Jake

Le feu. Un élément sacré pour certains. Selon moi, c'était juste quelques chose de beau et stylé, surtout quand on peut le manipuler à sa guise. En effet, j'avais appris deux pouvoirs : la flamanimie et la flamokinésie. En gros, je peux créer une flamme qui apparait sur ma paume et je peux la projeter où je veux (je n'y arrive pas trop en ce moment mais ce n'est qu'un détail). Je ne peux également subir aucun dégât provenant de toute source de chaleur (le feu quoi). Il n'y a pas de nom pour ce pouvoir du karn car on l'a dès la naissance dans ce monde apparemment.

Bref, ça a été une vraie galère ces cinq dernières semaines. Je trouvais que ces cours spécialisés du karn étaient un peu trop fatigants car il fallait rester sérieux et comme vous deviez déjà le savoir j'aimais pas être sérieux. Malgré tout, le fait d'avoir des pouvoirs rapidement compensait mon travail acharné.

Je vais devoir vous annoncer quelque chose de triste, mais il faut bien vous informer... Mike, l'ami de Dylan, n'était toujours pas revenu trois semaines après l'évènement. Les forces policières et les mizarkois qui ont effectués des multiples recherches jour après jour dans toute la ville et ses alentours n'ont rien trouvé. Depuis hier, ils ont lâchés l'affaire. Cela me faisait de la peine car Dylan ne tenait pas le coup. Il était souvent déprimé et était moins souriant et joyeux qu'il l'était avant. Plusieurs fois, j'ai tenté de le réconforter mais toujours sans succès. Il devait bien tenir à Mike malgré qu'ils ne se soient vus pendant la courte période qu'on était à l'Académie.

En ce moment, il était encore dans son lit. Je venais de me réveiller. Il était neuf heures et quelques du matin (bien mieux que les horaires de lycée non ? Pas le temps pour les blagues...). Je me suis habillé puis rejoins le petit déjeuner commun de mon étage avec mes amis.

- Dylan est toujours au lit ? demanda Ashley.

- Oui, répondis-je. Je crois bien qu'il est réveillé depuis longtemps mais qu'il pensait encore à l'abandon des recherches de Mike.

- Je vais aller le réconforter, se décida Ashley en se levant.

Je l'empêchai d'y aller en la rasseyant.

- Tu le réconforteras quand il se sera levé de son plein gré, dis-je. C'est la meilleure chose à faire : attendre.

Tout d'un coup, Dylan entra dans la salle. Il s'était levé juste après qu'il soit parti.

- Dylan ! s'exclama Ashley en lui sautant dessus. Tu vas bien ?

- Oui oui, t'inquiètes pas, dit-il. Tout va bien. Viens, on mange Jake, j'ai faim, comme je n'ai pas mangé hier soir...

Dylan avait repris sa forme. Je pense qu'il essaye de mettre cette histoire dans le dos, car rester à déprimer ne servait à rien.

- Bien-sûr ! dit-il en m'accompagnant au buffet.

Il choisit une dizaine de viennoiseries et de plats pour son petit dej'. Effectivement, il avait faim.

- Jake, dit-il. Je préfèrerais que vous ne vous inquiétez pas pour moi. Qu'on soit comme avant. Qu'on ait aucun soucis ou raison de s'inquiéter. Qui sait, peut-être que Mike reviendra bientôt.

- Je te comprends Dylan, je dirais aux autres de ne plus s'inquiéter, dis-je en lui faisant un clin d'œil. Mais pour l'instant, ingurgites tout ça, sinon c'est du gâchis.

- T'inquiètes pas, tout ira dans mon ventre, dit-il en rigolant.

Tout le monde le regardait encore.

- Arrêtez de me regarder, mangez ! dit Dylan. Souriez à la vie.

Ashley, Jenna et Thomas étaient en incompréhension. Je leur ai dit de ne plus s'inquiéter pour lui.

