C'est arrivé pendant une de mes habituelles dispute avec mes parents . Une de ces éternelles disputes qui a commencé comme toujours entre moi et ma mère . Elle qui voulait que je sorte plus souvent de ma chambre et qui voulais que je l'aide plus souvent à faire le ménage et moi qui voulais plus de liberté parce que, j'avais quinze ans et niveau liberté par rapport à ma classe ... Bah, j'étais à la ramasse . Nos disputes traitaient toujours de ces deux sujets . Bon, j'avoue je ne sortais  de ma chambre que pour aller au lycée et que je n'aidais pas beaucoup à la maison ... Mais je n'arrivais pas à ... Non ! Je ne pouvais pas lui expliquer la raison pour laquelle je sortais peu les rejoindre dans le salon . Pourtant, pourtant j'aimerais qu'elle comprenne . Il y a beaucoup de choses que j'aimerais que mes parents comprennent : comme quoi je grandissais, que j'avais quinze ans et qu'ils étaient en train de me ruiner la vie en voulant m'en protéger . J'avais quinze ans et dans ma classe tout le monde avait leurs portables sur eux . Moi je me sentais humilier de n'avoir le droit de le prendre que le week-end pendant une certaine heure . Quand j'essayais de leur expliquer, mais ma mère répondait toujours qu'elle s'en fichait et que les autres faisaient ce qu'ils veulent . Elle est têtue . Très têtue ... Plus que moi avant que je devienne Laurène Marvelle . J'étais Laurène Marvelle ... Peut-être que maintenant je pouvais lui dire la raison pour laquelle je ne sortais pas de ma chambre . Peut-être que je serais moins feignante et que j'aiderai plus à la maison ... Peut-être que tous mes problèmes avec eux s'arrangeraient .

Je l'espérais , je l'espérais tellement que j'entendais cette prière plus fortement que ma voix qui hurlait contre ma mère .

-J'ai quinze ans putain ! Dans deux ans et demi, je serais majeur !

- Le " putain " était de trop !

- Je m'en fous !

Je reçus une gifle qui me fit ni chaud ni froid, ça picotait juste un petit peu .

- Si tu crois qu'en me baffant tu me calmeras, tu te trompes maman . Me moquais-je .

- Tu n'a pas à me répondre comme ça ! Je suis ta mère ! Cria ma mère en me regiflant .

C'était jusqu'à là la dispute habituelle . C'était à peu près le même scénario . Mais le discours qui suivait, celui que Laurène m'avait faits dire, je n'aurais jamais osé le dire . J'étais plutôt contente .

- Tu as raison, je n'ai pas à te parlais comme ça . Répliquais-je . Mais c'est le seul espoir que j'ai d'essayer de te faire comprendre que je ne suis plus une gamine de onze ans et que tes privations de ma liberté m'étouffent .  Non parce que quand j'essaie de te parler tu me réponds toujours que les autres font ce qu'ils veulent et tu retournes tous vers toi et ton passé, que je connais par coeur à force . Oui je sais que quand tu étais petite, tu étais malheureuse . Plus que moi-même . Mais, merde ! Sois moins égoïste et pense au présent ! Tu as un mari et deux enfants ! Et l'un d'eux souffre ! Tu sais que je ne sais même plus qui sont mes amies ? S'ils sont encore amis avec moi ? Tu sais que j'ai l'impression de décevoir tout le monde ?  Qu'au collège j'ai souffert en étant naturel et qu'au lycée je dois porter un masque ? Et que même avec ce masque je n'arrive pas à m'intégrer dans ma classe ? Tu sais que je rêve de quitter cette routine qui m'étouffe ? Tu sais que j'en ai marre de me sentir seule tout le temps ? Est-ce que tu sais seulement a quel point je me sens minable ? Est-ce que tu sais qu'en plus tu en rajoute, en me passant mon tel que le week-end dans des temps limités alors que tout le monde de ma classe a son tel sur eux ? Tu as dit que je n'étais pas une enfant normale ? Eh bien oui parce que c'est toi qui renforces la différence avec les gens de ma classe . Je reconnais que je ne suis pas irréprochable mais toi non plus . Tu ne me laisses même pas choisir mon propre style vestimentaire ! J'aurais voulu m'habillé avec autre chose que des habits du rayon collège de chez Kiabi et m'habiller plus vintage ou dans un style plus japonnais . Mais ça non plus tu ne comprends pas ! Même le style gothique tu n'a pas voulu . J'aimerais que tu me laisses être qui je suis et que tu me laisses grandir en même temps que les autres ! Parce que là je m'en sors pas du tout ! Je suis humilié et je ne peux même pas être moi-même ! Je sais que tu veux mon bien, mais tu sais quoi ? C'est l'inverse qui se produit ! Tu me fais plus de mal que de bien ! Même si ce n'est pas voulu bien sûr ... Je veux que tu comprennes ! Que tu me fais mal putain !!!

Mais j'étais incapable de me retenir plus longtemps et je renversai la table et pris les chaises pour les casser en deux . C'était facile avec mon nouveau corps que m'a donné Laurène . Je me suis rendu compte trop tard qu'il s'agissait d'une de mes pulsions meurtrière . Enfin ... Les pulsions que j'avais créées pour Laurène ... Pendant ma crise j'entraperçus le visage choqué et terrifié de mes parents .

Puis ce fut le noir . J'avais perdu conscience . Ce n'était plus moi qui contôlais mon corps mais ma pulsion . J'étais aveuglée . Je me souvenais de rien . Vous avez déjà fait une crise de somnambulisme ? Ben c'est pareil ! Je donnais l'impression d'être réveillée mais ce n'était pas le cas .

Quand je sortis de ma pulsion j'aperçus Ira qui me calmait et mes parents toujours terrifiés et pleurant pendant que mon frère se réfugiait dans sa chambre . Je m'évanouis par manque d'énergie dans les bras d'Ira soulagée d'avoir réussi à calmer ma pulsion .