Des retrouvailles tranquilles.
PDV LYNN
Je vois Jungkook, en vision périphérique, tourner la tête, renifler et se tortiller les doigts. Les seuls moments où il fait cela en ma présence, c'est lorsqu'il est gêné. Le connaissant, cela ne veut dire qu'une chose ; voir mon téton pointé et dur après la tétée et ma tenue, l'ont excité et il a peur que je ne m'en aperçoive.
Je me lève, me penche pour ramasser le coussin qui est tombé et je sens comme un courant d'air au niveau de mes fesses. Aussitôt, j'entends Jungkook renifler encore. Je me redresse en vitesse. Confuse, je lui bredouille que je monte mettre Min-Ah au lit, sans le regarder. Il me répond avec un grattement de gorge.
« Punaise, je n'arrive pas à croire que je viens de montrer ma partie intime à mon ex qui est au garde à vous »
Je borde Min-Ah et lui pose un bisou sur le front.
–Cooky, Min-Ah veut Cooky.
–Il est en bas, chérie. Il a pris son temps, mais il est finalement là, lui dis-je songeuse.
–Mamaaan, Cooky. Donne Cooky ! répète ma fille en tendant le bras vers la peluche posée près de son lit.
–Hein ? ...Ce Cooky là ? Désolée ! Tiens, chérie. Bonne nuit, mon cœur.
Mais à quoi je pensais moi ? Je vais me passer un peu d'eau froide sur la figure. J'ai ressenti comme une décharge dans le bas ventre lorsque je l'ai remarqué.
Je fixe mon image dans le miroir.
–Tu es fiancée à un mec super. Ne va pas tout gâcher ! me prévint mon reflet. En plus, il aime Min-Ah comme sa propre fille. Chose que tu n'as jamais eu ni avec ta mère biologique et encore moins avec tes parents adoptifs.
–J'sais, et si... et si... je comptais un peu pour lui finalement ?... Non ! me reprends-je. Il m'aurait laissé brûler s'il avait su que Kenichi n'était pas avec moi lors de l'incendie de mon immeuble. Tu as raison, admets-je auprès de mon reflet qui, je suppose, représente ma conscience. Si ce n'est pas elle, c'est que je suis folle. « Je ne vais pas tout gâcher avec James. »
J'enfile un short de nuit et je descends. Il est assis au bar, un verre de vin à la main.
–Je me suis servi. J'espère que ça ne te pose pas de problème !?
–Non. Je t'ai dit de faire comme chez toi.
–Merci. Il est excellent, ce vin. Je ne savais pas que tu t'y connaissais, me demande-t-il en dégustant une gorgée de la boisson.
–Je n'y connais absolument rien. C'est James l'amateur de vin rouge. Moi, je bois qu'en de rares occasions. J'ai faim, je vais me faire des pâtes bolognaises, ça te dit ?
–Oui. Je n'ai rien mangé de la journée. Je meurs de faim.
–Tu sais que ce n'est pas bon de boire le ventre vide ?
–Je sais. Tu veux un coup de main ? me propose-t-il.
J'accepte. Il coupe les carottes, les tomates et les oignons en dés pendant que je mets les spaghettis dans l'eau.
–Tu n'attends pas que l'eau bouille avant ?
–Non, ça va plus vite comme ça. Pendant que l'eau chauffe, les pâtes se ramollissent et cuisent plus rapidement.
Nous cuisinons ensemble, discutant de tout et de rien, comme un... couple. Je lui fais goûter la bolognaise, il suggère d'y ajouter un peu de sel. Il fait couler les pâtes alors que je rectifie l'assaisonnement de la sauce.
–Je vais mettre la table. James se joint à nous ?
Je lui réponds qu'il n'est pas là. Il me sourit. Je ne saurais dire si c'est de l'étonnement ou de la satisfaction. Peu importe ! Je finis de mettre les plats sur la table et nous nous asseyons.
–Ça sent super bon, hume-t-il en se servant. En plus, c'est un délice. Tu es vraiment une bonne cuisinière, continue-t-il de me complimenter la bouche pleine.
Je le remercie. Puis, je lui demande comment il s'est retrouvé à travailler dans la mode et dans ma boîte en plus.
–Non, que ça me dérange. C'est juste histoire de parler.
–J'avais besoin de m'éloigner un peu de la scène musicale. J'avais déjà travaillé en tant que model pour le département mode, il y a quatre ou cinq ans. Comme il cherchait un styliste et que j'aime dessiner, Eun-Jun noona à penser que ce serait bien pour moi.
–Donc, tu n'es pas le nouveau responsable ?
–Oui et non ! Je le remplace le temps qu'il se rétablisse de son opération du canal carpien. Juste deux semaines. Les médecins ont dit qu'il devait reprendre ses activités pour que la cicatrisation ne se fasse pas sur le nerf. Ensuite, je serai un styliste en formation.