- Tu as raison Dylan, faisons comme avant, comme si ce n'avait pas été arrivé, dit Jenna. En plus, c'est pas Noël aujourd'hui ?!

- Je crois bien que si, dit Thomas. Moi qui est compté tous les jours depuis notre arrivée, on doit bien être le vingt-cinq décembre.

- Une raison de plus pour être joyeux tous ensemble, ajouta-t-elle en souriant.

C'était mon jour préféré et je l'avais oublié. Quel idiot. Je faisais toujours des cadeaux pour tous mes proches mais comme maintenant je n'ai plus aucun membre de ma famille à mes côtés, j'avais envie d'offrir un bon cadeau à Jenna mais c'est impossible. Comment en trouver un sachant que je ne peux sortir de l'Académie légalement ? Il faut que je demande à Tyler, lui il connait bien l'établissement entier. Donc, je pris mon bol de céréales avec moi pour aller le voir et laissa les quatre discutailler à propos de Noël. Il était à l'autre bout de la pièce sur le grand canapé avec ses amies.

- Tyler, je peux te parler en privé ? demandai-je d'un air timide.

- Euh oui, attends un peu, répondit-il.

Il finit sa discussion avec Hailey et Betty, celles qu'on avait rencontrées pour la première fois à l'Académie, puis il est venu.

- Qu'est-ce qu'il y a Jake ? J'étais en pleine discussion sur les plus beaux mecs de l'Académie selon Betty et Hailey. Apparemment, tu es dans leur top dix, dit-il en me tapant avec son coude pour me taquiner.

- Ah ouais ? Je suis si haut dans le classement ? dis-je en m'égarant de mon sujet principal.

- Ouais je te promets, continua-t-il.

- Bref, je suis venu te parler pour autre chose qu'un classement sans intérêt, dis-je avec mon air le plus mature. Je sais que tu t'y connais bien sur les lieux secrets de l'Académie, donc je viens à toi. Y a-t-il un passage allant à l'extérieur ? J'ai besoin d'acheter un cadeau pour Jenna.

- Décidemment, t'es prêt à tout pour elle, dit-il.

- Bien-sûr, c'est normal, dis-je. Bon, y en a un ?

- T'inquiètes, on a le temps ! dit-il d'une manière décontractée.

- J'aimerais y aller maintenant. J'ai repéré la boutique où je vais aller et également le bijou que je veux lui offrir.

Il y avait une bijouterie assez classe à deux pâtés de maisons de l'Académie. C'était la même enseigne de la même boutique où j'ai acheté mon pendentif de phénix. Cette fois-ci, je voulais lui offrir un pendentif de la même couleur de sa bague avec un dauphin dessus. Je l'ai trouvé magnifique la fois où je l'ai vu donc j'ai décidé de l'acheter avec la somme restante que j'ai depuis un mois (C'est pour ça que je me suis traité d'idiot une page avant).

- Tu es déterminé, s'étonna-t-il. Viens, je t'y emmènes. Je reviens, les filles.

Betty et Hailey lui a dit à tout à l'heure puis continuèrent à parler.

Il m'amena discrètement dans la salle de botanique, qui puait la purée d'ortie, et me montra une chatière qui était derrière le bureau du professeur.

- Je vais pas passer dans ce minuscule trou ! C'est fait pour un chat à la base !

- Mais si tu passes, fais-moi confiance, dit-il. Passes juste ton gilet.

J'ai défait le vêtement en question et tentai de passer par toutes les méthodes. Peu après, je réussis de justesse.

- Je suis là dans vingt minutes, tu peux rester à côté pour que tu puisses m'aider à rentrer quand je reviendrai ? demandai-je.

- Oui. Tu reviens à dix heures tapantes... Pas plus ! dit-il en vérifiant à nouveau s'il n'y avait personne qui rentre dans la salle. Tiens, ton pull.

