Les longues semaines de courses de Ahiko, l'avaient mené en direction de la nation d'Iwa. Les jours n'avaient pas été de tout repos, cependant, la blanche était satisfaite d'avoir enfin atteint son objectif sans encombre.

Elle n'avait pas été attaquée, ni prise dans une embuscade. La kunoichi avait pu profiter des paysages qui s'offraient à elle en toute tranquillité.

De massives montagnes, typique de la région d'Iwa apparaissaient au fur et à mesure de la progression de la fille. S'adapter aux chemins rocheux de la région n'était pas chose simple, cependant, un ninja savait faire face à toutes sortes de situations.

Finalement, Ahiko arriva enfin devant l'entrée du village. À chaque village, la kunoichi avait l'impression que chaque nation voulait faire l'entrée la plus imposante possible. La fille supposait que cela pouvait constituer une mise en garde contre les éventuelles attaques. C'était comme si l'immensité de cette entrée montrait la puissance qu'avait le village.

Tout comme à Kumo, Ahiko se rendit à vive allure vers le bureau du dirigeant de la nation. La fille ne pouvait pas le nier, elle était peut-être plus à l'aise avec le Tsuchikage. Avec le Raikage, la kunoichi prenait soin de choisir tous ses mots afin d'éviter de provoquer sa colère. Il avait un tempérament si volcanique...

— Tsuchikage, murmura Ahiko en s'inclinant.

— Que me vaut la visite du petit chaperon rouge aux lances bleues ? Demanda alors le Kage.

À cause de sa cape, le dirigeant ne le voyait pas mais les lèvres d'Ahiko s'étaient étirées en un rictus. Du jour au lendemain les ninjas s'étaient mis à l'appeler ainsi. Personne ne connaissait son nom alors on avait décidé de la nommer ainsi.

Quelque part, Ahiko trouvait ce surnom assez long et ridicule, mais ça résumait bien ce qui lui était caractéristique, une cape rouge et le type d'arme qu'elle utilisait généralement au combat.

La ninja trouvait que cela montrait bien aussi que les Hommes avaient tendance à voir une personne à travers des choses matérielles et futiles.

— Le Raikage m'a chargé de vous livrez ceci, répondit la kunoichi en posant le rouleau sur le bureau.

Le Kage s'empara alors du parchemin, et le déroula, curieux de son contenu. Même si Ahiko n'était pas autorisée à lire le message envoyé par le Raikage, la kunoichi imaginait que cela devait être quelque chose pour entretenir les liens entre les deux nations. Oui, c'était sans doute un message de courtoisie envers Iwa.

Le petit chaperon rouge ne put cependant s'empêcher de penser que tout cela rester assez insignifiant. Tout le monde le savait, les relations entre nations étaient toujours très tendues. Il suffisait de voir toutes les guerres qui s'étaient déroulées.

Le message de Raikage n'était rien de plus qu'une tâche qu'il avait eu à réaliser. Il devait sans doute n'y avoir aucun sentiment sincère dans ce rouleau.

C'était de l'hypocrisie, et les nations entretenaient des relations basées sur l'hypocrisie.

— Puisque tu as été chargé de me transmettre ce message, je te demande de transmettre ma réponse au Raikage, dit alors le dirigeant d'Iwa.

— Très bien, répondit simplement Ahiko.

C'était reparti pour un long voyage d'une semaine, cette fois-ci en direction de Kumo. Il est vrai que certains moments de la vie d'un ninja étaient plutôt répétitifs, cependant, c'était la vie qu'avait choisie Ahiko. De plus, savoir qu'elle aurait encore une semaine de tranquillité à admirer les paysages la rendait heureuse. Elle voulait profiter de ces jours de calme.

Finalement, Ahiko arriva de nouveau à Kumo. Après des formalités auprès de Raikage, le petit chaperon rouge prit la direction de sa maison. Durant ces deux semaines de voyages, la kunoichi ne pouvait pas nier que sa petite forêt lui avait manqué.

Les arbres qu'on pouvait trouver près de sa maison n'avaient rien à voir avec ceux que la ninja avait vu durant sa mission. Les grands chênes trônant autour de son habitation étaient du point de vue de Ahiko plus gigantesques et majestueux.

