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Chapitre 3 : Réconciliation et mystère

Ce sont les pales rayons du soleil qui me réveillent. Mes paupières sont lourdes : j'ai peu et mal dormi cette nuit. Quand je fermais les yeux, je revoyais l'expression choquée de ma mère et la colère de mon père. Alors, je rouvrais les yeux, et écoutais la respiration douce et régulière de Cirice, cette dernière se trouvant dans mon lit, moi sur mon deuxième matelas, à terre. Je me remets à peine de ce qu'il s'est passé hier soir, mais mon cerveau rejoue quand même la scène, comme pour me torturer. Je ne comprends pas comment j'ai pu me laisser aller à la souffrance et la haine comme ça, jusqu'à frapper une fille que finalement, je connais à peine. Je me redresse un peu, lève mon regard vers elle. Elle a une bosse au visage, ce n'est pas joli à voir. Du sang sec tache mon oreiller rose et blanc. Je m'approche un peu d'elle, doucement, et viens poser mes doigts sur sa bosse. Au moment où ma peau rencontre la sienne, la honte éclate dans ma poitrine. Ce sentiment est tellement violent qu'il semble la tirer de son sommeil. Elle est légèrement sonnée, regarde tout autour d'elle, mais semble se rappeler rapidement de tout. Elle s'assoit en tailleur sur le lit. Elle ouvre la bouche, s'apprête à dire quelque chose, des excuses à n'en point douter, mais je la devance :

- Tu n'as pas à t'excuser. J'ai eu tort de te frapper. Je me suis laissée aller à ce que je ressentais, je n'ai pensé qu'à moi. C'est moi qui suis désolée.

Elle retire les draps à la va-vite et vient se poster juste devant moi.

- Non, c'est ma faute. Je n'aurais pas dû te traiter de monstre. Je l'ai un peu mérité, affirme-t-elle en pointant son front.

- C'est pas totalement faux, je réponds, ce qui la fait sourire.

- Toutes les deux, on a mal agi. Je propose qu'on oublie tout ça, t'en penses quoi ?

Je fais oui de la tête rapidement. Cirice est la seule personne qui a daigné m'adresser la parole, je me dois de bien la traiter. Seulement, cette journée ne va pas être une des plus faciles. Je l'entraîne dans le salon avec moi. Mes parents prennent de ses nouvelles et me rappellent ensuite ce que je dois faire.

- Souviens-toi que je veux que tu ailles présenter des excuses à ses parents, dit fermement mon père.

- Je me souviens, je réponds.

Sur le moment, je déteste mes parents. Ce n'est pas que je ne veux pas m'excuser, mais ils pensent uniquement à Cirice depuis hier soir : or si je ne souffrais pas, je ne ferais pas de mal. Ils ne m'ont même pas dit bonjour ce matin, ne m'ont pas sourit, rien. J'ai voulu faire des efforts : je n'ai pas révélé ce que je ressentais devant eux hier soir, au restaurant, pour qu'ils continuent à sourire et surtout pour ne pas les embêter avec mes histoires ; au final, je paye double. Je suis perdue dans mes pensées quand Cirice se met à parler de manière plutôt forte mais hésitante :

- Oh non, ce n'est vraiment pas la peine, ne vous inquiétez pas. Je suis plus fautive qu'Haatlae. 

- C'est très gentil de ta part, répond mon père en me lançant un regard qui veut dire "prends en de la graine". Mais je tiens à ce qu'Haatlae retienne la leçon. Présenter ses excuses, c'est la moindre des choses qu'elle puisse faire, soutient-il.

- Je pense qu'elle a bien retenu la leçon. Autant ne pas mêler mes parents à ça et les inquiéter pour rien, vous ne croyez pas ?

Je pense intérieurement qu'elle n'arrivera pas à convaincre mon père mais bizarrement, elle y parvient.

- Très bien, je comprends. Mais je ne veux pas qu'elle reste enfermée ici. Je vais vous donner un peu d'argent et vous allez passer la journée ensemble.

Il me tend trois billets de dix et m'assène d'aller m'habiller. Ma mère, elle, n'a toujours rien dit. Elle continue à fixer sa tasse de café, les yeux vitreux. J'y vais sans plus protester. Cirice me suit et va se préparer dans la chambre. Une fois prêtes, nous partons.

