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Soirée(2/2)

Alyssa a réservé dans un chic restaurant. Je suis ébahie par la magnificence des lieux. Un palace à l'architecture moderne teintée d'une influence baroque, me coupe le souffle. Ma sœur n'a pas fait semblant. L'endroit est incroyable. Un serveur vient à notre rencontre. Installée dans un petit salon privé, la table est impeccablement mise : plusieurs couverts, verres et assiettes en tout genre, l'habillent. La nappe en soie blanche est immaculée. Le tout dans un cadre sublime. Prélude d'une soirée remarquable.

Assise entre Alyssa et Jeliel, je saisis la flûte tendue par le maître d'hôtel. Nos verres en main, nous les levons à ma santé. La soirée se déroule à merveille. Passant la main dans mes cheveux, je lâche prise aux discussions pour me concentrer sur le verre que je tiens à la main. Le champagne bulle à la surface. Il ne m'arrive pas régulièrement de boire, l'ivresse, la sensation d'impuissance, de plénitude m'effraie. Je ne supporte pas les passions de l'ébriété. Le goût du vin du Diable parcourt ma bouche, épouse mes papilles. Je ressens le parcours du liquide, il franchit ma gorge avant de se déverser allègrement dans mon estomac. Mes poils se hérissent, ma chair vibre sous différents frissons : Cette soirée est spéciale.

Jeliel, avec son habituelle joie, égaye cette douce soirée. Il se met à conter son dernier amour :

- Savez-vous que j'ai rencontré un homme formidable, il est charmant. Il me fait craquer comme un dingue.

Romain amusé par mon ami, se prend au jeu et lui demande :

- Ah, et celui de la semaine dernière, tu l'as déjà oublié ? Comment s'appelait-il déjà ?

- Oh, je ne sais plus. Il est différent. Je suis sûr d'avoir trouvé l'homme de ma vie cette fois-ci !

- Mais c'était le cas sur le précédent, et celui d'avant et encore d'avant !

- Il n'a pas tort ! Un point pour lui !

Ma sœur se met à compter les points, la soirée s'annonce amusante. Jeliel, pour une fois, ne sait plus quoi dire. Il se rend compte que ce que dit mon beau-frère est juste. La discussion s'amplifie sur les amours d'un soir de mon tendre ami. Il dérive dangereusement sur l'aspect de sa vie que personne n'est enclin à entendre. Je suis obligée d'intervenir, il va trop loin, ce n'est ni l'endroit ni le moment pour un cours de sexualité débridé.

- Jeliel, s'il te plait, pas de ça ici.

- Oh ça va, ne fait pas ta prude.

- Moi, prude ! Je rigole. Euh, oui, bon, chacun ses affaires. Ce que je fais ou ne fais pas d'ailleurs, ne te regarde pas !

- Quand vas-tu te décider à te trouver un homme ?

- Et voilà, c'est reparti ! Tu n'es pas sympa, c'est mon soir, on a dit pas de bavardages sur ma vie amoureuse.

- Ok, c'est bon, mais demain il faut qu'on en discute. Tu ne peux pas te terrer des années entières sans homme, sans amour et encore moins sans sexe !

- Arrête avec ça ! À t'écouter il n'existe que ça. Tu sais bien que je ne plais pas, que je suis inexistante aux yeux des autres.

Faisant de grandes gestuelles m'imitant, il se moque de moi.

- Caliméro, c'est comme cela que tes parents auraient dû te prénommer.

Ma sœur rit et rétorque.

- Oui, cela arrivait par moment ! Naïs à toujours eu cette fâcheuse tendance à l'auto-flagellation. Elle se rabaisse sans arrêt.

- Hé ! Vous me faites mon procès ? Non, sérieusement si on pouvait changer de sujet de conversation, ça m'irait bien. Vous me connaissez, je n'aime pas être le centre d'intérêt, alors parlez d'autres choses. Évitons tout ce qui me concerne. OK ?

Sur ces derniers mots, je leur fais une moue boudeuse accompagnée d'yeux de chien battu. Ils me regardent à tour de rôle, leurs mines faussement tristes me dérident. Comme la gêne est venue, elle s'en est allée.

Ils se relancent dans d'autres bavardages, doucement mon esprit s'évade. Je les entends par intermittence.

En les écoutant, je savoure chaque instant de leurs vies, comme s'il s'agissait de ma dernière soirée. Je n'interviens pas, je me contente d'un simple hochement de tête, appréciant leurs paroles.

En toute discrétion, j'étudie Jeliel, cet homme peu commun par sa bonté, son humilité, m'offre de merveilleux moments. Son coté juvénile me ramène une bonne humeur. Sa joie, sa simplicité anime mon monde que je trouve fade, ennuyeux. Son optimisme à toute épreuve est une échappatoire à mon quotidien morne. Depuis notre rencontre en première année au collège, nous sommes inséparables. Jeliel est le frère que je n'ai jamais eu. Je me suis battue pour lui, lorsqu'il subissait les injures de nos camarades. Lui, m'a toujours soutenu dans les méandres de ma vie amoureuse.

Je sors de mes souvenirs lorsque le maitre d'hôtel me resserre. Le remerciant, je me saisis de ce verre, caresse machinalement le pied de celui-ci, le saisissant, je le mène jusqu'à mes lèvres avides. Je bois cette coupe d'une traite, j'y prends goût. Les réjouissances s'écoulent trop rapidement. Je ne parle plus, je n'ai rien à dire, ma vie est trop simple. Le seul sujet qui me préoccupe à cet instant, c'est Jayden, le mettant dans un coin de ma tête, je l'oublie. L'homme au costume fait couler ce liquide capiteux pour la troisième fois. Les bulles explosent délicatement dans ma bouche, un vrai délice.

