Une jolie lumière dorée descendait sur les arbres. Je m'étais installé sur un banc près d'un marronnier, et avais sorti un livre afin d'effacer toutes les pensées noires qui me traversaient l'esprit. Mais je n'y arrivais pas. Mes doigts se contentaient simplement d'effleurer les pages tandis que mon regard pointait le vide.

Des centaines d'idées se bousculaient dans ma tête.

J'étais trop pensif à l'idée d'enterrer mon année de quatrième dans une semaine, cette année qui avait laissé place à de nombreux souvenirs. Elle m'avait transformé en quelqu'un d'autre, et j'avais du mal à comprendre ce changement. Je semblais mal accepter ma nouvelle personnalité, ce nouveau garçon que j'étais devenu. Je me sentais presque en décalage face aux adolescents de mon âge.

A l'ombre des arbres, je faisais défiler tous mes souvenirs. Les bons, mais aussi les douloureux. Une jolie farandole d'émotions s'emparait de moi, faisant revivre peu à peu un passé que je croyais pourtant enfoui.

Malgré tout ce que je m'efforçais de croire, je voyais bien que quelque chose en moi avait véritablement changé. Je n'y pouvais rien, toute mon innocence de petit enfant était partie.

J'avais toujours eu une personnalité compliquée aux yeux de mes parents adoptifs. À vrai dire, ils ne m'avaient jamais vraiment compris.

Cependant, cette année avait été bien différente des autres. J'avais l'impression de ressentir des choses qu'un garçon de mon âge ne pouvait préméditer.

C'était comme une vague désagréable qui s'emparait de mon corps. Je me sentais à chaque fois prisonnier de mon rêve, et de ces pensées que je ne contrôlais pas. C'était comme un grand vent froid, qui me paralysait de la tête aux pieds.

Cela avait commencé par des rêves, qui s'avéraient plutôt être des souvenirs. Je me revoyais entouré de mes parents, une dizaine d'années plus tôt. Dans ces songes, leurs traits étaient nettement dessinés, je les voyais tel qu'ils étaient avant leur mort. Et pourtant, je savais que j'étais bien trop jeune quand ils avaient subi l'accident pour me rappeler d'eux

Dans ces étranges rêves, ma mère portait toujours la même robe bleue parsemée de fleurs blanches. Puis, alors que ce souvenir se passait dans un des plus grands bonheur, leurs expressions devenaient froides et leurs regards durs. Mes parents disparaissaient ensuite dans le néant de mes songes.

En grandissant, ceux-ci devenaient de plus en plus flous et absurdes. Je n'avais pas la moindre idée de ce qu'ils voulaient signifier. A présent, je pouvais entendre des voix, résonnant dans ma tête en permanence. C'était à croire que j'étais fou.

Au fond de moi, je m'imaginais que, peut-être, quelqu'un tout là-haut voulait me faire passer un message

Une vibration vint me sortir de mes pensées : un message sur mon téléphone. Je ne pris même pas la peine de le lire, tant j'étais préoccupé à ressasser de vieux souvenirs...

Je levai la tête et observai le ciel : le soleil tombait déjà derrière les bâtiments haussmanniens de Paris. En effet, il était tard, et je devais rentrer : le train de dix-huit heures m'attendait.

Je marchai en direction de la gare, tandis que la douce lumière du soir éclairait la face sud des bâtiments, avant de disparaitre complètement. En effet au loin, une douce teinte bleue se répandait peu à peu dans un coin de ciel.

Enfin, après avoir traversé deux carrefours, je me trouvai dans la gare, et me dirigeai vers le train correspondant.

En montant à l'intérieur, je baillai plusieurs fois avant de m'asseoir confortablement, le coude posé sur le rebord de la fenêtre.

J'observai alors mon visage pâle à travers la vitre, les traits fatigués qui y ressortaient et mes boucles châtains que le vent avait mis en désordre. Pendant plusieurs minutes, je restai contemplatif face à mon portrait d'adolescent perdu. Qui étais-je à présent ? 

FIN DU PREMIER CHAPITRE, petites modifications possibles

Si vous avez des conseils, surtout n'hésitez pas !!! J'espère que l'histoire vous plait ! J'y mets vraiment tout mon coeur pour l'améliorer et la rendre encore plus belle !

Bonne lecture : )