Nous décidons de faire du shopping. Nous nous rendons dans un premier magasin et après avoir fait le tour plusieurs fois, Cirice me fait part de son idée :

- Et si on essayait exactement la même tenue ?

Je réponds par l'affirmative et me prête au jeu. Nous hésitons beaucoup avant de nous décider sur une robe rouge foncé et des collants fins noirs pour compléter. Nous nous dirigeons aux cabines et nous entrons dans celle mise à disposition pour les personnes handicapés. Pendant que nous nous changeons, je remarque le collier qu'elle porte.

- Tu es croyante ? je demande.

- Ma famille est chrétienne depuis des siècles, m'informe-t-elle, sans s'étendre sur le sujet.

- Je vois, je lui dis. Moi, mes parents sont athées, alors je ne me suis jamais vraiment penchée sur la religion.

Elle enfile sa robe par-dessus ses collants. Elle se ferme à moi alors je n'insiste pas. Je me dépêche de tout enfiler et une fois fait, nous nous observons dans le grand miroir. La robe arrive juste au-dessus du genou et a une belle matière. Les collants ne sont ni trop chauds ni trop froids. Avec Cirice, nous échangeons un regard et nous nous comprenons. On remet nos vêtements et passons régler le tout à la caisse.

- On s'habille comme ça demain pour aller au lycée ? elle propose, une fois dehors.

- Tu crois pas qu'on va avoir des problèmes dans cette tenue ?

- Si, je pense. Mais on s'en fiche, non ?

- Exactement, je réponds, et nous partons en fou rire.

Nous finissons par trouver un banc et prenons place dessus. Pendant un moment, nous regardons la neige tomber lentement sans rien dire quand d'un coup, mon ventre gargouille. On se regarde et rions. Je sors mon porte-monnaie et regarde à l'intérieur.

- Il reste seulement quinze euros pour manger...

- On a qu'à pas manger, tranche-t-elle.

- Merci de ton conseil Cirice, ça m'aide beaucoup, je plaisante.

- Je veux dire, il reste tout juste assez pour la foire.

- La foire ? je questionne.

- Tu savais pas ? Elle est là depuis trois jours maintenant. J'aimerais bien y aller.

- Allez, pourquoi pas, je me laisse tenter. Mon ventre peut bien attendre quelques heures de plus.

Je la suis à travers les rues, parce que je ne sais pas où se trouve le lieu. Au bout d'un moment, je sens des odeurs de fritures, une voix masculine parler dans un micro, des faux cris d'horreur et des rires. Nous pénétrons dans la foire et nous hésitons entre tous les manèges proposés. Finalement, nous nous mettons d'accord sur le train fantôme. Nous prenons place dans un wagon, côte à côte, et attendons impatiemment que le train démarre. Quand il est rempli, celui s'occupant du manège vient vérifier que les barres de sécurité sont bien fixées, et nous nous engouffrons dans le noir. Nous enchaînons les fantômes volants, les squelettes menaçants et également une sorcière arborant une verrue immense sur le nez. Au bout d'un moment, le train s'arrête devant une petite estrade donc nous faisons face. Une lumière s'allume sur un diable. Il est rouge sang, avec une queue, des cornes et une fourche. Il fait tourner cette dernière un certain temps, puis ouvre sa gueule et un cri à glacer le sang retenti. Tout le monde dans le train hurle de terreur, moi la première, puis le manège repart de plus belle, plus vite. Nous retrouvons la pâle lumière naturelle et nous descendons tous. Je questionne Cirice.

- Alors, comment t'as trouvé ?

Elle arbore une expression bizarre, comme si elle elle ne savait pas si elle devait ressentir de la crainte ou de l'agacement. Je pose ma main sur son épaule.

- Hé, pas la peine d'avoir peur comme ça, c'est fini maintenant, je la rassure.

- Non, c'est pas le problème, dit-elle. C'est juste que cette représentation du Diable, ça me dépasse. Il devrait être craint par tous, or il fait l'objet d'amusement de la galerie.

Je baisse la tête, légèrement honteuse. Je revois la croix dans la cabine d'essayage, le fait qu'elle pratique depuis très jeune.

- Je suis désolée, je lui lance. Je comprends ce que tu peux ressentir. Ta famille est très croyante et a dû plus d'une fois te mettre en garde contre... contre le Diable, comme tu dis, j'hésite, n'ayant que très peu de connaissance dans le sujet.

