remarquer Chopper.
Charlie manqua de se passer une main sur le visage. Qu'ils étaient stupides, parfois ! Surtout ce petit renne. Pour un médecin, il faisait preuve d'une grande bêtise !
— Pas vous, se contenta-t-il de dire.
— Ah, ouf...
— Mais vous le faites exprès, ma parole...
Préférant ne pas s'attarder sur ce genre de conversations stériles, Charlie les invita à pénétrer dans le village. Chopper approuva immédiatement, se demandant s'ils pouvaient avoir besoin d'aide. Après tout, guerriers ancestraux ou non, si une catastrophe les avait frappés de plein fouet, ils auraient sans doute besoin d'une assistance. Les autres acquiescèrent, et c'est avec une attention particulière que les pirates pénétrèrent dans le village.
Plus grand qu'ils ne l'auraient songé au premier abord, le village dévoila toute l'étendue de son désespoir sous les nez impuissants des pirates. Ruines, toits déchirés, et autres débris jonchaient le sol. Seule une sorte de double-bâtiment, une grande bâtisse, tenait debout au loin.
— J'espère qu'ils vont bien, lança le médecin, inquiet.
Tout le long du chemin, maison après maison, ruine après ruine, les quatre voyageurs avaient appelé les éventuels survivants, mais personne ne leur répondit. Personne, exceptée une clameur lointaine, ressemblant de loin à des personnes partageant un banquet.
Puis après le bruit vint l'odeur.
Un délicieux fumet leur taquina les narines. Il leur sembla qu'un festin était en train de se dérouler non loin. Cette nouvelle les laissa un instant abasourdis. En arrivant dans ce champ de ruines, ils ne s'attendaient pas à rencontrer âme qui vive. Ils pensaient découvrir des cadavres, du sang, et la mort. Rien de comparable avec ce parfum de viandes et de légumes qui marinaient et ce mélange d'épices. Certes, le vent avait emmené avec lui une poussière souillée de sang, vestige d'une bataille récente, mais aussi l'odeur d'une cuisine qui leur sembla délicieuse. Puis ils considèrent un instant ce nouveau paramètre : cela signifiait que les habitants étaient en vie !
— Ça vient du grand bâtiment, déclara Robin. On devrait aller voir. Mais restons prudents.
— Oui, oui... affirmèrent les trois garçons, mais ils ne l'écoutaient pas vraiment, trop absorbés par l'idée de se retrouver face à un grand banquet.
Ils s'approchèrent du bâtiment central. Plus ils réduisaient la distance et plus la clameur augmentait. Lorsqu'ils arrivèrent devant, la porte s'ouvrit à toute volée, laissant sortir un homme de petite taille aux épaules trapues. Il marchait d'un pas peu sûr et ses joues arboraient la teinte des soirs arrosés.
— Celui-là, je vous jure... ronchonnait-il dans sa barbe, avant de se rendre compte qu'on l'observait. Eh ? Vous êtes qui, vous ?
— Eh bien... commença Usopp. Nous sommes des voyageurs et...
— Des voyageurs ? Qui va croire ces conneries ? Y a jamais personne qui vient ici...
Ses sourcils s'étaient froncés et son air s'était durci.
— Qu'est-ce que vous voulez ?
Quand il s'approcha de Chopper, ce dernier sentit sa truffe bleue se plisser sous l'odeur. Visiblement, il semblait assez éméché pour réveiller une certaine hostilité mais pas assez pour ne pas savoir ce qu'il faisait.
— Eh bien, on cherche...
— Vous êtes des pirates, c'est ça ? Ah, c'est la meilleure... On dirait que vous vous êtes donné le mot...
— Il y a déjà des pirates à l'intérieur ? demanda Charlie.
— Qu'est-ce que ça peut vous faire, qu'ils soient à l'intérieur ?
