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Chapitre 4

« Dis Jisung, tu voudrais bien m'accompagner à une autre visite d'appartement ? »

Une semaine s'était déjà écoulée. Minho avait commencé son nouveau travail à la salle de danse : il n'était plus aussi disponible qu'avant. Parfois, Jisung le croisait le matin avant d'aller en cours, et le soir le jeune homme ne rentrait pas avant 20h, voir 21h. Son aîné semblait s'épanouir en donnant des cours à diverses personnes, mais cuisiner était devenu un luxe qu'il ne faisait plus tous les jours au risque de s'épuiser à la tâche. Le compositeur ne pouvait pas nier qu'il était déçu de ne pas pouvoir savourer encore et encore la cuisine de Minho, mais il n'allait pas le blâmer pour gagner sa vie. En l'occurrence, c'était samedi matin et le danseur était en week-end. Jisung était encore occupé à se noyer dans son café du matin lorsque son aîné l'interpella au sujet des appartements.

« Tu en as une aujourd'hui ? » croassa t-il en dévisageant Minho qui venait de finir sa séance d'étirements du matin plus frais que jamais.

« J'en ai deux pour être exact. » répondit le danseur en l'observant d'un air amusé. « Je comprendrais que tu ne veuilles pas venir, mais dans un des quartiers où se trouve l'une des locations il y a une boutique de jeux vidéos d'occasion. Je me suis dis que ça t'intéresserait d'y passer. »

Jisung se sentait soudain beaucoup plus réveillé.

« Tu sais comment parler aux hommes, tu le sais ça bébé ? » demanda Jisung en retrouvant un air mutin, même s'il se traînait dans son pyjama en plein milieu de son salon.

« Je pars dans dix minutes, tu as intérêt d'être habillé si tu veux que je te paye ton repas ce midi. » répondit simplement Minho en se détournant de lui pour aller dans la salle de bain .

Une fois de plus, le jeune homme se retrouva à engloutir son café avant de sauter dans des vêtements propres. Quelques minutes plus tard, il attendait déjà Minho dans l'entrée en enfilant ses baskets. Ils sortirent dans la fraicheur de la fin de matinée : le printemps s'annonçait déjà et les températures remontaient pour le plus grand plaisir de Jisung. Il aimait l'hiver et le cosy de sa chambre surchauffée, mais il fallait admettre qu'il trouvait quelque chose de poétique au printemps. C'était le renouveau, l'éclosion de la vie, les fleurs qui s'épanouissaient dans les jardins publics. Il aimait particulièrement les camélias et les mimosas, c'était son petit jardin secret au sens propre comme littéral. Aucun de ses amis ne savait qu'il aimait les fleurs à ce point.

« Tu es perdu dans tes pensées, tout va bien ? »

Sursautant à peine au son de la voix de Minho, le compositeur se rendit compte qu'ils étaient déjà dans le métro pour se rendre dans le quartier de la première agence immobilière. Il observa d'un œil curieux son aîné avant de prendre la parole : il y avait un peu de monde et ils étaient assez proches pour ne pas avoir à parler trop fort pour se faire entendre.

« Oui désolé. Je pensais au printemps. » dit il en guettant les réactions de Minho. Mais son visage était impassible.

« Tu aimes cette saison ? » demanda t-il sans hésitation.

« Je... » commença Jisung, l'air hésitant. Parler avec Minho semblait désarmant de simplicité, jamais il n'avait la sensation d'être jugé. Même avec Chan et Changbin, qui étaient plus âgés que lui et qui le respectaient, il n'avait pas ce sentiment là. « Oui, c'est ma préférée. Ça marque le début d'un cycle, j'aime la nature quand elle reprend vie. »

Minho eu un « mhm », montrant qu'il comprenait ce que disait son cadet. Soudain embarrassé, ce dernier essaya de regarder ailleurs l'espace de quelques secondes. Mais la lutte était inutile, son regard tomba de nouveau sur le regard chaleureux du danseur.

« Et toi ? » demanda t-il en détaillant assidûment chacun des traits de Minho.

