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5. Le Jour du silence - 2


« C'est une grande fête, murmura Lysen. Chacun est sur son trente-et-un et recherche parmi les convives ceux avec qui il a besoin de s'entretenir. Ici se joue sans doute l'avenir de Haven, là celui de nos voisins de Lonia, ici celui de Donoma. L'implication de Vigilance dans la protection de la Zone Surveillée est sur toutes les lèvres. La peur de perdre une stabilité si fragile.

— S'ils veulent avoir peur, dit Almira, j'ai la plus grande des peurs à leur rappeler.

— Exactement. Nos peurs sont matérielles et limitées dans le temps. Mais vous, vous portez la plus grande peur de Mondor. Celle dans laquelle ce monde est né et devait continuer d'exister. La peur des étoiles. Et tous ces gens auront peur de vous, parce que vous leur rappellerez inconsciemment ce souvenir que nous aurions dû conserver plus près de nous, et que nous préférons enfouir. Vous avez vécu la fin du monde, Almira, et la dernière chose que tous ces gens veulent entendre, c'est que leur monde pourrait se finir de la même façon. »

Ce fut la fin de l'aparté. Un homme bedonnant surgit, un verre à la main – et aussitôt reposé sur la table à côté de lui, terminant une bouchée.

« Lysen-sen ! Quel plaisir !

— Tout le plaisir est pour moi, conseiller Gertrand. Permettez-moi de vous présenter Almira.

— Conseiller.

— Almira-sen, si vous me le permettez, la honte m'étouffe. Oui, une aussi belle jeune fille ne devrait pas avoir à perdre son temps avec un vieux gras comme moi. Vous êtes magnifique, Almira-sen.

— Je vous remercie.

Lysen lui lança un regard signifiant qu'il allait de nouveau la laisser seule.

— Permettez-vous, ma chère, que nous aillions quérir un peu d'espace frais ? Ce n'est pas que la présence de mes concitoyens m'importune, mais l'atmosphère ici se fait étouffante. Et je veux voir la déception sur leurs visages quant ils se rendront compte que j'ai gagné une conversation privée avec vous.

— Je ne pense pas que vos mots soient justifiés, conseiller. Ma présence n'a pas grande importance.

Gertrand fit un clin d'œil malicieux. Un sourire agita son double menton.

— De toutes les personnes présentes ici ce soir, vous êtes la plus importante, ma chère.

Ayant trouvé un angle semblable à celui dans lequel ils avaient croisé le général Bagdanov, ils s'arrêtèrent là. Gertrand s'effondra sur une chaise aux accoudoirs dorés.

— Je vous en prie, ma chère, asseyez-vous, voyons.

Ce qu'elle fit.

— Vous éclipsez la plupart des invités, humains comme okranes.

— Je ne suis ni l'un, ni l'autre, conseiller.

— Ce n'est qu'un détail, ma chère. Vous surprendrais-je en disant que très nombreux sont ceux qui croient à vos dons et à votre lignée ?

— Et vous ?

— Moi ? Je ne suis qu'un homme politique. Je crois ce que je dois croire.

— Dans ce cas, Conseiller, que faut-il croire en ce moment à mon sujet ? Faut-il croire que je suis la réincarnation d'Almira, celle dont la mémoire remonte avant la Chute des Étoiles, ou faut-il croire que je suis une imposture ? Une simple illuminée née avec quelques taches de naissance ?

— Ce n'est pas clair. Ce qui fait de vous une personne intéressante, Almira-sen. Quel nom vous ont donné vos parents, d'ailleurs ?

— Je ne m'en souviens pas.

Il leva un sourcil intrigué.

— Le village où je suis née a été détruit par un draken quand j'avais deux ans.

— Hum, j'ai entendu parler de cette histoire. Je suis sincèrement désolé. J'ai toujours milité pour que le Conseil donne un maximum de pouvoirs à Vigilance pour veiller sur les zones rurales. Mais alors, qu'est-ce qui a bien pu faire que vous vous retrouviez la protégée de la famille Partel ?

— Paulem Partel avait entendu dire, comme tout le monde, qu'une fille était née avec la marque. Il a appris que Kraïev avait été détruit et il a fait le rapprochement.

— Ce vieux Paulem a toujours été d'un grand altruisme. »

Et toujours très absent. Il ne s'était jamais défendu de n'être qu'un père administratif.

D'ailleurs, même ce soir, Partel se faisait attendre.

« Avez-vous connu la précédente Almira, conseiller ?

— Oh, oui. Elle vous ressemblait beaucoup. Mais elle est partie trop tôt.

— Vingt-deux ans.

— Oui, c'est exact. En combattant ce fameux draken.

— Adriel. Le plus ancien des drakens.

— Hum, si vous le dites. Mais, à vrai dire, l'Almira que j'ai connue avant vous était assez... impulsive. Elle s'était montrée ouvertement en désaccord avec le Conseil et avec Vigilance. À de multiples reprises.

— Avez-vous peur que je devienne une adversaire politique ?

— Les adversaires n'existent pas en politique. Il n'y a que des alliés potentiels. Mais il se trouve que beaucoup de gens, surtout dans les campagnes, croient en vous. Parfois, à défaut de croire en leurs institutions politiques. Vous êtes attendue, Almira-sen.

Pourquoi semblez-vous si mal à l'aise ? Je vais continuer la conversation. Qu'avez-vous fait pendant ces années passées sous la protection de la famille Partel ? Depuis l'annonce de votre retour, beaucoup se posent la question. Et se demandent aussi pour quelle raison Paulem vous a gardée sous son aile.

— Qu'en pensez-vous ?

— Il a bien joué. Vous ne manquez pas d'ennemis. »

Il sourit, trouvant le moyen d'attraper quelque chose à grignoter qui se présentait sur un plateau porté par un domestique.

« Mais ces derniers, fort heureusement, ne sont pas encore capables de vous atteindre. Regardez où nous sommes, Almira-sen. C'est le palais du Conseil. Ce n'est pas la demeure des Partel. Mais c'est, dirais-je, la demeure de Paulem Partel, la vraie. Il est ici presque comme chez lui.

Je dois vous avertir, Almira-sen, que l'inconnue pour nous tous ici est ce que vous savez. La plupart des gens dans cette réception sont des vieux de la vieille, ils étaient là il y a dix ans, ils ont connu la précédente Almira, certains en étaient amis et d'autres alliés. Mais comme vous le remarquez sans doute, tous hésitent à se dévoiler puisqu'ils ne savent pas véritablement ce dont vous vous souvenez.

— Et vous, conseiller, préférez-vous que je me souvienne ou non ?

— En toute honnêteté ? Peut-être que certains de nos échanges sont mieux quand ils appartiennent au passé.

Almira fit comme si leur conversation venait de s'achever, et sur le chemin du départ, lui glissa ;

— Je me souviendrai de tout, conseiller. Que je le veuille ou non. »

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