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Chapitre 5

Problèmes et solutions - 08 avril :

- En bref, nous avons un mois, peut-être un mois et demi, pour trouver une solution et l'appliquer. Des propositions ?

Un silence s'abattit suite à la question de Dionysos, aussi déconcertant qu'effrayant. Ce n'était pas normal, surtout dans un Conseil des Conseillers dépourvu de Nico. Certains semblaient en réflexion intense tandis que d'autres étaient simplement en train de regarder le vide pour digérer l'info que nous étions très probablement tous foutus. Butch, qui faisait partie de la première catégorie des délégués, celui du bungalow d'Iris, leva la main, brisant l'immobilité de la scène :

- Ça pourrait sonner complètement con mais ne pourrions-nous pas contacter l'Olympe via ma mère ? Je sais que les dieux n'aident que rarement les mortels mais j'appelle ça un cas de force majeure.

- Nous ne connaissons pas l'étendue des pouvoirs des Empereurs, ce serait un trop grand risque, mais c'était une bonne idée. De plus, même si je vais assez rarement sur l'Olympe, je connais les immortels et je peux t'assurer qu'ils ne vont pas nous aider comme ça. Il leur faut des beaux discours, les promesses des héros qui n'ont plus rien mis à part leur piété... ou alors les belles paroles de leurs collègues en exil.

- Mais oui, quelle bonne idée ! L'expert de l'écologie et l'ennemi public numéro un vont traverser tout New-York jusqu'à l'Empire State Building, a.k.a le bâtiment le plus gardé de toute la ville, pour aller voir leur divin papounet et lui demander sa miséricorde. Même un satyre aurait eu une meilleure idée que toi, Chiron. Sans vouloir te vexer bien-sûr.

- Dio, l'idée de Butch et de Chiron n'est pas si mauvaise. Par contre, il nous faudrait un moyen d'y aller en toute sécurité et sans risquer de se faire carbonisé car Aphrodite a oublié d'être sous sa forme humaine. Si seulement nous étions encore des dieux, ça aurait été plus simple...

À ma remarque, plus d'un regard se tourna sur mon frère. Celui-ci, résigné, soupira fortement avant de reprendre la parole, toujours d'une voix aussi sarcastique :

- Tu veux l'immortalité hein ? Prends la mienne. Zéphyr t'y conduira sûrement, malgré vos différents.

- J'espère que tu rigoles. Si je la prends et que nous perdons, tu ne pourras plus jamais retrouver ton ancienne vie. Et rien ne garantit que Père te redivinise.

- Et ? Je préfère finir ma vie en mortel tout en n'ayant pas le regret de n'avoir jamais risqué mon immortalité, qui représente pour le moment notre seule chance, que de retourner sur l'Olympe comme un lâche. Et puis, c'est comme au poker : il faut miser gros pour avoir gros.

Je n'en revenais pas. Était-ce vraiment mon frère qui venait de parler ? Si je repensais à notre rencontre, il y a plus de 3 000 ans, jamais je n'aurais cru que mon nouveau demi-frère, à peine sorti de l'enfance et pourvu d'un égo renforcé par l'ascendance de Zeus coulant dans ses veines, m'aurait un jour proposé tout ce qu'il avait pour m'offrir la victoire. Au fait, même l'année juste avant son exil, s'il m'avait fait cette proposition, j'aurais cru qu'il se foutait de ma gueule. Mais maintenant, il semblait aussi sérieux que durant ses interminables concours de sommellerie. Qu'est-ce qu'il s'était passé durant son exil pour le faire changer à ce point ? Et dire que pendant des années je l'avais justement esquivé car il avait changé... Je regrettais maintenant de l'avoir abandonné à son destin, de l'avoir laissé seul comme s'il n'était qu'une vulgaire chaussette alors qu'il avait déjà été prohibé de tant de choses. Je lui présenterai mes excuses après cette réunion, il en devait bien. Malcolm, un des nombreux enfants d'Athéna, prit la parole, interrompant mon flot de pensées :

- On a la première partie du plan mais, même si vous arrivez à avoir le soutien des dieux, il faut impérativement que les trois Empereurs soient au même endroit pour ne pas risquer que l'un d'entre eux ne brûle tout New York. De plus, il faut que quelqu'un empêche l'armée du Triumvirat d'intervenir. Je sais que les dieux sont tout puissants, mais Néron, Caligula et Commode sont maintenant considérés comme des dieux mineurs pouvant voler les pouvoirs d'autres divinités tant qu'on ne détruit pas les faisceaux.

