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47. Lowen - 1


L'avènement de l'Être signera la fin des temps.

Mais avant qu'il advienne, il faudra que le cercle tourne, que la coupe se remplisse, que la vie de toutes les choses soit consommée. Confrontés à la persistance de leur souffrance, les conscients douteront.


Ils sortirent de la zone montagneuse le lendemain. Almira guérissait à vue d'œil et prétendait pouvoir marcher. Des chemins gelés traçaient leurs sillons parmi les arbres, conifères et saules, aux sommets déjà enneigés.

L'hiver, temps de méditation et de repos, Lowen et sa région ne fonctionnaient plus qu'au ralenti. Almains, animaux et scients se rassemblaient dans leurs demeures.

Almira s'arrêta un instant pour souffler, appuyée sur l'épaule de Silver. Le loup-tigre marchait en permanence à côté d'elle et reflétait chacun de ses mouvements.

« On peut faire une pause, dit Malina. Même Tyell a l'air fatigué, alors qu'il n'a pas été blessé ni n'a manqué de nourriture pendant des jours.

— Je ne suis pas si fatigué que ça, protesta l'almain, et par ailleurs, on ne mange pas grand-chose depuis une semaine. »

La dylnia désigna l'angle du chemin à cent mètres d'eux. Elle entendait le murmure des saules, de très loin, comme si les derniers jours l'avaient laissée à demi sourde.

« Deux Sym nous attendent sur la route. »

Elle souffla à Silver de les laisser.

Les deux Sym portaient leur armure réglementaire et les masques rouges cachaient parfaitement leurs visages. Ils étaient montés sur des équidés à poils drus, petits et trapus, autrefois manipulés génétiquement pour leur endurance et leur intelligence. Ils n'avaient pas cette conscience de soi aiguë que partageaient les almains et les scients, mais une haute compréhension des almains. Les montures des Sym n'avaient jamais de mors et de bride ; une relation personnelle les unissait. À ce titre, aucun des deux n'avait de nom, à part pour l'autre.

Voyant leurs arcs à portée de main, Almira se souvint que le sien avait été perdu après la mort d'Adriel et le regretta. Quand bien même, ses épaules meurtries, elle ne pourrait pas encore en faire usage.

« Il vous envoie, n'est-ce pas ?

— De qui parlez-vous, dylnia ?

— Le Grand Patriarche de Lowen.

— Le Grand Patriarche a demandé à Sym que la dylnia soit accompagnée jusqu'à Lowen. C'est notre mission.

— C'est tant mieux. »

Ils virent son bras en écharpe et le manteau de fortune qui la couvrait, une peau de renard des neiges encore fraîche.

« Vous êtes blessée, dit le deuxième cavalier.

— Je m'en remets.

— Montez. Nous ne sommes pas très loin de Lowen. »


***


Dans les premières décennies après la Chute, Sym n'avait pas encore vu le jour et pacifié la Lande. Face aux bandes de nomades qui écumaient la région, Lowen, la seule ville restée debout après la Chute, s'était dotée de fortifications de défense. Un immense mur de béton et de métal avait été érigé tout autour de la ville par l'un des derniers Octopodes en activité, un des alephs de l'Exadiel chargés des grands travaux d'infrastructure.

L'octopode était mort ensuite de nombreux dysfonctionnements irréparables en l'absence des industries nécessaires.

La plupart des bâtiments initiaux de Lowen n'étaient pas adaptés aux nouvelles conditions de vie dans la cité. On les avait démoli au fil des années pour des structures de pierre et de béton plus humbles. Les lowéniens s'étaient aussi offerts quelques merveilles, à commencer par les arches qui gardaient chacune des entrées de la ville, élevées à vingt mètres au-dessus du rempart de défense, ainsi que le bâtiment du Législat, élevé là où se trouvait autrefois le centre administratif de la colonie.

« Je n'aurai jamais cru que tout cela existait en dehors de la Zone Surveillée » avoua Tyell.

Le sommet de la colline leur ayant offert une vue plongeante sur la ville, ils suivaient maintenant le tracé d'une ancienne route.

« Le Grand Patriarche a demandé à ce que vous soyez bien traités tous les trois.

