Drusset entra dans son bureau et s'installa derrière la grande table. Il enfila ses lunettes avant de se mettre à la lecture de ses mails.

Le fauteuil qui se trouvait dans le coin de la pièce, à côté de la bibliothèque se retourna, Chris était assis dans ce fauteuil.

-Alors, comment vont les affaires ? Dit-il calmement

-Que faites-vous ici ?

-Rien, je visite...

-Et bien, vous pourrez retourner...

Chris le coupa :

-Retourner dans la cave du vieux musée ?

-Qu'est-ce que vous voulez dire ?

-Possession de drogue et meurtre, ça vous dit quelque chose ?

Une sueur froide coula sur la tempe de Gérard.

-Comment...

- C'est très simple, il y a 24 ans, votre trafic de drogue a été découvert, créant un scandale dans tout le village. Par chance, seul le journal du village avait couvert l'affaire. Rapidement, l'affaire est tombée dans l'oubli, mais votre trafic de drogue continua. Vous avez réussi à vous faire élire maire une première fois grâce au projet de fermeture du bar de votre adversaire, qui faisait alors polémique, faisant ainsi de l'ombre au scandale de votre trafic. Pendant votre premier mandat, vous avez mené plusieurs actions pour faire oublier ce vieux scandale. Rapidement votre réputation est devenue très bonne. Mais pour être réélu, il fallait vous attendre à ce que les fantômes du passé réapparaissent. Vous avez, alors mit au point un plan pour vous attirer la confiance du peuple. Vous avez envoyé une première lettre à Bernard pour qu'il répande la légende du Paranorme. Vous saviez que s'il aimait se donner en spectacle, il savait aussi être d'une discrétion hors du commun. Vous lui avez envoyé d'autres lettres, pour lui demander d'être la légende à votre place, contrairement à ce que je croyais, vous le faisiez chanter en le rendant plus coupable que vous dans le meurtre de Marcus. Vous avez aussi drogué Louis, en remplaçant ses médicaments pour qu'il livre le matériel à Bernard. Matériel que vos amis de la police auront pu se procurer discrètement soit grâce à des contacts, soit en volant chez les gens qu'ils interrogeaient, c'est aussi eux qui vous couvrent depuis le début, sinon, l'enquêtent aurait été plus rapide. Ainsi, les deux témoins de votre meurtre sont devenus malgré eux coupable avec vous, ainsi, vos mains étaient lavées et vous ne risquiez rien venant d'eux. Ainsi, vous aviez vos coupables si jamais ça tournait mal. Il vous fallait aussi un bouc émissaire, d'abord vous avez pensez à moi, ça vous arrangeait bien, en me faisant coupable, vous éliminiez aussi quelqu'un qui compromettait la réussite de votre plan. Vous avez voulu me mettre en garde lors de l'interview, mais naturellement, je n'allais pas abandonner, vous avez alors tracé une fausse empreinte de main derrière le musée, pour faire un nouveau coupable.

Gérard resta sans voix. Au bout de quelques secondes, il prit enfin la parole.

-Comment savez-vous pour Marcus ?

-Maurice m'a raconté l'histoire de Louis, un accident qui m'a beaucoup touché. Bernard m'a raconté que ce n'était pas qu'un accident. Il était un de vos client, et pour rester discret vous aviez eus l'idée de lui donner la drogue directement de votre cachette. Mais vous ne pouviez pas prévoir que deux enfants viendraient s'amuser dans les galeries. Vous avez alors eu l'idée de faire sauter quelques galeries pour protéger les sous-sols de visites de mauvais augures. Ainsi, vous avez tués Marcus dans un éboulement. Lorsque Bernard est revenu avec le cirque, il était facile pour vous de le dénoncer et de lui faire porter entièrement le chapeau.

-De toute façon, il est trop tard, le village a confiance en moi, jamais personne ne vous croira ! Avec mon nouveau projet pour contrer le Paranorme, plus personne ne pourra douter de ma sincérité !

Chris sortit son téléphone de sa poche et éteignit la caméra.

-Je crois que cette preuve me suffira.

Drusset ouvrit un tiroir, se leva et sortit un revolver.

-Posez ce portable immédiatement !

Chris ne prit pas le temps de réfléchir, il prit le fauteuil et le fit rouler violemment vers le maire, puis partit vers la sortie. Plusieurs coups partirent. Les balles s'enfoncèrent dans le fauteuil.

Le journaliste courut aussi rapidement qu'il le put vers la sortie. Le maire rangea son pistolet dans sa poche et commença à le poursuivre.

***

Chris ouvrit la porte du bar brutalement. Il aperçut la table où deux personnes l'attendaient. Avant d'aller à la mairie, il avait contacté la police. On consentit à envoyer deux policiers. Il s'installa :

-Bonjour ! J'ai la vidéo !

Le journaliste prit son téléphone et mis en route la vidéo. On entendait mal, mais on entendait quand même. On ne voyait que la poche du jeune homme. Le maire arriva dans le bar. L'effroi l'envahit lorsqu'il aperçut les deux agents de police.

***

Chris observait le cirque, au coucher du ciel. Sophie et Marc s'approchèrent de lui.

-Vous allez faire quoi maintenant ?

-Je vais écrire mon article, puis je vais m'en aller.

Marine fit son apparition.

-Vous êtes sûr de vouloir partir ?