Au cours de sa route, la fille décida finalement de faire un détour par le mont Ebbot. Célèbre pour sa légende, cette montagne faisait frémir beaucoup de jeunes genins. Un sourire étira alors les lèvres d'Ahiko. Elle se souvenait elle aussi avoir eu peur étant plus jeune de la légende autour du mont.

Cependant, maintenant c'était autre chose. Aujourd'hui la kunoichi aimait cet endroit, elle considérait même cette montagne comme l'accès à sa deuxième maison.

— Pain aurait pu nous donner une autre mission où j'aurais pu montrer mon art, dit soudainement une voix inconnue

Cette phrase sortie Ahiko de ses pensées, qui cessa alors tout mouvement. La fille prit alors le soin de se cacher, inquiète par la présence d'individu dont elle ne connaissait pas l'identité.

Qu'est-ce que des gens pouvaient faire, aussi proche de mon Ebbot ? Ahiko avait l'habitude de venir, et elle ne croisait jamais personne aussi près de la montagne.

Le petit chaperon rouge osa un regard vers l'endroit où il avait entendu le bruit. Il écarquilla les yeux en reconnaissant les deux personnes qui étaient non loin d'elle.

À ce moment, Ahiko pensa vraiment qu'elle était dans une situation plus que complexe.

— Ferme là, et aide moi à chercher au lieu de te plaindre, répondit une autre personne.

— Pourquoi il nous demande d'étudier une vieille légende dont on est même pas sûr de l'existence ?

— Je le répète ferme-là et fait ce qu'il demande.

— Toujours aussi aimable Sasori, ironisa alors l'un des deux.

Les deux hommes qui se tenaient devant le mont Ebbot n'étaient d'autre que des membres de l'Akatsuki. Organisation criminelle du monde ninja, Ahiko connaissait plus ou moins les membres qui la composait.

La fille avait toujours cherché à avoir des renseignements sur l'Akatsuki. Elle savait qu'un jour ou l'autre, le groupe créerait le chaos sur ce monde, alors elle voulait toujours avoir l'oeil sur les membres.

Ainsi, Ahiko pouvait affirmer que les deux hommes non loin d'elle se nommaient Sasori et Deidara. Tous deux avaient déserté leurs villages, pour finalement rejoindre l'Akatsuki. Maintenant que Ahiko y pensait, tout les ninjas de l'Akatsuki avaient déserté leurs villages.

Enfin, pour le moment il valait mieux que la kunoichi se souvienne de détail sur leurs façons de combattre. Elle était tout de même à quelques mètres des deux criminels, et pouvait être attaquée à n'importe quel moment.

Si Ahiko se souvenait bien, Sasori était un ninja qui combattait à l'aide de marionnettes généralement induites de poison. Comme la plupart des poisons qu'ils utilisaient étaient  inconnu, il n'y avait pas de remède. Il suffisait donc d'être touché une fois et c'était la fin.

Deidara, lui, combattait avec des statuts d'argiles vivantes. Le moindre contact avec l'une d'elles provoquait une explosion.

Décidément, leurs techniques sortaient vraiment de l'ordinaire. Ahiko comprenait mieux pourquoi ils étaient autant redoutés.

— Bon je pense qu'on devrait monter pour voir ce qu'il se trouve sous cet énorme ravin. Deidara utilise l'un de tes oiseaux, ordonna Sasori.

L'entente de cette phrase provoqua sentiment d'inquiétude profond chez Ahiko. Non, ils ne pouvaient pas se rendre au mont Ebbot, elle devait les en empêcher.

La ninja ne voulait pas encore une fois perdre ceux qu'elle aimait, sans pouvoir faire quoi que ce soit pour les protéger. Non elle ne pouvait pas laisser ça...

Elle se mit alors activement à la recherche d'un plan. Elle devait empêcher les deux ninjas de se rendre au sein du mont Ebbot.

La réflexion de Ahiko fut de courte durée, puisque cette dernière aperçu alors à ses pieds une petite statuette d'argile. Il fallut une demi-seconde à Ahiko pour comprendre de quoi il s'agissait. Elle évita de justesse l'explosion qui fut émi du petit objet.

La kunoichi atterrit alors quelques mètres plus loin. Cependant, cette dernière se retrouva face à Sasori, à sa plus grande surprise. Ce dernier lança alors l'une de ses marionnettes en direction du petit chaperon rouge.