« J'aime l'automne. » continua l'aîné l'air de rien, comme si cette conversation n'était pas enfantine au possible. « Je la trouve réconfortante avec les chocolats chauds qu'on boit et le froid qui revient. Même si toute la nature meurt autour, je trouve ça joli. »

Jisung fit une moue étrange en entendant le danseur. D'ailleurs, ce dernier se mit à rire en voyant sa tête.

« Tu es vraiment bizarre, tu le sais ? » osa taquiner le compositeur, ravi de voir le si beau sourire de Minho derrière le col de sa grosse parka.

« Oui, on me le dit souvent. Ça te dérange ? »

Pris de cours, le cadet secoua la tête. Comment être dérangé par ce genre de chose ? Lui même se sentait la plupart du temps incompris par son entourage. Comme un alien débarqué de l'espace, il avait du mal à se faire sa place partout où il allait tant il se sentait en décalage avec les autres.

« Pas vraiment. On est deux dans ce cas là. »

Contrairement à ce qu'il aurait imaginé, ce fut dans un silence confortable qu'ils tombèrent ensemble. Minho lui décocha un léger sourire avant de regarder tout autour de lui pour voir défiler la rame de métro dans le labyrinthe souterrain. Le jeune homme ne pouvait que l'observer du coin de l'oeil. Son aîné le fascinait. Au delà de l'attirance physique, il le trouvait intéressant. Étrange à sa manière, il pouvait sembler même froid. Mais il n'en était rien. L'autre soir, il l'avait presque surpris dans l'encadrement de porte de Félix entrain de border son petit frère dans son lit pour qu'il dorme au chaud. Minho aimait les gens mais ne le disait pas. Et Jisung trouvait ça infiniment touchant.

Ils arrivèrent en fin de matinée à l'agence immobilière dans laquelle le danseur avait rendez-vous. L'appartement à visiter était dans l'immeuble en face de la boutique. Les garçons découvrirent un studio minuscule, avec une salle de bain si petite que les toilettes, le lavabo et la cabine de douche était tous accessibles simplement en tournant sur soi même. La cuisine avait une fenêtre ridicule qui donnait sur le mur de l'immeuble voisin et le salon n'était éclairé que par le néon de la pharmacie qui se trouvait sous l'appartement. Sans surprise, les deux jeunes hommes quittèrent la visite avant même de l'avoir entièrement fini.

« Je comprends mieux pourquoi le prix était si attractif. » déclara Minho alors qu'ils s'éloignaient de l'agence immobilière en farfouillant sur son téléphone. « Regarde, l'annonce dit 'Studio plein de charme avec une salle de bain ergonomique', c'est vraiment se moquer du monde. »

Le danseur tendit son téléphone pour que Jisung puisse jeter un coup d'œil sur l'annonce en question. Vu de loin en effet, tout semblait en ordre, mais la réalité était bien illusoire. De toute façon, l'annonce l'intéressait peu. Le peu de chose que lequel il pouvait se concentrer était la chaleur des doigts de Minho sous les siens alors qu'il tenait son téléphone avec lui. Une légère rougeur sur les joues, il sentit soudain avec force sa proximité avec son aîné. Ils étaient épaule contre épaule dans la foule, à quelques centimètres du visage l'un de l'autre. Les yeux du jeune homme se perdirent sur les lèvres du danseur quelques secondes, avant de se concentrer sur le téléphone.

« Ta deuxième visite est à quelle heure ? »

« A 14h, on a largement le temps de manger un morceau. Qu'est ce qui te fait envie ? » demanda Minho en se tournant vers son cadet.

Jisung semblait réfléchir intensément même si la réponse était déjà sur le bout des lèvres.

