Chapitre 13 - Richell
Jenna
- La ruelle éternelle est le lieu où on peut trouver toutes les sortes de talismans, expliqua Braydon. Des bijoux, des pierres précieuses, des vêtements, il y a tout !
Braydon nous avait emmené jusqu'à ce quartier en ariole. La ruelle était remplie de monde. Elle était longue. On pouvait y trouver toutes types d'enseignes : magasins, bijouteries, bars, restaurants... Les maisons étaient en colombages et étaient la plupart penchées vers le bas (On avait l'impression qu'elles allaient s'effondrer à tout moment). Se balader dans cette rue était tout de même plaisant malgré le monde.
- Vous avez jusqu'à dix-neuf heures, averti Braydon. Si vous vous égarez, vous vous rejoignez tous ici à cette heure-là. Si vous avez des questions, allez dans le bar juste là-bas, j'y serai. Faites attention à ne pas vous coltiner des ennuis et de ne pas vous faire arnaquer ! La somme que je vous ai donné n'est pas à prendre à la légère, vous avez l'équivalent de mille dollars dans vos poches.
Pendant le trajet, Braydon nous avait donné deux mille cinq cents dianards (la monnaie tunienne). J'avais des pièces plein les poches !
- On fera attention, lui dis-je confiante.
- Très bien, à toute à l'heure, salua Braydon.
Il est parti vers le bar qu'il avait pointé du doigt.
- Bon, vous allez prendre quoi, vous ? demanda Jake après que Braydon soit parti.
- Je vais prendre une belle casquette ! répondit Ashley.
- Moi, ce sera une montre, dit Thomas d'un ton sérieux.
- Hummm, moi je vais prendre un couteau suisse, si ça existe dans ce monde... continua Dylan en haussant des épaules.
- Moi, une belle bague ! dis-je. Et toi, Jake ?
- Un pendentif avec une dent de requin ! répondit-il enthousiaste.
On est allé à la première boutique à notre gauche qui était un magasin de vêtements. Il y avait des vêtements ringards et y avait que ça en fait... On est vite ressorti ! Puis, on est allé à une bijouterie, elle aussi ringarde...
Nous avons continué à aller de boutique en boutique sans rien trouver de fameux. J'ai décidé de continuer ma recherche de talisman seule.
Je jetai des coups d'œil à travers les vitrines des magasins et bijouteries. Rien ne me plaisait.
J'arrivai déjà à une bonne partie de la ruelle et je ne trouvais toujours rien.
Je me suis aventuré dans une boutique qui ressemblait plus à un antiquaire qui se trouvait dans une impasse assez lugubre de la ruelle. L'ambiance était sombre. La seule lumière provenait de petites lanternes anciennes. La boutique était en fait une orfèvrerie en tout genre, d'où l'enseigne d'un lingot d'or scintillant entouré de plantes. Il y avait des objets étranges de première impression. Des bocaux d'eau avec des piranha se tenaient sur un buffet à ma droite et devant moi se trouvait des plantes sordides. Autant vous dire que cette boutique ne m'inspirait peu confiance.
- Bonjour, jeune fille, dit un vieil homme qui se tenait sur le comptoir.
- Euh bonjour, suivis-je.
- Qu'est-ce qui vous amène dans mon commerce ? me questionna-t-il avec une voix rauque.
- Je suis une cliente comme toutes les autres que vous devez croiser... répondis-je.
- Ce lieu n'est pas un endroit que beaucoup de monde côtoie... Encore moins les jeunes enfants... dit-il d'un air sournois.
- Je suis passé devant par hasard...
- À cet âge, on ne tombe jamais sur ma boutique par hasard, sauf si c'est pour chercher son talisman, dit-il en s'approchant de moi.
- En effet, je cherche mon talisman, mais je vous avoue que vos babioles ne me donnent pas tant envie que ça... provoquai-je.
- Mes babioles ? C'est ce que vous dites ? dit-il vexé. Si seulement vous connaissiez les secrets que cachent ces objets, vous les qualifierez d'une autre manière !
- Et bien, racontez moi l'histoire de... cet... objet... là ! dis-je en ayant cherché un bon objet.
L'objet que j'avais pointé était un bracelet qui avait perdu sa parure doré mais qui tenait en son centre un symbole qui m'a interpellé.
