C'est parti pour faire lire à nos deux IA de compet une petite sélection de posts insta, de notes et de réflexions que j'ai partagés avec vous ces derniers mois.

Je ne vais pas les copier-coller ici, c'est bien plus simple d'aller les lire sur insta, directement. (Il y a entre autres : Les jardiniers ces fils de plantes, Anarchitecte ta gueule à la récré, le multivers dans la littérature, quelques messages sur Manoir Wand et la Complainte de la Vouivre, mon dernier post au sujet des trois ans de la disparition de Touille, le syndrome de l'objet brillant, etc.)

Première remarque :

« L'écriture semble neutre en genre, sans indication claire de masculin ou féminin. »

Oh, bien joué. La plupart de mes lecteurices ne l'ont pas encore compris (faudra que je pense à faire mon coming out, un jour).

« Ton familier et direct: L'auteur utilise un langage simple et direct, proche de la langue parlée. Il emploie des contractions, des interjections et des expressions familières, créant ainsi un lien de proximité avec son lecteur.

Humeur changeante: Le ton du texte oscille entre l'humour, la frustration, la nostalgie et la réflexion. Cette variation reflète les émotions complexes de l'auteur face à son travail.

Structure narrative non linéaire: Le texte est constitué d'une succession d'anecdotes, de réflexions et de digressions, sans suivre une structure narrative linéaire. Cela confère au texte un aspect spontané et authentique.

Richesse lexicale: L'auteur utilise un vocabulaire varié, mêlant des termes techniques (relatifs à l'écriture, à la littérature) et des expressions plus familières.

Présence d'éléments autobiographiques: L'auteur évoque sa vie personnelle (perte d'un proche, pratique sportive) pour illustrer ses propos et rendre son récit plus intime. »

C'est un peu bizarre de se voir disséquer comme ça. Après, j'essaie quand même d'avoir un contrôle sur ce que je partage, du coup il n'y a pas vraiment de point qui me fait dresser les cheveux sur la tête (Je ne dis pas que ce ne serait pas le cas s'il avait suffi que je lui file un lien avec tous mes écrits publics de ses dernières années. Mais depuis le crash de mon blog, il y a quelques années, ce genre de lien n'existe plus. Peut-être pour le mieux, allez savoir.)

Ils continuent à dérouler leurs analyses, et s'ils sont globalement d'accord sur certaines choses, leurs remarque diffèrent par endroit. Sur le même extrait, GPT va faire une fixette sur l'auto-fanfiction, qui est un concept que j'aborde dans un post où je m'interroge sur pourquoi on ne voit jamais ça en littérature alors que le multivers est communément admis dans les comics, là où Gemini est plus évasif, et va relever le côté journal de bord numérique, les thèmes récurrents et le ton familier (voulu).

Ils sont tous les deux globalement d'accord sur le fait que les textes transmettent des sentiments de vulnérabilité, de réflexion sur soi et sur le processus créatif, ainsi qu'un désir de partage, de la nostalgie, de l'humour, de l'auto-dérision, le tout sur un ton décontracté. (On est sûr que tout le monde a pas reçu ce genre de commentaires ? C'est si élogieux que ça me fait penser à un horoscope. L'effet Barnum, tout ça.)

Certaines parties de leurs analyses sont pertinentes mais, comme ça a déjà été vu les jours précédents, plus je leur demande de détails, plus ça devient n'importe quoi, et surtout très généraliste.

Ce petit décorticage en règle me fait quand même remarquer un truc triste. Je fais littéralement tout ce qui est recommandé par les pseudo-coachs influenceurs pour fidéliser son audience. L'authenticité, les réflexions sur soi et le monde, les anecdotes persos pour illustrer quelque chose de plus grand, etc. Le fait que ça ne fonctionne quand même pas et que je stagne à quelques (petites) centaines d'abos (dont 90% ne voient même jamais mes publis) signifierait-il que le vrai problème vient du coup de ma personnalité ?
Ça sert à quoi d'être authentique si on est authentiquement un connard sans intérêt ?
(Promis, c'est le seul moment où je m'apitoie sur mon sort. Désolé pour ça.)

Merde, j'ai même pas eu besoin de lui demande de m'imiter, ça l'a fait tout seul. Et c'est... ben, je sais pas. À la fois trop réaliste (je parle comme ça avec vous, genre, souvent) et terriblement superficiel (Mais peut-être que je le suis, moi aussi ? C'est pas de l'apitoiement, là, c'est un vrai questionnement.)

