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8- Les vertus ou comment une idée change totalement un monde


Je l'évoque plusieurs fois, mais je vais donc vous parler du monstre, c'est-à-dire les Vertus dans le monde de Loss. Sujet pas si compliqué, vous allez voir que c'est même très clair, bien que ce soit en soit un pavé. Mais sa création, le travail de réflexion en amont, son intégration au monde de Loss alors que j'avais fini le tome 1 des romans, a été très compliqué. Et rien qu'en soi, cela justifie la raison pour laquelle le tome 1 des romans doit être réécrit partiellement... comme les chapitres du jeu de rôle : « le monde de Loss » que vous avez lu ici.

Les Vertus, pour l'histoire, sont nées quand on était en train de travailler sur les règles du jeu de rôle, et sur le cœur de leur mécanisme. Le système de jeu des Chants de Loss, le jeu de rôle, est dérivé d'un système de jeu générique commun, le système Fuzion, avec des bouts inspirés de Légende des 5 Anneaux et d'autres encore. Il restait simple, old school selon les standards de la communauté du jeu de rôle, et facile à mettre en œuvre.

Mais il n'était vraiment pas original. Ce qui pour moi n'importait pas tant : c'est un jeu de rôle à univers, c'est l'univers qui prime. Emilie trouvait qu'on devait songer à une mécanique de jeu simple et plus originale, et quant à Alysia, pour elle tout allait si cela fonctionnait bien. Et c'est alors que je montrais les premiers prototypes, qu'Igor Polouchine débarqua avec une idée simple : pourquoi ne pas simplifier, selon une proposition qu'il nous fit, et réunir les bases du système dans un triptyque qui soit intimement lié au monde de Loss, histoire que les règles du jeu parlent totalement de l'univers ?

Oui, mais quoi ? Et puis... eurêka. Je ne me souviens plus qui a songé à se servir des vertus humaines essentielles ou les proposer comme base. Je sais que ma première idée fut de relier cette idée aux éléments naturels en les associant. Par la suite, ce sont les noms des vertus, et pas de leurs éléments associés, que nous mîmes en avant. Ce système donna naissance à la base de la mécanique de la création des personnages, mais aussi à une simplification générale du système de jeu jusqu'à obtenir vraiment une synergie magnifique – en tout cas pour nous- entre système de jeu, univers, et état d'esprit des lossyans.

Cela influença toute la suite de mon travail, m'amenant même à réviser certains concepts de la mentalité lossyanne, certaines croyances aussi. Par exemple, ces vertus définissent la valeur des individus au-dessus de toutes les discriminations, légitimant aussi bien l'existence des Femmes d'Épée –les femmes traitées à égalité avec les hommes sur Loss- que celle des esclaves. Et permettant de fonder une sorte de loi universelle capable d'ouvrir des portes aux joueurs du jeu de rôle pour dépasser les normes fermées et injustes du monde de Loss.

Bref... Les vertus ont rendu plus aisé à aborder le monde complexe de Loss, en même temps qu'elles l'ont enrichi, et enfin, qu'elles ont donné son originalité au système de jeu.

Voici l'article écrit sur leur définition. Il sera sûrement révisé encore, mais ne changera que peu. L'article est long, vous êtes prévenus :


Les Trois Vertus des Lossyans

Les lossyans ne considèrent en général que trois éléments constitutif du monde, et trois vertus : La Terre qui est l'Honneur, le Feu qui est le Courage, et l'Eau qui est la Sagesse. Le fait est que tout le monde sait que l'air existe, mais il ne se voit pas, et pour eux n'entre pas dans ce qui constitue le monde réel.

Cette croyance, comme beaucoup d'autres sur Loss, n'est en rien universelle. Chez certains peuples, il y a quatre, voir cinq éléments, ou plus, y compris le bois, le métal, le vide, et j'en passe. Mais cette approche des trois éléments, et des trois vertus, est très ancienne, sans doutes antérieur à l'Eglise, qui l'a reprise pour en tirer un enseignement philosophique, rapidement récupéré et réinterprété par les différents peuples lossyans de la foi Concilienne.

