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31. Tivalhac - 3


Les flammes et le draken rugissaient de concert. Deux formes pour le même monstre. Deux avatars pour le même pouvoir, écrasant, qui dominait le monde des scients.

Adriel était là, tout à son règne sans partage.

Ses écailles noires luisaient comme de la lave en fusion. Chaque battement de ses ailes attisait une marée de flammes, qui suffisait à emporter de nouveaux soldats.

Elle voyait tout cela de loin. Les maisons, consumées comme des torches, s'effondraient les unes après les autres telles des constructions d'allumettes. Le feu ne se transmettait pas à la plaine alentour, trop humide peut-être à cause de son encaissement.

Les soldats de Vigilance faisaient feu à intervalles réguliers. Les hurlements du draken, les mugissements du feu couvraient sans effort le crépitement de leurs armes. Adriel baissa la tête vers les silhouettes humaines qui tentaient d'échapper au brasier, et déversa un torrent de flammes sur elles. Les hommes s'agitèrent par réflexe. Leurs ombres s'effaçaient déjà.

Puis le draken se tourna vers Almira.

Bien qu'elle fût déjà loin du village, il la voyait ; elle se sentait observée en retour. À cet instant, il devint la seule chose dans son esprit. Un geste lava l'ardoise ; elle perdit tout. Qui elle était, ce qu'elle faisait là, pourquoi les maisons brûlaient, pourquoi les hommes criaient et les armes tiraient. Le draken devint son point de départ.

« Tu es le premier esprit que j'ai perçu. »

Rêvait-elle ces paroles du plus puissant des monstres ?

« Je n'étais alors qu'un œuf, une des expériences de C, et les scients n'existaient pas encore. Toi, Almira, a été la première que mes pensées ont réussi à capter. Les spores ont traversé la coquille et ont rencontré ton corps. Tu étais là, dans le laboratoire ; tu n'y es pas restée bien longtemps, le temps pour toi de t'échapper de nouveau, et nous ne nous sommes retrouvés que des années plus tard. »

Le draken, auréolé d'une vague de destruction irréelle, dans laquelle chaque chose rétrécissait jusqu'à l'absurde. Des points dans le néant, dans un magma d'existence où s'empêtrait la bête gigantesque, où chacun de ces mouvements ne pouvait que faucher mille vies.

« Qu'attends-tu, Almira ? Vis ! »

Dans une de ses précédentes existences, Almira avait été chamane.

Elle avait formé un certain Tristan, qui avait formé à son tour Malina Vrinda.

Malina le savait donc peut-être, si Tristan lui avait raconté ce détail. Déjà, en ce temps, son esprit-guide était Adriel, l'âme du plus ancien draken.

« Vis ! »

Pourquoi avait-il tenté de la tuer ?

Almira craignait de comprendre.

Seul le draken lui-même pourrait mettre fin à ses doutes. Plongé dans un profond sommeil de méditant, il l'attendait, au fin fond de la Lande.


***


Grossi des millions de fois, l'acarien ressemblait à un monstre des abysses. Il agitait ses huit pattes trapues. Dans le champ circulaire du microscope, projeté sur l'écran, apparut une aiguille. Monstrueuse tige conique, elle avança vers la bête épinglée par une pince de précision et se planta au jugé.

« Général Bagdanov ! Encore vous. Ma chère Aurélia, pourriez-vous finir ça pour moi ? »

Sans un mot, l'assistante à la blouse impeccable prit la place de l'homme au microscope. Le directeur des recherches scientifiques de Vigilance était toujours aussi mal coiffé et habillé. Des éclaboussures de sang séché et d'autres produits parsemaient son tablier de travail. Il ressemblait à un boucher.

Malgré cela, des manières parfaites habitaient sa gestuelle et des expressions calculées ponctuaient ses phrases. Cet homme était une énigme.

« Vous vouliez me voir, général ? »

Bagdanov jeta un coup d'œil à l'écran sur lequel l'aiguille jouait avec le spore. Organite, protocellule, acarien, microbe, tant de dénominations s'appliquaient à cette construction biologique unique dans l'histoire de la vie. Pour Ed, ce n'était qu'un jouet.

« Je vous surveille, Ed. Je m'intéresse aux progrès de vos recherches.

— C'est Numberane qui vous envoie, n'est-ce pas ? Vous êtes le directeur général officiel de Vigilance, et malgré tout, juste le pantin de la directrice générale « officieuse » qui se cache derrière cette étiquette « commandement ». Je compatis. Et je vous plains.