Les deux ninjas déserteurs avaient décidément bien préparé leur coup. Ils devaient sûrement l'avoir repéré depuis un long moment. Cela voulait dire que les deux personnes qu'elle observait depuis le début n'étaient en réalité que des clones.

Face aux marionnettes, Ahiko décida alors d'utiliser l'une des techniques qu'elle utilisait le plus. Elle prépara son chakra, puis après quelques secondes, des lances d'un bleu vif sortirent soudainement du sol.

Ces drôles d'armes transpercèrent les marionnettes de Sasori, arrêtant ainsi son début d'offensive. Les liens de chakra qui étaient attachés aux pantins se coupèrent, tandis que Deidara rejoignit son coéquipier.

— Finalement, peut-être que la mission s'annonce plus intéressante que prévue, annonça alors Deidara.

Ahiko se mit à observer ses deux ennemis. Elle avait des chances très limité de gagner, surtout face à deux ninjas aussi expérimentés, et puissant.

Que pouvait-elle faire ? Fuir ? Même si la ninja était agile, elle serait sûrement très vite rattrapée. De plus, Ahiko n'oublia pas son objectif premier. Empêcher Sasori et Deidara de se rendre dans le ravin du mont Ebbot.

Il fallait qu'elle trouve une stratégie et vite. Le petit chaperon rouge remarqua alors que les deux membres de l'Akatsuki avaient plutôt un style de combat éloigné, s'opposant complètement au corps-à-corps. Elle pourrait peut-être tirer profit de cette information, après tout, elle n'était pas si mauvaise en Taïjutsu.

Enfin resté à savoir si "pas si mauvaise" suffisait face à deux membres de l'Akatsuki.

— Pour qui travailles-tu ? Questionna alors Sasori.

— Pas la peine de te tracasser avec ça. Elle ne répondra pas. Laisse-moi plutôt lui montrer le véritable étendu de mon art ! S'exclama Deidara.

— Je te rappelle qu'on a une mission. Va au mont Ebbot, je me charge d'elle, ordonna alors le marionnettiste.

— Quoi ? Et pourquoi c'est toi qui t'amuserais ?

— Dépêches-toi au lieu de geindre.

Deidara grommela des mots à peine audibles à l'encontre de Sasori, avant de sauter sur son gigantesque oiseau d'argile blanc. Il s'éleva alors dans le ciel avant de prendre la direction vers le mont Ebbot.

Cependant, le vol du membre de l'Akatsuki s'annonçait mouvementé puisque qu'Ahiko lança des lances vers l'oiseau. S'attendant à une réaction de la part du petit chaperon rouge, Deidara fit tourner son oiseau afin d'éviter les armes.

— Tu crois vraiment pouvoir m'avoir avec une attaque pareil ? Se moqua le membre de l'Akatsuki.

Le sourire de l'homme s'effaça bien vite de son visage, lorsqu'il vit les lances faire demi-tour pour se diriger à nouveau dans sa direction. Alors le petit chaperon rouge pouvait contrôler ses lances à distance ?

Cela déconcerta quelque peu Deidara qui sauta alors de son oiseau afin d'éviter l'offensive d'Ahiko. L'animal d'argile fut alors touché de plein fouet avant de tomber dans un bruit lourd quelque part dans la forêt qui entourait le mont Ebbot. Le son de la chute s'accompagna du bruit de quelques arbres tombant.

Ahiko n'eut pas vraiment le temps de se soucier du sort des arbres de la forêt. En effet, Sasori relança une offensive à l'aide de ses marionnettes. La fille évita de justesse une lame empoisonnée. À quelques centimètres près, elle aurait sûrement été condamné.

— Il faut que je trouve un moyen de m'approcher de Sasori, pensa alors la kunoichi.

La fille stoppa cependant soudainement ses pensées lorsqu'elle vit des petites statuts d'argiles tout prêt d'elle. Son attention avait tellement été focalisée sur le marionnettiste, qu'Ahiko n'avait pas gardé un oeil sur les actions de Deidara.

Les créations d'argile explosèrent alors. Le petit chaperon rouge tenta d'éviter l'attaque comme elle put afin de limiter les dégâts, pourtant il semblait que les blessures seraient inévitables. Ahiko se prit alors une partie de l'explosion, se retrouvant projeté quelques mètres plus loin.