- Voilà ce que j'appelle une intervention utile, merci Madison. Je pourrais demander un rendez-vous. Néron m'a proposé qu'on réfléchisse ensemble à un terrain d'entente. Or, suivant leur alliance, il ne peut me concerter et accepter mes propositions sans la présence de ces deux compagnons. Il nous faut juste trouver le moyen de retenir les soldats.

- Je pourrais le faire.

Je posai mon regard interloqué sur Austin, qui semblait aussi déconcerté par ses propos que toutes les autres personnes présentes. Ce fut Dionysos qui réagit en premier, accomplissant son rôle de psy et un peu de mon rôle de père.

- Non, non et non. Tu ne peux pas le faire, ce n'est pas du tout bon pour ta santé mentale. Cela ne fait même pas un mois que tu es sorti de cet enfer, tu ne peux y retourner.

- Je sais les risques que je prends mais je suis le seul à pouvoir le faire tout en limitant la casse. Au fond, c'est juste un gosse qui a toujours voulu de l'attention, surtout de sa mère, même si elle est morte, et, malheureusement, je lui en ai trop donné. En plus, je connais la tour par cœur. J'ai toutes mes chances de réussite. Comme vous l'avez dit, il faut miser gros pour avoir gros. Laissez-moi lui écrire quelques lettres et vous aurez le moyen de mettre tous les gardes hors jeu.

Avant que mon frère ne puisse répondre, le mécontentement déjà imprimé sur son visage, Kayla défonça la porte dans un chaos sans nom.

- Mr.D., Nico a besoin de vous. C'est urgent. Je- je crois qu'il hallucine.

Encore une fois, comme s'il était devenu le dieu de la vitesse, Dionysos réagit au quart de tour et courut.

Mon soleil - 08 avril :

Le soleil répandait sa douce chaleur sur tout mon corps. Habitué aux souterrains, je n'avais même pas pensé à quel point ça m'avait manqué et à quel point c'était agréable. C'était comme si tout ce qui était encore doux dans ce monde s'était rassemblé autour de moi. Ainsi installé, je n'entendais quasiment pas les voix. Je pouvais discerner à l'orée de la forêt Kayla et Hazel, chargées de me surveiller bien qu'elles semblaient plutôt admirer les dégâts que Néron avait causés sur la végétation. Cela m'arrangeait, au moins elles ne verront pas la vraie raison de ma sortie. Aussitôt j'eus pensé à elle, aussitôt mon excuse apparut au loin et, dès qu'elle me vit, courut à ma rencontre. Will ne perdit pas de temps et se jeta sur moi comme un boulet de canon. Dès que je l'eus dans mes bras, j'oubliai toutes mes visions et me concentrai pleinement sur lui. Je laissai ma main frôler ses cheveux- avaient-ils toujours été aussi gras mais en même temps aussi doux ?- avant de se poser sur sa joue- ses aspérités de peau avaient-elles diminué ou son absence les rendait obsolètes sous mes doigts ? J'essayai de le regarder dans les yeux mais il semblait déterminé à les laisser fermés, comme pour me confisquer les deux bouts de ciel qui étaient en lui.

- Pourquoi es-tu parti ? J'ai besoin de toi à mes côtés maintenant que le Tartare s'immisce en moi.

- Car seul Néron peut t'apporter le repos de l'âme mon ange.

"Mon ange" ? Il ne m'avait jamais, au grand jamais, appelé de cette manière, même depuis qu'il avait réalisé la signification de mon nom. Mais, avant que je puisse réagir, Will m'embrassa. Au début, malgré ma surprise, je savourai cet instant. Cependant, au fur et à mesure que le moment s'éternisait, je me rendis compte que quelque chose ne tournait pas rond. Mon copain était habituellement quelqu'un de doux alors que là, on aurait dit que tout le Phlégéthon coulait en lui tellement il était passionné. Et puis, quand d'habitude sa joie le faisait briller de mille feux, rien ne se passait. Cela ne lui ressemblait pas du tout. Quand il décida que la chasteté de notre baiser pouvait bien aller en enfer, je le repoussai de toutes mes forces, découvrant une expression que je ne lui connaissais pas : son petit sourire en coin était maintenant un rictus déformant toute la douceur de son visage et ses yeux exprimaient tellement de haine et de dégoût que je crus me noyer dedans. Des yeux bruns. C'est alors que je compris que ce n'était pas mon copain qui se tenait devant moi. Aussitôt que cette révélation apparut dans mon cerveau, aussitôt un voile, peut-être la brume, sembla se retirer de ma vision et je remarquai tout ce que j'avais ignoré quelques secondes plus tôt. Ses traits avaient quelque chose de coupant et de trop parfait, presque irréel, comme s'il s'agissait d'une imitation de mon petit-ami.