Les trois autres se regardèrent, surpris. Si cet homme disait vrai, alors dans le bâtiment, ils avaient une chance de retrouver Luffy et le reste du groupe. Mais il ne fallait pas non plus écarter l'autre possibilité... Et si les pirates dont il parlait étaient les ennemis qu'ils ne souhaitaient surtout pas croiser ?
— On cherche nos amis, expliqua Robin. Vous ne...
L'étranger ne semblait pas l'écouter. Il fronça les sourcils une nouvelle fois, mais pas de colère. Il se concentrait. Il s'approcha des trois pirates et les détailla avec un air bougon et pensif.
— Attendez... Un nez aussi long qu'une saucisse... Une belle demoiselle à la robe de fleurs... Un chien au nez bleu... Décidément, chez vous, vous avez un problème avec votre nez...
— Eh, ça va pas ! s'exclamèrent Usopp et Chopper.
— Vous correspondez à la description des fêtards à l'intérieur. C'est vous, les amis du petit gars au chapeau ?
Ils n'eurent pas le temps de répondre. Une voix résonna depuis le bâtiment :
— Ooooooh ! Usopp ! Chopper ! Robin ! Yeux Bleus !
Cette voix... fluette et bienheureuse... Elle ne pouvait appartenir qu'à une seule personne. Dans l'entrée, le capitaine au chapeau de paille se tenait, un grand sourire traversant son visage. Il sortit du bâtiment en quatrième vitesse. Pas de doute. Il ressemblait à un enfant surexcité. En se précipitant, il faillit bousculer l'homme sou.
— Les amis !
— On n'est pas amis, grommela Charlie, pris dans le câlin général bien malgré lui.
— J'suis trop content de vous revoir ! lança Luffy, ignorant totalement l'écrivain au passage.
— Nous aussi, Luffy, répondit Chopper en le serrant entre ses pattes.
— Tu aurais pu faire attention ! s'exclama le villageois.
— Désolé, désolé ! Euh...
— Brian, grommela ce dernier.
— Ouais, désolé, Brillant !
— Brian ! s'exclama ce dernier, exaspéré.
Le câlin des pirates dura une bonne minute. Luffy avait un peu de mal à lâcher ses compagnons après tant de temps passé sans les voir. Après l'incident de Sabaody, il s'était juré qu'il profiterait de chaque moment avec ses amis. Alors ne plus les voir pendant même une heure... ! Il adorait les retrouver. Il leur faisait assez confiance pour qu'ils se séparent sans trop de problème, mais lors de retrouvailles, il voulait s'assurer qu'ils étaient là. Qu'ils n'allaient pas disparaître d'une minute à l'autre.
— Venez à l'intérieur, on est en train de manger, leur dit-il.
— Tous les autres sont là aussi ?
— Ouais ! Même Zoro !
— Alors il était là pendant tout ce temps ! s'exaspéra Usopp.
Luffy rit bêtement.
— Bah ouais, shishishi ! Il vous avait perdus !
— On se demande bien qui a perdu qui !
Luffy cligna des yeux, l'air de ne pas comprendre. L'important, c'était quand même qu'ils s'étaient perdus les uns les autres, non ? Pourquoi cela leur tenait-il tant à coeur ?
— Bon, bon, allez ! Il manquait plus que vous pour le repas !
Ne leur laissant pas le temps de répondre, le capitaine les entraîna à l'intérieur. L'arrivée du petit groupe ne laissa personne indifférent, et surtout pas les autres pirates. L'équipage savoura leurs retrouvailles. Robin s'installa près de Zoro sans un bruit. Ce dernier, un peu à l'écart, lui lança un regard indéchiffrable. Elle lui répondit par un sourire en coin. Nami rejoignit Chopper et Usopp et leur posa un grand nombre de questions. Brook décida de jouer un morceau pour l'occasion. Les notes du violon emplirent la pièce.