- C'est le Diable, assène-t-elle.

- Le Diable, oui, pardon. Mais ne t'en fais pas. Tu n'iras pas en enfer juste pour avoir monté dans ce manège. Au pire, ce sera moi qui sera punie, vu que j'ai eu l'idée.

Elle sourit, semble un peu se détendre. Elle pose ses doigts sur le dessus de ma main et la serre un peu. Je lui offre une barbe à papa pour lui faire plaisir, m'en prends une également et nous les dévorons assises sur un muret en pierre, en regardant les gens s'amuser. Une fois sa friandise finie, elle m'informe :

- Bon, il est encore tôt, mais je vais rentrer. Mes parents vont vraiment finir par s'inquiéter.

- C'est pas déjà le cas ? je demande pendant qu'elle se lève, et je fais de même.

- Je sais pas vraiment, fait-elle.

Je me rends compte de quelque chose : quand on parle de ses parents, elle reste très réservée, et coupe rapidement court à la discussion. L'image de qui je pense être son père, l'homme derrière le rideau, me revient en tête et je dois avouer que je trouve tout ça très mystérieux. Je sors de mes pensées alors que Cirice secoue sa main devant mes yeux :

- Allô ? T'es toujours là ?

- Oui, pardon. Tu disais ?

- Que j'aimerais y aller.

- Oui, bien sûr, je m'excuse. Je te suis. Je dois parler à tes parents à propos d'hier soir, je lui rappelle en commençant à marcher. 

D'un coup, elle m'attrape le bras violemment. Je me retourne sur elle et je remarque qu'elle est très pâle. Je regarde tour à tour ses doigts, qui serrent ma peau, et son visage.

- Cirice, qu'est-ce qu'il y a ?

- Comme je l'ai déjà dit à tes parents, ce n'est pas la peine, insiste-t-elle sur ces derniers mots.

- Je tiens vraiment à me faire pardonner, je réponds. Je mettrai toute la faute sur moi si c'est ça qui te fait peur, je propose.

- Tu m'écoutes quand je parle ? Je ne veux pas que tu parles à mes parents. Je leur expliquerai moi-même et c'est tout. Maintenant, tu peux m'accompagner jusque chez moi si tu veux, mais tu ne passeras pas la porte.

Je la teste du regard et elle accepte le défi. On reste là, à se fixer pendant certainement plusieurs minutes. C'est moi qui décroche quand un petit garçon nous pointe du doigt et demande à sa mère ce qu'il se passe.

- D'accord. Je ne leur parlerai pas, je cède.

Elle part en tête, sans m'attendre. Je me dépêche de me mettre à sa hauteur et lui lance à son attention :

- Hé, on va pas se disputer pour ça.

Elle reste muette mais ralentit tout de même le pas.

Nous remontons toutes les rues que nous avons marchées et juste avant de tourner dans la sienne, elle s'arrête.

- Tiens, prends-ça, me dit-elle en me tendant son sac avec sa robe dedans. Mes parents sont ultra protecteurs : s'ils voient ça, ils la déchireront à coup sûr.

- Tu voulais pas la porter demain ?

- Si, bien sûr. Apporte là-moi demain et je me changerai dans les toilettes, ok ?

- Ça marche.

Je range le sac en plastique dans mon sac à dos avec la mienne puis nous prenons sa rue. Devant la porte, j'observe les rideaux, sans pouvoir m'en empêcher. Aujourd'hui, personne ne nous obsèrve.

- Ça va aller ? je lui demande, un peu inquiète.

- Oui, t'en fais pas pour moi, me rassure-t-elle. On se voit demain au lycée.

- Oui, à demain.

Comme la dernière fois, elle attend que je m'en aille pour rentrer. Je commence à partir mais m'arrête au bout de deux pas, me retourne et lui lance :

- Tu trouves pas ça particulier ? Je veux dire, c'est la deuxième fois qu'on se dit au revoir, et à chaque fois on est gênées.

Comme si se quitter était anormal, je pense, mais je garde ça pour moi.

Un beau sourire se dessine sur son visage, comme le jour de la rentrée. Voir ce sourire me donne chaud au cœur.

- Je t'avais dit qu'on était particulières.

Et elle me fait un clin d'œil.

Je me tourne et marche pour rentrer chez moi. Voilà comment s'est terminée la période calme de notre amitié. Le reste n'a été que cauchemar...

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