— Quand a lieu la réunion du Législat à laquelle il nous convie ?

— Dans deux jours.

— Dans deux jours, Vigilance sera ici et la Lande tombera sous son contrôle.

— C'est ce que disent les scients ? l'interrogea Malina.

Minés par la fatigue, les deux compagnons de voyage de la dylnia n'avaient guère suivi les nouvelles charriées par le murmure feutré des saules.

« Le Législat attend que ses derniers membres soient présents, dit Sym.

— Il n'a pas besoin d'attendre aussi longtemps pour savoir quels clans sont favorables à Vigilance et lesquels défendront une entrée en guerre ouverte.

— Cette organisation n'est pas du ressort de Sym, répondit calmement l'almain.

— Je sais. Vous n'êtes que l'épée et le bouclier du Législat.

— Sym n'appartient pas au Législat, la corrigea l'almain. Sym ne fait que suivre le chemin de l'ordre et de l'harmonie. À la violence, Sym oppose la raison. À la division, Sym oppose l'unité. Le Patriarche, le Législat émettent des demandes, pas des ordres.

— Les causes profondes derrière lesquelles nous nous cachons importent peu. Seules nos actions demeurent, ainsi que leurs conséquences.

— Je suis d'accord avec vous, Almira-sen. »

Il n'en dit pas plus.

D'autres Syms ouvrirent les battants d'une porte d'acier sur une rue déserte.

Jusqu'ici, Tyell n'avait jamais vu les Sym avec des armes à feu. Ils semblaient affectionner les sabres dont les poignées émergeaient de fourreaux noirs à leur côté, et les arcs en bois durci. Toutefois, les Sym qui surveillaient l'entrée de la ville avaient des masques différents et des fusils à longue portée. Lowen étant entourée d'une plaine assez vaste, personne ne pouvait s'en approcher sans être vu.

« Cela faisait longtemps que je n'étais pas venue ici, dit Almira.

— Moi aussi, dit Malina.

— Moi, je découvre. »

Quelques têtes curieuses apparurent derrière les fenêtres sur leur chemin, mais il ne s'agissait que de simples spectateurs. Nul ne les croisa jusqu'à la muraille du Législat.

D'autres Sym les laissèrent passer, aux uniformes monastiques plus simples encore que les précédents. Le Législat dominait un ensemble de bâtiments en bois de plain-pied regroupés dans un grand parc. C'était un ensemble circulaire et symétrique, une grande coupole soutenue par quatre demi-coupoles, dont s'élevait la statue dorée d'un ange muni d'un livre et d'un sceptre lumineux.

« Vous pouvez vous reposer ici, dit Sym en aidant Almira à descendre de son cheval.

Une pellicule de neige recouvrait les jardins.

— Almira-sen, bienvenue à Lowen. »

Une jeune domestique okrane vêtue de blanc les accompagna dans une cour carrée. Ils longèrent le jardin intérieur du patio jusqu'à une série de panneaux coulissants derrière lesquels brillaient par transparence des lampes à huile. Elle les fit entrer et referma derrière eux le mur coulissant.

« Vous devez être Malina-sen, et Tyell-sen.

Le givre tombait goutte à goutte des manteaux sur le sol recouvert de toile.

— Qui vous l'a dit ?

— Le Grand Patriarche. »

Elle les débarrassa de leurs manteaux.

« Le Grand Patriarche souhaitait vous rencontrer dès aujourd'hui mais il ne pourra pas, et en est navré. Vous le verrez dans deux jours à la réunion du Législat.

— Il y a un couvre-feu sur la ville ? Demanda Almira.

— Oui, et vous ne pouvez pas sortir de l'enceinte sans être accompagnés par Sym.

— Je m'y attendais un peu.

Almira retira son manteau et grimaça de douleur.

— Avez-vous besoin du secours d'un guérisseur ?

— Ça va, dit-elle. Malina m'aidera. »


***


« Vous êtes sûrs que vous n'avez besoin de rien ?

— Ça ira, merci.

— Bonne nuit, Malina-sen, Tyell-sen. »

Signe discret de la main, et l'okrane ferma le panneau derrière elle, laissant les deux seuls.

