Chapitre 7- Suite 💥
Ce fut à mon tour d'être étonné. Je ne m'étais pas douté un instant qu'il était possible de me trouver dans ma propre famille, celle de mes vrais parents ! Cela n'était peut-être pas une coïncidence, mon ancêtre en avait probablement décidé ainsi.
J'étais très surpris et heureux à la fois de retrouver quelque chose d'enfoui qui m'avait toujours semblé perdu d'avance... On commença alors à se réjouir de cette bonne nouvelle devant le regard intéressé de Solène
Puis cette jeune femme se présenta. Celle-ci s'avérerait donc être une tante éloignée, et qui avait également connu mes parents. En effet, mon père était son cousin, l'ainé de la famille.
Pendant une heure ou deux, celle qui se révélait être ma tante me raconta des dizaines d'anecdotes sur eux dont je ne pouvais plus me passer. Cela faisait des années que je n'avais pas entendu quelqu'un prononcer leurs noms. Et cette femme en parlait avec une si grande simplicité !
Pourtant, même si tous ces souvenirs me faisaient du bien, cela me rendait mélancolique. Ce sentiment était la pire des douleurs. Je sentais qu'une plaie était en train de s'ouvrir. En quelques secondes ce bien être que j'avais ressenti s'était transformé en un battement de cœur accéléré et une tristesse. Trop d'années s'étaient écoulées sans eux pour que je puisse revivre des souvenirs... J'en avais trop peu.
Bien que j'essayasse de la cacher, cette femme vit dans mes yeux une souffrance, celle qui faisait de moi un orphelin. Elle arrêta tout de suite de parler, et baissa le regard sur la table. Elle me prit la main et pencha doucement sa tête vers la mienne.
« Oh excuse-moi, c'était si maladroit... Pardonne-moi...
- Vous n'y êtes pour rien... expliquai-je. Cela faisait si longtemps que personne ne m'avait parlé d'eux... »
Une larme coula sur ma joue, et elle l'essuya avec sa tendre main. J'essayais tant bien que mal de lutter contre ma tristesse, mais je ne pus retenir mes larmes.
« Parlez-moi encore un peu d'eux, demandai-je.
- Je t'en prie, appelle-moi Ophélie. Que veux-tu savoir exactement ?
- Eh bien, c'est un peu délicat à demander... »
J'attendis quelques secondes avant de poser ma question. Je n'étais pas vraiment sûr d'avoir envie d'entendre la réponse. Cependant, c'était quelque chose qui survolait mon esprit depuis bien trop d'années et lorsque cela était arrivé j'étais bien trop jeune pour m'en souvenir. Je pris donc une inspiration et repris ma phrase du début :
« Savez-vous ce qu'il leur est arrivé ?
- Oh, tu veux dire... Je vois...Eh bien, je crois qu'ils avaient tous deux une quête, une mission qui avait été donnée par l'ancêtre, mais cela ne s'est pas très bien passé. Je ne saurais te donner plus de détails, moi-même je n'en sais pas grand-chose.
- Mon père était un Élu ?
- Oui, c'est d'ailleurs de cette façon qu'ils se sont rencontrés, vers l'âge de dix-huit ans...
- Leur histoire me touche, murmurai-je, pensif. »
Malgré le fait que Ophélie m'eut quelque peu expliqué la cause de leur mort, tout cela restait très mystérieux. Peut-être était-ce à moi de trouver la réponse ?
Une fois de plus, ma curiosité m'attirait vers de bien sombres secrets.
Puis, Ophélie s'exclama :
« Vous pouvez rester ici autant de temps que vous voulez !
- Cela serait avec grand plaisir, mais cela fait déjà une journée que je suis parti, je dois rentrer à l'aube, mes parents m'attendent. »
Ma tante lança un regard interrogateur à Solène qui comprit tout de suite ce que ce coup d'œil signifiait. Je regardais la scène interloqué, sans avoir la moindre idée de ce qui se tramait entre ces deux personnes.
« Que se passe-t-il ? Y-a-t-il un problème ?
- Je pensais que tu étais prévenu, s'exclama Ophélie, honteuse.
- Enfin, de quoi s'agit-il ? demandais-je en haussant le ton.
- C'est un peu tôt pour te le dire, répondit Solène.
- Non, je veux comprendre. Expliquez-moi.
- Crois-moi, tu préférerais ne pas savoir...
- Non, expliquez-moi ! Que se passe-t-il ? répliquai-je, frustré par leur résignation.
- Bon, très bien... Disons que tu n'as pas vraiment besoin de te soucier de tes parents, car lorsque tu passes du temps dans cette dimension temporelle, ton existence s'atténue peu à peu sur Terre.
- Il te suffit de trouver un juste milieu entre ces deux mondes, mais ce n'est pas toujours chose aisée quand on est un Elu, ajouta Solène. Alors, j'ai fini par choisir.
