Oneiro

          Sur le moment, je ne savais pas si ce à quoi j'assistais était un rêve ou une réalité...
Je me voyais, dans une forêt sombre et luxuriante , en pleine nuit.  Je courais à perdre haleine, évitant avec agilité les branches me barrant le passage...J'étais égratignée aux bras, mon t-shirt était déchiré dans le dos, mes longs cheveux châtains tressés étaient en bataille mais malgré tout ça, je souriais.
Malgré les hautes branches des arbres, on pouvait apercevoir la lune.
Ma vision ne s'étendait pas au delà de un mètre derrière moi mais j'entendais vaguement des pas. Je devais surement être suivie non pas par une mais par plusieurs personnes. A en croire mon sourire, je les connaissais et je les guidais dans cette forêt que j'avais l'air de connaître comme ma poche.

Plus je me regardais, plus j'avais le sentiment que la situation était anormale...Je me voyais, comme si j'étais spectatrice...or, parallèlement, je sentais mes muscles s'endolorir sous l'effort, ressentais la fatigue et mon souffle sacadé, et j'entendais mon coeur battre à tout rompre. Comme si, une partie de mon être était restée dans mon corps,  alors que mon esprit lui s'était échappé pour me faire voir la scène d'un autre angle. C'était une sensation très particulière.
Je m'observai alors plus attentivement.
Je souris en voyant que j'avais des brindilles dans les cheveux mais n'avais pas l'air de m'en soucier. Je remarquai également qu'à  ma ceinture était accrochée une sorte de poignard qui cognait contre me cuisse suivant le rythme effréné de ma course, et sur mon poignet, mon bracelet fétiche qui brillait d'une étrange lueur orangée que je ne lui connaissais pas, plus intense, plus vive que d'habitude.
Il avait presque l'air... de pétiller....je ne l'avais jamais vu comme ça auparavant, il semblait même battre, tel un petit cœur sur mon bras.

C'était bien moi que je voyais, pourtant, j'avais l'air différente...plus mature, plus sure de moi... Comme bien dans ma peau pour une fois. Cette pensée me fis un drole d'effet... j'étais tout simplement plus moi-même...

Soudain mon regard deriva sur un détail qui ne m'était pas apparut jusque là : une sorte de marque...
Sur mon bras droit, sous l'épaule, il y avait une marque, un symbole. C'était une représentation d'un hibou, ou d'une chouette, dessiné à l'aide de simples traits. Elle avait l'air  marquée comme au fer forgé et  ressortait d'un éclat orangé contrastant avec le noir enveloppant de la nuit.
Ce hibou, je ne l'avait jamais vu, il m'était totalement inconnu,  pourtant si je fouillait bien profondément en moi, il me paraissait si familier...

Je courrais toujours dans cette forêt qui semblait sans fin. Je n'avais pas l'air fatiguée et le vent qui faisait danser mes cheveux ne semblait pas me gêner, il avait même l'air de me guider...

Tout en observant cette vision, je réfléchissais. Il ne me semblait pas connaître  cette forêt, la marque non plus, pourtant elle ne paraissait pas récente. On aurait dit que je l'avais depuis toujours...

Nous courions toujours, quand je me vis  ralentir brusquement, le visage soudain masqué par l'incertitude et la peur.     

  Et c'est à ce moment là, que du fond de la forêt, j'entendis un cri.

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Voila le prologue! merci d''être ici ^^