Chapitre 8
Une pluie abondante tombait sur la ville. De gros nuages recouvraient le ciel, tandis qu'un orage grondait au loin. Cela faisait déjà trois jours que le mauvais temps me retenait à l'intérieur et l'ennui commençait à envahir toutes mes pensées. Lentement, j'observai un à un les livres de ma bibliothèque, sans avoir le moindre désir d'en ouvrir un. Les minutes s'éternisaient, chacune d'entre elles devenait atroce à supporter.
Du fond de mon lit, je me rappelai subitement du carton que j'avais reçu il y a quelques semaines de cela, contenant deux vieux livres anonymes. Je les sortis, d'abord pour contempler les dorures sur la tranche, et le cuivre craquelé de la couverture. En l'ouvrant, une odeur nauséabonde de moisi et de vieux vint embaumer la pièce.
Mes mains effleurèrent doucement la matière, tout en repensant aux mystères qu'ils contenaient.
Poussé par ma curiosité, je pris un crayon et commençai à réfléchir. Peut-être qu'après tout, je trouverais la solution de ce message codé...
17H08
Deux heures étaient passées sans que je n'eus levé la tête de mon ouvrage. Malheureusement, depuis, rien n'avait changé, et ces mots à mes yeux étaient toujours incompréhensibles. J'avais vraiment tout essayé : les lettres à doublon, le code de Vigenère, les chiffres... Tout.
« Je me casse la tête pour rien. Il n'y a probablement pas de solution. » pensai-je, en colère d'avoir passé tant de temps sur une chose qui ne valait même pas la peine.
Je refermai donc les deux livres, et les jetai brutalement dans leur carton. Celui-ci retomba aussitôt sur le parquet de ma chambre, tandis qu'une jolie enveloppe dorée s'échappa du paquet. Intéressé, j'attrapai la lettre dans mes mains, et commençai à lire les quelques mots qui la contenaient :
Timothée,
Déverse une source de lumière sur ces mots, et la vérité se révèlera.
« Une source de lumière ? » soufflai-je, consterné.
Je n'avais aucune idée de ce que cela pouvait signifier. Stupidement, je regardai le temps par la lucarne, en pensant que, peut-être, les livres révélaient leur contenu à la lumière du jour. Mais, d'abord le temps était particulièrement mauvais aujourd'hui, et de plus, c'était beaucoup trop facile pour être possible. Vraiment, j'étais complètement embrouillé.
A moins que... Une idée submergea mon esprit.
« La boussole ! » pensai-je tout de suite.
Cette fois-ci, j'étais sûr de moi, la réponse était évidente. Ce petit instrument était souvent la solution à tous mes problèmes depuis que j'étais ici. Peut-être, encore une fois, celle-ci me viendrait-elle en aide ?
Ma main se glissa dans la poche de mon manteau, et en attrapa du bout des doigts l'objet si précieux qu'il contenait. Je la serrai fort contre moi avant de la frotter doucement sur une des pages d'un livre. Je fermai les yeux, espérant, du plus fort que je pouvais, que les mots deviendraient lisibles.
Après quelques secondes, la boussole répandait déjà tout doucement une lumière à travers ma chambre. Je rouvris les yeux, et pus voir l'incroyable spectacle qui se créait tout autour de moi. Des rayons de lumière dorés m'entouraient comme une nuée de paillettes ; et c'était si beau que j'en restais muet.
Une fois la lumière s'étant dissipée, je me penchai à nouveau sur le livre, essayant de le déchiffrer. A mon grand désespoir, je vis que les pages étaient maintenant presque vides. Seules quelques lettres en gras apparaissaient de temps à autre sur le papier. Ca n'avait pas vraiment l'air de ressembler à quelque chose. Cependant, je n'allais pas abandonner aussi vite, pas si près du but !