Il est assez utile de connaitre cette tradition et cette croyance philosophique pour comprendre comment pensent les lossyans. Leur vision du monde, aussi variée qu'il y a de peuples et d'individus, est quand même assez éloigné de celle du commun des mortels du 21ème siècle sur Terre. Mais on y retrouve cependant des normes qui nous sont aisément accessibles. Et comme les Trois Vertus forment un des grands piliers de la mentalité lossyane, nous allons ici vous en parler.

La Terre, l'Honneur :

La Terre est la stabilité, la droiture, l'assurance, la source de la naissance et du foyer. Elle est l'Honneur : l'Honneur est le fait d'agir en priorité en vertu de ses convictions, en lien avec les principes partagés par son groupe, son peuple, les croyants de sa foi. L'honneur est un code de conduite qui est partagé par la communauté : on le gagne par des actes admirés par la collectivité, on subit la honte et on le perd par des humiliations que les siens réprouvent. Des trois vertus, l'honneur est la plus visible, et la plus publique, elle ne peut être cachée ou secrète.

L'honneur est ce qui définit un lossyan socialement. Sans honneur, il n'a plus de parole. Sans parole, il ne peut être considéré de confiance ou fiable : c'est un infâme, un vil. On ne l'aidera pas, et on ne le soutiendra pas. Il sera honni, méprisé, et rejeté des siens, jusqu'à l'ostracisme et au mépris.

L'honneur étant une vertu sociale et publique, elle dépend beaucoup de la culture d'origine du personnage, mais sur Loss, il y a quelques principes suivis par tous comme étant Honorables :

· La parole donnée ne se reprend pas : en gros, jurer, promettre, ou passer un marché ne se défait pas sans accord de la personne concernée. Trahir un serment ou un marché est une terrible offense pour un lossyan.

· Ne servir qu'un maitre : en rapport avec la parole donnée, un lossyan n'accepte qu'une seule allégeance à la fois. S'il sert un seigneur, un patron, ou un protégé, il n'a plus d'autre allégeance que celle qu'il a endossée, et ne la trahira jamais. Trahir son allégeance est une autre offense impardonnable pour un lossyan.

· Assumer ses actes, endosser sa responsabilité : en gros, si vous faites une connerie, un délit, un crime, vous êtes seul responsable. Y compris de votre négligence si quelque chose vous est tombé dessus parce que vous avez été imprudent et que vous en êtes la victime. La responsabilité individuelle est donc d'une importance majeur pour un lossyan, qui n'attend pas que des règles, lois, et décrets viennent lui dicter sa conduite. Ainsi on ne plaint guère quelqu'un sur Loss de devoir payer parfois fort cher les conséquences de ses actes. Et nier sa responsabilité, voire pire encore, mentir ou tenter de tricher pour rejeter la faute sur les autres est un déshonneur.

· Souffrir sans se plaindre, mourir sans supplier : ce qui demande beaucoup de courage. Mais en être capable est grandement respecté par les lossyans, qui mépriseront facilement ceux qui pleurent et supplient, d'autant plus si ces derniers sont des guerriers ou combattants.

· Ouvrir sa porte à l'étranger, partager le feu et le pain à l'invité, respecter la maison de l'hôte : en gros, respecter les codes et les principes de l'hospitalité. Et bien sûr respecter la maisonnée de l'homme qui vous a ouvert la porte. Les lossyans partagent toujours la soupe, un coin de feu, et une paillasse chaude pour que le voyageur puisse dormir en sécurité. Celui-ci sera d'autant plus honoré si en échange, il rend service, ou laisse un présent, même quelques andris, pour remercier ses hôtes. Ne pas ouvrir sa porte à un voyageur est très mal vu, même si dans les lieux les plus reculés ou encore en temps de guerre, c'est une règle bien moins respectée.