« Des sushis. »

C'était un met hors de prix : le moindre restaurant de bonne qualité coûtait un bras et il en avait conscience. Aussi, il continua aussitôt en voyant la tête que Minho faisait :

« N-non attends, on a qu'à se prendre des hot dogs, ça ira bien, je... »

« C'est moi qui invite. » répondit simplement Minho en lui donnant un coup de coude « Et tu as intérêt à avoir une bonne descente parce que je meurs de faim. »

« Mais Minho !! » s'exclama aussitôt Jisung, la gêne au creux du ventre « Non je peux pas accepter, je disais ça pour plaisanter, je ne veux pas... »

« Allons, c'est histoire de marquer le coup, ça se trouve cet après midi je pourrais trouver l'appartement de mes rêves alors autant rouler comme des phoques avant non ? »

Le sourire de Minho était si doux que Jisung sentit ses genoux faiblir sous lui. C'était compliqué de résister à une telle proposition, alors il accepta tout simplement. Ils prirent de nouveau le métro pour rejoindre le quartier dans lequel se trouvait le deuxième appartement à visiter et trouvèrent bien rapidement un restaurant japonais dans lequel ils allaient pouvoir déjeuner. Il n'y avait pas trop de monde, il était encore tôt, et ils trouvèrent une table non loin des cuisines après avoir été accueillis par le personnel de l'établissement.

« ça fait une éternité que je n'ai pas mangé de bons sushis. » déclara Minho en se retroussant les manches avant de pouvoir observer la carte « Tu connais ce restaurant ? »

« Pas du tout, c'est pas vraiment dans mon budget habituel. » répondit le compositeur, se sentant légèrement mal à l'aise en voyant les prix affichés sur la carte. Avec son budget d'étudiant, ce genre de gastronomie n'était pas accessible tous les jours et ça faisait très longtemps qu'il n'avait pas mangé autre chose que des sushis surgelés de livraisons à domicile. « T'es sûr que ça va aller Minho ? J'imagine que tu ne gagnes pas non plus une montagne d'argent avec ton boulot au studio et tu vas devoir économiser pour ta caution... »

Lorsque son aîné releva les yeux vers Jisung, ce dernier sentit un frisson lui parcourir son échine. Il ne pouvait pas décrire ce qu'il ressentait : Minho avait quelque chose de fascinant dans la façon dont il observait les gens. C'était si facile de lire en lui que le jeune homme avait les mots qui lui manquaient.

« L'argent c'est fait pour être dépensé, on ne va pas m'enterrer avec. » répondit il en haussant un sourcil. « J'ai des économies de côté, je ne pars pas de zéro. Et j'ai envie de manger des sushis donc ça me va. »

« J'ose espérer que tu ne vas pas mourir demain vu ce que tu me dis ! » reprit Jisung en esquissant un sourire, se voulant plus taquin qu'autre chose.

« Je compte mourir vieux et ridé, étouffé par un trop plein de sushis dans un restaurant gastronomique, j'ai encore le temps. »

Minho était étrange. C'était plaisant. Les silences avec lui n'étaient pas gênants, il était amusant et vif lors de ses conversations. Il avait de l'humour tout en sachant être corrosif. A côté de ça, c'était facile de sentir toute la tendresse qu'il éprouvait envers les autres. Jisung le trouvait fascinant. C'était facile de parler avec Minho. Ils parlèrent de leur enfance, le danseur expliquait sa relation avec Félix avec un air si doux que le jeune homme sentait son cœur se serrer dans sa poitrine. Lui raconta de son côté son enfance en Malaisie, le déménagement en Corée lorsqu'il passa en classe supérieure, la difficulté de se sentir compris par les autres et son envie de parfois disparaître dans un trou de souris lorsque les événements devenaient trop durs à gérer. Sans s'en rendre compte, Jisung parlait librement de lui et des peurs les plus angoissantes qui lui arrivait de rencontrer.

« Je suis désolé, je te raconte tout ça alors qu'on se connaît à peine. » finit il par murmurer alors qu'ils venaient de recevoir leur commande. Il se sentit un peu submergé par ses sentiments et il n'avait pas envie de passer pour un garçon maladroit, surtout auprès de Minho. Il avait une fierté mal placée vis à vis de plein de chose, et notamment de ce pari qui tournait à l'obsession.

