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16. Malina Vrinda - 2



Le fleuve qui séparait le territoire donomane, les Terres Orientales, des Terres Occidentales havéniennes était difficile à franchir dans cette région et à cette période de l'année, ce qui obligeait Almira à prendre une route.

Elle marchait sur la terre battue depuis plusieurs heures lorsqu'un drone croisa son chemin. C'était un modèle de surveillance, un petit appareil à hélices qui volait à trois mètres du sol. Il n'était pas armé, son rôle se bornant à repérer les positions des voyageurs almains et indiquer aux autres drones si des fauves se trouvaient dans le voisinage. Les drones de chasse pouvaient ensuite cibler un animal à plusieurs centaines de mètres, voire plusieurs kilomètres, selon l'angle de tir et la précision des données envoyées.

Le drone la suivit en bourdonnant pendant quelques dizaines de pas, puis la dépassa.

Les arbres se firent moins denses et dans l'éclat de Sven apparut le pont. Il avait la patine des infrastructures construites par Vigilance cinquante ou soixante années auparavant, après la chute d'Olathe, lorsque culminait le pouvoir politique de l'organisation.

Pourquoi Olathe ?

Par peur, bien sûr. La peur qu'ils deviennent plus puissants que Vigilance. Vigilance était l'organisation chargée de protéger Mondor, soit, mais à ce titre, elle devait être la plus puissante du monde. Personne ne devait pouvoir rivaliser avec elle.

« Almira-sen ! »

Les almains ne portant pas leurs uniformes gris-blancs, mais des tenues de forêt en teintes de vert et de brun, elle ne reconnut Vigilance qu'aux insignes sur le tout-terrain qu'ils avaient stationné sur le pont.

« Comment savez-vous qui je suis ?

Elle quitta définitivement l'ombrage des arbres. Ils étaient huit, trois okranes et cinq humains.

— Nous avons suivi votre voyage entre Falgareth et la frontière, expliqua l'officier en charge, une humaine aux insignes de lieutenante. Bien que votre transpondeur soit éteint, les drones ont retrouvé votre trace à cinquante kilomètres à l'Ouest et nous en avons déduit que vous prendriez ce passage.

— Vous êtes là pour moi ?

— Il ne s'agit que d'une patrouille.

Almira continua de marcher dans leur direction, jusqu'au niveau du véhicule. Les hommes l'observaient en silence. La lieutenante s'avança vers elle, confiante, et posa une main amicale sur son épaule.

— Vous devez être fatiguée, Almira-sen. Nos ordres sont de vous accompagner jusqu'à Falrin.

— Vous vous trompez de direction. Falrin est derrière nous.

— Cela pose un problème ? Vous avez manifestement besoin de repos, autant vous arrêter dans une ville.

— Je n'avais pas prévu de rebrousser chemin. De qui tenez-vous vos ordres, lieutenante ?

— De quelqu'un qui les tient de quelqu'un qui les tient de quelqu'un... vous savez ce que sont les chaînes de commandement.

Almira imita son geste. Elles avaient toutes les deux à peu près la même taille, bien que l'hybride n'eût que huit ans et l'autre entre trente et quarante.

— Vous n'avez pas besoin de me cacher que votre commandement – soit le général Bagdanov, soit quelqu'un du même niveau – ne souhaite pas que je quitte les Terres Occidentales. La vérité serait même plus simple à dire et vous éviterait d'avoir à jouer le sourire maternel.

— Je ne joue pas, s'énerva-t-elle. Je m'inquiète vraiment pour vous, Almira-sen. J'ai entendu beaucoup de bien de vous, mais je sais aussi que vous n'êtes presque qu'une enfant, et vous avez l'air exténuée. Vous marchez depuis... deux cent ? Trois cent ? Quatre cent kilomètres ? Un mois ou deux ?

— Environ trente ou quarante kilomètres par jour, environ trois semaines. Rassurez-vous pour moi, je vais bien et je n'ai pas besoin de votre aide. J'attends simplement le moment où vous allez m'annoncer que...

— Votre refus n'est pas escompté, dit un homme affublé d'une paire de lunettes aux verres fumés, qui porta la main à une arme automatique à sa ceinture.

— Nous n'aurons pas besoin d'en arriver là, dit la lieutenante.

— Je dois me rendre dans les Terres Orientales. Cela ne concerne pas Vigilance en particulier. Transmettez mes amitiés au général Bagdanov et dites-lui de ne pas s'écarter du droit chemin.

L'homme pointa le canon d'un pistolet non-létal vers Aléane.

— Balles électriques ?

— Toujours les mêmes, confirma-t-il.

— Bruckner, nous n'avons pas besoin de...

— Lieutenant, de ce que je sais, la dylnia n'a jamais laissé personne lui dicter quoi que ce soit. Il fallait s'attendre à ce qu'elle ne nous suive pas volontairement.

— Almira-sen, reprit la femme, vous voyez bien que vous ne passerez pas ce pont.