- Garde le, j'aurai assez chaud, j'ai le karn du feu, après tout ? ajoutai-je.

- D'accord. Allez ! Files ! s'exclama-t-il.

En vingt minutes, je devais aller à la boutique où se trouvait le futur collier de Jenna sans me faire cramer par n'importe qui de l'académie même pas les élèves. Puis, l'acheter, puis revenir par la chatière dans laquelle je suis sorti sans me faire attraper. Cette tâche va être difficile mais c'est pour la bonne cause (En vrai, je suis galant nan ?).

Je me suis retrouvé à l'arrière des haies de la grande entrée de l'Académie en gros j'étais vraiment sorti. C'était une vaste forêt qui entourait l'Académie. Je n'avais pas à escalader les murs, c'était déjà ça.

Soudain, pendant que je marchai rapidement vers la lisière de la forêt, je vis un cours d'études des créatures avec des secondes au loin. Ils observaient les oiseaux. Je me suis caché rapidement derrière un arbre pour pas qu'un des élèves ne me repèrent. Je marchai furtivement entre chaque arbre. Si un professeur venait à me remarquer, je pouvais avoir une journée de colle (Oui ça rigole pas à l'Académie).

Enfin, je réussis à sortir de la forêt et à être sur la rue piétonne. Maintenant, j'ai commencé à courir pour me dépêcher. J'avais déjà perdu cinq minutes. J'ai été trop lent jusque-là.

Les gens me regardaient bizarrement parce qu'un adolescent qui court dans tous les sens, c'était pas courant, surtout dans ce monde...

Je suis arrivé à la boutique : l'élément en bijoux.

- Bonjour m'dame, dis-je essoufflé. Av-vous le collier beu en fome de dphin ?

- Bonjour monsieur, répétez s'il vous plaît, je n'ai pas compris.

Je répétai plus lentement (dites-moi que vous m'avez compris quand même ? Si non, débrouillez-vous).

- Je vais vérifier dans la réserve, répondit-elle.

- Elle n'est plus dans la vitrine ? m'étonnai-je.

- Je l'ai vendue hier soir, justement car je n'en trouvais pas hier, dit-elle en serrant ensuite les dents.

J'espérais vraiment qu'elle y était car j'ai pas fait tout ça pour rien. La gérante de la boutique n'avait pas l'air de remarquer que j'étais pressé. Elle prit au moins trois minutes.

- Je suis désolé monsieur mais on ne l'a plus, m'annonça-t-elle. Revenez dans un mois, on en aura des nouvelles et même des plus belles !

- C'est pas la peine, dis-je tout déprimé.

Je sortis de la boutique sans même dire un "au revoir", les mains dans les poches. Je marchai lentement en tirant des pieds tous les gravillons sur mon passage.

- Monsieur ! Monsieur ! cria la dame de la boutique.

J'ai couru vers elle voir si elle l'avait. Effectivement, elle était dans ses mains avec le boîtier.

- Elle était déposée dans mon tiroir à bijoux, expliqua-t-elle.

- Merci ! m'exclamai-je. Tenez !

J'ai donné les cinq billets d'argent que j'avais, à la dame en ne sachant même pas le prix.

- Que trois billets suffisent monsieur, dit-elle en me les repassant.

Je l'ai remercié une dernière fois avant de repartir courir vers l'Académie. Il me restait que deux minutes pour revenir.

En arrivant à la chatière, j'étais tellement essoufflé qu'on pouvait m'entendre depuis toute la classe de botanique. Il ne me restait plus que quelques secondes, c'était juste.

Ce temps de justesse m'a rappelé le jour où j'ai eu mon premier symptôme de puberté élémentale, quand j'avais vu Jenna pour la première fois en plus.

- Tyler, tu es là ? chuchotai-je en entendant des pas tandis que je commençai à rentrer.

- Je n'crois pas non, dit une voix étrangère.