Sans m'en apercevoir, les festivités touchent à leur fin. La tête me tourne gentiment, un sourire niais figé sur ce visage, qui ce soir, n'est pas vraiment le mien. Je pense que nous allons prolonger notre soirée, lorsqu'Alyssa reçoit un texto de leur baby-sitter, Liam est malade. La sortie s'achève ici.

Jeliel me quitte également car il prend son poste dans quelques heures à peine. Je redemande un dernier verre, pour oublier.

Je tourne la tête et tombe sur un couple qui me fixe sans aucune gêne. Une jeune femme qui boit seule, ça ne fait pas bonne figure. Il est temps que je quitte ce restaurant. Je titube légèrement, sous le regard affligé du vieux couple, jusqu'à ma voiture. Je pose machinalement mon téléphone portable à son emplacement, je constate qu'un message est arrivé. Je le consulte et lis : « Ne prends pas ta voiture, je t'en conjure ! »

Mon sang ne fait qu'un tour. Qui est cette mystérieuse personne, que me veut-elle, pourquoi moi ? Nom de Dieu, je devrais aller porter plainte pour harcèlement. La police saura bien trouver qui m'importune. Nerveusement, je tourne la tête à gauche et à droite. Il doit être ici, il me surveille. Comment peut-il savoir que j'ai ma voiture ? Mince, me voilà totalement flipper maintenant. Je respire, difficilement. La tête me tourne, prise de vertige, je ferme les yeux. J'inspire exagérément, je cherche mon souffle. Je récupère. J'irais me présenter au commissariat demain. Il faut que cela s'arrête, je dois savoir de qui il s'agit.

Encore un message qui ne veut rien dire, d'une personne qui n'est personne. Je jette l'appareil, contrariée, je démarre.

Une fois derrière le volant, la musique à pleine puissance, les neurones embrumés par l'alcool, je me sens détendue. La légèreté que me procure la conduite, m'apaise, m'ôte cette triste solitude.

Je roule à presque deux cents kilomètres heures sur une nationale limitée à cent dix, juste pour le plaisir.

En y repensant, je suis exaspérée par cette fichue soirée. Je pensais, passer une soirée inoubliable pour son excellence, finalement elle sera inoubliable pour sa rapidité.

La rage au ventre, les mains crispées sur mon volant, j'appuie sur l'accélérateur jusqu'à la butée. L'aiguille monte, mon cœur s'accélère, s'emballe. Plus que d'accoutumer, j'ai besoin de cette vitesse.

Je me laisse aller, l'adrénaline commence à influer dans mes veines, elle m'envahit entièrement. Me perdant sur l'asphalte, l'euphorie me gagne, j'accélère. La sensation que j'attendais désespérément arrive et la plénitude m'enrobe totalement. La solitude s'évapore ainsi que ce mal-être qui me grignote de l'intérieur.

Je me sens seule sur cette route, slalomant entre les autres usagers. Mon attitude de chauffard pourrait être irréversible, malgré cela, je ne me sens pas en danger. Mon cœur bat la chamade, je le sens tambouriner jusque dans mes tempes, des frissons me parcourent la colonne vertébrale et me donnent la chair de poule. Elle est là ! Ma dose s'insinue dans tout mon être jusqu'à la moindre parcelle de mon être. Mes neurones se déconnectent de toute réalité. Je commence à perdre pied. Je deviens dangereuse, incapable de ralentir, l'excitation à son comble, le cadran acculé.

C'est à ce moment précis que mes yeux le voient. Mon œil accroche le rétroviseur et brièvement, je l'observe, je le reconnais.

Ce fantôme, ce mystérieux passager. Beau brun attirant, il est ce patient qui hante mon esprit. Cet homme, que je crois voir, me fait ressentir des tiraillements dans le bas du ventre, mon palpitant est sur le point d'imploser. Je jubile de le voir, j'apprécie ce court instant. Cette merveilleuse apparition me fait un bien fou, car dans ma réalité monotone, il refuse de se réveiller. Jayden est là, avec moi, douce chimère que mon cerveau crée.

Serait-ce mon ange gardien ou juste une de mes nombreuses hallucinations. Agacée, par ce songe éveillé, j'accélère davantage.

J'essaie d'être d'une très grande concentration malgré cette vision angélique. L'alcool nageant dans mon sang, je me sens invincible, indestructible. Je suis dans mon élément, dans ma voiture, je me sens tellement bien, vivante, en sécurité. Mon univers, c'est cela. Mon monde, c'est l'impatience, la puissance et plus que tout, la rapidité.

Je roule dans l'obscurité béante, quand je sens son souffle dans mon cou, je le perçois contre moi, contre mon corps. Il me laisse une brise froide, douce. J'aime ça. Je voudrais plus, tellement plus. Me délecter de ses bras, de son corps robuste. En y pensant, mes yeux se ferment, je cherche sa présence sous la lourdeur de mes paupières, il est là, je le vois. On dirait qu'il m'attend. Il m'appelle, non, il crie. Je ne comprends pas, seul ses bras m'attirent. Il hurle, je déchiffre ses mots : « ouvre les yeux ». Mes yeux, dictés par ses paroles, recouvrent la lumière, mais ce n'est pas celle que je souhaitais. Il n'est pas ici. Mon cerveau revient brusquement à la réalité lorsqu'il comprend, ce sont les phares d'une semi-remorque qui m'éblouissent. Instinctivement, je referme les yeux...

J'aime la vie, mais je n'appréhende aucunement la mort. Elle est inévitable. Finalement, je crois que c'est ce que je souhaite intérieurement.

Mourir ! Ce que je veux, c'est mourir, pour pouvoir vivre !

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