· Ne pas laisser une offense impunie : la notion d'offense est un peu floue, puisque cela dépend de la susceptibilité de la victime, et de la gravité du crime. Les lossyans peuvent très bien s'insulter comme des charretiers sans conséquences, certains s'arnaquer mutuellement sans en prendre ombrage, alors que d'autres prendront comme offense impardonnable un regard trop insistant. Mais quand un lossyan subit une offense, il doit la faire payer, d'autant plus si elle est publique et devant nombre de témoins. Après, il y aura les lossyans pour régler cela arme en main de suite, et ceux qui garderont l'offense en mémoire pour préparer tranquillement leur revanche. Mais il faut agir, de toute manière. Un homme peut très vite perdre la face à ne pas répondre à une offense, d'autant plus qu'elle est grave, et connue publiquement.

· Respecter la vie, d'autant plus qu'elle est jeune : les lossyans n'aiment pas que l'on tue pour rien, et s'ils peuvent éviter de tuer un ennemi et régler le problème autrement, ils vont préférer trouver une alternative (y compris qui nous paraitrait tout aussi cruelle, comme les travaux forcés et l'asservissement). Les massacres gratuits, les meurtres, les tortures et les crimes sanglants ou sadiques sont assez mal vus. Et plus particulièrement, les lossyans considèrent la vie des enfants sacrée : s'attaquer à des enfants ou les tuer est absolument impardonnable.

· Obéir à l'Eglise du Concile et à ses Ordinatorii : même si c'est très loin d'être une constante, la majorité des lossyans sont superstitieusement respectueux de l'Eglise du Concile, et de ses représentants, les Ordinatorii. Le Concile tolère mal -même s'il le tolère tant que cela n'entre pas en contradiction avec ses Dogmes- que l'on pratique toute autre religion ou foi que celle de l'Eglise, et impose ses préceptes et commandements à tous. Une de ceux-ci est qu'aucune autorité n'est supérieure à celle des Ordinatorii. Et même si c'est dans les faits très largement contredit, tout lossyan considère honorable de respecter et obéir à un ordinatori. Et l'idée qu'on puisse leur tenir tête, ou pire, les agresser, est effrayante pour la plupart des lossyans.

Le Feu, le Courage :

Le feu est l'énergie, la vivacité, la force et la renaissance ; c'est le Courage. Le Courage est le fait de surmonter sa peur, pour agir face au danger. Le Courage nécessite la peur, car c'est de l'acte d'affronter la peur que nait la vertu de Courage. C'est en cela que l'on ne parle pas d'audace, ou de témérité, qui sont plutôt des sentiments dictés par le désir, l'envie, l'orgueil ou le manque d'instinct de survie. Le courage ne se devine que difficilement chez l'individu, car il faut une situation de grand danger, et la détermination et la nécessité de surmonter la peur que crée ce danger, pour voir apparaitre le Courage.

Le Courage est une vertu très respectée des lossyans. Il est honorable pour eux de faire front au danger quand c'est nécessaire, et faire preuve de lâcheté est pour eux le signe d'une faiblesse impardonnable. Quelques points de la notion de Courage sont universels sur Loss :

· Ne pas craindre la mort : c'est presque une constante de la mentalité lossyane. Il ne faut pas avoir peur de la mort, car elle vient pour tous, et la craindre, supplier, et se plaindre est une preuve de lâcheté devant la dernière et ultime épreuve de tout être vivant. Pour autant, tous les lossyans feront de leur mieux pour rester en vie. Aller au devant de la mort est pour eux un gâchis atroce, et dans certains cas, un ultime déshonneur. Entre autres le suicide, sauf pour un mourant ou une personne totalement déshonorée et rejetée par tous, leur parait absolument inexplicable.

· Etre stoïque face à la souffrance : nous en parlions concernant l'Honneur, les lossyans trouvent déshonorant de supplier, de se plaindre, et d'extérioriser leur souffrance. Les larmes comme expression des émotions sont tout à fait naturelles pour les lossyans. Il y en a même qui regarderaient étrangement un homme qui ne verserait pas de larmes à la mort d'un proche ou à des retrouvailles émouvantes. Mais il faut se montrer stoïque devant la douleur, physique ou morale, et démontrer qu'on a le courage de la surmonter, et l'endosser sans se plaindre.