« Pas de problème. » répondit alors l'aîné en prenant ses baguettes pour entamer son plat de sashimi. « Félix m'a toujours dit que j'étais mauvais pour réconforter mais très bon pour écouter, alors ne te prive pas. »

« Je ne suis pas certain que ça soit une bonne idée. »

Jisung ne savait plus ce qu'il voulait dire dans le fond. L'idée de ce pari lui tournait la tête, être proche de Minho était facile, bien plus que lui sous entendre grassement qu'ils pouvaient coucher ensemble dès qu'il le voulait. Manger en tête à tête avec lui n'aidait pas à cette sensation : il avait l'impression d'être un imposteur et ça le dévorait de l'intérieur. Pourtant, Minho ne semblait pas s'en offusquer pour le moins du monde.

« Je t'entends déjà spiraler de là où je suis Jisung. Tu te poses trop de question, profites du moment présent et avises plus tard. »

Au final, le silence s'installa entre eux. Mais contrairement à ce qu'il imaginait, Jisung trouvait que ce n'était pas un sentiment désagréable. Il aimait la compagnie de son aîné plus que de raison, et ce dernier ne semblait pas être embarrassé par son comportement plus naturel. Ils engloutirent leurs différents plats, savourant chaque met les uns après les autres avec plaisir, et lorsque Minho dû régler l'addition Jisung lui proposa de faire moitié moitié. Il ne pouvait pas se le permettre, mais vu le montant de la note il se devait de se proposer. Son aîné ne prit même pas la peine de répondre et passa sa carte bleue dans le lecteur sans sourciller à la note.

« Je vais exploser. » lança le danseur en sortant du restaurant, l'estomac plein et le nez emmitouflé dans sa parka « Tu as bien mangé ? »

« Largement oui ! » répondit Jisung en boutonnant son manteau à côté de lui « Dis moi que l'agence n'est pas loin, je n'aurais pas le courage de faire plus de cent mètres à pied. »

« C'est de l'autre côté du quartier... »

« Abandonne moi, je n'y arriverais jamais ! »

Malgré son air dramatique, Minho n'hésita pas une seule seconde à se détourner de son cadet pour prendre le chemin de l'agence. Amusé, Jisung le rattrapa bien rapidement en se mettant à rire.

« Hey, ce n'était pas littéral ! » s'exclama t-il en donnant un léger coup de coude à son aîné qui se retenait difficilement de rire.

« Alors avance ! »

La visite de l'après midi se déroula sous de meilleurs hospices que celle du matin. L'agent immobilière était agréable et les observait d'un air bienveillant lorsque les deux jeunes hommes découvraient ensemble l'appartement. Le séjour était lumineux, la cuisine séparée par un comptoir à l'américaine et tout équipée, la salle de bain à côté se payait même le luxe d'avoir une baignoire ! La chambre était plutôt petite, mais la vue donnait sur une cour intérieure sans vis à vis et possédait une mezzanine pour le rangement. Si Jisung trouvait l'affaire excellente, c'était encore à Minho de décider. Pendant que ce dernier parlait avec l'agent, le jeune homme observait l'état de la peinture, le paquet d'appoint, les stores... Il fut surpris d'imaginer la vie du danseur ici, savoir où il allait placer son lit, comment il allait aménager son salon, où il allait pouvoir déplier son tapis d'exercices pour s'entraîner et s'étirer. Il s'imagina aussi tout simplement à préparer lui même un café derrière le comptoir de la cuisine, s'enrouler en boule dans le canapé de Minho devant un film avec lui, ou encore quitter l'appartement avec le cœur lourd le soir venu.

« Tu en penses quoi ? »

Sursautant à la voix de son aîné, Jisung redressa la tête vers celui ci pour le contempler. Minho l'observait d'un regard curieux avec un sourire en coin : l'agent venait de quitter l'appartement pour les laisser discuter de l'affaire.

« Euh... Je le trouve vraiment bien, il a été rénové il n'y a pas si longtemps que ça et tu n'as pas de fenêtre qui donne vue chez toi. Mais mon avis a son importance ? Ça reste ton appartement. » demanda alors le compositeur, perplexe. Il était encore perdu dans ses pensées.