La lumière circulaire du projecteur se coupa et Aurélia alla ouvrir les rideaux.

— Au fait, comment trouvez-vous ma nouvelle assistante ? Une brillante diplômée de l'Académie de Haven. Spécialisée en génomique. Je ne peux plus m'en séparer.

Ne faites pas cette tête, Patrick. Je sais que vous me détestez. Rien de personnel, juste idéologique. Vous avez envie qu'on vous abreuve de pouvoir, mais vous ne voulez pas savoir d'où il provient. Je suis votre salut. En regardant la réalité en face, vous pourrez vaincre vos dernières appréhensions et utiliser pleinement les armes que nous développons.

— Nous n'avons pas encore capturé de draken, dit le général, mais nous savons à peu près où se situe Adriel.

— Oui, quelque part dans la Lande, je suppose.

— Nous avons des indications récentes.

— Adriel doit être encore en sommeil, n'est-ce pas ? C'est parfait.

— Avez-vous vraiment besoin d'un draken vivant, et lui, qui plus est ?

— Au rythme où les choses avancent, nous n'en aurons besoin que pour faire un test.

— Je vois.

Aurélia interrompit leur échange. Son expression était neutre, sinon désabusée.

— Maître Ed, l'injection a fonctionné. Nous pouvons passer au test du champ.

— Merci, Aurélia. Pouvez-vous vérifier que les spécimens se portent bien pour moi ?

Elle acquiesça et disparut rapidement.

— On dirait qu'elle vous intéresse. Je peux vous la prêter, si vous voulez, général.

— Vous n'avez décidément aucun respect pour votre personnel, Ed.

— Le personnel n'est là que parce que je n'ai que vingt-quatre heures par journée et beaucoup de choses à faire.

— Elle est un peu jeune pour une diplômée de l'académie, non ?

— C'est une hybride de première génération, née dans l'autre aile du laboratoire. J'ai même fait quelques expériences sur elle, dans le temps. Mais maintenant, son cerveau m'est plus utile à l'intérieur de sa boîte crânienne que dans du formol.

— Elle vous appelle « maître » ?

— Général ! Pour être le plus grand scientifique de la planète, il faut avoir profité de tout ce qu'offre la science. À la fois les fastes et sots prétendants de l'Académie, et leurs armées de scribes technocrates sans imagination, et leurs bibliothèques immenses, et les alchimistes sans envergure, qui sacrifient des animaux les nuits de pleine Lune en invoquant des divinités qu'ils ont inventées. Je suis donc à la fois un docteur en génomique et un Maître en Sciences de la Vie.

— Les alchimistes avaient quelque chose à vous apprendre ?

— Ce sont les seuls gens dans ce monde qui parlent de « magie ». Au moins, ils se sont intéressés aux pouvoirs les plus controversés des scients. C'est ce qui m'a motivé à « tenter » Aurélia. J'ai fait quelques expériences avec son génome.

— Croyez-vous que Numberane, que Vigilance vous paie et vous protège pour que vous parliez de « magie » ?

— Patrick, voyons.

Il désigna une loupe posée sur la table, à côté du microscope.

— Il n'y a pas de magie, Patrick. Il n'y a que l'univers, ce qu'il peut faire et ce qu'il ne peut pas faire. L'Académie ne pense pas qu'on peut déplacer des objets par la pensée. Mais l'Académie ne sait pas non plus qu'on peut utiliser les spores pour paralyser, reconstruire les chairs et même tuer. En parlant de ça, des nouvelles d'Almira ?

— Elle a été perdue dans les Terres Orientales.

— Cela vous surprend, Patrick ? Que Numberane et moi soyons aussi obnubilés par elle, alors que ce n'est qu'une gamine un peu fêlée ?

— Je comprends tout à fait.

Bagdanov croisa les bras devant son plastron.

— Si nous tentons quelque chose contre des scients, elle se mettra en travers de notre chemin. Si nous utilisons des scients, également. Vigilance a autrefois eu pour politique de l'écarter de manière pacifique, aujourd'hui c'est devenu trop difficile.

— C'est surtout qu'elle en sait trop.

— Faites attention, « maître » Ed, vous aussi vous en savez beaucoup.

Il sourit à pleines dents.

— Je suis l'homme le plus puissant de cette planète, général. »

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