Il ouvra avec son trousseau de clés la vitrine dans lequel était reposé le bracelet. Il l'a retiré de sa mousse, souffla la poussière qui l'entourait et observa minutieusement le bijou avec son monocle. Il a passé une petite minute à se rappeler de l'histoire de l'objet.
- Ce bracelet appartenait au prince Koylan IV de Mo Azria, décrit-il. Il l'a porté deux ans avant sa mort en 365. Le symbole représenté était son blason qu'il avait lui-même créé. C'est un bel objet de ma collection.
Il le reposa à sa place et referma la vitrine.
- Je ne connais pas mais je vous crois, dis-je.
- Vraiment rien ? me dit-il surpris.
Je lui fis un "non" avec un mouvement de tête.
- Vous devez sûrement être une nouvelle tunienne, devina-t-il.
- Euh oui, c'est pour cette raison là que je connais rien, dis-je.
- Puis-je connaître votre nom ? demanda-t-il.
- Je m'appelle Jenna Covington, me présentai-je.
Il était surpris par mon nom.
- Cela veut dire que ton père est... Markus Covington ? demanda-t-il étonné avec une voix rauque.
- Je ne connais pas le nom de mon père... lui dis-je.
- C'est vrai que tu peux pas savoir... dit-il déçu. Suis-moi.
Il m'emmena dans sa réserve où étaient stockés beaucoup de bibelots, bouquins et de divers objets.
Il sortit un gros livre qui était un album photo. Il tourna les pages jusqu'à me montrer une photo de lui, jeune avec un autre homme.
- C'est lui ton père, dit-il en pointant le doigt sur l'autre homme.
Il y eut un court silence, le temps que je me rend compte que c'était vraiment lui.
- Vous avez les mêmes yeux, le même visage, c'est fou, commenta-t-il.
En effet, il avait les yeux bleus océan comme moi, les mêmes cheveux noirs, le même nez... Il avait tout de moi !
C'était lui. C'était mon vrai père.
- Racontez moi tout de lui ! dis-je curieuse.
Il m'a invité à m'asseoir et a laissé le livre ouvert sur une table.
- Ton père était un grand combattant, narra-t-il. Il était connu de tous. Il a vaincu les créatures les plus féroces, exploré les lieux les plus dangereux à Tunia et est même devenu le dirigeant de la guilde suprême, le plus haut gradé militaire. Pendant sa scolarité, il a étudié à l'Académie à mes côtés. J'étais son professeur particulier de karn... Je lui ai appris les meilleurs techniques et les meilleurs prises de combat. C'était le bon vieux temps, quand j'ai été professeur.
- Vous avez donc rencontré mon père ? dis-je.
- Oui, c'était mon meilleur élève. En plus de sa force d'apprentissage pour le karn, il était brillant dans les matières écrites. Il est entré dans l'université la plus prestigieuse de tout Tunia, le Heylon School.
J'étais fasciné par ce qu'il me racontait. C'était la première fois que j'avais des informations sur mon père.
Il me raconta les plus grands exploits de mon père. Il avait tué un dragon de feu en protégeant un village entier. Il avait aussi domestiqué pour la première fois un oguier (Je ne savais pas ce que c'était mais je savais que c'était surprenant).
- Markus avait même affronté en duel, Nolfar pendant la bataille des goules, en 503. Malheureusement, le maître des ténèbres l'a battu... Les rumeurs disent qu'il a été torturé à mort. Tu es né pendant cette bataille. Ta mère s'était enfuit de la bataille en t'emportant toi qui était encore nouveau née. Mais, encore souffrante, elle s'est fait capturée avec toi par Nolfar. Il vous a éjecté de ce monde en y laissant toutes vos mémoires... Dorénavant, tu es là, devant moi en sûreté.
J'étais littéralement choqué. Mon père avait vécu tout ça... Le vieil homme a versé quelques larmes...
- Merci de m'avoir informé sur ma naissance, c'est horrible ce qui m'est arrivé à mes parents... dis-je attristé.
- C'est normal... dit-il en séchant ses larmes.
- Je ne connais même pas votre nom, dis-je. Comment vous vous appelez ?
- Richell Gaylander, répondit-il.
Un silence plutôt long s'est installé. Il a continué à tourner les pages de son album tandis que je prêtai attention à chaque image.
- Je veux vous voir plus souvent, dis-je tout à coup. Vous êtes le seul qui connaît le passé de mon père... Vous pourrez aussi m'enseigner quelques techniques que vous avez apprises mon père. Vous demandez juste au directeur de vous recruter...