- Et bien, on ne salue pas son petit-ami, Nico ?

- Tu n'es pas mon petit-ami, tu n'es pas Will.

- Mes dieux, tes visions ont tellement empiré que tu ne me reconnais même plus...

Je dégainai mon épée et la pointai sur sa gorge mais je ne pus me résigner à l'attaquer. Même si j'étais persuadé qu'il n'était pas Will, ce serait comme le blesser si je tuais cet imposteur. En plus, peut-être que c'était vraiment des visions, comme il le disait. Dionysos m'avait prévenu qu'elles pouvaient altérer ma perception des choses après tout.

- Pourquoi fais-tu ça, mon Di Angelo ?

- Tu n'es pas Will, tu n'es pas lui.

Je halai Kayla et Hazel pour qu'on décide ensemble que faire de l'imposteur. Elles accoururent jusqu'à moi en un clin d'œil, l'air effarées. Hazel m'examina sans faire attention à la personne que je menaçais de ma lame.

- Nico, ça va ? Tu as besoin de quelque chose ? Pourquoi tu nous as appelées ?

- Will n'est pas normal. Il faut l'emmener à Dionysos, quelque chose ne tourne pas rond.

- Nico, pourquoi tu parles de Will ? Il s'est rendu il y a une semaine, il n'est pas ici.

- Néron l'a laissé sortir pour me voir, tu n'as qu'à regarder à côté de moi.

Je regardai à mes côtés pour leur prouver sa présence mais plus personne ne se trouvait au bout de mon épée. Où était-il passé ? Et, surtout, comment avait-il fait pour s'enfuir aussi discrètement, sans être aperçu par sa propre sœur ? Je me retournai sur mes chaperonnes mais je ne lus que de la peur dans leurs yeux.

- Je vous jure qu'il était là il y a deux secondes, je vous le promets.

- Kayla, va chercher Mr.D.

- Hazel, pourquoi tu veux aller le chercher ? Je ne suis pas fou, je l'ai vraiment vu.

- Mr.D. saura t'aider, ne t'inquiète pas. Reste avec moi Nico, ne va pas vers le Tartare.

Alors je restai à examiner les alentours, attendant avec impatience ce que Dionysos allait bien pouvoir faire pour m' "aider". Celui-ci émergea de la forêt avec une rapidité déconcertante, suivi d'une myriade de fantômes qu'il traversa comme si de rien n'était. À chacun de ses pas, l'herbe s'affaissait pour devenir des plaques rouge sang. Une odeur âcre émergeait de la putréfaction des plantes, comme si elles se transformaient des gaz toxiques. Quand il fut enfin à mes côtés, toute la beauté du paysage s'était volatilisée, ne laissant qu'une coquille vide qui ressemblait trop au Tartare à mon goût. Mr.D. me prit par les épaules, semblant plus concerné par mon état que par le décor se désintégrant ou par l'aura de mort flottant tout autour de lui.

- Petit, ce n'est pas le moment. Tu dois rester parmi nous.

- Il y avait Will à côté de moi, il y a quelques minutes à peine. Vous me croyez n'est-ce pas ? Vous savez que je ne suis pas fou, vous êtes le seul à le savoir.

Il ne répondit pas mais, au vu du regard soucieux qu'il me lançait, je devinai qu'il pensait que je délirai. À cette pensée, je me mis à rire. Comment pouvaient-ils tous être assez aveugles pour ne pas voir que Will était là juste à côté de moi il n'y a même pas une trentaine de minutes ? Ils étaient tous fous- ou cons, il n'y avait pas vraiment de distinctions entre les deux après tout. Kayla me passa des menottes. Avais-je commis un crime en disant la vérité ? Cela me fit rire encore plus fort, surtout en pensant aux ressemblances avec 1984. Mr.D. semblait perdu, comme s'il avait égaré quelque chose de cher à ses yeux. Pourtant, ce fut lui qui dicta ma sentence :

- Nico, je suis désolé mais je vais devoir passer à la vitesse supérieure. J'aurais cru avoir plus de temps mais tu n'es plus toi-même.