–Ok. Justement, je me disais que tu n'avais aucune compétence en management et analyse concurrentielle pour occuper ce poste. Tu verras l'équipe est sympa et Laurent t'aidera de son mieux...enfin quand il sera présent sur votre département, souris-je.
–Au fait, il parle bien notre langue. Il m'a dit s'être inscrit à des cours du soir.
–Oui. Je l'ai embarqué avec moi quand le président Kang m'a fait cette proposition d'embauche. Heureusement qu'il est là, lui aussi.
–Et James, il travaille dans quoi ?
–Il a deux magasins de vêtements de luxe à Gagnam ; un de mariage et l'autre de tenues de soirée. Nous faisons appel à lui lorsque les clients qui vont se marier veulent des tenues provenant de Paris.
–Je vois, répond-il.
Un silence gêné s'installe mais est coupé par des bâillements endormis de Min-Ah à travers le babyphone. Jungkook saute sur l'occas pour s'informer au sujet de sa maladie.
Je lui fais part du combat qu'elle a mené pour vivre alors qu'elle faisait à peine la taille d'un anneau de porte-clé.
–Tu étais enceinte de combien ?
–Sept semaines.
–Elle pouvait déjà avoir... des réactions ?
–Bien sûr ! Le cerveau commence à se former à partir de la cinquième semaine de grossesse avec les quatre lobes et s'assemble en deux hémisphères au deuxième mois.
–Eh bien, je ne pensais pas que tout se faisait aussi vite. Quand est-ce qu'ils ont découvert pour son poumon. C'est quoi le problème au juste ?
—Au quatrième mois. Alors pour ne pas être trop technique, je prends une photo en coupe d'un poumon et je lui explique. « Tu vois il y a deux branches sur le côté gauche et trois du côté droit. Eh bien, elle a quelques petites branches appelé bronchiole en moins du côté droit. Donc, son poumon filtre un peu moins bien les déchets qu'elle inhale. C'est sûrement à cause de cela qu'elle fait de l'asthme. Mais les médecins ne sont pas totalement certains. Elle a des médocs à prendre matin et soir pour l'aider.
–Je vois. Si je calcule bien, elle a été conçue la veille de l'arrivée de mes parents. Si j'avais pris mes responsabilités et affronter mon père à ce moment-là, elle ne subirait pas tout ça, se fustige-t-il.
J'ai envie de lui dire qu'il a raison mais ça ne servirait à rien. Je lui souris en réponse.
Il se lève, débarrasse et veut faire la vaisselle. Je lui dis de les mettre dans le lave-vaisselle que je ferais tourner demain. Je lâche un petit rire en le regardant ranger la cuisine.
–Qu'est-ce qui te fait rire ?
–Rien ! Je me disais juste que tu ferais un bon mari pour la femme qui réussira à capturer ton cœur.
Il me lance un regard triste et me souhaite une bonne nuit. J'en fais de même et nous montons nous coucher dans nos chambres respectives.
***
Une délicieuse odeur de viennoiserie vient me chatouiller les narines et m'oblige à me lever. Je dormais tellement bien que je ne voulais pas quitter les bras de Morphée.
« Tiens, m'étonne-je, c'est la première fois que j'ai envie de me prélasser au lit. »
–Bizarre !
Ne m'attardant pas trop sur ce sentiment de quiétude qui m'a subitement saisi, je regarde l'heure, il est huit heures du matin.
–Waouh, je ne pensais pas qu'il était si tard.
Je me lève avec lenteur et prends la direction de la salle de bain. Je me douche rapidement afin de descendre préparer le repas de Min-Ah. En arrivant, j'entends Jungkook lui dire qu'elle aura des œufs seulement si elle finit sa compote. Elle garde les bras croisés, sourcils froncés mais ouvre la bouche toute de même. J'évite qu'elle me voie car elle voudra que je la prenne pour ne pas finir. Elle grimace à chaque bouchée. Jungkook a probablement écrasé les comprimés pour les mettre dedans. Elle n'aime pas le goût de la compote avec les médocs. Je n'ai pas le choix, c'est le seul moyen pour qu'elle les prenne. Le gout sucré du yaourt atténue leurs amertumes.
Dès qu'elle a fini, j'apparais. Comme, je l'avais prédit, elle tend les bras vers moi. Elle lance un regard noir à son père et pose la tête contre ma poitrine.
–Maman, Min-Ah veut du lait.
–Attends, maman va manger un peu, elle a faim.
Bonjour, bien dormi ? je m'informe. Tu t'es levé tôt. Merci pour les croissants.
J'en prends un que j'enfourne dans ma bouche. J'ai trop faim ce matin.
–Oui. Merci. Je me suis réveillé tôt et préparé le petit déj. Comme la petite te réclamait, je m'en suis occupé afin que tu dormes un peu plus. J'espère que ça ne te dérange pas.