« Je le trouve vraiment bien mais avoir un avis extérieur m'intéresse. » déclara alors son aîné en jetant un coup d'œil à la cuisine et ses plans de travail. « C'est un peu petit mais je m'en accommoderais bien. De toute façon je ne suis pas seul sur l'affaire donc à voir si je peux décrocher le dossier. »

De ce qu'il savait, Jisung pensait que Minho avait un bon contrat au studio de danse. De plus il semblait avoir des économies... Le jeune homme hocha la tête et s'appuya sur le comptoir de la cuisine pour se donner de la contenance.

« Je pourrais t'aider à inaugurer ta chambre si tu veux en tout cas, je suis vraiment un pro quand il faut monter les meubles ou autre chose. »

Après le sous entendu, il laissa échapper un sourire amusé en voyant l'air impassible de son aîné. Les joues de ce dernier rosirent à peine avant qu'il ne détourne le regard. Abasourdi par sa réaction, Jisung ne savait plus quoi dire : d'habitude ses taquineries ne faisaient pas réagir Minho ou alors l'exaspérait.

« Rien n'est moins sûr que je décroche cet appartement, donc ne t'emballe pas Han Jisung. De plus j'aurais besoin d'aide pour l'emménagement dans tous les cas alors tu es réquisitionné d'office. »

Sur ces mots, le danseur laissa Jisung sur place en sortant lui même de l'appartement. Encore hébété par ce qu'il venait de se passer, le cadet trouva la force de se redresser pour observer tout autour de lui. Il espérait sincèrement que Minho puisse avoir ce logement : il s'y voyait déjà passer des heures entières.

Avec lui.

Sans comprendre pourquoi son cœur était si lourd, Jisung rejoignit son aîné sur le palier de l'appartement où Minho échangeait déjà avec l'agent. Cette dernière observa les deux garçons avant de hocher la tête et de donner sa carte de visite personnelle au danseur.

« Je vous contacterais dès que j'aurais vu les autres candidats monsieur Lee. Vous êtes nombreux sur cet appartement je ne vais pas vous mentir, mais vous avez un dossier solide. Surtout si vous prévoyez d'emménager à deux sur le long terme tous les deux. »

Embarrassé, Jisung ne savait pas quoi répondre face à cette femme plutôt affable. Il jeta un coup d'œil à Minho qui ne prit pas la peine de répondre en prenant la carte de visite de l'agent. Ne voulant pas gâcher les chances de son aîné, il se contenta de remercier l'employée avant qu'elle ne s'en aille de son côté.

Cette fois ci, le silence entre eux était pesant. L'après midi était déjà bien avancée, la visite était terminée et Jisung ressentait un besoin urgent de prendre la main de son aîné pour qu'il ne s'éloigne pas de lui. Il ne savait pas pourquoi lui même. Le sentir à côté de lui le rassurait. L'espace de quelques secondes, il craignit que son comportement tendancieux puisse éloigner Minho de lui.

Bien entendu que le danseur valait mieux que mille restaurants que pouvait lui offrir Félix.

L'idée de perdre le pari ne lui semblait plus aussi insurmontable qu'avant. Même s'il allait mettre sa fierté de côté vis à vis de son colocataire, ça ne semblait pas bien cher payé pour ne pas gâcher sa relation avec Minho. Quelque soit sa nature, il se sentait si bien avec lui qu'il aurait regretté de faire n'importe quoi.

Alors qu'il allait attraper le bras de son aîné pour l'arrêter, celui ci fit volte face.

« On va au magasin de jeux vidéos, ça te va ? » demanda t-il avec son habituel sourire.

Jisung fut décontenancé. C'était trop facile. Pourquoi Minho se posait il si peu de question alors que lui n'arrivait pas à penser à autre chose ? Ce n'était qu'un pari. Ce n'était qu'un stupide pari et le stupide frère de son stupide colocataire. Ce n'était pas la mer à boire ni même la fin des temps.

Alors pourquoi ?

Soudain, ce fut comme s'il perdait pied. Il sentit l'air dans ses poumons s'enfuir comme si on lui avait donné un coup de pied dans le ventre. Le souffle coupé, Jisung sentait quelque chose qu'il n'avait pas vécu depuis longtemps et qu'il ne connaissait que trop bien : une crise d'angoisse.