Robin, assise près du chasseur de pirates, posa son menton sur sa main. La randonnée n'avait pas été de tout repos, et même si de leur côté rien de véritablement fâcheux ne leur était arrivé, elle devait reconnaître que ce passage dans les marécages avait été pesant. Surtout à partir du moment où ils avaient perdu Zoro. Qu'aurait-il pu arriver s'il n'était pas venu jusqu'à ce village ? Que se serait-il passé si, d'aventure, Luffy et les autres n'avaient pas déjà été là ? Peut-être que le lynx n'aurait pas été le seul à subir les lames de leur ami... Car même s'il savait se montrer raisonnable, le chasseur de pirates n'était pas non plus connu pour sa diplomatie, et si on l'avait taquiné un peu trop, il aurait certainement déclenché un affrontement, ce qui aurait été fort fâcheux et aurait certainement ralenti leur course pour retrouver et sauver le Poisson d'Or.
Maintenant qu'elle se retrouvait avec le sabreur vert, Robin sentait un poids quitter son coeur et l'étau quitter sa poitrine. Bien sûr, ce n'était pas comme s'ils avaient achevé leur venue sur cette île, et le maigre repas qu'ils partageaient actuellement n'avait pas la saveur des festins de fin d'aventure. Mais elle appréciait le partager avec son ami.
Soudain, une ombre plana au-dessus d'eux. La lumière dansante du feu allumé au centre de la pièce projetait l'ombre et l'agrandissait, projetant sur eux les bras et jambes distordus de l'individu qui s'était placé face à eux.
— Toi... grogna Charlie en dévisageant froidement Zoro.
— Hmm ? Qu'est-ce que tu veux ?
— Tu es vraiment un boulet ! s'agaça l'écrivain. La prochaine fois qu'on bouge, je t'attache !
— Pardon ? C'est toi, le boulet ! T'as qu'à mieux savoir où aller !
Charlie hoqueta de surprise. Quel toupet il avait, celui-là ! Quel culot ! Quelle... outrecuidance !
— C'est la meilleure, celle-là, chasseur de pirates ! Tu n'as vraiment pas honte, toi !
— Pourquoi j'aurais honte ?
— Parce que tu nous retardes, boulet !
— Tu veux que le boulet te tranche en deux, écrivaillon ?
— Comment ?!
Les deux épéistes finirent tête contre tête. Robin les observait se chamailler, en retrait, remarquant que bien souvent, le fort caractère de Zoro faisait des étincelles avec bon nombre de leurs rencontres. Un gloussement amusé fit tressauter ses épaules, attirant l'attention des deux guerriers.
— Quoi ? réagit Zoro.
— Rien, je trouve ça juste mignon.
— Hein ? bégaya le sabreur à trois sabres.
Charlie ne réagit pas. L'intervention de Robin avait suffi à détourner son attention et à désarmer ses intentions belliqueuses. Il s'en alla, un rictus d'agacement sur le visage.
— Qu'est-ce que tu veux dire ? grommela Zoro, une fois son nouveau rival un peu plus loin.
— Rien, répliqua Robin, plus énigmatique que jamais.
Voyant qu'il ne parviendrait pas à lui arracher des réponses, le chasseur de pirates s'abstint de tout commentaire, préférant profiter de sa coupe d'alcool qu'on lui avait servi un peu plus tôt.
Un peu plus loin, Luffy taquinait de sa jambe Law, assis juste à côté de lui. Le chirurgien de la mort avait décidé de se mettre un peu à l'écart, malgré les sollicitations, peut-être un peu trop nombreuses, des villageois. Et Luffy, plus fier que jamais de l'exploit de son allié, avait décidé de se mettre à côté de lui, afin que le capitaine des Heart profite au maximum de sa présence. Et parfois, il laissait sa jambe froide taquiner la peau de Law, analysant du coin de l'oeil sa réaction.
— Arrête, Mugiwara-ya.
Cette demande n'était qu'un son étouffé. Law tenait à rester discret et il ne voulait pas crier sur son camarade, de peur d'attirer tous les regards sur lui. Luffy le regarda longuement, puis lui fit un petit sourire. Avant de recommencer une nouvelle fois. Law le dévisagea.
