Chapitre 5
Espérer avoir son samedi de congé aurait été trop beau. Son téléphone vibrait et le numéro était celui du père de Baptiste. Il prit l'appareil pour répondre.
"Bonjour."
"Oui. Oui. Bonjour. Venez le plus tôt possible. Mon fils veut sortir et il ne semble pas enclin à vous attendre." Dis une voix irritée au téléphone.
"J'arrive tout de suite."
Il raccrocha avant de se diriger vers la demeure. Ne voyant pas son client attendre devant la maison comme durant la semaine, il sortit de sa voiture et se dirigea vers la maison avant de cogner à la porte. La mère vient ouvrir et le laisser entrer. Avant de se tourner vers l'étage supérieur.
"Baptiste! Ton garde du corps est là." Dit-elle s'en recevoir de réponse.
Elle se tourna donc vers Charles avec un demi-sourire.
"Je vais aller le chercher. Son père et lui viennent de se... disputer sévèrement. Je ne sais pas s'il va encore vouloir sortir."
La mère partit dans une direction et Charles patienta dans l'entrée. Il vit le père approcher et l'observer de loin. Charles lui fit une salutation silencieux et l'homme lui sourit.
"Les adolescents. Il ne comprend pas l'importance que vous avez. Pour lui, les menaces de mort que j'ai reçues, n'est qu'une blague sans conséquence."
Charles lui offrit un bref sourire.
"Je sais ce que c'est. J'ai un adolescent aussi à la maison."
"J'espère réellement que nous ne nous rendrons pas au procès. Que toutes ses fausses accusations tomberont bientôt dans l'oubli."
Fausses accusations? Vraiment? Pouvait-on le croire? Un bruit attira son attention et il détourna la tête vers Baptiste qui descendait les marches.
"Baptiste, tu seras... hey! Écoute-moi!" Dis le père.
Mais l'adolescent les dépassa sans les regarder pour sortir dehors.
"Baptiste! Je fais ça pour ta protection! Arrête avec tes enfantillages!"
Charles observa le garçon arriver à sa voiture et se mit en marche pour le rejoindre.
"Baptiste! Arrête de voir ça comme une punition. Je m'inquiète pour votre sécurité à toi et ta mère." Cria le père énerver du comportement de son enfant.
Soudain, il eut une réaction de son fils qui se tourna pour regarder son père au-delà de l'épaule de Charles qui n'était plus qu'à 3 mètres de lui.
"Ah oui? Et à quel point, tu t'inquiétais pour nous quand tu baisais ta secrétaire, dis-moi?"
Charles retient mal sa stupeur, mais Baptiste avait visiblement les yeux plein d'eau pour voir son garde du corps. Malaise, un gamin qui pleure, il n'avait jamais été bon pour consoler. De toute façon ce n'était pas son travail. Il prit sa place et se tourna vers le garçon.
"Où désirez-vous aller?"
"Au centre commercial." Grogna le gamin.
D'un désagréable absolu, se dit Charles en conduisant jusque là. En même temps, il se doutait que la haine du garçon était contre son père et que lui n'héritait que des restants. Du coin de l'oeil, il observa le garçon essuyer ses larmes de sa manche. Une fois arriver, il sortit de la voiture en même temps que son passager.
"Non, c'est bon. Vous pouvez rentrer chez vous. Je vous appellerai quand j'aurai fini." Dis le garçon en lui offrant un visage de désespoir.
"Je ne vous laisse certainement pas seul dans un lieu public." Précisa Charles.
"Je ne serais pas seul. J'ai des amis." Marmonna le garçon.
Tiens, il était plus calme le gamin.
"Peut-être, mais je ne vous quitterais pas de vue."
"Allez vous faire foutre." Grogna son client en serrant les poings et se dirigeant vers le centre commercial.
Charles roula des yeux avant de le suivre de loin. Il n'avait rien dit, il était toujours désagréable. C'était hors de question que ce soit son gendre. Vivement lundi soir qu'il parle à son fils et met tout au clair.
Baptiste n'avait pas menti. Un des garçons avec qui il était allé au cinéma et au restaurant durant la semaine l'attendait sur un banc.
"Ça fait 45 minutes que je t'attends, merde." Râla son pote.
"Dis ça à l'autre. J'ai dû attendre mille ans que ce foutu chien de garde débarque." Grogna le garçon.
L'ami regarda un moment Charles qui croisa ses bras peu impressionner.
"Il va nous suivre toute la journée pour vrai là?"
"Bien sûr! Visiblement, ça l'excite, deux ados ensemble." Nargua son client.
Charles figea. Avait-il vraiment dit ce qu'il pensait? Était-ce une référence à ce qu'il avait vu dans la chambre de son fils? Lorsque lui et un garçon qui ressemblait énormément à Baptiste s'embrassaient? Non, impossible. Il ne l'avait pas reconnu? Si? Il savait qu'il était le père de Yohan? Mais s'il savait, il était le type le plus idiot du monde de traiter son beau-père comme il le traitait.
Les garçons se mirent en route et Charles tenta de chasser ses idées pour se focaliser sur la protection de son client qui regardait son téléphone avant de le glisser nonchalant dans sa poche arrière.