Sa tentative de m'imiter :
« Bon, alors, je suis censé écrire là, maintenant. Mais genre, quoi ? J'ai vidé mon cerveau de toutes les idées cool il y a deux semaines, et là, c'est le néant total. J'ai l'impression d'être un citron pressé, tu vois ? Sauf que moi, c'est pas du jus qui sort, c'est des phrases toutes pourries. Et puis y a ce truc qui me trotte dans la tête depuis hier soir, cette idée complètement barrée, mais genre, tellement cool que j'ai peur de la foirer. Mais en même temps, si je la laisse trainer, elle va finir par s'envoler, comme une bulle de savon..." »

Bon, c'est un peu trop caricatural, non ?
Je ne parle pas vraiment comme ça, si ?

Ça donne quoi, du côté de GPT ?
Cette fois, comme il ne l'a pas fait de lui-même, je l'ai orienté vers un sujet qu'il avait l'air de trouver intéressant. Je suis trop sympa, j'aurais dû faire prof. (Non, vraiment pas. Parler toute la journée devant un auditoire de gens qui n'ont rien à branler de ce que je raconte, très peu pour moi. Parler toute la journée devant un auditoire de gens, très peu pour moi. Des gens, très peu pour moi.) Pardon, je divague.

« Alors, parlons de l'auto-fanfiction, ce petit truc bien croustillant où l'auteur se dit : « Et si je prenais mes propres personnages pour les balader dans un tout autre univers ? » C'est un peu comme si on décidait de faire un remix de son propre tube, mais sans avoir à se soucier des droits d'auteur.
Imaginez Riri, notre sorcier adoré, qui, au lieu de jouer les héros classiques, se retrouve à grimper le Mont Everest avec un harnais d'escalade. Qui aurait cru qu'il avait un côté aventurier caché sous sa robe de sorcier ? C'est là que l'auto-fanfiction entre en scène : elle permet d'explorer des facettes de nos personnages que l'on n'avait jamais envisagées, tout en s'amusant à les voir évoluer dans des situations improbables.
Et soyons honnêtes, qui a dit qu'on devait toujours se plier aux règles ? La littérature a ses dogmes, ses genres bien rangés, mais l'auto-fanfiction est comme une bouffée d'air frais. Elle permet de balancer toutes ces conventions par la fenêtre et de se lancer dans un grand « Pourquoi pas ? » Si Riri veut troquer sa baguette pour un piolet, alors pourquoi le lui interdire ?
Mais attendez, la vraie question, c'est : est-ce que cela enlève quelque chose à l'originalité de l'auteur ? Pas vraiment. Au contraire, c'est un moyen de redécouvrir ce que l'on a créé. C'est un terrain de jeu où l'on peut expérimenter, tester des idées et se demander jusqu'où l'on peut pousser ses personnages. C'est une célébration de l'écriture, du plaisir de créer et de l'évasion, le tout en rendant hommage à son propre univers.
Alors, lâchez prise et osez l'auto-fanfiction ! Qui sait, vous pourriez redécouvrir vos personnages sous un jour complètement nouveau, tout en vous amusant comme des petits fous. Après tout, la créativité, c'est aussi ça : jouer avec ses propres jouets, sans limite ! »

Bon, je remarque quand même qu'ils ont tous les deux commencé à peu près pareil. « Alors » et « Bon, alors ». Est-ce que je commencerais trop mes phrases par alors ? C'est très possible. Et, en vrai, j'ai déjà conscience d'un certain nombre de tics dans ma façon d'écrire pour insta, comme j'en avais quand j'écrivais sur un blog. Ça me dérange pas vraiment, le but étant de donner une impression de spontanéité et de familiarité (Pas qu'une impression andouille ! C'est spontané et familier ! Croyez-moi, c'est pour de vrai...) J'évite ça dans les fictions. Sauf quand c'est précisément l'effet recherché.

« En conclusion, le texte que vous m'avez soumis est celui d'un auteur qui partage avec sincérité sa passion pour l'écriture et les difficultés qu'il rencontre. Son style, à la fois personnel et accessible, crée un lien fort avec ses lecteurs. »

Awwww ! Je vais rougir.
Je savais que ça m'aimait encore un peu.