Je pris une nouvelle fois mon crayon en main, et me mis à les reporter sur un papier. J'espérais de tout cœur trouver quelque chose ; après tout ce temps passé à réfléchir, j'étais à court de solutions.
Au bout de quelques minutes, des mots commencèrent enfin à prendre forme. Et quand tout fut reporté, je pus en tirer de belles phrases :
Les ancêtres ont parlé, Timothée.
Tu es notre seul espoir pour retrouver une harmonie familiale et redresser l'honneur de ta lignée. MAIS AVANT, Rends-toi a l'arbre généalogique, pour cela, il te faudra passer par la Descalette et suivre le chemin le long des arbres. Arrêtes-toi ensuite à la première maison que tu croiseras. Là, tu y seras.
Je fus obligé de relire plusieurs fois ces quelques phrases, tant j'étais surpris du contenu. Enfin, j'avais des réponses à mes questions ! Je savais où aller et quoi faire. Pour moi c'était déjà un grand pas. A ce moment, je n'avais plus qu'une hâte : partir à la recherche de ma lignée.
Le lendemain matin, je ne tenais plus en place. Je savais que je devais me lancer dans cette grande aventure, et confronter les mystères de cette vie qui m'attendait. Bien sûr, j'avais une boule au cœur à l'idée de quitter mes parents, et le fait qu'ils puissent m'oublier me glaçait le sang. Malgré cela, ma naïveté d'enfant emportait toutes mes peurs. Le vent du destin m'appelait.
Je les embrassai à la table de petit déjeuner comme chaque matin, en sachant que c'était différent ce jour-là. Je ne partais pas pour de bon, évidemment que j'allais revenir ! Pourtant, cela ne m'empêcha pas de ressentir de la mélancolie face à ce départ.
J'inventai une excuse stupide pour m'en aller, fis mon sac et partis, avec un étrange sentiment ; mélange de peur et d'excitation.
J'arrivai dans la ville de Myre à onze heures, puis emprunta les longs tunnels pour arriver à la Descalette. Celle-ci était aussi rayonnante qu'à mon départ, malgré la lourde pluie qui tombait et les orages déchirant le ciel.
Et alors que je m'approchais de cette jolie demeure les cheveux trempés, une jolie figure regardait depuis la fenêtre les arbres se balancer violemment dans l'air. En l'apercevant, je m'empressai d'arriver, et me mis à courir dans les champs pour la rejoindre. Je ne quittai pas ses yeux, espérant capter son attention.
Quand elle me reconnut enfin, elle s'écria depuis la fenêtre :
« Tu es revenu ! »
Ses yeux étaient légèrement plissés, elle riait presque, et son sourire montrait toute la joie qu'elle éprouvait à ma vue.
« Viens, je vais te montrer la maison ! » s'exclama-t-elle dès que je fus arrivé, en me tirant par la main.
Elle m'emmena partout dans la Descalette, me montrant la cuisine, la belle chambre dans laquelle elle dormait, la bibliothèque, la terrasse... Nous passâmes ensuite devant une pièce, mais Solène ne prit même pas la peine de la regarder. Elle l'ignorait totalement.
« Et qu'y a-t-il derrière cette porte ? demandais-je curieux en montrant la pièce en question
- Un bureau, mais j'ai l'interdiction formelle d'y aller. Selon Ophélie, cela appartient à son père, c'est à dire ton grand-oncle.
-Bizarre, m'exclamais-je suspicieux. Elle ne t'a pas donné plus de détails ?
-Non, rien du tout... »
Je vis que Solène était aussi curieuse que moi à ce sujet-là, mais qu'elle n'avait pas vraiment envie de s'immiscer dans des affaires familiales. Je ne demandai donc rien de plus, et elle continua à me faire la visite de cette jolie demeure.
Chapitre terminé et corrigé / Je m'excuse encore pour la longueur, je sais que c'est trop long mais c'était trop compliqué de couper en deux...
Je vous laisse avec la suite : )
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