C'était comme si sa cage thoracique s'était vidée. Peinant à respirer, il n'avait qu'une envie : s'enfuir et se rouler en boule, seul. Son cœur battait si fort dans sa poitrine qu'il avait l'impression qu'il allait s'arrêter d'un moment à un autre. Ses mains tremblaient à peine, ses joues s'étaient vidées de toutes ses couleurs... Jisung avait la sensation de se noyer.

« Jisung ? Est ce que tout va bien ? »

Minho allait disparaître. Il en était certain. Son comportement était déplacé envers lui, Changbin lui avait dit qu'il le harcelait presque. Peut être son aîné n'était il pas intéressé ? Après tout, il était bien obligé de passer du temps avec lui. Il était juste poli, mais Jisung ne devait pas se leurrer, si le danseur avait le choix il ne serait pas allé visiter ces appartements avec lui. Peut être voulait il se remettre avec Seungmin ? Et si ce n'était pas le cas, comment lui pouvait il lui attirer le regard ? Minho était un danseur émérite sorti d'une école prestigieuse, lui n'était qu'un parolier sans tant de talent que ça, dans une faculté moyenne.

Comment Minho pouvait même tolérer sa présence ?

« Hey Jisung, regarde moi. »

Lever les yeux lui était impossible. Le jeune homme était tétanisé : il aurait préféré disparaître à cette seconde que affronter le regard de qui que ce soit. Ses crises d'angoisse étaient rares ces derniers temps, mais il en avait fait souvent lorsqu'il était plus jeune. Le déménagement d'un pays à un autre avait été une source de stress intense pour lui. Alors que sa respiration devenait sifflante, il vit très clairement une ombre s'approcher de lui et deux mains brûlantes empoigner les siennes.

Par réflexe, il releva ses yeux vers Minho. Ce dernier s'était approché de lui sans hésiter, ignorant les quelques passants dans la rue qui les dévisageaient pour lui tenir les mains doucement. La peau de son aîné était douce contre la sienne, Jisung s'en rendait compte alors que ses doigts s'enroulaient autour de ceux de son aîné.

« Très bien. Tu vas suivre ma respiration d'accord ? Tout va bien se passer, je suis certain que tu vas te débrouiller comme un chef. »

La voix de Minho était aussi sucrée que du miel, presque sirupeuse sur la langue. Jisung l'observait inspirer profondément par le nez, souffler doucement par la bouche tout en lui tenant les mains. Les yeux tendres levés vers lui, le jeune homme trouva lentement le rythme que son aîné voulait lui imposer. Le sifflement de sa respiration se calma doucement en même temps que son cœur. Pourtant ses mains tremblaient encore. Alerte, Jisung vit au dessus de l'épaule de Minho un homme le dévisager avec un air de dégoût.

« Regarde moi Jisung. »

De nouveau, la voix de son aîné le rappela à l'ordre. Alors, le jeune homme ne pouvait qu'obéir. Il plongea son regard dans les yeux si chaleureux de Minho que la peau se couvrit de frissons. Il lui faisait perdre du temps, le danseur avait probablement mieux à faire que s'occuper de lui comme s'il n'était qu'un adolescent incapable de gérer ses émotions...

« Je vais appeler un taxi et on va rentrer d'accord ? On ira au magasin demain. »

Jisung trouva simplement la force de hocher la tête. Son aîné se détacha de lui quelques secondes le temps qu'il puisse commander de quoi rentrer à l'appartement. Mais rien à faire, il culpabilisait. Par sa faute, ils écourtaient leur sortie, dire qu'ils n'étaient pas loin d'un magasin où ils auraient pu passer un bon moment ensemble. Il faisait perdre son temps à Minho.

Puis de nouveau, les mains du danseur englobèrent les siennes.