C'était la professeure de botanique. La poisse ! Elle était très furieuse (elle fait peur quand elle est comme ça). Même le chat tout poilu me fixait du regard depuis son bureau.

- Vous allez me suivre Jake, dit-elle en me tirant par l'oreille.

C'était horrible. De un, elle me faisait mal avec sa main énorme et de deux, j'avais le nez sous son aisselle et c'était un supplice.

Elle m'emmena vers le bureau de Braydon, le directeur. Je vis Tyler en train de faire comme si de rien n'était.

- Tyler, venez avec moi aussi, dit-elle.

- Quoi ?! Mais je n'ai rien fait ! se plaignit-il furieux.

- Vous ne voulez pas que je vous mettes en retenue pour complicité d'évasion quand même.

Il rechigna et nous suivit, mécontent. La professeure me lâcha, toqua à la porte du bureau puis l'ouvrit.

- Mr Ardeno, ces deux élèves ont comploté une sorte d'évasion sous mon nez. Cet élève est passé dans la chatière qui est derrière mon bureau, c'est irrespectueux.

- Merci, Mme Zeterro, dit Braydon. Vous pouvez nous laisser.

- Mais... dit-elle mécontente.

- Je gère le reste, au revoir, continua-t-il.

Elle partit de la pièce nous laissant nous trois.

- Jake, explique moi pourquoi tu es sorti de l'Académie sans autorisation, dit-il sans s'énerver. Tu sais que c'est dangereux avec ce qui s'est passé pour Mike.

- Je tiens d'abord à m'excuser mais... Selon moi, c'était pour la bonne cause, argumentai-je. Aujourd'hui, c'est Noël, le jour où tout le monde s'offre des cadeaux, du moins sur Terre. C'est un jour qui est très important pour moi, donc je me devais d'offrir un cadeau à la personne la plus importante sur cette planète, Jenna. Donc, je suis parti acheter un cadeau à une boutique d'à côté, grâce à Tyler.

- Je vous trouve très galant, Jake et c'est très bien, dit-il.

Sa réaction m'avait surpris.

- Mais toutefois, tu ne prendras plus de risques, jusqu'à que l'on trouve l'enleveur de Mike.

- Oui, compris m'sieur, lui dis-je.

Un court silence s'en suivit.

- Et bien... Montre nous le cadeau, dit Braydon.

Je pris le boîtier du collier et le montra au directeur. Il brilla aux yeux de Tyler et de Braydon.

- Il est très beau, je comprends pourquoi tu es parti directement malgré les risques ! dit Tyler.

- En effet, il a bien choisi son cadeau, continua Braydon en refermant le boîtier.

- Merci beaucoup, les remerciai-je.

Ensuite Braydon nous invita à sortir de son bureau moi et Tyler sans nous donner aucune sanction.

- On a eu chaud, dit Tyler.

- Heureusement qu'on a un bon directeur !

- Tu vas lui offrir quand le bijou ? demanda-t-il en descendant les escaliers.

- Ce soir, au coucher de soleil, dis-je tout souriant.

- Mais quel charmeur ce Jake ! me dit Tyler en me prenant par l'épaule.

- Je ne sais pas si sur le moment, je vais pouvoir aligner mes mots devant elle, mais je ferai de mon mieux.

- Tu as déjà fait tout ton max. C'est pas une simple phrase à dire qui va te faire peur, crois-moi.

- Tu as raison !

J'étais tellement joyeux que je gambadais de joie dans tout le hall tandis que Tyler riait de joie.

Huit heures plus tard, le moment était venu. J'avais tout préparé. Le collier était dans ma poche et je me suis mis en belle tenue. Il manquait plus qu'à demander à Jenna de me rejoindre dans les jardins.

- Jen ? appelai-je. Tu viens dans les jardins avec moi ? Il parait qu'il y a un beau coucher de soleil ce soir.

- Si tu veux, répondit-elle souriante. Avec les autres ?