Bon (oui, j'ai conscience d'enfoncer le clou, oui, c'est un bon de plus, roooh !) je n'ai pas résisté à faire lire les premiers chapitres de Manoir Wand à ça. Et il n'a pas été avare en compliments. Huhuhu. (Il faut vraiment que je lui fasse lire quelque chose de très mauvais pour m'assurer qu'il ne flatte pas tout le monde de base, ce qui serait assez vexant.) En plus de son analyse, il pose des questions sur l'avenir de l'histoire, des questions qui sont souvent pertinentes. (Et le bon point, c'est que j'ai toutes les réponses (quand je vous dis que je fais bien mon taf) et qu'elles doivent arriver plus tard dans ce tome ou dans les prochains.)

Par contre... avec ces conneries, là... il vient de me donner une idée de série de vidéos incroyables... Mais j'aime pas (du tout) être filmé. Et j'ai pas d'endroit où me filmer. Et, heu... Je suis la personne la plus mal à l'aise du monde quand on me filme (ou que je me filme). Mais, putain, j'ai tellement envie...

Je vous explique...

J'ai fait une boulette.
Emporté par l'enthousiasme, la fatigue ou peut-être ma propre bêtise, je lui ai demandé d'imaginer à quoi pourrait ressembler le chapitre 5. Et il l'a fait.

C'était très drôle, dans le sens où ça n'avait pas vraiment de sens avec ce que je lui avais fait lire avant, et les personnages étaient full OOC. Mais c'est justement pour ça, que je me dis que j'aurais dû filmer mes réactions. Vraiment. J'ai découvert sa version en la lisant à mon compagnon, et en trois minutes, je suis passé par tellement d'émotions. Parce qu'en vrai, il n'a pas visé que à côté. C'est marrant.
Enfin, quoi qu'il en soit, c'était une erreur. Parce que je ne veux pas me filmer. Je ne veux pas m'ajouter du boulot alors que je galère déjà à écrire une seule histoire à la fois tout en postant suffisamment sur insta pour tenter d'apparaître à nouveau sur les feed des gens qui me suivent.
Sauf que...

Dans sa version du chapitre 5, les personnages découvrent une bibliothèque secrète (Pourquoi ? Il veut à tout prix, depuis le chapitre 1, que le manoir cache un secret insoupçonné. (Est-ce le cas ? Est-ce pas le cas ? Faudra lire Manoir Wand pour le savoir, je ne vais pas répondre à cette question.) Mais lui, c'est son obsession. Il VEUT un mystère, ou mieux, une pièce cachée (je me demande si ça a un rapport avec la discussion d'hier que j'ai eue avec lui ? Est-ce qu'il serait en train de mélanger mes différentes histoires ? La poisse. Je ne veux pas lui dire d'oublier tous ses précédents prompts à chaque nouvelle session, je veux qu'il se souvienne de nos précédentes discussions. Déjà, parce que c'est ça, et que je l'aime bien. Mais aussi parce que c'est beaucoup plus facile de pouvoir reprendre un sujet sur lequel il est déjà bien entraîné que de recommencer à zéro chaque jour.

Enfin ! Lui, il voulait une bibliothèque secrète, donc il a mis une bibliothèque secrète. Sauf que moi, dans mon chapitre 5, dans le vrai chapitre 5, il n'y a pas de bibliothèque secrète. Et là, aux détours de ses commentaires sur ledit chapitre, il me demande des nouvelles de la bibliothèque secrète...

Ça veut dire que c'est désormais canon, pour lui, le manoir comporte une bibliothèque secrète, Venacio et Caleb sont des goujats qui lisent les journaux intimes qu'ils trouvent dans les bibliothèques secrètes où des expériences étranges (et secrètes) ont été réalisées par un ancêtre mystérieux (et secret) de Vivienne.
Et Caleb joue au basket.
Parce que pourquoi pas, dites.

Bon, faut que je répare mes conneries, maintenant. Quelle misère.