"Mon père qui essai de racheter mon amour avec des objets. Tu me montres la boutique dont tu m'as parlé?"
"Ouais, tu vas voir, ils ont plein de cases de téléphone. Tout brand news va être protégé en un rien de temps."
Charles baissa le regard sur la poche arrière de son client. Effectivement, le téléphone semblait neuf et n'avait visiblement aucune protection. Un garçon passa entre eux et le téléphone disparut. Le garde du corps s'arrêta avant de tourner son regard vers le type qui marchait nonchalant en glissant son nouveau téléphone dans sa poche. C'était une farce?
Charles changea de trajectoire pour se diriger vers le suspect. Lorsque ce dernier se sentit suivi, il accéléra le pas. L'homme se mit devant lui pour le bloquer.
"Ce téléphone n'est pas à vous. Rendez-le."
"Je ne sais pas de quoi vous parlez et qui vous êtes! Enlevez-vous de mon chemin!"
"Hey! Mon téléphone!" Cria Baptiste qui venait de se rendre compte de sa disparition.
Charles profita des regards qui se tournait vers eux pour agripper le téléphone dans la poche arrière.
"Hey! Ne me touchez pas!" Cria le voleur.
"Je reprends un bien volé." Dit-il en tendant le téléphone au bout de son bras.
Baptiste revient vers lui en courant pour venir le chercher.
"Merci." Murmura-t-il en reprenant son téléphone.
Puis comme s'il venait de ce rendre compte de ses paroles, il tourna rouge avant de reculer gêner. Charles n'en fit pas de cas continuant de regarder le voleur.
"Maintenant, on va attendre l'agent de sécurité du centre pour qu'il appelle la police et règler votre cas." Nargua Charles en venant croiser ses bras.
"Vous n'avez aucune preuve!"
"Vraiment. Il y a des caméras surveillance un peu partout, j'ai assister à la scène, la réaction de..." Mais, il s'arrêta remarquant la disparition de son client. "Ah le rat." Dit-il tout bas en ignorant le voleur et cherchant des yeux son client.
Il venait de lui remettre son téléphone volé et il s'était enfui tout de suite après? Le manque de respect. Mais le gamin restait stupide. Il cherchait un nouveau protecteur pour son téléphone après tout. Il regarda la carte du centre commercial et se dirigea vers la boutique spécialisée en cellulaire. Il trouva effectivement les deux amis là-bas en train de regarder la marchandise.
Il s'assit sur un banc à l'extérieur du magasin en observant son client. Bon, habillé en civil, il faisait plus gay que son fils. En fait, il était simplement bien habillé. Ses vêtements avaient du style et il était bien peigné. Rien de gay là-dedans. Il avait parfois des petites mimiques un peu plus féminines par contre. S'il sortait avec son fils, aucun doute que c'était lui la femme du couple. C'était rassurant, car le gamin avait plus de chance de se faire intimider que son fils. On écoeurait les homo qui faisait la fille, chez les intimidateurs? Peut-importe, son fils se ferait moins écoeurer et c'était tous ce qui comptait. Après une demi-heure, Baptiste payait et sortait en admirant son téléphone.
"Oh, merde. Ton chien de garde est revenu." Marmonna son ami en le voyant.
Baptiste releva doucement les yeux pour apercevoir Charles.
"Ignore-le. On va chez Best Buy?"
"Bof. Je n’aime pas être suivi comme ça. Je te laisse avec lui." Dis son pote en réprimant un frisson et s'éloignant.
Charles reçut un regard froid de Baptiste qui s'approcha de lui.
"Bon, vous voulez combien?"
"Pardon?"
"Vous voulez combien pour me laisser seul? Je vous paie, vous foutez le camp et revenez me chercher quand je vous le dirai!"
Charles l'observa peu impressionner.
"Je n’en suis pas achetable. Je vous suis, un point c'est tout."
Baptiste sortit son portefeuille avant de sortir plusieurs billets de 20$.
"Vous me conduisez au Skate park. Allez vous payer un petit cinéma et revenez me chercher après sans rien dire à mon père."
Charles ne regarda même pas les billets tendus vers lui.
"Non." Dit-il simplement.
"Vous vous êtes tous ligués pour me pourrir la vie. Ce n’est pas croyable." Dit-il haineux avant de partir.
Charles le suivit de loin et fut heureux de le voir se diriger vers sa voiture. Il reconduisit son client plus que silencieux chez lui. À un feu rouge, il tourna légèrement la tête pour voir une larme glisser sur la joue du garçon. Mal à l'aise, il se força à regarder la route tout le trajet, pour faire comme s'il n'avait rien vu. Il aimait visiblement vivre dans le déni. Arriver à destination, Baptiste quitta la voiture sans un mot avant de courir dans sa maison. Plus que deux jours et son fils revenait à la maison pour une discussion en bonne et du forme. Il ne se laissera pas attendrir par cette larme. Ce garçon, n'allait pas sortir avec le sien! Il lui en trouverait un mieux! Un gay qui ne lui causerait aucun problème.
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