· Affronter l'ennemi : un lossyan ne fuit pas en lâchant ses armes sur le champ de bataille. C'est un acte de lâcheté absolue, une démonstration de faiblesse impardonnable. Les lossyans font tout pour ne pas fuir devant l'ennemi, ou se rendre sans avoir tout tenté pour combattre jusqu'au bout. Mais ils savent faire retraite et se rendre, quand la situation est désespérée ou que la défaite est évidente, bien que tous sachent que le prix à payer peut être terrible (on en parlait plus haut, les travaux forcés, ou l'asservissement sont fréquemment le lot du vaincu dans les batailles). Pareillement, face à face avec un homme menaçant, un lossyan fera front du mieux possible, sans reculer. Il ne laissera pas non plus une victime se faire molester par des brutes sans intervenir.

· Explorer des voies nouvelles : les lossyans sont souvent superstitieux, et donc assez craintifs de l'inconnu. De plus les préceptes du Concile n'encouragent guère la recherche scientifique débridée et considèrent même hérétique certains domaines, comme l'étude des Artefacts et des Anciens. Mais il est cependant vertueux pour un lossyan d'aller explorer l'inconnu. La curiosité et la soif de découverte sont des vertus très importantes pour les lossyans, parfois au point de défier l'Eglise pour assouvir leur désir d'inconnu.

· Faire face au danger pour les autres : Aider des gens à fuir une maison en feu, se porter au secours d'un blessé, ne pas laisser une victime en détresse, font partie des démonstrations de courage que les lossyans respectent. Ils font de leur mieux pour se porter au secours des leurs en danger, dans la mesure de leurs moyens, mais tenteront quoi qu'il arrive d'intervenir et de prêter main-forte. Les lossyans comprendraient mal qu'on ne vienne pas en aide à des gens en détresse, y compris si ceux-ci sont des ennemis. Face aux périls du monde dangereux et cruel qu'est Loss, le courage est de prendre aussi le risque de tendre la main, et d'offrir son aide.

· Tuer quand il faut tuer, épargner quand on le peut : le courage c'est aussi de choisir quand donner la mort, ou pas. Il est fréquent que ce choix doive être endossé par un lossyan au cours de sa vie. Mais il est dit qu'il est parfois plus courageux d'épargner un ennemi, que de l'achever. Les lossyans respectent la vie, et évitent de tuer s'ils peuvent choisir une alternative, quitte à ce que celle-ci ai des conséquences qui pourraient leur retomber dessus par la suite. De même, donner la mort est aussi un acte de charité qui doit alors être accepté et assumé. Une personne agonisante ne peut être laissée à ses souffrances sans intervenir, et la meilleure médecine lossyane est rarement accessible aisément, et ne fait pas de miracles. Si un être est en proie à la plus grande détresse, physique, ou morale, sans grand espoir de futur, le lossyan considèrera que l'acte le plus charitable sera de lui donner la mort.

L'Eau, La Sagesse :

L'eau est le calme, le mouvement incoercible qui contourne tous les obstacles, le miroir qui reflète le soi, la profondeur des abîmes, la sérénité de son ruissellement, la force qui prends son temps pour abattre les plus solides fondations. Elle est la Sagesse. La Sagesse est le fait de se conformer à une éthique, souvent commune à sa communauté, qui allie la conscience de soit et des autres à la tempérance, la prudence réfléchie, la sincérité et le discernement, afin de fonder un jugement basé sur une vision éclairé et raisonné des choses. L'homme sage devient reconnu, respecté et écouté, pour l'éclairage qu'il fournit aux autres sur leurs propres problèmes, et leurs peurs de l'inconnu.

C'est une vertu qui s'identifie vite, malgré le fait qu'elle reste intime à celui qui en fait usage. L'homme sans sagesse est impulsif, sanguin et colérique, il est irréfléchi, et doit endosser plus que tout autre les conséquences de ses emportements et de ses décisions malavisés. Les lossyans n'auront que peu de pitié à le traiter de sot, et à ne guère lui accorder de crédit. Voici les quelques points universels de la sagesse vue par les lossyans :

· Réfléchir avant d'agir : dit comme cela c'est assez clair, mais le lossyan sage se remarque d'autant pas sa capacité à temporiser ses actes afin d'en peser les conséquences, et anticiper celles-ci. Ce qui est aussi une qualité d'un homme rusé, ou d'un stratège, qui doit décider de ses choix, et réfléchir d'avance aux stratégies qui en découleront.

