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23. La chasse - 3


« Et combien en avez-vous tué ?

— Des scients ?

Rhégar se gratta la tête.

— J'ai peur de répondre. »

Elle avait retiré son manteau, et les manches et le col de sa tunique étaient encore humides. Bruckner, assis à deux mètres d'eux dans la tente, lisait sur un pad électronique étanche. Ils avaient une lampe à infrarouge pour les réchauffer, quoique la batterie soit faiblissante.

« Cela arrive souvent, qu'un loup-tigre se mette à attaquer sans raison un village. Ça finit par exciter les loups et les chiens sauvages, qui se mettent dans la partie. Quand ils sont vieux et malins, les drones de Vigilance ne servent à rien. Il n'y a que les almains qui peuvent faire quelque chose. C'est pour ça qu'il existe des chasseurs, et qu'il y en aura toujours.

— L'idée d'un monde merveilleux dans lequel almains et animaux vivront en paix est une fable, dit Bruckner depuis son coin. Ce n'est pas qu'on aime ça, mais il faut aussi protéger les nôtres. Comme toutes les espèces.

Almira croisa les bras. Son regard était braqué sur la lampe à infrarouge.

— Je sais que des scients s'écartent de leur chemin. Normalement, les loup-tigres ne devraient jamais attaquer les almains, et les almains ne devraient jamais avoir à se défendre contre les loup-tigres.

— Ce serait bien de les en convaincre.

— L'harmonie n'est pas parfaite, mais les almains et les scients peuvent vivre dans le même monde. Comme le feront toutes les consciences, bientôt, à l'échelle des temps.

— Y croire ne suffit pas, rétorqua Bruckner.

— Les drakens ont leur pouvoir pour maintenir l'ordre dans le monde des scients. De la même façon, les almains finiront par avoir un pouvoir similaire pour maintenir l'ordre dans leur monde, et les deux cohabiteront sans peine. Ce n'est pas que j'y croie. C'est ce qui va arriver. Si le monde ne plonge pas d'abord dans le chaos.

— Vigilance est le pouvoir qui maintient l'ordre dans notre monde » dit Rhégar.

Il était intéressé par ce que la dylnia disait, mais très hésitant à son encontre. Tantôt elle l'inquiétait, tantôt elle ne redevenait à ses yeux qu'une enfant.

« Vigilance est déjà corrompue par son pouvoir. Elle a été fondée par des almains qui croyaient en le pouvoir. Ils l'ont accumulé. Ils ont perdu le but qu'ils s'étaient assigné. Un jour, Vigilance décidera d'éradiquer les scients.

Bruckner posa son pad et l'éteignit.

— C'est complètement débile, dit-il.

— Je suis heureuse que vous pensiez encore cela, mais les opinions des almains sont changeantes.

Bruckner fit une moue.

— Pour sûr, dit-il, nous vivons dans un monde bizarre ; pourtant ce n'est pas toi avec tes bons sentiments qui va y changer quoi que ce soit. Si tu veux changer, deviens directrice générale en chef de Vigilance, et prends les bonnes décisions.

— Je ne suis pas grand-chose. Juste une hybride almaine, juste une sciente. Je vis entre les deux mondes, et j'ai autant de difficulté avec l'un qu'avec l'autre. C'est là que s'arrête mon pouvoir, et que commence mon chemin. »


***


Almira jetait des coups d'œil fréquents autour d'elle. Ils avançaient dans la pénombre, entourés d'ombres qui se mouvaient au gré des oscillations des saules.

« Arrêtez-vous, dit-elle.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Vous avez un détecteur thermique ?

Rhégar tourna autour de lui-même en baladant le capteur.

— Rien dans un rayon de vingt mètres »

C'était toujours un peu plus que leur propre champ de vision, mais un rien pour les loup-tigres, les loups, les chiens ou les félins sauvages.

« Ils ne veulent pas partir, dit-elle.

Ils ne voyaient pas les spores, mais les lueurs qui émanaient du sol et des troncs des saules portaient jusqu'à Almira la soif de sang des animaux.

— Ils sont cinq, poursuivit-elle. Un vieux loup-tigre et quatre loups.

— Nous sommes quinze, dit Bruckner en vérifiant derrière lui.

— Le loup-tigre peut tuer deux personnes par seconde. »

Les hommes ouvrirent les crans de sécurité de leurs armes. Almira n'avait pas semblé s'intéresser à eux depuis qu'ils marchaient, étant en tête avec Bruckner et Rhégar. C'était un groupuscule hétéroclite d'almains, quelques hommes, quelques okranes ; une okrane silencieuse à la peau sombre terminait la marche.

Almira décrocha lentement l'arc dans son dos, y passa une flèche à la pointe de titane peinte en noir pour ne pas refléter la lumière. Puis elle tourna brusquement des talons et tira. La flèche frôla les membres du groupe et, dans l'obscurité, frappa un animal qui émit un couinement.

« Ne tirez que si vous les voyez, dit-elle.

Elle se retourna et tira une deuxième fois. Un chien sauvage atterrit à quelques mètres devant elle, la flèche fichée entre les deux yeux.

— Ayez peur de moi, murmura-t-elle.