Je n'avais rien à lui répondre. Tout défilait trop vite. Devais-je vraiment choisir entre la Terre et ce monde ?
Je commençais à comprendre pourquoi Solène était restée toute seule sur la place le soir de notre rencontre. On l'avait oubliée...
Non, je ne pouvais croire à une atrocité pareille ! Ce n'était pas possible, je ne pouvais être voué à un destin tel celui-ci. Je n'avais pas choisi d'être un Élu pour disparaître, pour se faire oublier, et encore moins pour perdre tout ce que j'avais de plus précieux.
« Je...je ne vous crois pas ! m'exclamai-je. C'est impossible ! Non, non ... »
Pourquoi Solène ne m'avait rien dit ? Pourquoi m'avait-on donné un tel fardeau à porter ?
« Je ne t'en ai pas parlé car je ne voulais pas que tu t'inquiètes. Je ne voulais pas te faire de la peine, expliqua-t-elle tristement.
- Regarde-moi ! Cela fait au moins une quinzaine d'années que je vis ici, ajouta Ophélie rieuse.
-Si vous me l'aviez dit plus tôt, je ne serais... »
Je n'avais pas les mots pour décrire cette colère en moi. Si seulement mon ancêtre avait choisi quelqu'un d'autre...
Pourquoi avais-je été choisi ? Pourquoi moi ? Pourquoi ce choix ? Toute ma vie avait dérapé depuis que j'avais pris connaissance de mon destin. Maintenant, il était trop tard, j'avais une mission à remplir. Je me sentais déchu de ma liberté, et c'était trop pour moi à imaginer.
Malgré toute cette bourrasque d'émotions qui s'emparait de mon corps, je ne pouvais en vouloir à Solène. Elle n'y pouvait rien. Elle était condamnée au même destin que celui qui m'attendait. Mais peut-être aurais-je préféré ne jamais savoir une telle chose...
Dès mon enfance, j'avais tout perdu ; mes parents, ma maison, ma vie... Et maintenant, c'était ma nouvelle famille qui me perdait. Je savais que bientôt ils m'auraient complètement oublié. C'était eux que j'aimais, qui m'avaient donné tout leur amour et maintenant ils allaient me perdre ? Je ne pouvais pas laisser passer ça, c'était trop horrible... En pensant à cela, une larme s'échappa de mes yeux. "Reste fort " pensai-je.
« N'aie pas peur, je serai toujours là pour toi mon garçon, affirma ma tante d'un ton protecteur, en voyant mon état.
- Je n'ai pas peur, je suis terrifié ! Voilà ce que je ressens ! Mon corps se sent vide, c'est comme si tout ce que j'avais construit n'avait servi à rien. Ma vie s'écroule à cause d'un stupide destin ! »
Je partis, laissant mon verre de limonade à moitié plein sur la table. Mais je n'avais nulle part où aller, j'étais seul. Je me sentais incompris, démuni de tout. Marchant en direction de buissons touffus, mon corps ressentit de nouveau des larmes remontant à la surface. Je voulais que quelqu'un me prenne dans ses bras, bien que personne ne puisse le faire.
Je continuai alors ma marche d'un pas hésitant, m'enfonçant de plus en plus dans la forêt.
Les arbres semblaient se pencher légèrement vers moi formant comme une voûte. La lumière du jour commençait à s'affaiblir et toute la végétation se noircissait. Les arbres devenaient plus touffus et massifs, se resserrant vers le centre en m'encerclant.
Cependant, je continuai ma marche, sans interruption, poussé par ma colère, me faisant absorber par la pénombre. J'avais un peu peur, mais je ne voulais faire demi-tour, je devais poursuivre mon chemin.
Puis au bout d'une dizaine de minutes, je décidai de m'arrêter. Perdu, je sortis ma boussole et la frottai doucement en fermant les yeux. Peut-être pouvait-elle m'éclairer ?
Quelques secondes plus tard, mes yeux se rouvrirent. A présent, ce n'était plus le même paysage qui s'offrait à moi. Je me retrouvais là où tout avait commencé : dans la gare en verre. Je fus un peu surpris d'abord, puis heureux de savoir que mon souhait avait été exaucé.
Je savais exactement là où je voulais aller, et j'étais confiant. Ma colère était toujours là, mais l'excitation de rentrer chez moi était immense.
Ce soir-là, un grand calme m'envahissait. Toute la tension et la colère s'étaient envolées, rien ne pouvait me rendre plus heureux que ma chambre. Peu à peu, cette journée semblait s'effacer dans mes pensées.
Les jours qui suivirent me firent presque oublier ce qui s'était passé. Je me sentais heureux, et content de voir mes parents
NDA: Chapitre terminé, j'espère que ça te plaît et n'hésite par à mettre un vote (ça fait toujours plaisir) Chapitre un peu long, mais j'en suis super fière : )
Un grand merci aux personnes qui m'ont aidé à corrigé les fautes sur ces 7 premiers chapitres !!
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