Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 3 : Les tourments d'une midinette

Je remarque que je ne suis pas comme dans mes rêves d'avenir ; quand, secrètement, j'imaginais ma future vie d'étudiante. Je la voyais plus festive, plus folle, plus amoureuse, ne sachant pas pour lequel me décider, une vie tourmentée et trépidante.

Au lieu de ça, je ne sors pas, je refuse toute proposition pour avoir une vie sociale plus épanouissante. Le souci, c'est que ça ne me tentait que dans mes vieux fantasmes. Dans ma vie réelle, je suis un ourson. On est déjà au blocus de Noël, et j'ai cette impression de fadeur. J'adore l'automne et pourtant, je n'en ai pas profité. Si... de ma fenêtre peut-être.

Je suis tranquille sur mon lit avec de la musique en fond sonore. Je lis mes cours emmitouflée dans un gros pull en laine à grosses mailles. Le sèche-cheveux sous ma couette pour souffler de l'air chaud. J'aime bien avoir la sensation d'être dans un cocon. Pour étudier un cours, ça passe mieux.

J'entends du raffut dans le couloir mais je suis tellement bien que même ma curiosité tenace n'arrive pas à m'extirper de ma couchette.

On toque à ma porte, décidément... Pas possible de sortir de mon nid.

Je dis « Entrez» de manière molle, je m'étonne moi-même.

Stepf entre avec sa valise et sa veste. Ses deux acolytes la suivent.

- On vient te dire au revoir, ma poulette !

- Vous allez me manquer, mais on se sonne pour se donner des nouvelles ?

- Là, dit Marck, ça ne va pas être possible, il n'y a pas de réseau. Mais on t'a mis des numéros utiles sur la table de la cuisine !

- ça va aller toute seule ? demande Jeff.

- Mais oui, ne vous inquiétez pas. Je suis une grande fille.

- Petite ou grande, dit Marck, personne n'est à l'abri. Tu es sûre que tu ne vas pas changer d'avis ? Le taxi peut prendre une personne en plus, cela n'est pas un souci. Te savoir ici, je ne me sens pas rassuré.

- Ne t'inquiète pas Marck, je préfère être seule pendant le blocus.

- Allez, dit Stepf en poussant Marck vers la porte, fiche-lui la paix. On va être en retard.

Après m'avoir fait un gros bisou d'adieu, ils partent enfin. ENFIN !!!

Je dois dire que je suis ravie de la situation. J'aime bien la solitude, ma tranquillité. Je vais pourvoir me plonger dans mon univers bien à moi durant ces deux semaines. J'étais assez impatiente. Je peux me promener nue, mettre la musique à fond les manettes, vivre comme je l'entends.... C'est un peu des vacances qui commencent.

C'est sympa d'être complétement seule dans le bâtiment. Chaque étudiant est rentré chez lui pour Noël ou avait d'autres projets que de rester. Mais bon... ça peut déprimer aussi. J'ai besoin de prendre l'air et de poser mes bouquins.

Du coup, j'enfile mon manteau, mon écharpe et mon petit bonnet.

Il fait sombre tôt en ce moment. Il neige, c'est joli. Tout est blanc. Quand on marche dans les allées, on voit que ça en a réjoui certains. Il y a plein de bonshommes de neige ou des pseudo statues rigolotes. Certains décompressent comme ils peuvent, mais ça donne une ambiance particulière.

Je m'arrête brusquement. Je sens qu'on me suit. Je reprends ma marche... ; j'entends du bruit et je m'arrête.

- Qui est là ?

J'ai une sensation angoissante qui me rend vigilante quand tout à coup, quelqu'un fonce vers moi et tente de me projeter sur le sol. Je suis plus rapide que lui. Je l'esquive et il se vautre par terre. Il a des cheveux mi-longs, gras, le teint blanc et des canines démesurées.

Il se relève et se jette sur moi.

Je m'énerve et lui dis :

- Toi mon ami, tu vas voir ce que c'est des heures d'entraînement au Kung-fu ! et le jette par terre.

Là, un autre m'attrape les deux bras par derrière pour me paralyser. Du coup, je prends appui sur lui et repousse l'autre avec mes jambes.

Surpris, mon assaillant de derrière me jette au sol. Je plonge la main dans la neige et la transforme en pieu de glace. Je roule sur le dos, l'un deux se jette sur moi et je le poignarde avec mon arme fictive juste dans le cœur. Il explose en cendres ! C'est dégoûtant, j'en ai plein la bouche et j'éternue. L'autre est immobile tenant sa garde.

Je lui dis :

- Quoi... Tu es assez fourbe pour attaquer une fille par derrière et là tu te mets en défense de peur de t'égratigner ?

Sur ces mots, il me lance un grand « Haaaaa... » à la façon d'un chanteur norvégien et me donne un coup de poing, je lui fais une clef de bras et le mets à genoux.