- Ce... ce n'est pas possible... dit-il d'une voix basse et rauque.
- Pourquoi ça ?
- J'ai été expulsé de l'Académie... expliqua-t-il. J'ai appris à de nombreux élèves des techniques interdites et trop dangereuses...
- Je peux demander à Braydon de vous recruter à nouveau, proposai-je optimiste.
- C'est le nouveau directeur, je présume ?
Je lui ai fait un oui de la tête.
- Quand on expulse un professeur, il ne revient jamais... dit-il. C'est dans le décret de l'Académie.
Je pris un air déçu.
- Je me souviens que les élèves avaient beaucoup de temps libres, se rappela Richell.
- Oui, moi c'est les mercredis et les samedis.
- On peut se rencontrer un mercredi sur deux, conseilla-t-il. On peut se retrouver au parc des collines un peu plus au sud de l'Académie, en fin d'après-midi.
- Oui ce serait super ! m'exclamai-je. En plus, je connais l'endroit.
- Va pour ce plan-là, finit-il en se levant.
Il referma l'album photo et le reposa dans la bibliothèque. Il prit sa canne et nous sommes partis de sa réserve.
- Tu n'étais pas venu pour ton talisman, par hasard ? rappela-t-il.
- Oh oui, c'est vrai, dis-je.
- Je te laisse choisir dans toute ma boutique, dit-il.
Je suis donc parti à la recherche d'un bon talisman tandis que Richell s'est assis sur son fauteuil près du comptoir.
Je voulais me prendre une bague donc je suis allé voir la vitrine auquel toutes les bagues et anneaux étaient disposés.
Il y avait des bagues énormes avec des pierres précieuses accrochés dessus, mais ils valaient une fortune (et ils étaient pas très beau non plus). Plus à droite, il y avait des bagues simples en or et en argent, qui étaient remplies de poussière.
- Où vous acquérez tous ces bijoux ? demandai-je curieuse.
- La plupart du temps, on me les a offert mais il y en a beaucoup que j'ai acheté à des enchères à l'époque. Les bijoux très anciens, quant à eux, je les ai trouvés en faisant des fouilles durant ma jeunesse.
J'ai continué ma recherche de talisman. Une deuxième vitrine était consacrée aux chevalières. J'ai débarrassé divers outils qui se trouvaient dessus dont un énorme marteau qui pesait au moins un kilo. Je crois que j'ai trouvé mon bonheur.
Elle étaient magnifiques. Il y avait du rubis, de l'améthyste ou encore de l'émeraude, toutes pierres précieuses à un prix raisonnable. Mais, une bague m'attirait plus que les autres... Elle était d'un or brillant aux éclats et une gemme bleue azur était dessus orné de finitions du même or.
- Une bague des sources, dit-il en se levant de sa chaise. J'étais persuadé que tu allais faire ce choix. Une pierre menlanite encerclée de parures d'or précieux. L'un des plus beaux bijoux du monde.
- Elle est parfaite ! dis-je contente. Mais, je n'ai pas assez malheureusement.
Il se rapprocha de moi, ouvrit la vitrine et sortit la bague.
- Je te l'offre, dit-il généreux. La fille de Markus Covington mérite de l'obtenir et d'en faire son talisman.
- Vous êtes sûr ? demandai-je enthousiaste.
- Cela me fait plaisir, dit-il en mettant la bague sur la paume de mes mains.
- Merci !
Je l'ai glissée sur l'index de ma main gauche et elle m'allait parfaitement.
- Elle te va bien, dit-il.
Je lui ai remercié, puis j'ai regardé l'horloge ancienne qui était accroché au-dessus de la porte d'entrée. Elle indiquait déjà dix-sept heures et demie.
- Je... Je dois y aller, on devait se retrouver à dix sept heures.
- On se retrouve mercredi prochain, dit-il.
- Je suis ravie de t'avoir rencontré, dis-je en lui faisant un câlin.
- Allez vas, tu seras en retard, avertit-il.
- Je le suis déjà ! dis-je enpartant furtivement de l'orfèvrerie de Richell.
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Je trouvais cela judicieux de couper ce chapitre en deux. Donc, dans le prochain chapitre, le narrateur principal sera toujours Jenna. N'hésitez pas à m'envoyer des retours sur différents points de l'histoire :)
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