👑 Tyler 👑

Je suis sur un petit nuage depuis hier. Ça fait à peine un jour que je suis en couple mais je me sens tellement bien. C'était ce qui manquait à ma vie. Je vois, à travers ses yeux, que je compte pour lui. Que je ne suis pas qu'un Prince. Il passe au-dessus de mon titre. En parlant de Sacha, il faut que je lui parle. Je n'ai pas eu trop le temps hier car je devais régler quelque chose de très important. Effectivement, je vais à un congrès diplomatique toute l'après-midi. Il se passe à Jaulour. Une ville au sud de Thorn. J'en ai pour une heure d'avion. Donc je devais régler les derniers détails.

J'ai donné rendez-vous à Sacha. Il doit venir dans ma chambre d'ici quelques minutes. C'est l'endroit le plus sûr pour discuter. Il y a toujours des oreilles indiscrètes dans ce château. Enfin, j'appelle ça un château mais c'est plus un palais. C'est un château en forme de palais. J'entends toquer à ma porte et j'autorise la personne à entrer. Je découvre mon petit-ami, tout sourire. Je me lève et m'approche de lui afin de l'embrasser tendrement. On se sépare et je l'invite à s'assoir. On est assez prêts et ça m'apaise.

– Tu voulais me parler de quoi ?

– Je n'ai pas eu le temps de te dire de ne pas encore dévoiler notre couple à ma sœur ou quelqu'un d'autre.

– Je m'en suis douté. C'est pour cela que je n'ai rien dit. Et puis, ça me plait bien de rester cachés pendant quelques temps.

– C'est sûr que ça ne te dérange pas ?

– Je te le promets.

– Je voulais te demander si tu avais pleinement conscience de ce qu'il t'attend ? Je sais qu'on ne restera peut-être pas ensemble toute notre vie mais j'ai envie d'y croire.

– Je sais ce que ça implique et si tu veux vraiment faire en sorte que je me familiarise avec tout cela, il faut quelqu'un qui me forme.

– Il y aura mon père pour cela mais je préfère attendre avant de lui demander. Je veux être sûr de mes sentiments. Je veux vraiment être amoureux avant de le dire à ma famille.

– Je comprends et c'est normal. Et puis, si ça se trouve, on tombera plus vite amoureux qu'on ne le pense.

– J'en suis même certain.

J'approche, petit-à-petit, mon visage du sien et pose mes lèvres sur les siennes. Il sourit dans le baiser. Il passe ses mains dans la naissance de mes cheveux. Je pose les miennes sur son doux visage. Le baiser n'est toujours pas langoureux mais je m'en moque. Je veux juste sentir ses lèvres. On se sépare à cause du manque de souffle.

– Je ne vais pas être là de l'après-midi.

– Pourquoi ?

– Je pars à Jaulour pour un congrès. Je reviens assez tard. Donc on ne se verra pas avant demain.

– Sauf si je fais en sorte de rester pour dormir avec toi.

Je me contracte un peu suite à sa phrase. Non pas que je ne veux pas dormir avec lui. C'est juste que je n'ai jamais eu de copain. J'ai peur de faire une connerie, comme par exemple, le prendre dans mes bras alors qu'il ne veut pas. Le serrer trop fort contre moi. Ou encore prendre toute la place dans le lit.

– Désolé. C'est bien trop tôt pour demander de rester la nuit. Je ne sais pas ce qu'il...

Je le coupe en posant mes lèvres sur les siennes. Il parle de trop par moments. Il est surpris mais répond, comme à son habitude, à mon baiser. Je le rapproche un peu plus de moi pour pouvoir sentir son corps chaud. On sépare nos visages et je lui souris tendrement.

– Ça sera avec plaisir de te voir m'attendre. Par contre, il faudrait que tu t'installes du côté droit du lit. Je préfère être à gauche.

– Tant mieux car je préfère être à droite.

– Comme ça, pas de dispute.

– Exactement ! Je vais devoir travailler. Ton père a sa séance dans à peine cinq minutes.

– Je ne te retarde pas plus longtemps.