Sonnée la fille sentit alors des brins d'herbe chatouiller ses mollets. Alors, elle était bel et bien à terre, allongée parmi les herbes sauvages.

Le ciel était si bleu et paisible aujourd'hui. Quelques nuages accompagnés la tranquillité des cieux. Pourtant, malgré la paix et la douce brise qui carressait le visage d'Ahiko, cette dernière devait se battre. C'était si décalé...

L'Homme ne pouvait pas simplement profiter de ce que lui offrait le monde. Non, il était sans cesse tourmenté et devait sans cesse se battre. C'était fatigant...

Ahiko entendu alors le bois des marionnettes claquer entre eux. Sasori pensait sûrement que l'attaque de Deidara avait cloué la kunoichi au sol. Il avait sûrement baissé sa garde, et devait être bien plus proche de la ninja.

— Finissons-en, murmura alors Sasori.

La fille décida de profiter de ce moment. Elle se releva très vite, puis enchaîna avec un coup de poing vers le marionnettiste. Ce dernier se prit alors l'attaque de la ninja, qui enchaîna avec un lancer de shuriken.

Sasori s'éloigna alors très vite d'Ahiko. Cependant, le petit chaperon rouge attira vite son regard sur Deidara qui avait un sourire aux lèvres. Décidément, se concentrer sur deux personnes en même temps au cours d'un combat était vraiment très complexe.

— J'espère que tu apprecieras l'expression de mon art, dit soudainement le coéquipier de Sasori.

Derrière la noirceur de sa cape, la fille fronça les sourcils, ne comprenant pas les propos de Deidara. C'est lorsqu'elle vit le gigantesque oiseau d'argile tombait il y a peine quelques minutes que Ahiko comprit la raison du sourire du blond. Il allait faire exploser sa création...

— Deidara ne fait pas ça ! S'exclama alors Sasori.

— Tu ne pourras pas m'empêcher de faire ça, parce que l'art est une explosion ! Hurla alors Deidara.

Un bruit sourd résonna alors dans la forêt, très vite accompagnaient de violent souffle d'air. Le ciel et les nuages eurent alors la compagnie de la fumée âcre de l'explosion.

Aussi sombre qu'était la couleur de la fumée, l'Homme avait mis son grain de sel dans ce paysage apaisant.
Sa couleur foncée contrastait avec la luminosité des cieux. Les humains étaient la tache noire sur le paisible tableau blanc.

Aussi volatile qu'était la vie, l'Homme disparaissait.
Oui, les deux membres de l'Akatsuki s'étaient volatilisés. C'est ceux à quoi Ahiko se rendit compte au fur et à mesure que la fumée de l'explosion disparaissait.

À travers son bouclier d'eau, la fille fut tout de même rassurée d'avoir survécu bien que blessé. Son jutsu l'avait protégé plus que ce qu'elle avait pu penser.

L'art de manipulation des fluides...
C'était quelque chose qu'Ahiko avait appris à maîtriser au fil du temps. Grâce à cette technique, elle pouvait contrôler n'importe quel fluide et lui donner une multitude de formes.

Heureusement, que la kunoichi avait eu le temps de réaliser son jutsu. Elle avait pu former un bouclier d'eau.

Enfin, la ninja n'eut pas vraiment le temps de se réjouir plus de sa survie. Elle devait avant tout trouver les deux membres de l'Akatsuki ? Étaient-ils partis au mont Ebbot ?

Ahiko remarqua alors la présence de quelques gouttes de sang sur le sol. Le liquide rouge se mélangeait avec les brins d'herbe brûlés par l'explosion.
Le combat n'avait laissé derrière lui que sang et silence. Un silence morbide, dans un environnement détruit.

Le monde était sans cesse blessé par l'espèce humaine. Laissant des traces de son passage derrière lui, l'Homme ne semblait pas avoir honte des dégâts qu'ils faisaient. Il transformait les couleurs vives et rendait le monde sombre.

Les Hommes se battaient pour des causes qu'ils pensaient justes.
Cependant, les humains détruisaient tout autour d'eux.
Le monde mourrait à petit feu lors de chaque bataille.