— Il est là, dit l'okrane au bout du groupe. Le loup-tigre est devant nous.

— Effectivement.

Rhégar tenait devant lui son détecteur thermique, mais il était obstrué par les dégagements de chaleur des arbres – la température des troncs des saules variait au gré du jour et de la nuit.

— Ne tirez pas sur moi » dit Almira.

Elle envoya une première flèche en direction de la pénombre, accueillie par un grognement du loup-tigre ; jetant son arc, elle bondit sur le côté. La lumière avait à peine capté quelques éclats de fourrure blanche, que la dylnia et le scient disparaissaient tous les deux. L'arrière du groupe abattit les chiens qui tentaient d'attaquer dans un bruit assourdissant, masquant totalement le son du combat qui se déroulait de l'autre côté.

« Est-ce que tu les vois ? » clama Bruckner.

L'image thermique était toujours aussi brouillée, et ils n'avaient que le son pour les guider. Le bruit des pas d'Almira sur les feuilles, et celui, plus lourd mais plus souple, du loup-tigre ; et par intermittence, les bonds, le coup de patte atterrissant à côté, la mâchoire rencontrant un tronc, brisant en deux de jeunes arbres.

Bruckner s'avança avec prudence en direction de la pénombre. Il vit les poils blancs briller de nouveau et tira ; des gouttes de sang volèrent, puis s'effacèrent dans l'ombre.

« Est-ce qu'il est blessé ? » lança-t-il.

Tout à coup, les arbres replièrent leurs branches contre eux, déplacèrent leurs feuilles, et la lumière du jour les éblouit. Au milieu des saules, les autres arbres, les non-scients, n'avaient pas bougé, comme des témoins silencieux et frustrés de ce que pouvaient faire leurs lointains cousins.

Dans l'intervalle de temps où leurs yeux se remettaient de l'éblouissement, Almira avait planté un couteau dans l'œil du loup-tigre. Effondré sur le sol, celui-ci eut encore quelques mouvements erratiques. Il gratta le sol avec ses griffes, puis se figea.

Sa fourrure était tachée de sang. Almira l'avait blessé à de multiples reprises, excité, déconcentré, puis achevé à la faveur de la lumière revenue. Les saules ayant fait leur travail, ils recommencèrent à prendre leur place, avec la même lenteur que leurs mouvements habituels, laissant encore une ouverture autour de la dylnia et du cadavre de loup-tigre.

L'hybride semblait si frêle en comparaison des quatre cent kilogrammes de muscles vaincus à côté d'elle. Parmi les éraflures de couteau, on distinguait aussi les blessures faites par les balles de Bruckner ; l'une avait démoli l'épaule du fauve.

Almira reprit son souffle. Elle était couverte de sang et son manteau était déchiré, mais le loup-tigre ne semblait pas l'avoir touchée – sans quoi la blessure serait ouverte et visible.

« Ça va ? » grogna Bruckner.

Elle hocha la tête, se débarrassant des lambeaux de cuir collés à sa tunique par le sang du loup-tigre.

« Je pensais que la dylnia protégeait la nature, dit un homme du groupe en tâtant le cadavre de la bête. Tuer un scient, c'est comme tuer un almain, pas vrai ?

— Ce sont deux mondes différents. »

Le loup-tigre nous suivait depuis dix kilomètres et voulait nous tuer. Que je sois en travers de son chemin ne le préoccupait pas. Il avait commencé à perdre ce qui faisait de lui un scient. Lorsque cela arrive, je ne peux rien pour eux. Il n'a pas voulu m'écouter. Nous nous sommes défendus.

« Tu as tué un fauve de quatre cent kilos au corps à corps, dit Bruckner, et tu n'as même pas perdu de membre.

— Je voyais mieux que lui et c'est la lumière qui l'a surpris.

Elle arracha l'une des manches de sa tunique, qui était déjà abîmée, et l'attacha autour de son bras.

L'okrane du groupe s'était penchée sur elle et regardait.

— Tu es blessée, dit-elle.

— Ça guérira.

Le tatouage de cercle sur le dos de sa main n'était pas le seul, et une ligne se poursuivait le long du bras sur lequel elle avait mis le garrot.

— Il ne faut pas rester ici, ajouta-t-elle. Le cadavre va attirer des charognards, sans doute d'autres chiens sauvages.

— On aurait eu nos chances, contre la bestiole ? dit Bruckner.

Almira lui fit un sourire fatigué.

— Il aurait attaqué par surprise. Vous étiez quinze, je pense qu'il en aurait tué entre quatre et six avant d'être abattu, et deux ou quatre autres seraient trop gravement blessés pour être transportés. Mais il ne s'attendait pas à me voir. Allez, partons. »

Au début, elle leur avait dit voyager avec eux par commodité, parce qu'ils se rendaient eux aussi à Donoma. En réalité, elle était là pour les protéger. Cela ne faisait guère plus de doute.

Deux jours plus tard, ils repérèrent un autre loup-tigre à proximité. Mais c'était Silver. Bruckner n'émit pas d'objection lorsque l'animal se joignit au groupe, leur ouvrant la voie à cent mètres de distance.

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