II-sans réfléchir...
II
Dès que je fus réveillée, j'essayai désespérément de me rappeler ce dont j'avais rêvé pendant mon sommeil. Après un long moment de réflexion, une image surgit de nulle-part. Je me souvenais de lui, tenant dans ses mains un ballon. Il avait un air menaçant, comme si il déclarait la guerre avec pour seule arme, ce ballon, qu'il n'hésiterait pas à envoyer dans la face de l'ennemi. Cette pensée me fit sourire. Le fait que je rêve de lui ne m'étonna pas le moins du monde. J'avais beaucoup rêvé de lui pendant les vacances. Un coup d'Aphrodite peut-être... Je laissai échapper un petit rire."Mais bien sur!"
Le ballon non plus ne m'étonna pas, dans les rêves, il y a de tout et n'importe quoi ! (Je suis bien placée pour le savoir). Et comme nous en avons parlé hier... C'est logique que des bribes de ma journée s'intègrent des mon sommeil.
Par contre, son visage me troublait. En général, les visages sont flous dans les rêves mais là ! Je pouvais voir ses traits dans les moindres détails, jusqu'à l'iris de ses yeux. On aurait dit qu'il allait attaquer, sur de lui. Malgré une légère peur qu'il s'efforçait de cacher. Comment pouvais-je le savoir? Je ne savais pas...mais je la ressentais...
Moi qui voulais éclaircir ce mystère, ça ne faisait que rajouter des questions sans réponses.
En musique, je m'installai avec Oihana, Alex et Mathieu. Avant de faire l'appel et de commencer le cours, le prof passait toujours des heures sur son ordinateur. A faire quoi ? Nous ne le saurons jamais... Alors toute la classe en profitait pour discuter. Les garçons parlaient de l'E.P.S :
« Il me tarde d'être en sport, dis Alex.
-Vous savez ce qu'on va faire ? Demandais-je
-oui, on fait handball ! J'ai même pris mes gants.
-Sérieusement ? fit Oihana
-Ouais il est trop fort au gardien. Dit Alex
-Faut pas qu'on soit dans la même équipe alors. Moi aussi je veux faire gardienne !
-Ah ? Ce sera la bataille des gardiens ! Plaisanta Mathieu »
Ce qui me rappela mon rêve...J'espère que ça ne va pas me hanter toute la journée ! Le professeur leva enfin le nez de son ordinateur, tout le monde se tut, et le cours débuta.
Fin de la récré, la cloche sonna. Nous nous rangeâmes chacun son sac de sport à la main, puis nous descendîmes vers le gymnase dans un brouhaha général. Aux vestiaires, Eva et moi étions prêtes avant toutes les autres filles tellement nous étions pressées de commencer. Quand nous arrivâmes au gymnase, les équipes étaient déjà écrites sur le tableau. J'étais avec : Oihana, Justine, qui ne faisait jamais rien en sport, Lily, Paul et Mathieu... Quand il vit lui aussi les équipes, il sourit et se tourna vers moi avec un regard amusé.
« Je te laisserai les cages au début si tu veux.
-Tu as confiance dit-donc !
-Ne t'inquiètes pas, si tu rates le ballon, je reprends ma place !
-Belle preuve de confiance effectivement !
Il rit -Tu pourrais au moins me remercier
-Merci...dis-je simplement en faisant mine de partir vers le prof qui nous rassemblait, puis je me retournai et ajoutai dans un sourire : Tu ne vas pas être déçu !
Il me rendit mon sourire. -J'espère bien ! »
Et nous nous dirigeâmes vers le groupe tandis qu'Oihana nous regardait avec un sourire en coin.
Mr Daguerre était en train d'expliquer les règles du Handball, des dossards jaunes fluo dans la main.
« Il ressemble à une pom pom girl. Chuchotai-je
-Ça le ferait mieux s'il n'avait pas de barbe ! » Renchérit Eva.
Nous rigolions toutes les trois quand un coup de vent fit claquer la porte qui donnait sur l'extérieur du gymnase. Mr Daguerre partit la refermer, mais avant qu'il ait poussé le battant, une grosse bête entra.
Il y eut un temps ou personne ne parla très vite coupé par Justine qui s'écria : « Un doberman ! » pour aller se réfugier en courant aux vestiaires. Plusieurs filles le rejoignirent à contre cœur. La plupart des autres élèves se jetèrent sur le « chien » pour le caresser et jouer avec lui. Tous sauf Eva qui était hésitante et qui le dévisageait et Mathieu qui les regardait comme si ils étaient fous. (Ce que j'étais également en train de faire)
« Un chien ? Vous voyez un chien ? »
J'étais totalement d'accord avec lui. Tout ce que je voyais, c'était une grosse bête qui n'avait rien à voir avec un chien. Elle avait un corps de lion d'environ trois fois la taille d'un doberman adulte avec une immense queue de scorpion. De la bave s'écoulait de se gueule et elle avait deux rangées de crocs acérés. Le prof, qui avait l'air de voir la même chose que la totalité de la classe, s'avança et essaya d'entraîner le « chien » à l'extérieur, en vain. Il redoubla d'efforts et la bête se mit à grogner, ce qui fit reculer, d'un mouvement général, tous ceux qui s'étaient attroupés autour d'elle. Mr Daguerre changea d'avis et partit chercher le nécessaire pour remettre le chien dehors, nous laissant seuls face à la bête. Celle-ci se remit à grogner d'un air menaçant. Et là je fis une chose qui m'étonna moi-même, je fis exactement le contraire de ce que me disait mon corps.
Alors que la bête montrait ses crocs, je lui jetai de toutes mes forces un ballon en pleine face. J'avais bien visé (pour une fois) et elle parut sonnée pendant quelques secondes. Le chien-scorpion reprit ses esprits et me lança un regard qui n'annonçait rien de bon.
Une petite voix dans ma tête me hurlait de prendre mes jambes à mon cou et d'aller me cacher, mais je restais là, immobile, comme pétrifiée.
Alors, Mathieu eut la merveilleuse idée de crier à tout le monde « Aux vestiaires ! ». Et toute la classe se précipita dans le couloir. Mathieu partit lui aussi en entrainant Eva qui n'avait pas bougé d'un centimètre.
Le « chien » me dévisageait toujours. Comme si un barrage venait de se rompre, la peur m'envahit et mon cœur se mit à battre à cent à l'heure et mais je l'ignorais.
"Ne rien montrer, paraitre sure de moi..."
On aurait dit que la bête le sentait. Elle posa sur moi un dernier regard admiratif puis chargea.
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