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34. Renverser l'empire


Voici mon pacte. Je t'offre un grand pouvoir, à la condition que tu lui trouves un grand usage. Viens avec moi ! Je t'élèverai au-dessus de ta condition humaine, je te rendrai puissant et immortel, et en retour, tu m'aideras à façonner le monde.

Auguste, Pensées


À la mi-journée, après plusieurs heures de marche sous les forêts plus clairsemées de la région de Vehjar, Lor se décida à lancer :

« Elle est partie ?

— Qui ça ? rétorqua sèchement Aelys, sur laquelle son sourire aux dents blanches ne faisait pas le moindre effet.

— L'ombre. Maïa. »

Sommairement recoiffé, il portait sa chemise tachée avec une surprenante dignité, comme un témoin de mariage qui se serait accidentellement battu avec un kangourou sur le trajet.

« Maïa est toujours avec moi, répliqua la jeune femme, mais pendant le jour, elle n'existe pas sous forme physique. C'est la loi qui régit la plupart des Nattväsen : leur corps se dissout lorsqu'il est exposé à une source primaire de lumière. »

Il tenta un sourire d'une finesse à fendre un cœur de pierre, auquel Aelys répondit par un regard polaire, du même genre que ceux qu'elle réservait aux jeunes hommes qui ne comprenaient pas, aux soirées de bal, qu'elle était là juste pour danser.

« J'ai le sentiment que nous sommes partis sur de mauvaises bases, expliqua Lor. Mais c'est le moment de mettre tout ça derrière nous. Après tout, nous sommes unis par une noble cause : retrouver Mû. »

Il leva la tête vers les frondaisons anonymes. Sans Aelys, capable de retrouver son chemin partout, il se serait perdu depuis longtemps.

« Mais retrouver Mû n'est pas une fin en soi. Ton objectif est tout autre. Et c'est cela que j'ai du mal à cerner.

— Je vais renverser l'Empire. »

Aelys marqua un arrêt pour consulter sa boussole à cristal ; Lor, qui s'était rapproché pour parler, manqua de la heurter.

« L'Empire ? s'exclama-t-il. Tu marches sur la tête !

— Le Haut Paladin Eldritch a tué mon père. »

Lor parut attendre qu'elle poursuive la liste de ses griefs, mais Aelys l'arrêta ici, le laissant sur sa faim.

« C'est tout ? Moi, ma mère est morte dans un accident d'usine à Kitonia, et je ne suis pas allé chercher les contremaîtres de la Compagnie Impériale des Métaux. Mon père s'est saoulé à mort, et même mon cousin...

— Je me fiche de ton cousin.

— Moi aussi. Là où je veux en venir, c'est que tout ton chagrin ne justifie pas une telle entreprise. Je parie que ton père, tout mort qu'il est, aurait préféré te savoir en sécurité, à boire un verre avec un bel inconnu dans une échoppe de Hermegen, plutôt que lancée sur les routes en ruminant ta vengeance contre messire Eldritch. Même si tu le rencontrais demain, par hasard, que ferais-tu ?

— Je le tuerais, asséna-t-elle.

— Crois-en mon expérience, Aelys. Tu n'es pas du genre à tuer quelqu'un. C'est le rôle des gens comme moi. »

Elle s'arrêta et tendit le bras pour le garder à distance. Depuis son bain approximatif de la veille, une odeur de chien mouillé s'était imprégnée dans ses vêtements, que seul un retour à la civilisation pourrait enfin effacer.

« Des gens comme toi ?

— Les gens lambda parlent de la vie et de la mort avec de grands airs, parce qu'ils en ont peur. Peur de vivre, peur de mourir. Mais de même qu'il y a des gens qui n'ont pas peur des araignées, des chauve-souris et des frelons, il y a des gens comme moi qui n'ont pas peur de la mort, et c'est pourquoi, oui, j'ai un travail ingrat, peu considéré, et assez inégalement rémunéré. Je tue des gens. J'ai tué des criminels en fuite, de vieux avares, des joueurs endettés, des maris volages et des épouses suspicieuses ; j'ai tué de toutes les manières possibles et j'en ai inventé quelques-unes. Toi, tu n'as jamais tué personne, et tu ne passeras jamais à l'acte. Tu n'es qu'une anonyme dont la vie a croisé le sillage d'Eldritch – c'est la faute à pas de chance, et la plupart de nos malheurs sont ainsi. »

Elle rabattit sa cape de voyage sur le côté, posa sa main sur la garde de son épée de duel, d'un geste menaçant.

« Je suis Aelys d'Embert, la dernière héritière des rois d'Istrecht, et la dernière héritière légitime des Lignées de Sysades. Le pouvoir que tu possèdes aurait dû être le mien. Mon père se nommait Clodomir d'Embert.

— D'Embert ? Ah, oui, il était sur la liste. »

Aelys recula et lui tourna le dos.

« Je n'ai pas besoin de ton approbation, fulmina-t-elle. J'ai dit que je détruirai l'Empire, je le ferai.

— Admets que tu ne le fais pas pour ton père. Il est mort. Tu ne lui dois plus rien ; et si tu te retrouves dans cette mouise, c'est qu'il ne t'a pas beaucoup aidé pour commencer. »

Le jeune blondinet eut le regard attiré par un champignon massif qui s'était accroché à une souche, et qui ressemblait un peu au visage joufflu et au nez rougi d'un ivrogne moustachu.

« Mais revenons à ce qui me concerne. Où allons-nous ? »

Aelys pointa une direction sous les arbres ; Lor suivit son doigt du regard sans paraître convaincu.

« Par là, c'est Stokkel, la gare la plus proche. Dans une semaine, nous serons à Kels, la dernière ville avant la Forêt Changeante. C'est là, dans le temps, que se trouvait la Forteresse Changeante, le séjour de Mû.

— Évidemment.

— C'est là que les Nattväsen m'envoient, donc c'est là que nous irons. Libre à toi de me suivre.

— Oui, oui, c'est ça, libre. Je commence à avoir faim. Tu as un saucisson à partager, ou peut-être juste un peu de bouillie d'avoine ? En retour, je pourrais t'apprendre une des nombreuses manières de tuer quelqu'un. »

Il eut un nouveau sourire, mais tout ce qu'Aelys put y voir, c'était un homme sans morale, qui n'accordait aucune valeur à la vie humaine – et qui demeurerait remarquablement fidèle à ses principes. Un homme qui tuait en sifflotant. Les journées seraient longues en telle compagnie.

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