La pièce n'était plus éclairée que par la lueur du poêle en céramique dans lequel des granulés de bois se consumaient lentement.

« Il va falloir que je rentre à Donoma » dit Tyell.

Ils s'étaient mis aux tenues traditionnelles lowènes, tuniques aux manches amples inventées pour se protéger au mieux du froid.

Almira se reposait dans sa chambre. Depuis la mort d'Adriel, ils avaient acté sa transformation. Elle avait pris de la distance avec eux. La dylnia accomplissait un ultime chemin voulu par les scients, au terme duquel elle ne serait ni sciente, ni almaine ; peut-être simplement Éveillée.

Le corps d'Adriel avait été détruit avec la plupart des spores censés transmettre son héritage au monde des scients. Hormis Almira, qui avait été la réceptrice de la mémoire du draken, seuls demeureraient de lui des fragments, comme des stèles laissées éparses sur le bord d'une route.

À quel point lui et les scients considéraient-ils Almira comme un outil, et les almains comme des éléments remplaçables de la biosphère ?

« La situation avec Vigilance n'a pu qu'empirer depuis que je suis parti. Je ne sais pas quelles décisions prendra Chyselm. Nous pourrions très bien entrer en guerre.

— Ton chemin te ramène à Donoma, dit Malina doucement. Tu pensais que j'aurais une objection ?

— Tu voulais faire de moi un chamane, n'est-ce pas ?

Elle sourit.

— Je ne sais plus qui a proposé cela en premier. Peut-être Ijima. Non, je ne suis pas sûre de pouvoir plus t'apprendre que tu ne doives pas découvrir par toi-même ou par le biais de ton esprit-guide.

— Pour quelqu'un qui se prétend « guide », Ijima est un tissu d'absences et d'énigmes.

Elle fit non de la tête.

— Ijima, Adriel et Tivalhac sont simples à comprendre. Ils veulent certaines choses. Ils veulent que le monde change, d'une certaine façon ; comme nous avons la même volonté, nous faisons un pacte avec eux. Ils rendent notre lien avec les scients plus fort, nous acquérons un plus grand savoir. En contrepartie, nous avons à répondre à leurs demandes.

— Ce n'est pas Ijima qui m'a demandé de revenir à Donoma. C'est mon devoir.

— Mais si tu deviens un chamane, tu auras avec Ijima le même type de lien. Ce sera ton devoir.

— Tu penses que c'est une chose à faire ? D'accepter ce pacte ?

— Je pense que c'est un choix à considérer. C'est un choix entre le fait de revenir en arrière et reprendre le rôle d'un humain normal, ou devenir un hybride. Je ne sais lequel des deux est le pire. Je sais qu'ils ne sont pas compatibles.

— Tu n'as pas eu le choix, toi, n'est-ce pas ?

— Je ne sais pas vraiment. Je dois la vie aux scients et c'est le pacte qui nous lie.

Un insecte vola autour d'eux et se cogna contre la vitre du poêle.

— Quand comptes-tu partir, Tyell ?

— Dès que la réunion du Législat aura lieu. Je verrai bien. Et toi ?

— Je continuerai de suivre Almira. À moins que nous n'ayons un autre plan.

— Elle va entrer en guerre contre Vigilance, n'est-ce pas ?

— J'ai confiance en elle.

Tyell se leva et marcha vers le panneau.

— Si je n'ai pas l'occasion demain, dis à Almira que je suis heureux de ces trois mois passés à marcher avec vous.

— Je lui dirai.

Dans le bruit de l'existence, je veux découvrir la finalité, mon chemin. Je sais maintenant ce qu'est le monde. C'est la somme des choses qui nous sont importantes.

Malina se leva à son tour.

— J'espère que tu ne seras jamais seule, dit-il.

— Dans ce cas, reviens.

— Je ne sais pas encore où je vais. Je ne peux pas dire si nos chemins se croiseront de nouveau.

— Ce n'est qu'un choix à faire.

Il croisa les bras.

— L'avenir fait mentir la plupart de nos prédictions et détourne nombre de nos choix. À bientôt, peut-être. »

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