Je lui relance :

- Je sais me défendre, mais je sais aussi attaquer !

A cet instant, je lui prends la tête et d'un petit coup sec, je lui brise la nuque. Il explose à son tour, mais cette fois-ci, je bloque ma respiration pour ne pas être asphyxiée par la poussière. De mon bras, je me protège la bouche et le nez.

Je suis encore sous le choc et ne comprends pas trop ce qui s'est passé quand j'entends applaudir. Je me retourne... Il y en a un autre ?

Adossé au lampadaire, j'aperçois Yann, une cigarette aux lèvres, qui applaudit.

- Pas mal ! me dit-il en retirant sa cigarette de la bouche.

- ça ne te dérange pas de regarder quand je me fais agresser ? T'es aussi lâche qu'eux.

Je ne sais pas trop si je dois l'attaquer ou pas. Que fait-il là ?

- Je ne voulais pas perturber le spectacle.

- C'était quoi ?

- Je suis sûr que tu as une idée sur la question, dit-il en lançant son mégot par terre.

- Pourquoi ne t'ont-ils pas attaqué aussi.

- Car ils savent qui je suis.

Il s'approche.

Je regarde mes bras, mes tatouages chauffent. Yann s'est immobilisé aussi, ressent-il la même chose ?

- C'est étonnant le pouvoir que ça a ! lui dis-je en regardant mes mains qui m'intriguent par leurs picotements.

Cette légende est donc vraie.

On se regarde.

Je me demande s'il ressent la même chose que moi.

Souvent on dit « cette personne m'attire » quand elle captive notre regard et qu'elle nous plait. Mais là, c'est vraiment physique ! Je suis littéralement attirée par lui, comme si nos corps étaient aimantés. Je dois vraiment lutter pour ne pas me rapprocher. De plus, les symboles dans mes paumes me démangent.

C'est même une attirance animale. J'ai envie de le manger. J'ai comme une envie de fusion. Presque comme si j'avais envie que nos deux corps soient broyés ensemble pour faire une espèce de pâtée pour chien. Est-ce parce que je pense à la pâtée pour chien, mais je lui demande :

- Tu as mangé ?

Je ne sais pas pourquoi je dis ça. Peut-être parce que ça fait trop longtemps qu'un blanc s'est installé dans la conversation... je ne sais pas trop quoi lui dire. En tout cas, cela ressemble bel et bien de ma part à une invitation à diner.

Il n'a pas l'air surpris, il me répond « non » tout simplement.

Je me sens un peu obligée de le ramener avec moi. Mais... J'avoue que j'en avais envie.

Arrivée au communautaire, je retire deux barquettes Igloo.

Je prépare donc notre repas au micro-ondes, c'est ce que je fais de mieux.

Une conversation s'installe. Intriguée, je m'adresse à Yann :

- Pourquoi tu n'as pas été attaqué ?

- Car ils savent que je suis un Sorcier.

Je le regarde, incrédule et dubitative.

- Tu n'es pas au courant, je vois, dit-il. Les Sorciers se marient depuis bien longtemps ensemble. Certains disent que nous avons le sang bleu. Selon eux, à cause de notre consanguinité, notre sang aurait manqué d'oxygène et serait devenu bleu. Mais t'inquiète pas, il est bien de couleur rouge.

Personnellement, je viens d'une Sorcière et d'un Humain. Mais comme le côté Sorcier vient de la mère, comme tu le sais... Donc j'ai le sang bleu, même s'il n'est pas pur. De plus, comme nous avons des pouvoirs spéciaux, nous ne souffrons pas de notre consanguinité.

- Et alors ?

- Et alors ? Le sang de Sorcier a des atouts très prisés chez les Vampires, car il a le don de régénérer rapidement celui qui est dans un état critique, voire même de le ressusciter dans certaines conditions. Mais... dès qu'un Vampire goûte au sang de Sorcier, c'est pire que l'héroïne. Il ne sait plus s'arrêter et l'abus de sang bleu peut, à forte dose, les rendre fous et avoir l'effet inverse de dégénérescence. Donc, ils prennent le sang des Sorciers et le transforment en gélules qu'ils diluent avec du sang Humain, pour en avoir une petite dose. Là, les effets secondaires sont minimes.

- Comment sais-tu tout ça ?

- Ma mère est morte de l'étreinte d'un Vampire.

- Oh, excuse-moi !

- Non, ne t'inquiète pas, cela fait longtemps.

Je prépare la table. Je nous mets bien à chaque extrémité, car je me sens un peu mal à l'aise. On ne parle pas beaucoup. Les discussions sont assez courtes. Je sens qu'il m'observe et du coup, je pense à chacun de mes gestes qui ne sont plus naturels. Et j'ai l'impression que ça se voit. Je suis hyper-maladroite. Je vois mes propres déplacements au ralenti tellement je m'observe, plus j'y pense et plus je suis à côté de la plaque.