- Je ne suis pas fou. Je ne suis pas fou, je vous le promets. Vous qui êtes le dieu de la folie, vous savez que je ne suis pas l'un de vos fidèles !

- Ils ont tous dit ça.

Tandis que Kayla me traînait déjà vers le Poing de Zeus, je jetai un dernier regard à Mr.D. et Hazel qui semblaient tous deux éreintés et, soudain, mon rire me sembla inapproprié.

***

Quelqu'un toqua à la porte, sûrement un servant chargé de me dire que tel ou tel empereur voulait me voir. Ce remue-ménage durait depuis ce matin, si bien que je ne répondis pas et m'enfonçai dans un des trop nombreux oreillers de mon lit, tentant d'oublier la lettre cachée entre mes caleçons et ses paroles crues. Une seconde vague de toquements retentit mais je ne réagis toujours pas, espérant que le serviteur pense que je dormais. Cependant, la porte s'ouvrit sans que le laquais ne me demande ma permission. Je me redressai pour chasser cet individu quand je vis de qui il s'agissait :

- Je dois être en train de rêver.

En face de moi se tenait un autre moi. Je me reconnaissais en lui comme s'il était mon reflet et, en même temps, quelque chose clochait. Déjà, le métamorphe semblait trop parfait, comme si on m'avait photoshopé avant de m'envoyer en impression 3D. Mais ce n'était pas le seul truc qui ne tournait pas rond. La copie semblait déborder de haine, si bien que son apparence en était impactée et se floutait par moment. Une centaine de divinités pouvant abriter autant de colère se dressa dans ma tête, mais je n'eus pas à réfléchir autant pour savoir à qui j'avais affaire. En même temps, je vivais dans sa demeure à présent.

- Néron. Est-ce un nouveau jeu de votre conception ? Si c'est le cas, sachez que ce n'est absolument pas drôle.

- Un jeu ? Ce ne serait pas le nom que j'aurais donné à ce que je fais mais si c'est l'appellation que tu donnes, je suis bien obligé de l'accepter. Après tout, tu es l'un des personnages principaux de ce "jeu".

- Quoi ?

- Disons que j'ai rendu une petite visite de courtoisie à ton petit-ami. Franchement, tu devrais améliorer tes goûts en garçon : il est si soporifique ! Je n'ose même pas imaginer comment vous faites au lit...

Je ne comprenais pas ce qu'il me disait. J'avais l'impression de louper la moitié des dialogues d'un jeu vidéo alors que ceux-ci en révélaient tout le plot. Pourquoi parlait-il de Nico ? Pourquoi parlait-il de l'avoir dans mon lit ? Pourquoi il me ressemblait ? Qu'est-ce qu'il se passait bordel ?

- Tu as l'air perdu Solace. J'avais oublié à quel point les cerveaux des jeunes de nos jours étaient lents. Lester est pareil, c'est sûrement un truc de famille. Par où dois-je commencer...

- Peut-être par le début ?

- Très drôle, fils d'Apollon... Il y a un ou deux jours, j'ai envoyé une lettre de ta part à Nico di Angelo pour lui demander de me rejoindre à la colonie le 8 avril, aujourd'hui si tu suis bien. Il est venu, comme prévu et, au vu du risque qu'il représentait, j'ai décidé de faire le petit numéro de "je suis ton petit-ami et en même temps je suis ton pire ennemi" pour l'envoyer directement à la case asile.

- Vous avez fait quoi ?

- Oh, ne sois pas si émotionnel. Il y a des milliers d'autres poissons dans l'océan. Je suis sûr que Claude te trouvera un chouette garçon, peut-être le fils d'Alexander de Croo, le premier ministre belge. Ou même Elisabeth, l'héritière de ce petit royaume. "Roi William Andrew Solace-Germanicus".. ça sonne bien, non ?

- Vous avez fait quoi à Nico ?

- Il allait de toute manière devenir fou, j'ai juste précipité la chose pour le bien de l'Empire.