— Mugiwara-ya...
— Bah quoi ?
Law hallucinait. Luffy lui offrait son plus beau, plein d'innocence, comme lui seul savait les faire. Un sourire qui disait je sais que je t'énerves mais je suis trop mignon pour que tu me disputes. Le pire, c'est que c'était vrai ! Il n'arrivait même pas à se mettre en colère.
— Rien, grogna Law.
— Tu sais, Torao...
— Quoi ?
— T'es trop fort.
Law retint sa respiration et expira d'une façon presque trop bruyante pour être sincère. Comme il avait enlevé sa casquette blanche, il ne pouvait s'en servir pour dissimuler son regard. Alors il se contenta de tourner la tête ailleurs.
— Si tu le dis.
— Bah c'est vrai, ajouta Luffy, sans vraiment comprendre pourquoi Law réagissait ainsi.
— Arrête de dire n'importe quoi et mange.
Luffy cligna les yeux, surpris qu'on lui demande de finir de manger en se taisant. Law pouvait vraiment se montrer rabat-joie, et même lui, il ne pouvait pas y faire grand-chose. Alors il décida de suivre le conseil de Law — obéir serait un bien grand mot pour le futur roi des pirates — et mangea en silence, regardant ses compagnons, et songeant à quel point il était content de les retrouver.
Car maintenant qu'ils étaient de nouveau ensemble, tout irait probablement beaucoup plus vite et beaucoup mieux.
¤¤ To be continued... ¤¤
Bonjour, bonjour !
Comment allez-vous ? Moi, ça va !
Alors, déjà, commençons par le commencement : je vous souhaite à tous et à toutes, lecteurs et lectrices de passage, une excellente et merveilleuse année. J'espère qu'elle sera remplie de bonheur, d'inspiration et de projets réussis. Une nouvelle année, c'est le moment de penser autrement, c'est le moment de revoir ses aspirations, ses désirs, sa vision du monde. Une nouvelle année, c'est le moment de rêver et de voir autrement, même si on sait très bien que tout ne tiendra pas forcément la route. Alors je suis curieux : avez-vous des résolutions ? Mais si, vous savez ! Celles qu'on ne tient jamais !
Pour ma part, c'est d'essayer - je dis bien "essayer" - de finir cette fanfiction et d'autres projets. Pas facile, hein ? Mais on va tenter d'y arriver ! Bon, j'en ai d'autres, mais si jamais ma petite vie d'auteur vous intéresse, je posterai un petit truc sur mon dernier rantbook (oui, ce truc que tout le monde avait en 2017 et que j'alimente encore une fois l'an ahah).
M'enfin bref !
Je parle, je parle, mais j'imagine que vous êtes comme deux ronds de flan en me voyant débiter mes âneries. Parce que ouais, j'avais dit qu'il n'y aurait pas de chapitre cette semaine... Et à la base, il n'y aurait pas dû être là. Seulement, c'était sans compter sur ma superbe attention envers les dates. Ce n'est qu'hier que j'ai réalisé que le premier... ça tombait un dimanche ! Comment aurais-je pu entamer 2023 sans un chapitre One Piece ? N'aurait-ce pas été criminel ? Si, bien sûr que si ! Trois fois même !
Ah et ce n'est pas que le jour de l'An.
"C'est l'anniversaire d'Ace aussi !", me répond une petite voix.
Euh... Ouais. Merci, petite voix lointaine que j'invente pour me donner la réplique... ("de rien !")
Non, c'est surtout l'anniversaire d'Eiichiro Oda. Eh oui ! C'est l'anniversaire d'Oda-sensei ! C'est grâce à lui qu'on peut rire, pleurer, rêver ou faire les trois en même temps depuis plus de 20 ans. Pour ma part, voilà bien 13 ans que je connais One Piece... Je ne suis pas l'histoire depuis ce temps-là aussi assidûment que je ne le fais aujourd'hui, mais on m'a passé le premier tome 13 ans plus tôt et je me souviens encore de ce jour. J'étais au collège, je ne jurais que par Dragon Ball, et on m'a montré la lumière. Littéralement.