-Oui. Je n'ai plus rien à faire ici, maintenant que le Paranorme a livré ses secrets, je vais pouvoir m'en aller.

-Pourquoi ne pas reprendre le musée de votre grand-père ? Je suis sûr que ça marcherait !

-Je ne sais pas. Je n'ai pas l'argent pour pouvoir le racheter et le rénover. Et puis, le musée a fait déjà faillite une fois, je ne pense pas qu'il marchera une deuxième fois.

Le silence s'instaura face au brouhaha permanant du cirque. Alors que la nuit tombait, la lune montait, cela faisait plusieurs nuits que l'astre n'avait pas vue le village aussi sur et tranquille.

Chris sentit couler une larme sur sa joue. C'est vrai qu'il aurait bien aimé récupérer le musée. Mais, il n'avait pas les moyens. Pour l'instant, son petit appartement parisien l'attendait sagement. Mais qui sait, peut-être qu'un jour il retrouvera Bannis-sur-Deûle, et peut-être qu'un jour, le musée rouvrira ses portes. Au final, il était venu ici pour son grand-père, et il avait replongé dans son monde merveilleux, cela ne s'est pas passé comme il l'aurait voulu, mais cela lui a toutefois fait beaucoup de bien de retrouver l'univers de son grand-père. Le musée de cire resterait encore un petit moment sous la poussière et les toiles d'araignées.

-Le village vous paraitra bien calme une fois que le cirque sera parti.

-Oui, tout va reprendre comme avant, enfin, je l'espère.

-J'aimerais aller voir quelque chose au musée.

***

Chris déambula à travers l'atelier du musée. De la poussière recouvrait les statues qui n'étaient pas finies. Dans des bocaux, on retrouvait des yeux, de la peinture, des mains... Au fond de la salle se trouvait le costume du Paranorme. Derrière se trouvait une grande armoire. Le journaliste ouvrit la porte de l'armoire. Il découvrit une statue. Celle d'un enfant d'une dizaine d'année, avec une main en moins. La main restante comptait 6 doigts. Son grand-père l'avait donc fait. Il avait tenu sa promesse, il avait fait statue de cire représentant son petit-fils. Maintenant, Chris comprenait comment Drusset avait fait pour l'empreinte de la main à l'arrière du musée. Mais pourquoi l'avoir caché dans cette armoire, plutôt que de l'avoir exposé prêt du théâtre comme il l'avait promis ? L'homme sortit la statue de l'armoire et le posa par terre. Un petit morceau de papier se fit voir dans la poche. Chris le prit et l'ouvrit. C'était une lettre de son grand-père :

« Chris,

Je ne sais pas si un jour tu liras ce mot, mais je le laisse là, comme ça, je saurais que si tu trouves ce message, tu auras aussi trouvé ta statue. La promesse que je t'ai faite ce jour où tu as fait ton merveilleux spectacle, a été tenu, ou du moins, qu'à moitié. Si je n'ai pas exposé ta statue, c'est pour que tu puisses le faire toi-même. Je sais à quel point tu aimes ce musée, je sais que tu seras un très bon directeur. ». Il voulait que Chris reprenne son musée. Le journaliste laissa couler ses larmes. Comment allait-il faire pour récupérer assez d'argent pour le racheter et le rénover ? Il prit la statue et sortit de l'atelier. Il partit vers le théâtre des ombres et y déposa la statue.

Il sortit du musée et regarda le vieux bâtiment. Il ne savait pas encore comment, mais il allait donner une seconde vie à l'œuvre de son grand-père.

Il repartit vers le cirque. Tout s'embrouilla, le Paranorme, le musée, son grand-père. Il voulait tout oublier, le temps d'une soirée. Il voulait profiter une dernière fois du cirque.

***

Chris entra sa valise dans le petit appartement. En triant ses affaires, il tomba sur une pochette qui n'était pas censé être là. Il l'ouvrit et aperçut l'article concernant la vieille légende. Au dos, un petit mot lui était adressé ; « J'espère qu'on se retrouvera bientôt. En attendant, nous vous avons ajouté un carnet qui pourrait vous intéresser ». Chris continua à regarder dans la pochette, il y trouva un carnet. Il y trouva tous les articles concernant le musée. Il s'amusa à tous les lire. Tout était raconté, depuis son ouverture, jusqu'à sa fermeture, en passant par l'arrivée de nouveaux personnages et l'ouverture du théâtre des ombres.

La dernière page était signée par son grand-père.

Chris ne mit pas longtemps à découvrir qui avait glissé la pochette dans sa valise. Il découvrit une photo dans le fond de la pochette. On apercevait Marine, Mathieu, Sophie et Gaultier. Au dos, chacun avait mis un petit mot, lui demandant de revenir à Bannis-sur-Deûle.

Chris devait prendre le temps de réfléchir à tout ça, mais pourquoi pas. Le musée de cire aurait surement le droit à une seconde chance.

Hey ! Merci d'avoir lu le Paranorme jusqu'au bout ! Avant que chacun reparte à ses activités, j'ai une petite question à vous posé. Cela fait maintenant un moment que j'hésite à écrire l'histoire du grand-père de Chris et de la création du musée de cire, qu'en pensez-vous ? N'hésitez pas à me laisser un petit commentaire, et à me donner votre avis sur la question ;)