- Nan, on a des... devoirs à faire, mentit Dylan.

Ashley, Thomas et Dylan ont été mis au courant par mes soins et tant mieux. Dylan me fit un clin d'œil avant qu'on soit parti. Je lui ai fais un signe l'air de dire "merci mec !".

- Alors, apparemment, au jour de Noël, il y a un magnifique coucher de soleil comme tu dis ?

- Oui, le plus beau que tu n'auras jamais vu, dis-je confiant.

- J'ai hâte de voir ça, alors, dit-elle toujours souriante en s'accrochant à moi. D'ailleurs t'es tout beau ce soir, c'est pour Noël ?

- On peut dire ça, dis-je en souriant.

Je rougis tout d'un coup. J'ouvris la porte qui donnait au jardin et la couleur orangée du coucher de soleil luisait sur nos yeux. Nous nous sommes approchés du muret de pierre pour le voir avec la mer.

- C'est beau, n'est ce pas ? dis-je. En plein hiver, c'est rare.

J'avais eu un coup de chance car je ne pensais pas qu'il allait être aussi beau que cela.

- C'est magnifique, dit-elle en contemplant l'horizon.

Un court silence s'abattit.

- Comme aujourd'hui, c'est Noël, je... je voulais t'offrir ce cadeau, dis-je en sortant le boîtier du collier dans ma poche.

Nous nous sommes regardés dans les yeux, le boîtier toujours dans mes mains puis elle me sauta dessus. Nous nous sommes embrassés tout en se faisant un câlin.

Ce moment était le plus beau de toute ma vie. Le baiser dura une quinzaine de secondes, suffisamment pour vivre le bonheur absolu.

Elle n'avait même pas encore ouvert le boîtier qu'elle m'avait embrassé. Elle était vraiment... amoureuse de moi ? J'étais super joyeux.

- Merci Jake, me dit-elle après avoir ouvert le boîtier puis en me refaisant un câlin.

Je vis à la fenêtre Ashley, Dylan, Thomas, Tyler et d'autres élèves me regarder avec tant d'attention qu'ils en étaient émus. Dylan et Tyler me fit un pouce levé.

- Tu l'aime bien ? lui demandai-je en l'aidant à accrocher le collier autour de son cou.

- Je l'adore, il est magnifique, commenta-t-elle en le regardant. C'est gentil d'avoir pensé à moi.

- C'est normal, je t'aime après tout, dis-je sincèrement.

- Moi aussi, dit-elle en m'embrassant une nouvelle fois.

Je me répète encore mais ce moment est juste magique (avez-vous vécu ça dans votre vie ? Je ne pense pas).

- A vrai dire, j'ai également penser à toi, me dit-elle.

Elle sortit également un boîtier qu'elle me donna. Je l'ouvris et je vis une bague comme la sienne qui arborait un phénix d'un rouge intense. Je la mis à mon doigt et la remercia en lui faisant le plus gros câlin qu'elle n'ait jamais ressenti.

Nous étions en une symbiose parfaite. Elle avait la plus belle bague bleue du monde et j'avais la plus belle bague rouge au monde. De même pour les colliers.

- On pourra frimer tous les deux maintenant, dis-je en riant.

- Avec les plus beaux bijoux ! continua-t-elle.

Après cela, le soleil disparût à l'horizon et nous sommes partis des jardins pour se rendre à la salle commune en se tenant la main.

- Vous êtes les plus mignons ! dit Ashley qui avait tout vu depuis le couloir de l'étage pendant que nous montions les escaliers.

- Je veux les mêmes bijoux ! s'exclama Hailey.

- C'était le plus beau date que j'ai jamais vu ! continua Betty.

Après toutes ces remarques, nous avons passé toute la soirée à discuter de tout et de n'importe quoi pendant le dîner et la veillée. Je n'oublierai jamais ce moment de toute ma vie !