« Tu sera bientôt chez toi, ça va aller. »

L'heure qui suivit fut floue pour Jisung. Il se rappelait d'être monté dans une voiture en compagnie de Minho, qui l'avait distrait en lui faisant compter ses doigts encore et encore jusqu'à ce que le taxi arrive. Il connaissait cet exercice, il l'avait pratiqué des dizaines de fois lorsqu'il angoissait et était submergé par ses émotions. Dans la voiture, son aîné avait gardé sa main sous la sienne pour qu'il sente sa présence. Lorsque Jisung avait voulu payé, Minho avait été plus rapide que lui.

Et maintenant il se trouvait dans son entrée, à enlever ses chaussures comme un zombie avant de déambuler dans son salon sans savoir quoi faire. Retrouver l'odeur de sa maison l'apaisait, mais son cœur battait encore rapidement dans sa poitrine et dans sa tête tournait en boucle la façon dont il avait gâché la journée de Minho. Ce dernier s'était absenté dans la cuisine et y préparait quelque chose. Qu'il revint dans le salon, c'était avec deux grands verres de café frappé. Jisung était déjà roulé en boule dans son canapé lorsque son aîné s'assit à côté de lui.

« Bois ça, ça te fera le plus grand bien. »

Le froid réveilla les papilles de Jisung et le calma un peu. Il fallait qu'il dise quelque chose : Minho était d'une bienveillance exemplaire et il ne lui avait pas décroché un mot depuis plus d'une heure.

« D-désolé... » réussit il à murmurer d'une voix enrouée. Son cœur se calmait lentement au fur et à mesure qu'il se rendait compte jusqu'à quel point il se sentait mieux maintenant. « Je ne sais pas ce qui m'a prit... »

« ça arrive, ne t'en fais pas. Le tout c'est que ça passe. Quelque chose te fait envie ? »

Minho était si concerné que Jisung en aurait eu les larmes aux yeux. Pour passer pour un caïd du sexe et de la dépravation, il allait devoir définitivement passer son tour. Et dire adieu à son pari. Rien qu'à cette pensée, un sourire sans joie franchit les lèvres du jeune homme : comment pouvait il penser à ça dans un moment pareil ?

« Là ça va aller, je suis bien. »

Être chez lui était définitivement la chose la plus réconfortante qui pouvait lui arriver à cet instant précis. Jisung but une nouvelle gorgée de son café frappé, avant de reposer le verre sur la table du salon. Félix allait criser : il n'avait même pas prit la peine de poser un magazine pour protéger la table de la condensation qui se trouvait sur le verre.

« Et ça t'arrive souvent ? » demanda Minho après quelques minutes passées dans un silence réconfortant.

« Plus beaucoup maintenant, je ne sais pas pourquoi ça m'est arrivé là. Mais j'étais très anxieux quand j'étais plus jeune. J'ai même vu des psy pour ça. » répondit Jisung en jouant avec le bout de ses doigts. Son aîné allait clairement finir par le trouver étrange, il était poli avec lui par pur concours de circonstance. Dans n'importe qu'elle autre situation, Minho n'aurait jamais levé les yeux sur lui.

« Il faut faire ce que tu sens le plus légitime pour ta santé. » reprit alors le danseur en esquissant un sourire et en levant légèrement son verre vers Jisung « Regarde, je bois une boisson froide en plein hiver, je risque l'hypothermie mais j'aime vivre dangereusement. Ne fais jamais comme moi. »

Jisung fut tellement décontenancé par les propos de son aîné qu'un rire lui échappa. Minho semblait plutôt content de lui car il lui décocha un léger sourire en réponse.

« Je ne suis pas très doué pour remonter le moral des gens. » déclara t-il en détournant à son tour le regard. « Mais je peux te cuisiner quelque chose si tu veux, ou on peut regarder un documentaire sur l'animal de ton choix. »

« Faisons ça oui. » répondit alors le compositeur en hocha la tête.

Minho prit le temps de faire un détour par la chambre de son petit frère pour aller chercher un plaid épais qu'il gardait toujours sur le bout de son lit. Pendant que Jisung fouillait les différents documentaires qu'il n'avait pas encore vu, il jeta son dévolu sur un reportage concernant les grands fauves d'Asie. Son aîné s'installa confortablement à côté de lui, s'approchant assez pour qu'il puisse jeter le plaid sur leurs jambes à tous les deux. Sans être cuisse contre cuisse, ils étaient tout de même assez proche et le jeune homme devait lutter pour ne pas spiraler de nouveau.