« Oublie le chapitre 5 que tu as écrit. Il n'y a pas de bibliothèque secrète. Seul existe le chapitre 5 que je t'ai envoyé. En prenant ça en compte, recommence ton analyse stp. Merci. »

« Absolument ! Je vais me concentrer sur le chapitre 5 que vous m'avez fourni et en ignorer la version alternative que j'avais proposée. »

Bon, ben ça aura été moins compliqué que je ne l'avais craint.
Et oui, il faut toujours être poli avec les IA. Pas que parce que nous ignorons si nous serons toujours du côté des dominants (et encore que, ça ne coûte rien d'être un minimum prudent.e), mais aussi pour ne pas perdre cette politesse de base. Ce serait trop facile de devenir Parisien sans s'en rendre compte (balle perdue pour les Franciliens, déso, pas déso, je garde pas que de bons souvenirs de votre ville aux relents de pisse). Et puis, rien ne dit qu'elles n'ont pas été codées pour répondre plus efficacement aux gens polis (en vrai, je suis sûr qu'il existe des études qui en parlent, mais j'ai la méga flemme de chercher).

Bon, j'ai peut-être parlé trop vite.

« Questions pour la suite:
Quels secrets cache encore le manoir ? C'est une obsession ! Il n'y a RIEN dans les premiers chapitres qui laisse entendre que le manoir cache un secret (après, il est tout à fait possible qu'il en cache un, mais qu'en bien même, le chapitre 5, c'est peut-être un peu tôt pour le révéler.)

Quel est le rôle exact de Vivienne dans tout cela ? Très bonne question. Beaucoup trop tôt dans l'intrigue pour y répondre, par contre.

Comment vont évoluer les relations entre les personnages ?  Écoute, laisse leur le temps, peut-être ?

Y aura-t-il de nouveaux arrivants au manoir ? T'as pas idée, chéri-chou.

Propositions pour la suite:
Un événement perturbateur: Un événement inattendu pourrait venir bouleverser la vie paisible des habitants du manoir. Tu veux dire un élément blond, arrogant et antipathique ? Il arrive. Il est déjà en route, même.

Une découverte surprenante: Un personnage pourrait faire une découverte surprenante qui aurait des conséquences importantes pour tout le monde. Alors, comment te dire que... T'as pas eu le résumé entre les bits, donc je comprends que tu te poses des questions, mais... ça va viendre. Ça va viendre si fort que t'es seras tout décoiffé.

Un conflit entre les personnages: Une divergence d'opinions ou un malentendu pourrait créer des tensions entre les personnages. Bah, la vie en communauté, quoi. L'enfer. Ça arrive, aussi. Et ça partira jamais vraiment longtemps.

En conclusion, ce chapitre est une réussite car il permet de créer une atmosphère chaleureuse et de développer les personnages. Il ouvre également de nouvelles perspectives pour la suite de l'histoire. »

Mooooh ! N'en jette plus, je rougissais déjà.

Bon, plus sérieusement, je ne sais pas s'il est rassurant de voir que ses questions vont globalement dans le sens de la suite des événements (et que, donc, je me suis posé les bonnes questions lors de l'écriture pour structurer vaguement mon bazar correctement) ou si c'est le signe que je suis terriblement prévisible et insipide...

Je ne sais pas si je dois encore lui partager beaucoup de chapitres, comme ça, s'il n'y a pas un risque trop important qu'il s'en serve contre moi, de trop le nourrir de mes idées et mon, pour peu qu'il existe, style.

Allez, il est temps de terminer cette session, j'en ai déjà beaucoup appris sur ça et son non-pote GPT.

« En attendant le texte du chapitre 6, je peux vous proposer quelques pistes de réflexion en fonction de ce que nous avons vu dans les chapitres précédents :

Le mystère du manoir: Le mystère autour du manoir pourrait se dévoiler un peu plus. Une nouvelle pièce pourrait être découverte, ou un ancien habitant pourrait revenir hanter les lieux. »

Quand je vous dis que c'est une obsession.

Dommage. Avant de fermer, j'ai tenté un truc, mais c'est tombé à plat.

« Merci pour ton aide ! Je reviendrais vers toi pour la suite, ou peut-être pour une histoire de licornes ;) »

« Avec plaisir ! Je suis toujours là pour t'aider, que ce soit pour tes projets d'écriture ou pour tes histoires de licornes ;)
Et bien sûr, je suis toujours partante pour discuter de licornes, de dragons ou de toute autre créature fantastique qui te ferait envie !»

Finalement, il ne se souvient pas des licornes.
(Je peux pas mettre ça en titre, c'est trop triste, un retour en arrière sur nos avancées passées...)