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Ruby (4) - 12 janvier 2042 ( Nouvelle version )

Je me mets à courir. Debbie est déjà loin devant. Facile pour celle qui a fait la gloire de l'équipe d'athlétisme avant de décider du jour au lendemain qu'il s'agissait d'un sport de ringard et de tout plaquer. Derrière moi, quelqu'un nous crie de nous arrêter. J'accélère. Je sais qu'ici les agents de sécurité sont équipés de tasers et qu'ils n'hésitent pas à s'en servir.

Nous sommes en plein dans les heures d'affluence et les couloirs du centre commercial grouillent de monde. Je me fraye un passage au milieu de la foule, zigzaguant entre des clients trop absorbés par leurs divers appareils électroniques pour me prêter attention. Un regard en arrière m'informe que d'autres agents du Macy's se sont lancés à nos trousses ce qui monte à quatre le nombre de nos poursuivants. Distraite par ce constat, je manque de peu de renverser une mamie qui s'appuie sur sa canne.

— Excusez-moi, Madame. Vraiment, je suis désolée, m'écrié-je sans ralentir.

Mes poumons en feu me supplient d'arrêter. Contrairement à Debbie, je n'ai jamais été une grande sportive. Je me concentre sur la veste en cuir de mon amie. Ne surtout pas me laisser distancer. Délaissant les escalators bondés, nous nous précipitons dans les escaliers de secours, dévalant les marches quatre à quatre. Nous débouchons deux étages plus bas pour nous engouffrer dans un magasin de jeux vidéo. Les quelques jeunes qui déambulent dans les rayons nous dévisagent d'un air surpris en nous voyant peiner à reprendre notre souffle. Est-ce le fait que deux filles débarquent dans leur petit univers ou la frimousse de Victor que les soubresauts de la course ont réveillés qui attise leur curiosité ? Hum... Difficile à dire.

— Debbie, s'exclame le vendeur en se dirigeant vers nous avec un sourire benêt.

Il arbore l'allure maladroite de ces gamins qui ont grandi trop vite et qui ne savent pas quoi faire de leur nouveau corps.

— Ouais, salue Max, l'accueille cette dernière avec un regard glacial qui le coupe net dans son élan. Et vous, qu'est-ce que vous matez ? Vous n'avez jamais vu une fille ou quoi ? ajoute-t-elle à l'attention des ados qui nous fixent comme si un troisième bras venait de nous pousser dans le dos.

Les gosses détournent les yeux, subitement passionnés par les boîtes de jeux rangés juste devant eux. Debbie s'approche de Max.

— On est dans la merde. On peut se planquer derrière ?

Le garçon hoche la tête et nous fait signe de le suivre dans l'arrière-boutique. Ce n'est pas la première fois qu'il nous rend ce genre de service. Il nous y abandonne pour retourner s'occuper de ses clients. À l'abri dans les locaux du personnel, je m'autorise enfin à relâcher la pression. Les deux mains posées sur mon flanc douloureux, je peine à reprendre ma respiration.

— Debbie, je te jure que la prochaine fois que tu me fais un coup comme ça, je te tue ! Lui lancé-je dès que j'ai retrouvé assez de souffle pour parler.

— Arrête ton char, Ruby, me rétorque-t-elle, nullement impressionnée par ma colère. Tu aimes ça au moins autant que moi. Allez, avoue que tu as pris ton pied.

Mon énervement retombe aussitôt. Je ne vais pas mentir. J'adore ce sentiment de toute-puissance que me procure l'adrénaline qui coule dans mes veines. Il n'y a que dans ces moments-là que je me sens vraiment vivante et Debbie le sait parfaitement.

— Ouais, OK. C'est vrai. Juste, préviens-moi la prochaine fois.

— Oki, sœurette, c'est promis, dit-elle en s'affalant sur une vieille chaise de bureau. Mais cela sera beaucoup moins drôle. Tu aurais vu ta tête.

Je lui réponds d'un doigt d'honneur, avant de me laisser tomber sur le deuxième siège, encore plus déglingué que le premier. L'attente risque de durer un peu, alors autant s'installer le plus confortablement possible.

Max nous rejoint une trentaine de minutes plus tard.

— Désolé, s'excuse-t-il. J'étais coincé avec un client. Mais c'est bon, les agents de sécurité sont passés deux fois devant la boutique sans y entrer. Je crois qu'ils ont abandonné la chasse.