Je me levai et m'approchai de l'Empereur, les mains accrochées à son col. Ma colère commença à me faire briller, ce qui le fit ricaner, comme cette ordure le faisait si souvent. Venant de ma bouche, cela sonnait faux.

- Alors, que va faire l'enfant chéri d'Apollon ? Il va briller pour enlever mes péchés ? M'en guérir ? Qu'est-ce que j'ai peur de toi, l'apprenti Claude !

- Vous êtes un monstre, la pire de toutes les merdes de cette planète.

- Nous sommes tous des monstres, j'ai juste accepté ma vraie nature. Tu verras, tu comprendras bientôt à quel point il est doux de laisser libre court à son soi intérieur. Sur ce, au revoir Will. Tu as le bonjour de ton petit Nico !

Néron se dégagea aussi facilement que si j'étais fait de sucre et partit. Il s'arrêta devant ma porte et se métamorphosa en lui-même. Après ça, l'Empereur sortit comme si rien ne s'était passé alors que je m'effondrais dans mon lit, la lettre à nouveau dans mes mains. Finalement, peut-être que Nico avait raison quand il disait qu'il ne voulait plus jamais me parler. C'était mieux pour lui, et ce qui lui apportait le repos de l'âme ne pouvait que me rendre heureux. Cependant, malgré ma résignation, quelques larmes tombèrent sur le papier, encore une fois.

Une équipe de bras cassés - 15 avril :

Le Mont Olympe rayonnait comme lors d'un jour de fête. L'agora débordait de vie, comme si le monde allait au mieux et n'était sous le joug de trois mégalomanes. Même de là où j'étais, j'entendais une merveilleuse musique se jouer. Si je n'étais pas pressé, je me serais glissé dans la foule contemplant mes Muses et aurais profité de la plénitude environnante. Malgré mes envies, je continuai mon vol vers le bâtiment central, qui m'éblouit de par sa splendeur autant que de par sa démesure. Ses colonnades nacrées s'élevaient vers les cieux, supportant un entablement qui représentait notre conseil. Alors que je contemplais la merveille architecturale qu'était ma demeure familiale, je tombai sans pouvoir reprendre mon envol. Projeté à toute vitesse vers le sol, je passai à deux doigts des chapiteaux d'où sortait une myriade de feuilles d'acanthe, qui manquèrent de m'empaler, et m'écrasai au pied de la titanesque porte d'entrée. J'allais vraiment devoir contrôler mes atterrissages si je voulais survivre, ce malgré la divinité de Dionysos circulant dorénavant dans mes veines. Comment faisait-il pour survivre avec aussi peu de puissance ? Malgré mon année en tant que mortel, je me rendais compte de la légèreté de ses pouvoirs. Et dire qu'il disait que tout allait bien... Tandis que je peinais à me relever, encore engourdi par l'étrange sensation d'être à nouveau un dieu, les battants de la porte s'ouvrirent. J'entendis quelques murmures mais, quand j'entrai dans la pièce, seul le silence m'accueillit. Au début, je fus déstabilisé par la grandeur de la salle. J'avais la douloureuse impression d'être un pion, sentiment renforcé par le carrelage noir et blanc. Je relevai la tête jusqu'à m'en faire un torticolis pour regarder ma famille dans les yeux. Était-ce ce que les mortels ressentaient quand ils arrivaient devant le conseil ? Et dire que, s'ils l'auraient voulu, ils auraient pu se mettre à la hauteur de leur ancien collègue... Sentant que les 10 Olympiens attendaient, je me mis à genoux.

- Apollon, mon fils, c'est étrange de te voir ici par les temps qui courent. Ne devrais-tu pas être en train d'accomplir ta tâche ?

- C'est le sujet de ma visite, mon père.

- Explique-nous ta démarche, Apollon. Je suis sûre que tu as de bonnes raisons pour te présenter ainsi à notre conseil après avoir volé les pouvoirs de Dionysos.

Qu'Athéna soit louée, elle qui intervenait toujours au bon moment. Je la regardai dans les yeux et son regard m'emplit d'une détermination sans égal. Je pris une inspiration et tentai d'insuffler en chacun de mes mots du pouvoir :

- Chers Olympiens. Comme vous le savez, les États-Unis, le centre de notre pouvoir, est actuellement sous le joug de trois des pires empereurs de l'histoire antique : Caligula, Commode et Néron. Vous m'avez chargé de les vaincre sauf que je me trouve dans une impasse, ce qui me vaut cette visite. En effet, ces trois tyrans étant devenus des dieux, je ne pourrai donc les vaincre par moi-même. Comme vous l'avez compris, j'ai besoin de vous pour mener à bien cette guerre.

