Impressionnée, Siraline l'était.

Elle n'avait jamais vut autant de monde réunit en même Temps en ce lieu, et pourtant, elle en avait vut des assemblées, mais jamais de pareilles, et aucunes n'avaient en son Cercle des Représentants des Gardiens de l'Esprit.

Ils n'avaient eu qu'une unique fois auparavant un Haut Manipulateur de la Magie, et ce n'était qu'afin d'exposer les fonctions d'un tel rang ainsi que pour répondre aux questions.

Siraline était intimidée par tant de présences honorifiques.

Elle se demandait même s'ils pouvaient être là, s'ils ne devaient pas attendre quelque part, dans une autre pièce de l'Amphithéatre des Mages.

Thaeril serra sa main, afin de la rassurer, sentant sans mal la crainte de cette dernière.

Les Apprentis Mages et Magiciennes, les Mages, les Magiciennes, les Hauts et Hautes Manipulateurs et Manipulatrices de la Magies et les Représentants des Gardiens de l'Esprit, parlaient entre eux, se partageaient des faits que les uns avaient vus, des rumeurs que les autres avaient entendus, faisant naître un capharnaüm de voix.

Un jeune homme s'avanca au centre de la foule, environs la vingtaine, de courts cheveux noirs, des petits yeux bleus violines, bridés et inquiets, un regard qui forçait au calme, au respect. Et ce fut ce qui se passa quand il fut au milieu de tous, le silence répondit à sa présence.

-Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis le Mage Impérieux, le lien entre vous tous, votre Régent. Je tiens cependant à vous dire que ce n'est qu'un titre honorifique, je préfère que l'on me nomme par mon prénom, Scilth, et j'interfère qu'en cas de crises car j'ai confiances aux aînés pour instruire les plus jeunes ainsi que pour veiller sur eux. Nos Temps déchantent, l'urgence à besoin que nous sonnions son glas, et pour cela, nous devons absolument nous unir, car je puisse vous assurer, dames et damoiseaux, que nos intempéries ne sont en aucun cas naturel. Elles sont l'œuvre du Siffleur.

Le brouhaha reprit de plus belle quand le Mage Impérieux se tut pour souffler et pour laisser aux Mages et Magiciennes le temps de tout digérer.

-Cependant, je ne peut vous demander l'union sans vous exposer mes connaissances sur la guerre qui s'annonce. Une guerre dont les aires sont bien plus grandes, complexes et profondes que ce qu'elles ne font croire. Alors, je vous demande le silence et l'attention.

Tout les yeux étaient dirigés vers lui et toutes les oreilles étaient grandes ouvertes, attendant impatients et curieux le récit du Mage Impérieux.

-Comme vous le savez tous, même les plus jeunes normalement, les Sources fondèrent notre univers de leurs naissances et de leurs essences. Telles la Vie et la Mort, la Lumière et les Ténèbres, tout comme les quatre éléments principales. De toutes les Sources, deux étaient les plus puissantes, les plus aimées ou les plus craintes : La Source de l'Équilibre et la Source du Déséquilibre.

Seul le silence résonnait, si tant le manque de bruits savait le faire, et Scilth reprit.

-Les deux étaient frères jumeaux, et au commencement, ils s'aimèrent comme tels, à l'ébahissement général. Mais cela ne dura pas, une fois l'adolescence déclarée, les deux commencèrent à se haïr. Plus précisément, le Déséquilibre éprouva une Haine féroce à l'égard de son frère. Ce dernier usait de sa Magie en l'interdissant de faire pareil. Alors, le Déséquilibre défia son jumeau, lui disant qu'il souhaitait ardemment le battre jusqu'à son dernier souffle. La Source de l'Équilibre était contre, à l'origine, mais son gémeau détruisait l'Univers, en réponse à la sienne. Il n'eut donc pas le choix, et envoya son frère dans un sommeil qui se devait Être Éternel...

Les Mages et Magiciennes de l'assemblée murmuraient à présent, se partageant leurs théories, leurs peurs, et se demandaient si ce n'était pas le signe d'une nouvelle ère, voir même... De la fin des ères.

-Si l'Équilibre ne s'est pas manifesté, c'est qu'il ne le fera pas, pour une raison ou une autre, mais cela ne veut pas dire que c'est la fin d'Ethlaere. Un autre Être est capable d'éradiquer une bonne fois pour toutes la Source du Déséquilibre. Un Être mentionné dans les mythes, les légendes et les chansons héroïques. Le Parleur. Certes, nous ne sommes point complètement certains de sa réelle existence, mais dans les obscurités incertaines, il est un de nos seuls espoirs. Il viendra, il faut croire en lui, en le fait qu'il vive en cet instant même. Si son nom s'avère une simple chimère, s'il ne vient pas, il nous faudra contrôler, tous sans distinction, la Magie à l'état brut. Car après le Parleur, la Magie Indomptée est notre dernière chance pour sauver nos Terres. Je crains que nous ayons pas assez de Temps, mais j'espère que la plupart, avec tout l'énergie qu'ils possèdent, avec toutes leurs déterminations, vont réussir à la maîtriser. Car en attendant le Parleur, il nous faudra l'étudier. Étudier la Magie Indomptée.

Siraline enfuies sa tête sous celle de son ami, s'adossant tout contre son ventre pour chercher du réconfort, ce que Thaeril lui offrit sans mots, croisant ses bras devant son amie. Et le Mage Impérieux continua son monologue compté.

-Si la Source du Déséquilibre est surnommée le Siffleur, c'est parce qu'il sifflait aux éléments d'Ethlaere ses ordres. Il les charmait comme le fait le charmeur au serpent. Les éléments lui obéissaient, à contre cœur, mais sans vraiment le savoir au moment même, étant sous son contrôle. Ce n'était qu'en reprenant conscience qu'ils se rendaient comptes de leurs actes.

La Salle était silencieuse, au grand bonheur du Mage Impérieux qui était heureux de ne devoir hurler à tout va alors qu'ils avaient tous des choses nettement plus importante à faire.

Lui devait d'abord expliquer ce qu'il pensait, supposait, qu'il se passait et ce qu'il savait sur sa théorie, mais une fois ses explications terminées, tous devraient se mettre au travail.

Apprendre la Magie Indomptée.

Et ce n'était en aucun cas une tâche aisée.

-Je ne sais pas combien de Temps nous avons avant que l'Univers s'effondre, avant que les barrières de protection de l'Amphithéatre des Mages ne succombent, mais je sais une chose. Si nous nous mettons pas tous au travail, si nous n'essayons pas en moins quelque chose, alors nous sommes d'office tous perdus pour de bon.

Les voix firent échos à sa dernière phrase, ricochant de bouches en bouches, roulant sur les langues des Mages et Magiciennes : Les voix formaient des mots, des phrases, des ragots, des hypothèses, et surtout, les Êtres les écoutant pouvaient entendre un fond sonore qui ravissait le Mage Impérieux, la mélodie de la détermination.

Tous se bougèrent, allant dans une autre pièce ou restant pour réfléchir, méditer, ou même poser des questions au Mage Impérieux.

En ce qui concernait Siraline et Thaeril, les deux se concertèrent d'un seul et unique regard pour être sur la même longueur d'onde. Ils voulaient et comprenaient leurs souhaits dans les yeux de l'autre.

Le jeune Homme prit la main de son amie avant de faire volte-face pour repasser le seuil de la porte.

Ils se devaient d'aller à la Bibliothèque, des recherches capitales les attendaient entre ces étagères emplit de livres et de grimoires qu'ils avaient tout deux foulés un nombre incalculable de fois.