· Ecouter avant de parler : les lossyans sont souvent vantards, beaux-parleurs et braillards, et donc n'écoutent pas forcément les autres, ce qu'un homme sage sera bien avisé de faire, afin d'en apprendre plus sur ses interlocuteurs ou la situation. C'est une qualité importante pour les plus sagaces des hommes politiques, mais tout aussi bien pour les plus prudents et malins des esclaves.

· Choisir ses mots, car les mots sont le pouvoir : les lossyans ont coutume de dire qu'une flèche peut percer un cœur, mais qu'un discours peut en percer mille. L'art de choisir ses mots, de discourir, de maitriser la rhétorique, peut changer entièrement le destin d'une cité, et un homme sage le saura d'autant plus, et sera avisé à savoir choisir ses mots, et être prudent de leur usage. Les lossyans respectent beaucoup l'art du discours, et ont tous conscience du pouvoir que celui-ci peut porter avec lui.

· Enseigner et transmettre : la sagesse est aussi de donner aux autres de quoi l'apprendre. L'homme sage transmet son savoir, ses réflexions, ses connaissances et sa vision éclairée du monde, et ne garde pas sa sagesse pour lui. Les Lossyans disent de la sagesse qu'elle est le seul trésor dont la valeur grandit d'autant qu'il est distribué.

· Rester l'esprit ouvert : L'homme sage écoute et apprends toujours, y compris les idées novatrices, pour peu qu'elles soient d'apparence raisonnables, et qu'elles ne contredisent pas les préceptes du Concile, qui reste vigilant à toute nouveauté qui serait hérétique à l'Eglise. Un homme sage sait qu'il y a toujours à apprendre des autres, que ce soit de leurs réussites, ou de leurs échecs. Un homme sage est donc toujours porté à écouter les idées nouvelles, et reste curieux d'en apprendre plus.

· Ne jamais rien croire acquis : Le dernier principe générique de la sagesse est de ne pas rester persuadé que ses connaissances et avis sont définitifs. Un homme sage admets de remettre en question ce qu'il croit savoir, ou comprendre, afin d'être toujours amené à réfléchir et remettre en doute ses propres acquis. C'est un trait de la vertu de sagesse dangereux, et qu'un homme d'autant plus avisé usera avec discernement et discrétion. Car remettre en doute les choses peut amener à remettre en doute les Préceptes Sacrés de l'Eglise du Concile. Une bonne manière de finir supplicié en public pour hérésie.

Trois vertus, trois éléments, trois forces, le triple triptyque:

Les trois vertus forment pour les lossyans l'ensemble des constituants de l'être, puisqu'ils sont aussi des éléments.

Nous avons donc un premier triptyque: la Terre, le Feu et l'Eau. Ils forment un second tryptique en tant que vertus : l'Honneur, le Courage, la Sagesse. Mais pour les philosophes lossyans, il y en a un troisième, qui englobe donc ainsi l'entièreté de la construction du monde pour eux : La Voix, le Corps, l'Esprit.

- L'Honneur est une vertu sociale, et la Terre est donc à la source de l'Honneur, et la représente. C'est la Voix.

- Le Courage nait de la décision d'agir, l'action est le Feu, le Feu est ce qui anime alors le mouvement. C'est le Corps.

- Enfin, la Sagesse est une vertu spirituelle, la raison nait de l'écoulement du temps, la tempérance de la faculter à laisser le mouvement suivre son cours comme le fait l'Eau. C'est l'Esprit.

Conséquences sociales :

C'est un peu philosophique, et nettement éloigné des préoccupations terre-à-terre de la plupart des lossyans, mais cette approche du triple triptyque des Trois Vertus a des conséquences sur la manière de penser la recherche et la connaissance chez les lossyans, mais aussi d'aborder la maladie.