Si Dionysos et moi avions cru qu'un silence aurait suivi ma déclaration, ce fut le total contraire qui se passa. Les dieux ne faisaient même plus attention à moi, concentrés sur leurs chamailleries. Comme d'habitude, Athéna et Arès faisaient le plus de bruit. J'entendis une multitude de questions se poser d'un côté à l'autre de la pièce mais je n'avais pas le temps de formuler la réponse pour l'une qu'une autre tout aussi cruciale retentissait. Ma confiance fondit comme une glace au soleil face au chaos ambiant.

- Mais vous allez le laisser parler ? Vous êtes encore pire que des satyres quand ce demi-dieux de Dionysos est aux alentours !

Je cherchais qui avait pris la parole jusqu'à voir que c'était, à ma plus grande surprise, Héra. La déesse semblait en colère, bien que personne ne savait vraiment ce que pensait la Reine des Dieux. Elle qui ne m'avait jamais apprécié, elle prenait aujourd'hui ma défense. C'était étrange, très étrange.

- Je sais que ce cas de figure est particulier mais si vous pouviez vous tenir deux minutes le temps qu'il réponde à vos questions, ce serait idéal pour mes divines oreilles. Bien. Ceux qui ont des questions vont lever la main et attendre leur tour en fermant leurs clapets.

Les dieux lui obéirent au doigt et à l'œil, sûrement intrigués par la déesse se réinventant institutrice de maternelle. Arès fut le premier interrogé, ce qui n'était pas étonnant vu qu'il était l'un des seuls enfants d'Héra présent au conseil.

- Il y aura une grosse bataille ? Avec des bons ennemis relativement puissants à battre comme au bon vieux temps ?

- Ce sont trois dieux mineurs, immortels tant qu'ils sont reliés à leurs faisceaux, donc je suppose que ça fait l'affaire.

Ce fut ensuite le tour d'Athéna.

- Quels avantages aurions-nous à t'aider ?

- Ce sont des dieux : plus ils sont vénérés, ou craints, plus ils sont puissants. Dans un mois, l'Europe sera leur et, selon les prévisions, ce ne sera qu'une question de temps avant que le reste tombe. Ils vont forcément essayer de s'attaquer à vous pour voler votre immortalité. À ce moment-là, l'Olympe tombera et, bien avant cela, tous nos enfants seront morts ou mis en esclavage. Est-ce vraiment le monde que vous souhaitez régir ? Je pense qu'une vie potable est un assez grand avantage. En plus, maintenant que le monde sait par rapport à notre existence, punir les Empereurs de leur hubris redorerait notre médaille

- Sais-tu de qui tu aurais besoin ? Nous n'allons pas envoyer des dieux se jeter inutilement dans une bataille aux issues victorieuses certaines.

- Hermès pour voler les faisceaux, Arès pour la bataille pure et simple, toi pour la stratégie. Peut-être également Déméter ? Après tout, une de ses filles a été retenue en otage depuis des mois, voire des années selon le point de vue, par Néron.

- Je ne participerai pas à cette bataille. Vos chances sont tellement élevées que je perdrai simplement mon temps.

Je fis semblant de bien prendre sa réponse et me retournai vers Déméter, tissant des tiges de blés pour en créer des plus résistantes au réchauffement climatique. Elle ne prit même pas la peine de me regarder pour me répondre :

- Ma fille est morte, et de par ta faute. Je n'aurais jamais dû la laisser fréquenter le dieu des nymphes végétalisées. Alors non, je ne me battrai pas pour toi.

- Meg est... Non, il doit y-

- Par contre, je veux bien venir !

- Aphrodite ? La seule fois que tu as été sur un champ de bataille était pour sauver ton fils Énée.

- Ces Empereurs aiment les belles choses, et j'en suis une. Ma présence est donc o-bli-ga-toire pour mener à bien cette bataille. En plus, 3 est un bon nombre.

Et c'est comme ça que je me retrouvai avec ma redoutable armée de trois dieux, dont un qui allait passer la plupart de son temps à voler et l'autre à jouer le pire appât de tous les temps, pour tuer trois dieux mineurs. 

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