Les barquettes sont prêtes. Je vais lui déposer la sienne... je me rends compte que je ne lui ai même pas demandé de choisir ce qu'il voulait. J'ai pris la première venue. Je me sens bête. Il doit percevoir que quelque chose ne va pas....

Je m'installe à ma place, en face de lui, de l'autre côté de la grande table. Plus loin, ce serait le trottoir de l'autre côté de la route ! Je peux aussi m'expatrier en Afrique tant qu'à faire... RI-DI-CU-LE

Il ouvre le film plastique, ensuite il pose ses deux avant-bras sur la table calmement, relève la tête et me dit de manière intimidante, sûr de lui :

- Pendant combien de temps vas-tu encore faire semblant de ne pas voir ce qui se passe entre nous?

A ses mots, je ne sais pas trop ce qui se passe en moi. Je saute d'une retenue démesurée à une désinhibition exacerbée. Je me lève d'un coup, m'appuyant les mains sur la table, et le regarde avec un air décidé droit dans les yeux. Je me mets debout sur la chaise, monte sur la table, je balaye du pied mon plat et mon verre dans un fracas résonnant. Je traverse la table, me penche sur lui et l'attrape par son col de chemise. Je le mets debout, le tire sur la chaise et ensuite sur la table pour qu'il soit à ma hauteur et lui dis:

- C'est assez démonstratif pour toi, là ? et je l'embrasse avec fougue...

C'est beaucoup plus que physique, c'est autant dans le corps, la tête et l'esprit. Rien n'est calculé, tout se fait dans une fusion irréelle. Plus rien n'est dérangeant. Plus rien ne compte. Il n'y a plus d'espace-temps. Juste une alchimie et quelque chose de présent qui se passe.

Une émotion telle et un ressenti qu'on ne sait plus qui est le corps de qui ? Quand je le mords je le ressens, quand il me griffe il en possède les marques. J'ai même l'impression que nos tatouages s'entremêlent et partagent leur encre. C'est une étreinte si intense que j'en perds mon souffle.

Je me réveille, allongée sur la table et blottie dans ses bras, ayant pour seule couverture la nappe qui ornait ce qui est à présent devenu notre lit. J'ai froid. Je passe ma main sur son épaule, il est gelé aussi. Mes yeux curieux se perdent sur son corps, je décortique la moindre imperfection, et décrypte ses tatouages. Je me sens bien.

- Curieuse ! me dit-il les yeux fermés.

J'ai l'impression d'être une petite fille qui vient de faire une bêtise et qu'on a démasquée. J'ai aussi l'impression d'avoir le cœur qui cogne plus fort dans ma cage thoracique. Ma gorge est nouée et je reste muette. Il retire le bras qui m'enlaçait, se redresse. Il quitte la table et remet son pantalon. Il me semble très beau. Un peu dandy. Il s'assied sur une chaise, torse nu, cherche une cigarette dans sa veste, l'allume et me regarde.

Je le contemple à mon tour et lui dis :

- Tu as remarqué, plus nous sommes ensemble, plus nous avons de contacts, plus nous nous transmettons nos connaissances. J'en sais plus sur les Vampires qu'il y a quelques heures, alors que je ne les connais pas. Tu dois certainement avoir des connaissances sur la magie, non ?

Alors que j'attends une réponse à ma question, il me dit :

- Il ne faut plus qu'on se voie.

Silence. Je viens de recevoir une gifle en plein figure.

- Nous ne sommes pas du même monde, poursuit-il, même si tu es mon âme sœur.

Je suis condamné à rester dans le monde auquel j'appartiens.

Je ne veux plus que tu m'approches.....

Je ne dis rien et tente de réfléchir, mais là... Rien ne fonctionne dans mon cerveau. J'ai l'impression qu'il a gelé d'un coup.

Yann jette sa cigarette sur le sol comme un mal élevé, s'habille rapidement, s'en va et ferme la porte.

J'entends qu'il a un moment d'hésitation immobile derrière la porte. Ensuite, il s'éloigne peu à peu.

Je reste assise sur la table enveloppée dans la nappe en m'effondrant en gros sanglots douloureux à sortir. On ne peut pas être aussi sadique. Je me sens comme une moins que rien. Comme une chose mangée, digérée et évacuée en une poignée de secondes.

Drapée dans ma robe de chambre improvisée, je quitte la cuisine et me réfugie dans ma chambre.

Je me sens idiote, en plus j'étais à deux doigts de lui demander de passer Noël avec moi pour avoir un semblant de famille, elle qui est si loin de moi et qui me manque... Surtout à cet instant.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro