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Prologue - 2


Système Sven, 2251


« Qu'est-ce qui vous amène sur Mondor, Almira-sen ? La même chose que moi ?

Il était désagréable de mentir à quelqu'un de sympathique, mais ol était connecté au Réseau Aleph, comme tous ceux de son espèce, et elle ne pouvait pas lui faire confiance.

— En substance, répondit-elle.

— J'ai pas mal suivi l'actualité en Europe. Je regrette qu'ils aient à ce point dénigré le statut des hybrides.

Ol marqua un arrêt à ce froncement de sourcils.

— Je suis désolé. Le terme vous dérange ? Je ne sais pas s'il est considéré comme péjoratif.

— C'est bien d'être clair dans ce qu'on dit.

— Tout à fait. »

Le couloir n'offrait pas beaucoup d'espace, à peine assez pour trois personnes de front. De temps à autre, ils croisaient un okrane à barrettes bleues, ou un autre passager. 121-Nombres semblait avoir fait la connaissance de la plupart d'entre eux, et les saluait invariablement en passant, toujours aussi souriant.

Les alephs n'avaient pas la même notion de réseau social que les okranes et les humains. Les almains étaient limités dans leurs relations sociales par les capacités naturellement allouées par leur cerveau. Héritage génétique des humains, dont les okranes avaient été artificiellement dérivés deux siècles plus tôt. Les alephs, au contraire, naissaient connectés au Réseau Aleph, sur lequel leurs pensées, transcrites en langage symbolique, transitaient à la vitesse de la lumière. C'était sans commune mesure avec le Starnet solien, limité par les interfaces almain-machine.

Humains, okranes et aleph grandissaient de leurs différences respectives. Telle était la certitude fondatrice de l'Exadiel. De trois mondes en 2120, les trois espèces s'étaient étendues à quatre, cinq, bientôt plus. Ces planètes habitées partageaient le même réseau, les mêmes racines.

« Autant on peut reprocher à mon espèce d'avoir participé à la guerre, poursuivait 121, autant les hybrides... je ne sais pas ce qu'on peut leur vouloir. Je trouve les arguments des sceptiques et autres Gérald Murph assez abscons. « Arrêtons-les tous en attendant de savoir ce qui se passe ». On pourrait dire ça avec n'importe quoi. Façon de se dédouaner d'ignobles injustices, sous prétexte qu'on ne « sait pas » ? Et ne savent-ils pas que l'injustice est le ferment par lequel les plus grands empires s'effondrent ?

Almira haussa les épaules.

— Je ne suis pas bien placée pour juger, dit-elle.

— J'admire votre réaction.

— À peu près la même que la vôtre aux restrictions de liberté imposées aux alephs.

— Encore une fois, je les comprends mieux que je ne comprends les injustices qui vous sont faites. »

Je pensais que le monde se souviendrait, Mira.

J'ai peut-être vécu trop longtemps et connu trop d'époques différentes, mais je pensais qu'il garderait le souvenir du temps où les okranes et les humains ne vivaient pas en paix. De ce temps où ils se regardaient les uns et les autres, éprouvant les plus grandes difficultés à se comprendre, à s'enrichir de leurs différences.

Aujourd'hui, le monde ne semble plus se souvenir du XXIe siècle, de l'origine des okranes, des soixante-dix premières années de cohabitation avec l'espèce humaine – et des années qui ont suivi, pendant lesquelles chacun avait peur de l'autre. On dit seulement que les okranes étaient le résultat de manipulation génétiques qui ont conduit, de façon imprévisible, à leur détachement des humains en tant que nouvelle espèce. On ne remue jamais leur passé d'esclaves, d'assistants d'une société qui se mourait par négligence.

Le monde doit-il vivre dans un perpétuel oubli ?

Si c'était le cas, aurais-je dû finir par oublier moi aussi pourquoi j'ai été créée et ce que je fais là ?

Peut-être que ma vie en aurait été plus heureuse.


***


Lorsqu'elle arriva dans la salle de travail, Almira fut surprise d'être entourée d'uniformes. Il y avait là tout le commandement du vaisseau, ainsi que plusieurs alephs en charge de certains systèmes. Ceux qui appartenaient à l'Exadiel avaient juste des traits bleus sur leur tenue grise.

« Nous sommes maintenant en orbite autour de Mondor, dit Tialm, à cinquante mille kilomètres de la planète. En attente d'une autorisation d'entrée dans le périmètre de l'Anneau. Ils nous ne la donneront pas.

Il fixa Almira, comme si son regard d'aigle pouvait lui arracher un secret particulièrement important.

— C'est à cause de moi ? dit-elle.

— Non, les autorités ne savent rien de spécial sur vous. Nous non plus, d'ailleurs. Selon les fichiers, vous êtes juste une hybride nommée Almira. »

Tialm afficha l'hologramme de la planète. Dans une demi-obscurité, la lumière violacée se reflétait sur les visages inquiets.

« Ils ne nous ont pas indiqué de raison, mais nos senseurs sont suffisamment précis pour nous permettre de voir ça. »

La planète rétrécit jusqu'à un point microscopique et s'entoura de trajectoires, fines comme des queues de comète. Une ligne rouge oblique se détachait du lot. Elle croisait l'orbite de Mondor autour de son soleil Sven.