Pour les soigneurs lossyans, corps, esprit et voix étant intimement liés, et reliés aux vertus, et aux éléments qui constituent le corps, ils ne songent pas à aller soigner le corps sans s'occuper de l'esprit, et sans parler, et faire parler leur patient. Il faut pouvoir englober une thérapie dans l'ensemble de ce qu'est l'individu. Et il leur parait logique qu'un homme ayant donné des coups à son Honneur ou son Courage tombe malade d'avoir maltraité ses vertus, ce qui se reporte sur son état de santé. Un médecin lossyan -nous reviendrons en détail sur la médecine lossyanne, qui donne la part belle aux symbiotes- ne s'intéresse donc pas qu'à la maladie ou à la blessure, mais à son malade et à comment il s'est mis dans cet état. Cela a rendu un peu plus facile une rapide compréhension des savants lossyans de la notion d'épidémie et de contagion, car il ne leur parait pas du tout insensé que des forces malignes puissent se répandre pour déséquilibrer les Trois Vertus de tous les êtres, ou se nourrir de telle ou telle vertu.

Dans l'enseignement des enfants, le rapport du triple triptyque est enseigné dès le plus jeune âge, et appliqué au mieux, dans l'idée que sans Honneur, on ne peut décemment apprendre à discourir et discuter, sans Courage, on ne peut cultiver son corps et sa santé, et sans Sagesse, ce qu'on apprend devient inutile. C'est ce qui rends ce concept et ces vertus si répandus, car elles sont tout à fait naturelles aux lossyans comme aptes à expliquer le monde qui les entoure.

Evidemment, cela ne facilite pas forcément les choses quand il s'agit pour un chercheur d'aller explorer des voies nouvelles, comme par exemple la vraie nature des constituants du réel -oui certains chercheurs en sont déjà à saisir l'existence de l'atome et des molécules, et quelques-uns connaissent le principe de tableau périodique des éléments. Puisque tout est constitué de Terre, de Feu, et d'Eau, tout est constitué d'Honneur, de Courage et de Sagesse, etc... avec l'élaboration de rituels, remèdes, et solutions alchimiques qui n'ont jamais fonctionné, mais qui coulent de source pour les lossyans, qui trouverait bizarre d'autres interprétations du monde réel. Surtout une qui sépare totalement le monde physique d'un monde fait de vertus.

La Vertu Perdue : L'Air.

Nous vous avons donc parlé du principe des trois vertus qui guident les codes de conduites et la philosophie de la plupart des Lossyans : la Terre pour l'Honneur, le Feu pour le Courage, et l'Eau pour la Sagesse.

Mais comme tout le monde le sait, il y a aussi l'Air. Qui ne se voit pas, mais existe bien. Selon les cultures dans l'Histoire de notre monde, l'air n'est pas toujours un élément. Par exemple en Chine, il y a 5 éléments, et pas d'air dans la liste. Mais à l'origine ce concept, d'origine Grecque dans notre monde, était celui de l'une des premières civilisations lossyane, les ancêtres des Eteocliens, d'origine hellène.

Avant le Long-Hiver, il y avait donc quatre éléments, et quatre Vertus.

Et la quatrième, perdue désormais, était l'Air : la Foi.

Histoire de la Vertu Perdue:

Vers 250 avant l'Age du Concile (-250 AC), les Chanteurs de Loss prennent une importance de plus en plus capitale dans la société lossyane qui, depuis plusieurs siècles, a appris à survivre et prospérer sur un monde qui était étranger à l'espèce humaine.

Et pour tout dire cette importance faisait clairement d'eux des envoyés divins, des demi-dieux prouvant à ces anciennes civilisations la réalité de leur panthéon et de leur foi. Après tout, n'y avait-il pas sur Loss des êtres capables de miracles et dotés de pouvoirs qui ne pouvaient être attribués qu'à une origine céleste ?

La Foi était donc d'autant plus forte qu'elle était portée par ces faiseurs de miracles et dirigée aussi bien vers les Chanteurs de Loss, que vers les anciens panthéons. C'était l'époque de Zeus et d'Artémis, d'Odin et de Thor, de Cernunnos et de la Déesse-Mère, du Dieu du Ciel et de l'Empereur de Rubis, et de nombreuses autres divinités.