— Merci Max. Encore une fois, tu nous as sauvé la mise.

Mes remerciements restent sans réponses. Les yeux fixés sur Debbie, Max semble à peine avoir remarqué ma présence. Malgré l'habitude, je ne peux m'empêcher de ressentir une pointe de jalousie. Ce n'est pas que je veuille sortir avec Max, mais merde, j'aimerais qu'au moins une fois un garçon s'intéresse à moi.

— C'est ça, merci Max, dit Debbie en éteignant sa cigarette — la troisième depuis que nous sommes arrivés — directement sur la vieille chaise de bureau. Ce n'est pas tout ça, mais on a autre chose à faire. Tu viens, Ruby ?

Le jeune vendeur nous jette un regard si piteux que je me sens obligé de lui lancer un sourire d'excuse. En même temps, ce n'est pas de ma faute s'il accepte de se faire traiter comme un chien sans broncher. Qu'est-ce qu'il imagine ? Qu'il occupe une place à part dans le cœur de Debbie ? Que s'il se soumet à tous ses caprices, elle va finir par se rendre compte qu'elle ne peut pas vivre sans lui ? Il se trompe lourdement. Des ados boutonneux prêts à se plier à ses moindres volontés, mon amie en a dans toute la ville. Elle ne ressent que du mépris à leur égard. Debbie n'aime pas les garçons gentils.

En bon toutou, Max nous suit jusqu'à la porte de la boutique.

— Eh, Debbie... tente-t-il alors que nous nous apprêtions à sortir.

Nous nous retournons toutes les deux.

— Qu'est-ce que tu veux ? Fait Debbie en croisant les bras.

— Je...

La peau du jeune vendeur, d'habitude très pâle, a viré au cramoisi. L'élan de courage n'aura pas duré bien longtemps. Et Debbie va lui faire payer cher son bref instant de bravoure. Je jette un coup d'œil aux gosses qui ne perdent pas une miette du spectacle. L'humiliation va être publique. Ouille !

— Je...

— Accouche Max ! On n'a pas que ça à faire, l'enjoint Debbie d'une voix où perce son agacement.

Les joues de ce pauvre Max sont maintenant si rouges que je m'attends presque à entendre l'air grésiller à leurs contacts.

— Je... Enfin... Il... Il y a un festival de film de science-fiction ce week-end au ciné. Et, je... Je me demandai si tu voudrais bien y aller avec moi.

Debbie lui lance un regard tellement chargé de dédain que j'en ai mal pour lui. Je le vois se tasser comme s'il cherchait à disparaître. Malgré toute l'affection que je porte à mon amie, je dois admettre que parfois elle se comporte de façon vraiment cruelle.

— Des films de science-fiction ? Sérieux ? Tu n'as pas plus nul à me proposer. Allez viens, on a assez perdu de temps avec ce naze.

Elle sort sans un regard pour le pauvre garçon qui semble au bord des larmes.

— Désolée, Max, tu auras peut-être plus de chance la prochaine fois.

Ce dernier hoche la tête d'un air absent. Pourquoi est-ce que je raconte des bêtises pareilles ? Ce n'est pourtant pas mon genre de consoler les cabots de Debbie. Mais j'ignore pourquoi, aujourd'hui, la peine de Max me touche. Je ne sais pas ce que j'ai en ce moment. Un rien me fait monter les larmes aux yeux. La semaine dernière, je me suis même surprise à chialer devant un film romantique comme une ado de douze ans. La honte ! Je ne suis pourtant pas enceinte. Ne m'appelant pas Marie, aucun risque de ce côté-là. Non, ça doit être le résultat du manque de sommeil. Vivement que Tommy dorme la nuit que je retrouve mon état normal.

— Tu y es allé un peu fort avec Max, dis-je à mon amie tandis qu'on s'éloigne de la boutique. Tu devrais être plus gentille avec lui. Il nous a tirés d'un mauvais pas. Et ce n'est pas la première fois.

Debbie s'arrête et me dévisage.

— Gentille ! Avec Max ? Qu'est-ce qui te prend ? Tu te ramollis ma vieille. Cet idiot a déjà de la chance que je le laisse se vanter d'être mon ami auprès de sa bande de geeks.

Je me tais. Inutile d'essayer de raisonner Debbie quand elle tient ce genre de discours. Ce n'est pourtant pas quelqu'un de méchant. Elle ne voit juste pas le mal qu'elle peut faire aux autres.

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