« Il y a dans ce système douze mille alephs travaillant à l'exploration des lunes de Freliga, la cinquième planète et géante gazeuse que voici, et à l'exploitation des astéroïdes pour le compte du Central de l'Union Mondore. »

Maille lâche jetée sur le réseau des colonies indépendantes, le Central était un agrégat politique juste nécessaire pour jouer les intermédiaires avec les autres planètes.

Il y avait peu d'exploitations minières sur Mondor. Pourquoi se déranger si l'on peut apporter les métaux de l'espace ? Pourquoi risquer d'araser des reliefs naturels, alors que la biosphère naissante commence à peine à y trouver sa place ? Le coût énergétique à l'amortissement des rentrées en atmosphère était quasiment nul au regard des technologies de l'Exadiel.

« Peu avant que nous entrions dans le système, ces alephs se sont coupés du réseau et ont commencé à former un convoi en direction de Mondor. Ols vont la rencontrer dans vingt-quatre heures.

— Est-ce qu'ils transportent des astéroïdes ?

— Environ deux cent.

— Qu'en pense le Central ? » demanda le second de Tialm, une humaine.

L'Exadiel avait été une société okrane à l'origine, et même après un siècle d'existence, les humains membres étaient rares. Il s'agissait pour la plupart de descendants de migrants qui avaient abandonné la Terre pour les montagnes de cristal de Raven.

« Sa réaction me préoccupe, dit Tialm.

Il revint à la planète.

— Le Central semble décidé à utiliser l'Anneau de surveillance pour empêcher les alephs de passer. Cela veut dire, activer le bouclier Égide.

— Est-ce qu'ils ne peuvent pas...

— Nous avons vu des communications transiter avec les satellites. L'Exadiel a été déjà prévenu, indépendamment de nous. Mais au vu de l'accélération des alephs, ols seront sur Mondor avant toute intervention de sa part. »

Tialm croisa les bras. Derrière un masque de calme sourdaient les prémices de la colère. Malgré le vaisseau mis sous sa responsabilité, il était impuissant.

« Si le Central utilise Égide, nous serons en plein milieu. Je souhaite juste qu'ils nous préviennent à temps. Et je ne suis pas sûr que ce soit dans leur intérêt. S'ils comptent cacher aux alephs le moment d'activation...

— C'est ridicule, l'interrompit Almira. Si les alephs sont en train de les attaquer, c'est C qui est derrière. Et s'il est derrière, il sait déjà quelles sont les capacités de l'Anneau. Il sait déjà qu'ils ont un Égide. Et il a déjà prévu le moyen de le contourner. Peut-être que la seule chose qu'il n'a pas prévu, c'est notre présence ici.

— Vraiment ? dit Tialm.

Le ton acide de sa réplique la surprit.

— Au contraire, Almira-sen. S'ils attaquent maintenant, c'est parce que nous sommes ici. Parce que vous êtes ici. Ça me paraît le plus convaincant. Quelle est exactement votre relation avec C ? Qu'est-ce qui vous fait dire qu'il est ici ? Qu'est-ce qui va me prouver que vous n'êtes pas vous-même une partie de son plan ? »

Elle se sentit entourée de regards suspicieux.

L'Exadiel avait approuvé la traque de C, mais hormis quelques personnes bien informées, nul ne lui faisait confiance.

« Vous avez une accréditation de la présidence de l'Exadiel, reprit Tialm. On ne peut pas faire plus élevé. Eux savent exactement qui vous êtes, et je ne doute pas qu'ils vous aient envoyé chasser ce fantôme en connaissance de cause. Mais la situation est déjà hors de contrôle. Je veux en savoir plus.

— Je connais C.

— Vous l'avez étudié ? demanda le second.

— Je lui ai parlé. Il a développé une relation presque affective vis-à-vis de moi. C'est tout ce que j'ai besoin de vous dire. Vous pensez qu'il m'attendait pour attaquer ?

— Pour le moment, je pense à plusieurs hypothèses, dit Tialm. Comment avez-vous pu parler à C alors que tout le monde le pense détruit en 2143 ? Vous êtes ici pour chasser un fantôme, pas quelque chose de reconnu vivant.

— J'étais là en 2143, dit Almira.

— C'était il y a cent dix ans, protesta le second.

— Que voulez-vous que j'ajoute ? Vous attendez une explication détaillée ?

— Peu importe, conclut Tialm. Si le Central décide d'activer son Égide, nous avons deux choix : ou bien nous désorbiter et faire une rentrée atmosphérique d'urgence, alors que ce vaisseau n'est pas prévu pour, ou bien nous éloigner le plus vite possible de la zone. Je veux soumettre ces options à un vote.

— Nos capacités de défense sont en théorie suffisantes contre les agresseurs, dit un aleph, mais qui nous dit qu'ols n'ont pas préparé des armes ?

— S'il faut attribuer tout ceci à C, la question est donc : que veut-il qu'on fasse ? »

L'Histoire se souvenait de la tentative malheureuse de C, de la résistance des terriens et des martiens, de l'intervention de l'Exadiel ; mais elle oubliait les véritables acteurs du plan qui avait pu le contrer.

Ceux-ci avaient disparu depuis.

C le savait sans doute.

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