Et vinrent les Guerres Divines. L'ascension d'Orchys de Parcia, et les terribles exactions dont étaient capables les Chanteurs de Loss, puis la destruction d'Antiva sous un cataclysme, et enfin, le Long-Hiver.

Les envoyés des dieux, les Chanteurs de Loss, venaient de détruire leur propre monde.

Quand les premiers prophètes de l'Eglise du Concile Divin apparurent quelques années plus tard, et commencèrent à rassembler des fidèles et répandre les Dogmes du Concile, les lossyans étaient encore sous le choc, et leurs anciennes religions vacillaient, quand elles n'avaient pas été tout bonnement sabordées par la catastrophe.

Il y avait toujours quatre Vertus et quatre éléments alors. Mais l'Air représentait la Foi et un des dogmes, absolus, de l'Eglise, est celui-ci :

"Aucun Dieu, ni Homme, ni Esprit ne peut se placer devant le Concile"

Les ordinatorii entreprirent alors de détruire, effacer, ou assimiler tout ce qui avait pu subsister des anciennes religions, en réécrivant au passage l'Histoire, les mythes, et tous les récits se référant au passé d'avant le Long-Hiver.

Et ils oblitérèrent totalement toute référence à la Vertu de l'Air. Il ne pouvait y avoir qu'une seule foi. Celle en l'Eglise et ses Dogmes. En un peu plus d'un siècle, l'Air fut perdu.

Pour les lossyans, il n'y a désormais que trois éléments, car l'air ne compte pas, puisqu'il ne se voit pas ; il est un peu comme le vide, le néant, quelque chose sans masse qui n'a pas d'effets sur le monde réel. Quand à la foi, il n'y a que celle en l'Eglise du Concile, et des superstitions et vieilles coutumes et folklores qui se réfèrent à des cultes, des dieux et des esprits dont la plupart des gens ne savent quasi rien.

L'Air, la Foi :

L'air est l'immatériel, le règne de l'intangible. Il ne se voit pas, mais se ressent. Il ne peut être touché, mais il touche tous les êtres. Il se répand partout, invisible mais présent autour de toutes choses. Il est la Foi : la Foi est le concept même de confiance en ce qui n'a pas d'existence vérifiable par les sens, l'expérience, ou la preuve matérielle. Pour les lossyans, cette notion leur paraitrait un concept lié à l'Honneur. Il est honorable de faire confiance, et de donner sa confiance, et il est d'autant plus honorable de respecter et faire confiance en l'Eglise. Mais pour qui connait la Foi, cela dépasse tout honneur et tout respect ; l'Air est la confiance absolue et aveugle. Elle est le sacrifice, et la dévotion et finalement, elle touche du doigt aux essences mêmes de la spiritualité et du don de soi. Elle est l'Amour, inconditionnel.

C'est une Vertu incompréhensible pour la plupart des lossyans. Si le sacrifice pour l'Honneur et par Courage leur est accessible, si l'affection et l'amour par la Sagesse leur parait parfaitement logique, l'idée que la confiance, le sacrifice, l'amour, puisse atteindre la dévotion et le don absolu de soit leur est simplement étrangère. Et c'est carrément hérétique si cette Foi va dans à des concepts ou des divinités immatériels. Il n'y a de foi que dans l'Eglise pour la plupart des lossyans ; mais cependant, pour certains peuples, comme les dragensmanns, les erebs ou les san'eshe, le concept ne les surprendrait pas. C'est même pour eux logique de la part de leurs prêtres, chamans, et ascètes les plus dévoués.

Voici quelques-uns des principes généraux de la Foi :

· Donner sans attendre à recevoir : la Foi est une confiance aveugle et qui n'attends pas de récompense. Celui qui suit cette vertu ne peut concevoir l'idée d'exiger ou demander que lui soient rendus les fruits de ses efforts, de sa dévotion, de son amour, et de ses actes de piété. Ils sont l'expression de sa confiance absolue et de son sacrifice, et si, bien sûr, il peut souhaiter attirer la considération de l'objet de sa ferveur, il n'attend pas que celui-ci le gratifie en retour.