Je lui souris, encore une fois, avant de l'embrasser tendrement. Je le laisse, ensuite, partir. Je suis heureux. Ce petit mec me rend heureux. J'ai l'air d'un gros débile à sourire de la sorte. Je souffle un grand coup et sors de ma chambre pour rejoindre mon bureau où mon conseiller m'attend. Oups, je suis en retard. Pas grave, il a l'habitude avec moi. Je m'installe et allume mon ordinateur.

– Tu es encore plus en retard.

– Je sais.

– Tu faisais quoi ?

– Quelque chose.

– Donc, ça veut dire que tu étais avec Sacha.

– ...

– Tu ne réponds pas alors j'ai raison.

– Oui, j'étais avec Sacha. Content ?

– Plutôt. Il embrasse bien ?

– Q-quoi ?

– Je te demande s'il embrasse bien.

– Qu'est-ce que j'en sais ?

– Tyler, ne fais pas l'innocent. Je sais très bien que vous vous êtes embrassés.

– Tu nous as vu ?!

– Merci, tu viens de me confirmer que vous vous êtes embrassés.

– Attends, je ne comprends plus rien.

– J'ai fait semblant de savoir que vous vous étiez embrassés juste pour avoir la confirmation. En vrai, je n'en avais aucune idée.

– Enfoiré.

– Maintenant tu peux me dire s'il embrasse bien.

– I-il embrasse très bien.

– Oh tu rougis ! Le Prince est en train de tomber amoureux !

– La ferme !

– Mais du coup, vous êtes ensemble ?

– Oui. Depuis hier seulement.

– Je suis content pour toi. J'espère que ça ira nickel avec lui.

– Merci Aaron. Je l'espère aussi.

Mon meilleur ami me sourit et je continue mon travail. Je n'ai pas envie d'aller au congrès tout à l'heure. La plupart sont des vieux cyniques. Ils sont encore au Moyen-Âge dans leur tête. Alors imaginez quand ils vont apprendre que je suis gay. Ils vont tous faire une crise cardiaque. Le problème de ce pays c'est que le gouvernement ne change pas beaucoup. C'est seulement à la mort d'une personne ou quand elle démissionne qu'il y a un peu de changement. Les ministres ne sont pas vraiment élus.

En fait, il y a un peu plus d'un siècle, il a été convenu que le gouvernement serait composé de quinze personnes. Jusque-là, tout va bien. Mais le roi de l'époque a jugé bon de nommer les ministres comme si c'était une monarchie. C'est-à-dire que lorsqu'un ministre meurt ou démissionne, c'est son enfant qui prend le relai. Autant dire que des fois, tout va bien, mais parfois, c'est impossible de négocier et faire passer les lois avec eux. Et c'est le cas en ce moment. Je ne sais pas comment ma mère fait pour les supporter. C'est pourquoi, quand je serai roi, j'essayerai de changer les choses. Et puis, quinze ministres, ça sert à quoi ? Il y en a qui ne servent à rien, moi je vous le dis ! Il y a un ministre de la publicité ! Je n'ai jamais compris en quoi consistaient ses missions. Même ma mère ne sait pas.

C'est sûr que si les ministres sont élus, soit par les habitants, soit par le monarque. Pourquoi ne pas faire du pays une république ce qui veut dire, abolir la monarchie. Mais quatre-vingt-dix-sept pourcents du peuple aime la monarchie mais n'aime pas les ministres. Je ne sais pas encore comment je vais changer cela mais il faut que j'y réfléchisse avant mon couronnement. Bon, j'ai encore un peu le temps.

Une fois à Jaulour, j'entre dans la salle mise à notre disposition. Il y a déjà tout le monde. Je suis le dernier et ça ne m'étonne même plus. Franchement, il faut que je règle ce problème au plus vite. Je vais encore arriver à être en retard à mon couronnement. Tous les ministres viennent me saluer. Ça va car sur les quinze, il y en a quand même huit qui ne sont pas de gros cons. Même si parfois, ils ont des idées de vieux du Moyen-Âge. En parlant de vieux cons, en voilà un spécimen qui débarque. Gareth Vaudor, le ministre des sports. Il n'y connait rien en sport en plus. Il ne sait pas faire la différence entre badminton et tennis.