–Alors là, pas du tout ! m'exclame-je, ravie. Au contraire, je te dois un grand merci. J'ai pu dormir une heure de plus. Merci.
–Par contre, je n'ai pas changé sa couche, m'avoue-t-il embarrassé.
–Humm, c'est de là que vient l'odeur. Je vais m'en charger. Aïe ! Min-Ah ! Je déteste quand elle fait ça.
–Quoi ?
–Elle me mord le téton quand elle est contrariée. Je suppose qu'elle se venge du fait que tu te sois occupé d'elle et non moi. J'ai vu, tu ne t'en es pas mal sorti.
–Tu parles !? Elle a peur de moi, alors elle s'est dit qu'elle allait obéir. J'ai trouvé les instructions sur la porte du frigo, je n'ai eu qu'à les suivre.
–Un autre bon point. Tu prends des initiatives, c'est super.
Je monte changer Min-Ah pendant qu'il remet de l'ordre dans la cuisine et nous partons pour le boulot. En chemin, j'en profite pour déposer Min-ah à la garderie et le lui montrer aussi.
Arrivée à l'agence, nous nous séparons. Chacun prend la direction de son département. Je trouve Laurent chez nous et il me traine à la machine à café avec Anh-Soo.
–Alors, comment ça s'est passé avec Jungkook ? Vous allez vivre chez lui pour que la petite s'habitue à lui ? chuchote mon ami.
–Non, il préfère vivre à la maison pour ne pas la perturber.
–James a réagi comment ? interroge-t-il encore plus curieux.
–Il n'était pas là. Il est reparti après m'avoir déposée. Sinon, ça a été avec Jungkook. Je lui ai présenté Min-ah qui a fait sa mauvaise tête. Mais bon, il lui faut du temps pour s'y faire. On a discuté un peu en mangeant.
–Quoi ? Vous avez dîner en amoureux ?
–Commence pas à te faire des films, prévins-je Laurent. Nous nous efforçons d'avoir une relation courtoise pour Min-ah.
–Je ne sais pas si lui veut juste une relation de courtoisie vu la manière dont il te fixait hier soir, soupçonne Anh-Soo.
–Tu ne vas pas t'y mettre aussi.
–On a discuté sur le chemin nous ramenant chez toi, hier soir, et j'ai le sentiment qu'il a changé. Il semble vraiment vouloir s'impliquer dans son rôle de père, m'avise Laurent.
–Sur ce point-là, je l'ai effectivement remarqué. Ce matin, il a pris la petite en charge pour me laisser dormir. Il a suivi à la lettre les instructions que j'avais laissées pour James et Yuna quand ils ont commencé à s'occuper d'elle. Il a réussi son premier test en ne voulant pas changer l'environnement de sa fille. Il est sur la bonne voie pour l'instant.
–C'est pour ça que tu sembles heureuse ce matin ? me taquine mon ami.
–N-non. Je l'étais déjà. Ça n'a rien à voir avec Jungkook.
J'ignore pourquoi je m'offusque.
– Ah ouais ? Dans ce cas, aurais-tu enfin vu le loup de James ? rit Anh-Soo.
–Euh...ça fait près de deux ans que nous sommes ensemble, alors son loup, j'ai fait plus que le voir.
–Non, lui dit Laurent, la bonne question est : Son loup a-t-il enfin pu pénétrer dans ta forêt où a-t-il encore rencontré le panneau « défense d'entrer » ?
–Justement à ce sujet, s'excite Anh-Soo, lorsque j'ai vu comment ils se dévoraient des yeux hier soir, j'ai repensé à cela. Vois-tu, je me suis demandée quel genre de panneau rencontrerait Jungkook. Serait-ce un « ouvert 24/24h et 7/7 jours ? Ou bien un « ouvert seulement entre trois heures et six heures du matin lorsque James dort à la maison et toute la nuit quand il n'est pas là ? »
J'ai eu la malchance de rougir en me souvenant de la réaction d'une certaine zone de Jungkook lorsqu'il a vu mon sein gonflé de lait. Ce qui ne leur a pas échappé.
–Regarde comment elle rougi, il s'est passé un truc, c'est sûr ! affirme Laurent.
Je fixe, désarmée, ces deux idiots qui sont morts de rire à mes dépens et les menace de les faire virer s'ils ne retournent pas tout de suite à leurs postes.
–Allez travailler !
Je sursaute lorsque je me retourne, Anna était là. Elle n'a pas osé nous déranger d'après ses dires. Elle me prévient que le directeur veut me parler et s'en va tête basse.
–Qu'elle étrange enfant. Elle me fait penser à un serpent quand elle se déplace. Silencieuse.
–Je dirais, plutôt, sournoisement.
Laurent l'observe s'éloigner, le regard mauvais. Il y a quelque chose en elle qui ne me plaît pas.
Je leur réitère d'aller bosser et je pars voir le directeur, repoussant la vision de Jungkook qui surgit dans mon esprit.
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