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CHAPITRE 2 : Le Pays des Merveilles

Le violet. Terrifiant, mystérieux, il flotte entre les ailes du papillon de nuit, profitant d'un battement pour se démarquer du reste du monde. Le violet, couleur moqueuse, qui vient jouer de ses charmes, tromper, duper, manipuler vos propres armes. Le lilas sauvage s'épanouit à l'ombre protectrice du sapin, pour que jamais on ne l'arrache, fleur invisible parmi les herbes sauvages. Le violet, taquin, sourit dans l'ombre où il vous observe sans relâche, prêt à assaillir sa proie.

IMPOSSIBLE.

Le paysage qui se présentait à moi n'avait rien de réel. Il dépassait tout ce que j'avais pu voir de plus bizarre de toute mon existence. Le ciel rosé et brumeux s'étendait à perte de vue devant moi. Il s'y fondait d'étranges nuages sombres, et au milieu d'eux semblait percé ce qui aurait pu être un soleil mais qui me faisait plus penser à un ballon de baudruche rose bonbon sur le point d'exploser. Des arbres gargantuesques aux racines grimpantes, offraient des feuilles de toutes les couleurs à l'éther. Des champignons possédaient des pieds de la même taille que les arbres et d'une circonférence bien supérieure. Leur teinte rouge sang souffrait d'une drôle de varicelle blanche. L'herbe était bleue, comme si on l'avait tâchée de larmes, bleue, comme si on l'avait habillée d'un manteau de glace. Partout, animaux et créatures, mi-humaines ou d'espèces totalement différente, gambadaient, criaient toutes sortes de choses les uns aux autres, parfois à eux-mêmes. Des oiseaux pépiaient joyeusement, mais leur chant se trouvait très vite couverts par des rires et d'autres exclamations bruyantes dont on ne savait la provenance. Les voix, irrégulières, me donnaient des frissons, malgré la température du lieu.

Ce panorama féerique et inconcevable portait l'empreinte d'une folie que je ne parvenais à saisir à cet instant.

J'observais Arthur du coin de l'œil. Lui-même retenait son souffle, le regard figé sur la ligne d'horizon. Dans ses yeux gris, brillait cette étincelle d'admiration que j'aurais pu retrouver dans les yeux de n'importe quel enfant.

A ce moment-là, j'aurais encore pu tourner le dos, fuir la magie, cet univers absurde.

Mais je crois que  j'étais déjà perdue, et ce depuis bien longtemps.

C'était comme si la minuterie d'une bombe venait de se déclencher.

Et que j'étais la seule à pouvoir  la désamorcer.

Nos regards se croisèrent dans le vent. Mon regard dût parler pour moi.

- Suis-moi, me dit-il, en tendant sa main vers la mienne.

Je la pris sans hésiter.

Après un certain temps, nous arrivâmes à l'entrée d'un carrefour tortueux, aux chemins indiqués par des flèches ne cessant de tourner sur elles-mêmes, comme si le monde lui-même se demandait où l'on était. L'herbe irrégulière me chatouillait les chevilles, et mon pouls s'emballait sans raison particulière. Du moins aucune dont j'avais conscience. Quelques racines parcouraient le sol, glissant comme des serpents, certaines se repliant sur elles-mêmes pour nous laisser passer, d'autres s'amusant à tenter de nous faire trébucher. Je perdis l'équilibre à plusieurs reprises, mais ne tombais pas grâce à la poigne de fer d'Arthur, me maintenant les deux pieds sur terre, bien que la terre ici soit irrégulière et déroutante. A bout de souffle, la cadence bien trop rapide arrivant à mes limites, je forçais mon guide à s'arrêter.

- Alice, on doit se dépêcher, Manon nous attend et...

- N O N. Arrête d'être la foutue copie conforme du lapin jamais à l'heure de Lewis Caroll, bon sang ! Je sais même pas ce que je fais ici ! J'en sais rien de ce prétendu chez moi dont j'aurais enfoui les souvenirs au plus profond de moi. Qui aurait donné naissance à la belle malédiction des pouvoirs que j'ai reçu, pouvoirs qui aujourd'hui, poussés à leur paroxysme, ont sûrement tué un innocent ! Alors, tu vas poser ton pompon au sol bien gentiment, ne plus claquer le couvercle de ta magnifique montre si tu ne veux pas que je donne un coup de pieds dedans pour l'expédier à l'autre extrémité de cette forêt. Et ne t'avises plus de m'appeler « Alice », je ne suis pas la petite fille blonde qui manque de se noyer dans ses larmes, je suis... Je suis une adulte et je m'appelle Lys, merde, explosais-je le visage enflammé et la voix rauque.

Je m'arrachai à sa prise en jurant et m'éloignais du sentier, excédée, envoyant des éclairs bleu dans les branches et les feuillages barrant mon chemin. Arthur ne me suivait pas et tant mieux. Il n'avait pas à ressembler exactement à ce fichu lapin.

Je haïssais ce monde.

Je haïssais mes pouvoirs.

J'avais rien demandé.