– Votre Altesse.

– Bonjour.

– Je sais que vous êtes jeune mais vos ancêtres sont passés par là. Alors, j'aimerais savoir quand vous comptez faire votre bal des prétendantes ?

– Pour le moment, j'ai d'autres choses à penser.

– C'est un bal très important. Votre mère l'a fait. Bon, je vous l'accorde, elle n'a épousé aucun de ses prétendants. Mais cela vous permet de rencontrer des personnes. On ne vous a jamais vu en charmante compagnie.

– Je ne veux pas vous manquer de respect monsieur Vaudor mais cela ne vous regarde pas. Si vous voulez bien m'excuser.

Je lui fais un sourire hypocrite et pars. De quoi il se mêle lui ? C'est ma vie privée ! Je sais très bien que mon compagnon va se faire suivre et surveiller mais personne n'aura accès à notre vie privée. Jamais personne n'a su ce qui se passait dans un couple royal. Et heureusement, j'ai envie de dire. Mais c'est sûr qu'on sera sur le devant de la scène. Et ça, encore plus que les autres. On finit tous par s'assoir.

– Merci à tous d'être venus aujourd'hui. Comme d'habitude, vous allez me dire quelles sont vos revendications. Je vous écoute.

Les propositions fusent et j'avoue qu'il n'y a pas tout à jeter. Mais leurs idées restent de vieilles idées. En aucun cas quelqu'un parle d'aider les jeunes en difficultés. Pour eux, si tu es dans la merde ou que tu t'es fait jeter de chez toi, c'est qu'il y a une raison et que tu es une merde. Alors que ce n'est pas le cas. C'est déjà un miracle qu'ils ne veulent pas revenir sur le mariage gay ou sur leurs droits. Mais je pense qu'ils ont conscience que s'ils touchent à cela, ils vont s'en prendre plein la gueule.

Le congrès dure extrêmement longtemps. Entre les revendications, les engueulades et les petits discours qui ne servent à rien, ça peut qu'être long. Avant que les gens ne partent, je décide de prendre la parole une dernière fois.

– Dans les jours à venir, je vais faire une annonce. J'aimerais que vous ne m'harceliez pas ensuite.

– On ne ferait jamais ça.

– Vous non mais je parle de certains d'entre vous. Bonne fin de soirée.

Je sors sans les laisser parler et me dirige vers l'aéroport où mon jet privé m'attend. Vous allez dire qu'on est le pays qui pollue le moins et je me trimbale en jet. Mais nous produisons assez d'électricité pour se permettre d'avoir des avions électriques. Personne dans le monde ne peut encore faire cela. Et puis, il n'y a pas beaucoup d'avions internes et c'est idem pour ceux qui proviennent des pays étrangers. Beaucoup nous envie mais très peu viennent, ne serait-ce, que quelques jours. Allez comprendre pourquoi.

Quand j'arrive au château, j'ai qu'une hâte, c'est de me doucher et de rejoindre Sacha dans mon lit. D'après son dernier message, il y a une heure, il m'attend. Je pense qu'à cette heure, il dort alors je vais faire très attention pour ne pas le réveiller. J'entre dans ma chambre et le vois paisiblement endormit. Je souris bêtement et le regarde. Il est magnifique. J'ai envie de le rejoindre mais je dois passer par la salle de bains.

Je récupère des vêtements propres et file sous la douche. L'eau chaude me détend. Ça fait beaucoup de bien. Une fois douché, je m'habille et rejoins mon copain. Je me glisse, lentement, sous les draps et m'approche de lui. Il est face à moi donc c'est un peu plus compliqué pour le prendre dans mes bras. Mais il vient s'y blottir sans pour autant se réveiller et ouvrir les yeux. Je souris comme un con et le serre dans mes bras. Il est vraiment adorable. Je sens, au fond de moi, que d'ici peu, je serai amoureux de ce petit brun. Ce qui me fait chaud au cœur et me pousse à croire que c'est lui qui montra sur le trône avec moi. J'espère que ça sera le cas.

Treizième chapitre ^^ Les garçons sont trop mignons, non ? Vous en avez pensé quoi ?

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Romane 🐧