Hello ! une petite remarque avant votre lecture; je publie ce chapitre car j'en suis vraiment très fière, et je ne pouvais pas passer une minute de plus sans vous le partager. ( ps = le tableau c'est van gogh )

Mes yeux s'ouvrirent doucement. « Encore... » pensais-je. La fatigue me gagnait, pourtant il m'était impossible de tomber dans un profond sommeil.

Je connaissais bien ces nuits longues et silencieuses, elles m'étaient familières depuis toujours. Souvent, mes pensées étaient trop enchevêtrées et il m'en était impossible d'y faire abstraction. Elles m'absorbaient malgré ma fatigue.

J'observai autour de moi : tout était sombre, seul le rideau de la fenêtre laissait traverser quelques rayons argentés de lune dans cette pièce.

Sans faire de bruit, j'entrouvris la fenêtre et regarda le ciel de plus près. La pénombre de la nuit enveloppait la terre comme une cape, et pourtant, le ciel n'avait jamais brillé autant. Puis mes yeux regardèrent dans les profondeurs de ce noir, comme si je cherchais à trouver sa limite...

Plusieurs minutes passèrent, sans que je ne fisse un seul mouvement. J'étais absorbé par le calme et la splendeur de la nuit. Ce paysage sombre m'apaisait.

Les mots de la lettre tourbillonnaient toujours dans ma tête, mais tout semblait à présent plus simple... Je ne cherchais plus à la comprendre, je me contentais de m'accrocher aux quelques mots que j'avais retenu. Bien que le sens même de cette lettre m'échappait, j'avais espoir, car j'approchais de la vérité.

Je restais pensif tandis que ce bleu sombre continuait d'observer l'univers. J'avais même l'impression que c'était moi que les étoiles regardaient ; comme si je fus le seul éveillé. En ce soir d'été, je voyais leur passé miroiter dans le ciel, et chacune d'elle semblait représenter quelque chose de spécial. Elles étaient bien plus qu'une lumière ; sans les ténèbres, elles ne pouvaient exister.

Un souffle léger vint caresser mon visage. A ce moment, j'entendis de légers bruits de pas s'approchant de la fenêtre. Solène s'avança près de moi, à demi-éveillée et chuchota :

« Que fais-tu debout, si tôt ? »

Je pointai le ciel en guise de réponse. Elle leva la tête et resta silencieuse. Malgré l'obscurité, je pus deviner un sourire sur ses lèvres face à toutes ces étoiles.

« Tout s'entremêle, tout va si vite et...j'ai l'impression d'être dépassé par ma propre vie. Cela faisait longtemps que je n'avais pas ressenti un vrai calme, comme celui-ci, lui expliquais-je. Je suis content que tu sois là, ajoutais-je. »

Solène tourna la tête, et me regarda pendant plusieurs secondes. Je ne voyais que les traits de son visage, mais l'image perçante de ses yeux bruns m'étaient restés en tête. Je l'imaginais, le regard profond et assuré. Puis elle répondit :

« Moi aussi. »

Un silence s'empara de nous.

« Je sais que je ne parle pas beaucoup de moi... s'exclama-t-elle subitement. J'ai l'impression que notre rencontre nous a changé. Avant toi, je me sentais tellement seule dans ce monde, perdue au milieu de tous ces gens, qui pensaient mon destin incroyable. Même si j'avais attendu ce moment depuis toute petite, au bout d'un an j'avais l'horrible impression de m'effacer de tous. J'ai eu quelques quêtes de temps à autre, mais je n'ai jamais été plongée dans une aventure comme la tienne.

-Mais n'y avait-il pas ta grand-mère pour t'aider ?

- C'était elle, l'ancienne élue. Elle m'a quitté à mes douze ans, et un an plus tard, j'ai pris la relève. Alors...dès que je t'ai vu sur ce quai, je ne t'ai plus perdu de vue, explique-t-elle Depuis, ma vie défile à mille à l'heure, et je veux toujours vivre plus de choses. C'est comme si... j'avais peur que ma vie s'arrête »

Elle s'arrêta pendant quelques secondes, comme pour reprendre sa respiration, puis se remit à parler :

« Parfois, il est bien de faire une pause pour contempler ce qu'on accompli. Je suis heureuse ; heureuse d'être là pour toi, heureuse de vivre toute cette aventure. »

Je n'avais pas les mots, pour lui répondre. Elle était encore plus incroyable que je me l'été imaginé. Comment avait-elle eu le courage de me faire une telle confession ? C'était évidemment le signe que quelque chose de puissant nous liait. Je sentais cette force qui nous unissait.

Au lieu de lui répondre, je lui pris la main et elle me la serra du plus fort qu'elle le pouvait. Elle posa ensuite doucement sa tête sur mon épaule.

Je gardai ce moment précieusement en tête, jusqu'à me sentir complètement enveloppé par mon sommeil. Cette nuit, ce ciel, ce soir-là, tout m'avait apaisé. Je me sentais rassuré d'avoir quelqu'un sur qui compter à mes côtés. Peu à peu, je sentis mes yeux se fermer doucement, tandis que tout mon corps tombait dans une profonde sérénité. Je me laissai finalement emporter par ma fatigue et mes rêves.