C'est peut-être le meilleur conseil de lecture qu'on m'ait jamais offert (c'est rhétorique, oui, c'est le cas).
Treize ans plus tard, j'embrasse une carrière d'auteur et j'aspire, ne serait-ce qu'un peu, à marcher dans le pas de celui que je n'hésite pas à qualifier comme un des Quatre Empereurs de la narration et de l'écriture. Alors ouais, beaucoup considèreraient que j'exagère. Peut-être. Peut-être, parce qu'il existe des génies comme Isayama-sensei ou Miura-sensei pour qui je porte énormément d'admiration et de respect. Mais le fait est là ; One Piece est une de mes madeleines de Proust, avec Dragon Ball. Si Dragon Ball est la partie douce de l'enfance, One Piece a pour moi été l'éveil. Le début du chemin. Le début véritable. C'est là où j'ai pris conscience de mon rêve.
Et pour ça, j'ai un immense respect pour Eiichiro Oda. En vérité, je distingue le respect que l'on doit aux gens de façon générale et le respect avec un grand R. Celui qui flirte avec l'admiration, ce petit truc qui fait qu'on n'a pas l'impression de boxer dans la même catégorie. Eiichiro Oda fait partie de ce petit cercle de personnes pour lesquelles j'ai un immense Respect, avec un R majuscule. Je sais que ça le gênerait peut-être, parce qu'en plus d'être un auteur de talent c'est aussi un homme simple et bon enfant, semble-t-il. C'est aussi ce qui le rend d'autant plus génial.
Alors je lui souhaite, modestement, un joyeux anniversaire. Je lui souhaite le meilleur, beaucoup de bonheur, la santé et l'inspiration. On ne saurait mieux débuter l'année qu'en célébrant l'existence d'un tel artiste, n'est-ce pas ?
Je ne pouvais décemment pas rester les bras croisés et ne rien publier, pardi !
Donc voici le chapitre 47 de ma fanfic !
Les deux groupes se retrouvent enfin... L'occasion de savourer quelques échanges piquants (ou non, d'ailleurs). On découvre également pour la première fois une technique de Charlie ! Que pensez-vous de son style de combat ? Selon vous, qu'a-t-il à offrir ?
Le temps presse, ceci dit ; que vont-ils devoir faire ensuite ? Que va-t-il se passer ? Vont-ils rester ensemble ? Se séparer ? Combattre un des antagonistes ou en apprendre plus sur la situation de l'île ? Suspense...
Aussi, bon... Je sais, ça fait trois fois que j'annonce une pause la semaine d'après, et trois fois que je publie quelque chose. Là, pour le coup, à moins que je ne reprenne une avance certaine - comprenez par là au moins deux ou trois chapitres de plus -, je ne publierai pas la semaine prochaine. Cette entorse à la pause cette semaine s'est passée uniquement parce que les dates étaient trop belles pour que je ne publie pas un chapitre, mais avec les fêtes de Noël, plus une giga maladie que je me suis tapé toute la semaine... Je n'ai pas avancé d'un pouce (j'ai un peu la rage).
Trêve de carabistouilles, cette note d'auteur a déjà assez duré (par les foudres d'Ener, elle fait presque la taille d'un petit chapitre, c'est que j'en avais des choses à dire, moi) !
Dans le courant de la semaine prochaine, je publierai la partie dédiée à la FAQ. On se retrouve donc "officiellement" dans quinze dodos les enfants, mais en vrai, vous recevrez une petite notification dans la semaine.
En attendant, prenez soin de vous. J'espère que vos fêtes de fin d'année se sont bien passées et que le meilleur reste devant vous. Merci infiniment de me lire chaque semaine, cette fanfiction a sûrement été la meilleure chose de mon année 2022.
A bientôt,
Umi
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