« J'adore les félins. » déclara Minho en s'installant bien confortablement à côté de son cadet « On avait des chats chez ma mère quand j'étais petit, mais j'aimerais en adopter de nouveau. Si mon appartement est assez grand j'en prendrais un. »

« Miaou ? » lança alors Jisung en ne retenant pas son sourire cette fois ci. Surpris, son aîné se tourna vers lui alors que le compositeur essayait de mimer un ronronnement. Lorsque Minho éclata de rire, le jeune homme reprit : « Quoi ? Je ne suis pas convaincant ? »

« Si, si clairement petit chaton. » répondit Minho en s'enfonçant dans le plaid pour rester au chaud. « Mais je ne suis pas certain que le régime à base de croquettes te convienne. »

« Si tu veux que mon poil soit brillant je vais avoir besoin de mieux que des croquettes !! » s'exclama Jisung d'un air faussement choqué.

« Je te nourris déjà largement assez comme ça si tu veux mon avis. »

Parler avec Minho était facile. Rire avec lui l'était encore plus. C'était déstabilisant.

« Engraisse moi alors, je pourrais rester derrière une fenêtre à rêver d'attraper des oiseaux pendant que tu me gratteras le ventre. »

Ce fut un coussin balancé en pleine tête qui arrêta Jisung dans ses élucubrations. Amusé, il voyait très bien que son aîné se retenait de rire. Il finit tout de même par se taire pour commencer à regarder le documentaire avec Minho.

L'émission était palpitante pour le compositeur. Il pouvait passer des heures devant des reportages animaliers pour découvrir de nouveaux animaux, de nouvelles espèces, et faits surprenants sur la nature sous toutes ses formes. Félix trouvait ça parfois bizarre, trouvant que c'était une occupation de grand-père, mais Jisung ne disait rien lorsqu'il s'extasiait pendant des heures sur la fluidité d'un jeu de rôle ou l'intelligence artificielle de ses ennemis sur des jeux vidéos. Alors chacun tolérait les passions de l'autre sans aucune peine.

Le documentaire se concentrait désormais sur des panthères nébuleuses, qui se trouvaient au Népal et en Chine. Alors qu'il allait faire un commentaire sur l'animal aussi majestueux que craintif à l'écran, Jisung sentit un poids s'affaler sur son épaule. Osant à peine tourner la tête, il se rendit compte qu'il s'agissait tout simplement de Minho qui s'était endormi tout contre lui.

Son cœur manqua un battement alors qu'il détournait enfin les yeux du documentaire. D'où il était, il ne voyait pas grand-chose du danseur hormis le haut de sa tête. Ses cheveux sentaient bon le shampooing que Jisung lui piquait de temps en temps dans la salle de bain. Ceux ci caressaient à peine sa joue lorsqu'il inspira leur odeur, ce qui le relaxait davantage. Son regard tomba inexorablement sur les mains de Minho, posées par dessus le plaid et si proches des siennes. Elles étaient petites, les doigts étaient courts mais fins. Le jeune homme ne portait jamais de bague, mais Jisung était persuadé que ça lui irait bien.

Sans pouvoir lutter, le cadet glissa alors sa propre main sur celle de Minho. Ce dernier avait été là pour lui aujourd'hui. Sans aucune retenue, il l'avait accompagné, il l'avait guidé et il l'avait protégé pour qu'il retourne chez lui et se sente bien. Le pari n'avait aucune importance. Lorsqu'il sentait les mains chaudes de son aîné contre ses doigts, la seule chose qui avait de l'importance pour lui était qu'il ne voulait rien gâcher.




Ce fut Félix qui les trouva plusieurs heures plus tard. Endormi l'un contre l'autre dans le canapé, le jeune homme ne pu que les prendre en photo avant de les réveiller sans leur dire qu'il avait immortalisé ce moment.

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