— En effet.

Elle retira son sac et passa les sangles autour de son arc pour l'y attacher.

— Qu'est-ce que vous faites ? »

Bruckner tira, mais la balle électrique évita Almira de justesse, au moment où elle franchissait la barrière de sécurité et sautait dans le vide, son sac la précédant en une parabole harmonieuse.

Affluant sur le bord, les hommes de Vigilance ne distinguèrent rien de probant dans le remous de l'eau. Trop rapide, le courant devait déjà avoir emporté Almira avec lui.

« Envoyez les drones à sa recherche, dit la lieutenante.

— J'étais sûr qu'elle nous ferait un coup comme ça, soupira Bruckner.

— Et comment exactement ? Vous êtes deux vieux amis ?

Il retira ses lunettes.

— Je me demandais si elle me reconnaîtrait. »


***


Avant de sortir du fleuve, Almira attendit que la végétation se densifie, pour échapper aux yeux des drones.

Elle se hissa sur une rive atteignable. L'agressivité du courant l'avait exténuée, mais son arc et son sac étaient intacts. Elle retrouva le transpondeur dans la poche de sa veste et le jeta dans l'eau troublée.

Vigilance avait voulu la cueillir assez loin de Haven, là où l'aura de Partel ne la protégeait plus.

Une haie de saules avait poussé le long de la berge du fleuve. Les arbres plongeaient une partie de leur racines dans l'eau, quitte à apparaître en équilibre précaire. Ils avaient au moins cinquante ans ; c'étaient de vieux scients.

Fatiguée, Almira enjamba quelques racines qui couraient sur un sol devenu poussiéreux. Elle se laissa tomber contre un tronc noueux, songeant à vider l'eau dans ses bottes. Nager avec son manteau sur le dos ne l'avait pas aidée ; elle avait failli l'abandonner sur le chemin.

Elle ferma les yeux, les rouvrit, à plusieurs reprises. Les saules déplacèrent lentement leurs branches, comme pour lui ménager de l'ombre. Des rayons ondoyants de Sven ne demeura qu'un seul, qui tombait tout près d'elle, autour duquel tournoyaient quelques microscopiques éclats bleutés. Des spores. Une grande concentration de spores.

« Qu'est-ce que vous voulez me dire ? »

Rares dans les Terres Occidentales, les scients n'avaient fait jusque-là que lui renvoyer des souvenirs de ses vies antérieures. Des fragments d'Almira, qu'ils avaient gardé en mémoire pour les lui restituer.

« Almira. »

Une jeune fille se déplaça au milieu des spores et vint s'accroupir devant elle. Elle avait plusieurs tresses de cheveux noirs, asymétriques à cause d'une marque en périphérie de son visage. Là où les cheveux manquaient, la tache rouge de Harper semblait guérie et saine, laissant place à une cicatrice.

Elle avait la même lumière que les scients au fond de ses yeux noirs et bleus.

« Almira » répéta-t-elle.

Ce n'était pas de l'étonnement ou de l'admiration, rien qu'une façon de souhaiter la bienvenue.

Almira était intriguée par le mouvement des spores. Ils formaient des vagues autour de l'inconnue, oscillant entre elle et le rayon de soleil où ils disparaissaient.

L'inconnue devait avoir le même âge qu'elle, selon son espèce, dix ans pour une okrane, entre quinze et vingt pour une humaine. Sa tenue était du même acabit que celle de la dylnia, peut-être un peu moins pratique, le tissu rêche noué comme une toge.

« Est-ce que ça fait mal ? » demanda-t-elle doucement.

Almira essaya de se lever, mais ses muscles étaient trop lâches pour obéir. Puis elle regarda le chemin qui l'avait amenée jusqu'ici et vit l'éclat des traces de sang sur son passage. Au milieu du courant, elle avait heurté un morceau de métal. On en trouvait souvent dans les fleuves de Mondor, ces débris de la Chute des Étoiles, dont la terre ne savait que faire. Elle avait rampé jusqu'ici et s'était arrêtée, parce sa jambe ne lui obéissait plus. À cause de ce débris d'antenne planté en travers, dix centimètres au dessus du genou.

Les spores lui cachaient-ils la douleur ?

Et que diraient les précédentes Almira en voyant cela ? La dylnia, mourant d'une hémorragie ou d'une infection en ayant seulement atteint la forêt donomane, la bordure des Terres Orientales.

« Tout va bien » dit la jeune fille.

Sa présence tenait vraisemblablement de l'hallucination. Les spores également, qui l'incluaient dans leur mouvement.

« Je ne te connais pas.

— Je suis Malina Vrinda.

— Ça ne m'aide pas beaucoup.

— Je suis une chamane de Lowen.

Almira chercha une réponse à ces affirmations. Malina lui prit la main avec patience. Son corps s'alourdissait.

— Il faut que tu dormes, Almira. »

Elle se sentit de nouveau calme, portée par le mouvement des lueurs et le chant silencieux des saules.

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