- RAAAAAAAAAAAAAAAH, hurlais-je en me laissant tomber en arrière, roulant d'un côté , puis de l'autre, incapable de me calmer, mes mains enserrant mon crâne, emmêlant mes cheveux dans tous les sens.

Et ce fut là, qu'un énorme sourire blanc éclatant apparut au-dessus de moi. Cela me surprit tant, que je me relevai d'un bond et me mis à courir loin de cette «créature ». A peine avais-je parcouru quelques mètres que je m'empêtrais les pieds dans les tiges d'une plante, qui enroula ses pédoncules tranchants autour de mes jambes, puis de ma taille, me secoua la tête en bas, énervée d'avoir été violemment piétinée. Effrayée, je voyais la chose se rapprocher de moi, flottant dans le vide, et me tortillais en poussant des cris de souris. J'ai précisé que cela faisait encore plus peur dans l'autre sens ?

C'était cuit, l'être inconnu venait de conquérir les derniers mètres nous séparant, sa gueule grande ouverte, son haleine sur ma figure... Je fermai les yeux, prête à l'inévitable, et pensais que mourir saucissonné et mangé par une chose que l'on ne voyait même pas réellement, dans un monde imaginaire, cela représentait une mort aussi peu digne que celle d'une fourmi écrasée.

- Liam, arrête ça, tu lui fais peur, entendis-je une voix déclarer derrière moi, plus froide que la glace.

Pour toute réponse un rire gras éclata et alla se répercuter contre mes tympans, aussi puissant que le tintement d'une cloche en haut d'une tour. J'écarquillai les yeux d'un coup, trop apeurée et peu sûre de moi pour le faire progressivement, et tombai nez à nez avec le grand sourire, cette fois-ci posé sur un visage dont le regard aux pupilles étirées ne trompait pas : on se moquait de moi sans retenu.

- Roh, on peut rigoler un peu quand même, ronronna le garçon aux oreilles de chat devant moi, malicieusement.

Il tourna autour de moi, me picota le ventre de ses griffes, me détaillant sous toutes les coutures comme du gibier. Je grognai. Le dénommé Liam était mi-homme mi-chat, à la fourrure aux nuances de violets lilas, la lumière jouant avec celles-ci, donnant à ses poils, une douce brillance. Sa queue ne cessait de remuer, visible, invisible, caressant les attaches de la plantes contre ma peau, moqueuse.

Énervée de rester aussi longtemps la tête en bas, le sang s'accumulant dans mes tempes, j'essayai de me redresser et de me délivrer, sans pour autant y parvenir. D'un coup, l'homme-chat tapota la fleur, qui me lâcha aussitôt pour s'enrouler amoureusement à la queue de la créature.

- Mon lapin, tu as perdu ta maîtresse, demanda Liam, alors que je me relevai, et époussetai ma robe avec mauvaise humeur.

Arthur, aussi peu amusé que moi par la situation, me bloqua le dos contre l'arbre, ses yeux éclairés par une lueur sombre. Il m'empêcha de le repousser et prit la parole :

- Ne me parle plus jamais ainsi, Lys Smith. Ou, la prochaine fois que tu te retrouveras emprisonnée par une Kollódi (définition à la fin ;)), tu ne pourras compter que sur toi-même pour te sortir de ton pétrin, cracha-t-il, ses cheveux hérissés et ses babines retroussées.

Je croisai les bras sur ma poitrine et le défiai du regard. Je n'avais pas peur de lui. S'il fallait que je demeure dans ce monde, j'apprendrai à m'y débrouiller seule. Je ne désirai pas dépendre de qui que ce soit, et surtout pas d'un lapin dont l'heure était la seule préoccupation. Dans mon dos, le chat ricanait.

- Il semblerait qu'il y ait de l'eau dans le thé, pouffa-t-il. Assez amusant de se dire, que la personne la plus droite du pays, ne s'entend guère avec l'héroïne, soupira-t-il toujours aussi moqueur, disparaissant petit à petit, ne détachant plus ses iris pourpres des miens.

Arthur grommela quelque chose qui avait l'air d'être une insulte « Ce chat de porcelaine devrait aller voir le Jaberwocky si j'y suis » puis se tourna vers moi, un air sérieux inscrit sur son visage :

- Qu'est-ce que tu veux faire ?

Surprise qu'il me posa la question, je bredouillais l'espace d'un instant avant de déclarer clairement ce qui dominait jusque là mes pensées :

- J'aimerais que tu me racontes l'histoire de ce lieu, et ce que j'ai à voir avec cet endroit.

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 Kollódi : Plante grimpante du pays des Merveilles assez revêche et taquine, et qui pour se défendre, n'a aucun scrupule à balancer de haut en bas et de gauche à droite ses agresseurs. Elle possède une fleur semblable à celle de l'hibiscus, de couleur bleu marine, tandis que ses tiges sont parcouru de piquants, à l'image de ceux d'un rosier, bien que celles-ci contrairement à notre plante, envahit le sol de ses feuilles et branches. ( Kollódi signifie collant en grec, la plante laissant une sorte de bave collante et sucrée lorsqu'elle se déplace ou attaque)  

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