· Aimer sans compter : comme ci-dessus, c'est dans la même idée. Il n'y a pas de limite, pas de seuil, pas de décompte aux actes de dévotion et d'amour que le lossyan est capable de faire envers l'objet de sa Foi. Il aime et vénère, sincèrement et sans le moindre doute. Donc, tout est bon pour l'objet de son amour, et le lossyan ne regardera pas quel prix il paye pour aimer et vénérer.

· Faire une confiance aveugle : tout ce qui vient de l'objet de sa Foi ne peut être remis en doute, quel que soient ses commandements, ses actes, ses intentions. Le lossyan suivant cette Vertu ne pourrait imaginer douter de l'objet de son amour inconditionnel, et ne pourra réaliser aisément si celui-ci lui ment, le trompe, ou agit contre son bien, car c'est à priori simplement impensable pour lui.

· Accepter de tout risquer : le don de soit n'a pas de limite pour qui aime et vénère, les risques à prendre pour servir, rejoindre, retrouver, l'objet de sa Foi ne comptent pas. Tout ce qui est matériel est sans valeur, et ne pèse pas lourd, face à la dévotion. Ainsi donc, le lossyan suivant la Vertu de l'Air peut parfois faire preuve d'un courage et d'une témérité au delà de toute raison, quand c'est pour le bénéfice de l'objet de sa Foi.

· Considérer les choses comme absolues : tout comme un lossyan ne pourrait remettre en doute sa foi et sa dévotion, celle-ci ne se mesure pas, et est sans limites. L'idée même est que ce sentiment et cette ferveur dépassent le monde matériel et survit à toutes les épreuves et à la mort. Celui qui croit si puissamment n'a ni peur de la mort, ni de la souffrance, ni du doute, vis-à-vis de sa ferveur. Le message de la Foi, ses commandements, ses conseils, sa sagesse ou sa folie sont absolus, et vains sont sans doutes les efforts de qui que ce soit à faire changer d'avis celui qui aime avec tant de dévotion.

· Exposer sincèrement sa foi : celui qui aime et vénère ne peut le cacher, et sauf si les circonstances l'exigent, il ne tentera de toute manière jamais de le faire. Il ne peut imaginer mentir et tricher vis-à-vis de sa foi, car ce serait une trahison. Il lui parait évident que celle-ci coule de source, et il la défendra et la déclamera sincèrement, en refusant de se répudier, quel qu'en soit le prix, car ce n'est pas ici une affaire d'honneur, mais la trahison de sa propre âme, et de son essence.

L'Air, L'entité du Chant de Loss :

Comme la Terre est l'Honneur et la Voix (le social), le Feu est le Courage et le Corps (le physique), et l'Eau est la Sagesse et l'Esprit (le mental), l'Air est associé à la Foi, et au dernier composant du monde : le Chant de Loss.

Et oui, pour les premiers peuples de Loss, avant l'avènement du Concile, le Chant de Loss, désormais considéré comme l'expression d'un pouvoir démoniaque et visant à asservir l'Homme, était un des éléments constitutif du réel, et de chaque être. Il est évident que c'est désormais une idée simplement impensable, et une hérésie absolument ultime pour l'Eglise.

Que pouvait représenter le Chant de Loss comme constituant du réel ? Pratiquement aucun lossyan ne pourrait le dire désormais, mais il semble que l'idée était qu'il représentait l'énergie ; ce qui anime toute chose, et le détruit, mais qui ne peut jamais être vu directement, et que partagent toutes choses, puisque sans ce souffle d'énergie, il n'y a qu'entropie et néant . C'était sans doute vu alors comme le lien réunissant tout ce qui existe dans un ensemble où court cette énergie. Le Chant de Loss serait alors selon cette philosophie l'expression matérielle de ce pouvoir, incarnation de l'étincelle divine et spirituelle qui donne par son énergie mouvement à existence à toute chose.


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